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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Tuesday, December 2, 2014, 16 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix-sept heures vingt-sept minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Écoutez, Philippe Couillard avait promis d'épargner la classe moyenne, là, puis son message a été répété plus d'une fois durant la campagne électorale. Or, la réalité, avec ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que la classe moyenne va absorber la moitié de la facture pour retrouver l'équilibre budgétaire. On ne se fera pas... on ne se contera pas d'histoires, là, le déficit qui est à effacer, c'est 2,8 milliards, c'est le déficit qu'on a dans les derniers états financiers, terminés le 31 mars 2014. Sur le 2,8 milliards de déficit, il y en aura 1,4 milliard qui sera payé par la classe moyenne et 1,4 milliard qui sera peut-être réduit des dépenses, mais, encore là, il en reste 1,2 milliard à trouver. Donc, M. Leitão essaie de gonfler les chiffres en disant qu'il y a un déficit à résorber de 7,2 milliards, là. Écoutez, la vérité, c'est qu'il y en a un, déficit, de 2,8 milliards, là. On peut bien se faire accroire qu'il y a des demandes des ministères, mais ça, ça arrive à chaque année.

Donc, quand on additionne les services de garde, l'augmentation des tarifs d'Hydro au-delà de l'inflation, l'augmentation des taxes sur le tabac, taxes scolaires, taxes municipales et les nouvelles augmentations de taxes et d'impôts qui sont annoncées, aujourd'hui, de 262 millions sur les cotisations syndicales et professionnelles, sur les primes au travail puis sur les primes d'assurance auto, on arrive à un grand total de 1,4 milliard, qui va être payé par la classe moyenne. Donc, la classe moyenne va absorber la moitié de la facture, alors que M. Couillard disait, dans son discours d'ouverture, donc après avoir pris connaissance de la situation des finances publiques, que seulement 10 % de la facture serait payée par la classe moyenne. Donc, c'est vraiment, là, une promesse rompue. Encore une fois, M. Couillard montre qu'il a deux visages : un lorsqu'il fait des promesses puis un lorsqu'il vient le temps de livrer la marchandise.

Quand on parle d'économie, bien, on se souviendra tous de la promesse, encore là, répétée : 250 000 emplois sur cinq ans, donc 50 000 emplois par année. Or, ce qu'on apprend aujourd'hui, c'est : la première année va se terminer avec une perte de 1 600 emplois, donc échec pour la première année, et pour la deuxième année, pour 2015, M. Leitão révise sa projection à 31 800. Donc, il vient nous annoncer aujourd'hui qu'il n'atteindra pas ses objectifs pour les deux premières années du mandat libéral.

On voit aussi que, lorsqu'on regarde la croissance économique prévue pour 2015, le gouvernement prévoit une croissance économique de seulement 1,9 %, alors que, dans le Canada, incluant le Québec, c'est 2,5 %, donc ça veut dire 2,6 %, 2,7 %, si on prenait juste le reste du Canada. Donc, ça veut dire que l'écart de richesse va grandir en 2015, ça veut dire que le Québec va recevoir plus de péréquation en 2015 parce qu'on va avoir un écart de richesse encore plus grand avec le reste du Canada.

Donc, moi, je n'en reviens pas, là, que Philippe Couillard choisisse — parce que c'est un choix qu'il fait — de pénaliser, de sacrifier la classe moyenne puis de refiler 50 % de la facture à la classe moyenne.

Pour ce qui est de l'économie, on a des mesurettes, là. Au total, il y en a pour 177 millions : petite réduction de cotisation FSS, petites mesures d'efficacité énergétique et d'électrification. C'est vraiment, là, des mesurettes. Ce n'est pas avec ça qu'on va relancer l'économie. Puis la preuve, bien, c'est que les prévisions de 2015 sont désastreuses. On va gruger encore, on va être... Comme le Conference Board le prévoyait la semaine dernière, à part le Nouveau-Brunswick, le Québec va être la pire province au niveau de la croissance économique.

Mme Prince (Véronique) : À votre avis, M. Legault, est-ce que les sociétés auraient pu en assumer davantage pour que le fardeau soit moins grand pour les contribuables?

