(Douze heures onze minutes)
M. Moreau
:Alors, bonjour à tous. Nous avons donc franchi la
dernière étape dans ce qui a été le chantier du projet de loi n° 3 par le
vote, ce matin,
qui a permis l'adoption du projet de loi. Alors, le projet de loi, dans sa
forme finale, ressemble en grande partie à ce qu'il était dans la forme d'origine.
Alors, essentiellement,
ce que l'on doit retenir, c'est d'abord assurer la santé financière des régimes de retraite, c'est ce que le projet de loi… c'est
le titre, même,
du projet de loi, non seulement leur santé financière, mais leur pérennité. La
pérennité passe par la restructuration de ces régimes-là. Alors, qu'est-ce
qu'il y a dans les éléments de restructuration? Il y a la création d'un fonds pour prévoir les situations qui peuvent
être fluctuantes en bourse, il y a le fait de partager,
à l'avenir, les déficits de ces régimes-là
dans une proportion de 50-50 et il y a aussi un élément, qui est, sans aucun
doute, celui qui a créé le plus de controverse autour du projet de loi: la question
des déficits passés.
Alors, comment le projet de loi
fonctionne-t-il? Il fractionne les déficits attribuables aux retraités et ceux attribuables… les déficits passés
aux retraités et ceux attribuables aux participants actifs pour les retraités.
Le projet de loi prévoit que ces déficits passés sont partagés 50-50 entre les
retraités et les municipalités, mais à partir de l'indexation des rentes des
retraités. C'est donc dire que, pour tous les retraités qui n'ont pas une rente
indexée, il n'y a aucune participation aux déficits passés, même lorsqu'ils
existent. Pour ceux qui ont une rente pleinement indexée avec une indexation
automatique, si le régime n'est pas pleinement capitalisé, donc, s'il y a un
déficit, on suspend l'indexation automatique. Et
comment fait-on pour la suspendre? Il y a un test qui est plus difficile.
Alors, premièrement, il y a une évaluation
actuarielle au 31 décembre 2013. On voit si le régime est indexé…
est capitalisé pleinement ou non. S'il est pleinement capitalisé, fin de
l'épisode pour les retraités, le projet de loi n'a aucun impact sur eux. S'il
n'est pas pleinement capitalisé, on prend une
deuxième mesure au 31 décembre 2015. Si au 31 décembre 2015,
il est pleinement capitalisé, fin de l'épisode pour les retraités, le projet de
loi ne s'applique pas à eux.
Si à l'un ou l'autre des moments, il n'est
pas pleinement capitalisé, on va prendre le moindre des déficits, et c'est à ce moindre des déficits là que les retraités auront à contribuer, et ils auront à
contribuer si l'organisme municipal décide de suspendre. Même s'il y a un déficit de constaté, la municipalité pourrait
décider de ne pas suspendre l'indexation des retraités. Si elle décide de
suspendre l'indexation des retraités, elle
devra le rétablir dès que la situation
financière du régime le permettra, à la
prochaine évaluation actuarielle, et elle
pourra, dans le rétablissement, compenser la perte du pouvoir d'achat subie par les retraités durant
l'intervalle de trois ans où la suspension des rentes est prévue.Les rentes de base sont entièrement protégées, ne
peuvent faire l'objet d'aucune négociation, même chose pour la rente des
conjoints survivants. Voici pour les retraités.
La possibilité, aussi, est de
faire en sorte que les retraités ne supportent pas 50 % du déficit qui
leur est attribuable, mais à un élément dans une proportion de 45-55, encore là, pour ceux qui sont parties d'un régime qui est indexé. Il y a environ
3 000 retraités, 3 200 retraités qui ontun régime pleinement indexé et 35 000 autres
qui ont un régime partiellement indexé, suivant des clauses qui, souvent, sont
un pourcentage inférieur à l'indice des prix à la consommation, ce qui fait que,
virtuellement, au cours des dernières années, il n'y a pas eu d'indexation dans
ces régimes-là.
