To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Éric Caire, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de santé

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Éric Caire, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de santé

Version finale

Friday, November 28, 2014, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures vingt minutes)

M. Caire : D'abord, dire que ce projet de loi là, même s'il y a là-dedans des objectifs qui sont intéressants, c'est-à-dire souhaiter une meilleure prise en charge par les médecins omnipraticiens, c'est, de notre avis, un projet de loi qui va beaucoup, beaucoup, beaucoup trop loin. De fait, c'est une... ce n'est ni plus ni moins qu'une mise en tutelle, pour nous, là, des médecins omnipraticiens par le ministre de la Santé, ce qui n'est absolument pas, mais absolument pas nécessaire, même considérant l'objectif, compte tenu des circonstances.

Et là où nous sommes totalement en désaccord avec le ministre de la Santé, c'est quand il dit que tous les autres moyens ont été essayés et qu'ils ont échoué. C'est totalement faux. Et là-dessus je pense que le ministre de la Santé a perdu une extraordinaire occasion lorsqu'il a renégocié la convention collective avec les médecins omnipraticiens. Il avait l'occasion là de discuter de la prise en charge, mais il n'était obsédé que par le report de la dette envers les médecins omnipraticiens, et il a totalement évacué cette question-là qui pourtant était importante et qui aurait très bien pu être adressée à ce moment-là avec la Fédération des médecins omnipraticiens.

Donc, on utilise un canon pour tuer une mouche, là, ni plus ni moins, et, de ce côté-là, je pense que ce projet de loi là a beaucoup de chemin à faire avant d'être acceptable.

De l'autre côté, on s'adresse, évidemment, à la question de la procréation médicalement assistée, et le projet de loi amène des balises qui sont intéressantes, qui sont nécessaires. Par contre, ce que je trouve déplorable, c'est qu'on sort du panier de services un traitement qui pourtant est reconnu pour son efficacité — et là je parle de la fécondation in vitro — parce qu'on continue de financer l'insémination artificielle, mais la fécondation in vitro est totalement sortie du panier de services. Je pense qu'il aurait été souhaitable qu'on puisse permettre une ou deux tentatives de fécondation in vitro.

Écoutez, si on est d'accord avec le fait que ces traitements-là doivent être réservés aux personnes qui présentent une condition médicale, donc que la santé reproductrice est compromise et qu'il est normal, à ce moment-là, que le système de santé les accompagne, avec des limites, avec des paramètres très stricts, de refuser le meilleur traitement aux patients, je pense que c'est difficilement acceptable dans les circonstances. Et j'essaie d'imaginer, là, si on faisait ça pour d'autres types de maladies ou de conditions médicales, où on refusait, comme ça, aux patients le meilleur traitement, ne serait-ce que quelques tentatives, comme je l'ai dit. Parce qu'effectivement, médicalement, on peut penser qu'après deux tentatives les chances de succès sont assez limitées, voire inexistantes, et donc, là, il ne faut pas non plus abuser du système, puis on est bien d'accord avec ça, mais je pense que, là, le ministre fait une erreur en ne permettant pas qu'il y ait au moins une ou deux tentatives de fécondation in vitro.

Et là on amène aussi toutes sortes de paramètres, là, comme la période de relations sexuelles. Je m'excuse, je vois difficilement, là… puis il y a plein de blagues qui me viennent en tête, là. Je ne sais pas s'il va falloir se mettre un compteur au moment de… mais bon. Bref, je vois difficilement comment on peut, j'oserais dire s'introduire dans le traitement ou dans la relation entre le couple infertile et son médecin traitant. Je pense qu'il faut quand même, là, faire confiance aux professionnels de la santé, là, pour conduire et administrer les traitements… le plus pertinent et le meilleur traitement possible.

Donc, il y a des choses là-dedans qui m'apparaissent un peu friser le ridicule, là, même si je comprends l'objectif, puis même si je suis d'accord, là, qu'il faut mettre des barèmes, puis même si je suis d'accord qu'on a abusé du système, puis ça a été un bar ouvert, puis il faut resserrer les critères. Je pense que, là, il n'y a pas juste une volonté de resserrer les critères, là, puis d'avoir des paramètres plus serrés, je pense qu'il y a une volonté aussi, là, d'économiser de l'argent. Et le contexte s'y prête bien parce que, bon, ça a soulevé un tollé, on le sait, puis maintenant de retirer des éléments du panier de services qui m'apparaissent, moi, être pertinents, compte tenu de l'état de santé des gens de qui on parle, je pense que c'est un peu malheureux de la part du ministre.

Là-dessus, je vais attendre vos questions.

Journaliste : M. Caire, est-ce que vous avez l'impression qu'on fait de la politique d'austérité sur le dos des couples infertiles?