M. Legault : Non. Je pense que… Écoutez, nous, on a fait la démonstration, dans un document qu'on a déposé avant la campagne électorale, que c'est possible de réduire les dépenses de 2 milliards de dollars. Donc, on n'est pas loin de l'objectif de 2,8 milliards de déficit, là, qui est le déficit réel. Ce n'est plus 3,1, c'est 2,8. Donc, c'est possible de le faire, mais ça prend du courage, entre autres à M. Barrette. Là, M. Barrette, pour l'instant, joue dans les structures, mais ne vient pas réduire, n'a pas réduit d'un poste le nombre de personnes dans les agences de santé, dans les CSSS. Même chose dans tous les secteurs. Donc, il faut réduire les dépenses.

Moi, je répète les deux chiffres qu'on a martelés dans le rapport qu'on a appelé Cap sur les familles: sur 570 000 employés qui travaillent pour l'État, il y en a 220 000 qui ne donnent pas de services. Ça, c'est une masse salariale de 10 milliards, c'est là qu'il faut réduire les dépenses, pas sur le dos de la classe moyenne en pigeant plus dans les poches des contribuables québécois. Écoutez, actuellement, là, non seulement ça pénalise les familles, mais ça pénalise l'économie. Moi, je vous prédis, là, que l'année prochaine on va avoir une mauvaise performance du côté de la consommation. C'est 60 % du PIB. Moi, je pense que le gouvernement se tire dans le pied en augmentant le fardeau fiscal des Québécois de presque 1,5 milliard.

M. Ouellet (Martin) : Vous auriez fait quoi, vous? Vous auriez…

M. Legault : Mais, je viens de le dire, là.

M. Ouellet (Martin) : Oui, c'est vrai, mais…

M. Legault : On aurait réduit les dépenses de 2 milliards.

M. Ouellet (Martin) : Mais vous le faites comment, ça?

M. Legault : Bien, écoutez…

M. Ouellet (Martin) : Vous passez ça à la hache? Comment…

M. Legault : Non, il y a… On a la chance, actuellement, d'avoir une attrition naturelle, c'est-à-dire qu'il y a à peu près 7 000 employés par année qui quittent pour prendre leur retraite. Donc, il ne faut pas remplacer ces employés-là. Il y a, effectivement, sur le 3 milliards de dépenses annuelles en informatique, des gains à faire. Il y a une série de dépenses, mais effectivement le personnel, c'est deux tiers de la dépense. On ne s'en sortira pas, il faut réduire la masse salariale du gouvernement, et puis, entre autres, en santé. Écoutez, la santé, c'est le poste de dépenses le plus important, c'est la moitié des dépenses, puis, pour l'instant, M. Barrette annonce des grands changements de structures, mais n'a pas encore annoncé combien de milliers d'employés il va réussir à enlever des bureaux des hôpitaux.

M. David (Michel) : Mais toutes ces coupures-là, bon, sont annoncées, sont ciblées, mais ne sont pas faites encore. On ne sait pas dans quelle mesure elles vont être réalisées en cours de route, hein? Vous savez que, des fois, ça ne se passe pas comme on veut. Pensez-vous qu'il va atteindre le déficit zéro à la fin de 2015‑2016?

M. Legault : Bien, écoutez, on dit : Il a un déficit de 2,8 milliards, il y en a 1,4 qu'on va aller chercher dans les poches de la classe moyenne, puis dans…

Journaliste : Oui, mais ça, c'est facile à faire, ça.

M. Legault : … — oui — le 1,4 qu'il reste, on nous dit qu'il y a 1 milliard 187 millions qu'on n'a pas encore trouvé. Ça fait que, sur le 1,4 milliard de réduction de dépenses, il y en a 1,2 milliard qu'on n'a pas encore trouvé. C'est un peu inquiétant, puis effectivement moi, j'ai des grandes réserves à savoir : Est-ce qu'ils vont réussir, même sur ce 50 % là, à réduire vraiment les dépenses? Parce qu'ils ne l'ont pas encore identifié.C'est beau? Merci, tout le monde.

(Fin à 17 h 35)

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