M. Caire : Bien oui. Oui, parce que, comme je vous dis, imaginez-vous qu'on en arrive à la conclusion que certains traitements de chimiothérapie sont trop onéreux et donc, à partir de là, on va en permettre certains autres parce qu'ils coûtent moins cher, ce serait le tollé. Ce serait le tollé. Je veux dire, les gens diraient : Voyons, ça n'a pas de... Et, comme je vous dis, dans la mesure où on dit : Les gens qui ont accès à la procréation médicalement assistée sont les seuls gens qui ont une condition médicale, ça, on est d'accord avec ça. Je veux dire, si vous n'êtes pas malade, le système de santé n'a pas à vous soigner ou n'a pas à vous accompagner dans une démarche qui n'est pas conditionnée par le fait que vous êtes malade. Mais, du moment où vous êtes malades, on doit vous permettre d'avoir accès aux meilleurs traitements. Et la fécondation in vitro, c'est le meilleur traitement. Donc, comme je dis, on aurait dû limiter, mais peut-être à une, deux tentatives.

Mme Dufresne (Julie) : Craignez-vous qu'il y ait une ruée dans les centres où on procède à la procréation assistée parce que les gens vont peut-être vouloir se précipiter avant que le projet de loi entre en vigueur?

M. Caire : …pour répondre au projet de loi qui dit que, si vous avez été en cours en traitement avant telle date, le projet de loi ne s'applique pas. Écoutez, peut-être, je ne sais pas. Effectivement, ce n'est pas impossible que ce soit le cas. Maintenant, là, je ne peux pas, là... on est du domaine de la prédiction, puis je ne m'aventurerai pas là-dessus.

Je voulais vous dire aussi — j'ai oublié un élément essentiel — nous allons exiger de la part du ministre qu'il scinde le projet de loi en deux. Parce qu'il m'apparaît que parler de procréation médicalement assistée et de la prise en charge des médecins de famille dans le même projet de loi, ça m'apparaît totalement irrespectueux pour les deux problèmes, qui sont deux problèmes réels, concrets, mais qu'on doit traiter de façon totalement distincte parce que c'est deux problèmes complètement distincts.

Donc, là-dessus, je suis prêt à reprendre vos questions.

Mme Plante (Caroline) : Mr. Caire, do you applause Mr. Barrette for trying to change the system and improve access to family doctors, for example?

M. Caire :First of all… no. First of all, I'm not sure the result of that bill will be to increase the accessibility of the system. I'm not sure about that. And I'm sure he don't going on the right way. I think he missed a great occasion to have discussions with the physicians this summer. I think it would be… he'd rather to talk with doctors than to adopt that bill.

Mme Plante (Caroline) : In French, you said that… «la mise en tutelle», so you think that doctors are being put under... tutorship?

Une voix : Trusteeship.

Mme Plante (Caroline) : Trusteeship?

M. Caire : Yes. I think doctors will be put under — how do you said that? — …

Une voix : Trusteeship.

M. Caire : …trusteeship, yes, yes, obviously. Yes, because…

Mme Plante (Caroline) : Even though the Minister said that he's met with doctors and they seemed to be agreeing with him?

M. Caire : Well, I don't think he really tried to negotiate with physicians. I don't try… This summer, he had the occasion to have discussions with physicians about that problem. But he won't… He don't address that problem… he didn't address that problem, sorry, and why now say it didn't work? I mean, you don't try, you don't know if it didn't work. Try first and then you will see.

Mme Plante (Caroline) : So, is this good for Quebeckers or bad for Quebecker?

M. Caire : My first opinion is it will be bad because I don't think physicians will be really pleased about that bill. I don't think they will be really enjoy to going at work next Monday. And I think this bill is disrespectful about physicians and what they did. And, you know, that level of professional, you must have a certain level of confidence about that, about… They are professionals, they will do their job as professionals, they are concerned about what happens, what they have to do for their patients. And I don't think you have to rule about everything, you know, the number of patients, the hours you have to accord to the patient. You know, anything, you rule about anything, anything.

Mme Plante (Caroline) : But, clearly, they're not doing enough. If the statistics are right and Québec doctors are the doctors in Canada who see the less patients, the fewer patients, like 14 patients a day as compared to 30 a day, which is the average.

M. Caire : Yes, it's absolutely right.

Mme Plante (Caroline) : So doctors aren't doing enough.

M. Caire : But that bill not considering all the reasons why it is. I mean, Quebecker physicians do more particular acts than other physicians elsewhere in Canada. It's a reality. So… And it's a reality we didn't… we don't… that bill don't address. So, I think it will be better to talk with physicians to address that problem and to try to find with them a real solution to increase the accessibility. And then, if it doesn't work, OK, we will adopt the bill. But try first, try first.

M. Harrold (Max) : What other acts? Give me some examples of what other acts that they perform, please. You said…

M. Caire : You know, particular…

M. Harrold (Max) : …medical acts?

M. Caire : The number of hours they spend in the emergency room in every… les soins palliatifs, excusez-moi…

Journaliste : Palliative care.

M. Caire : …palliative care, and they have to provide… I think it's 12 hours per week for particular act, which is particular to Quebecker physicians.

Mme Plante (Caroline) : But why are you defending physicians when, really, the problem is about, you know, Quebeckers having access to a doctor?

M. Caire : I don't defending physicians. I just don't be… agree with the way he tries to solve the problem. And I think it's an extreme solution, and we don't reach that point so far. So why don't try to have a discussion with the federation first, and then we will see, and then we will see if we have to adapt that kind of bill.

La Modératrice : Est-ce qu'il y a d'autres questions? Merci beaucoup à tous.

(Fin à 14 h 31)

Participants


Document(s) Related