Pour les participants actifs, partage des
retraités sur une base 50-50. C'est ce qui
était là au départ. Si la municipalité et les employés s'entendent dans le
cadre des négociations, ils pourront répartir selon une fourchette 45-55. En
d'autres termes, les salariés n'auront jamais
plus que 50 %. Ils pourraient convenir que ce soit
inférieur à 50 %, mais avec un plancher de 45 %. Et la
municipalité absorberait l'écart entre 50 % et 45 % à la hausse, donc
entre 50 % et 55 %. Essentiellement, c'est
l'objet du projet de loi n° 3. Je suis très heureux que nous ayons pu
adopter ce projet de loi à l'Assemblée nationale, sur division, bien sûr, mais
à l'Assemblée nationale. Je pense qu'il
reflète un large consensus dans la société.
Et il ne faut jamais perdre de vue ce qui
est l'objectif ultime de ce projet de loi là. Le rapport D'Amours nous a
indiqué que les régimes de retraite avec prestations déterminées sont les
meilleurs régimes de retraite, puisqu'ils permettent à une personne qui
commence au marché du travail et qui commence à cotiser à un fonds de pension
de savoir qu'au moment de sa retraite les
montants pour lesquels il a cotisé seront là pour lui assurer une rente de
retraite. Et ces régimes-là doivent faire l'objet d'une
protection. À l'heure actuelle, selon les chiffres que nous avons, les déficits
accumulés des régimes de retraite tournent autour de 3,9 milliards.
L'embellie des marchés peut avoir réduit
l'endettement global, mais on estime, selon les données fragmentaires que nous
avons, puisque tous les régimes de retraite n'ont
pas… les comités de retraite n'ont pas
transmis les évaluations actuarielles, que le déficit cumulé est encore au-delà de 3 milliards de dollars.
Mais, sans faire
une guerre de chiffres, que M. Ranger ait raison avec son
2,2 milliards, ça devient extrêmement académique, puisque ce serait
2,2 milliards sur 122 000 personnes, avec 50 000 retraités, c'est aussi troublant pour l'avenir des régimes de
retraite. Et, dans bien des cas, ces régimes de retraite là sont largement
sous-capitalisés, c'est-à-dire qu'on est bien
en bas de 80 %. Donc, l'objectif premier était d'assurer la sauvegarde de
ces régimes-là, ce que le gouvernement du Parti québécois avait reconnu avec le
projet de loi n° 79, avec la différence unique qu'on
ne touchait pas aux déficits passés. Et ça, ne pas toucher aux déficits passés,
c'est accepter le discours de la libre
négociation qui aurait réglé, éventuellement, ces déficits-là, alors qu'il
est clairement établi que la libre négociation n'a
jamais, par le passé,
réglé la question des déficits.
Le gouvernement avait aussi en
responsabilité et en tête la question des contribuables
municipaux qui… lorsqu'on parle d'une municipalité — on ne
parle pas d'un employeur qui est du secteur privé — il y a une
pérennité des municipalités à travers leur champ de taxation, et tout transfert qui est fait aux municipalités
amène éventuellement un transfert ou une charge fiscale additionnelle, ce que
nous ne souhaitions pas faire. Alors, le projet de loi en tient compte.
M. Ouellet (Martin)
: M. le ministre, la règle 45-55, c'est pour les coûts actuels, mais les déficits
passés aussi, hein, s'il y a entente, là?
M. Moreau
: Oui, exactement. C'est-à-dire que le principe de
base, c'est 50-50, mais, si les parties s'entendent,
la ville et les associations syndicales, on peut transiger sur une
fourchette de 45-55. C'est l'écart. Mais, s'il
n'y a pas d'entente, c'est 50-50. Ça vaut pour les déficits
passés, ça vaut pour… bien, les déficits à venir, le partage des
déficits à venir, c'est 50-50…
M. Ouellet (Martin)
: Les coûts.
M. Moreau
:
Les coûts, exact.
M. Ouellet (Martin)
: Mais est-ce que... quand ça entre en
vigueur, tout ça?
M. Moreau
:
La loi entre en vigueur le jour de sa sanction. Normalement, elle devrait être sanctionnée d'ici la fin... — on est quoi, jeudi? — alors demain, probablement.
M. Ouellet (Martin)
: Si on trouve le lieutenant-gouverneur.
M. Moreau
:
Je ne suis pas à sa recherche encore, mais j'imagine
qu'on va arriver.
M. Ouellet (Martin)
: Mais, je veux dire, les dispositions de la loi, c'est...
M. Moreau
:
C'est maintenant. C'est-à-dire que la restructuration doit avoir lieu à compter
du... la négociation commence à compter de février 2015, et la restructuration
de ces régimes-là, pour ceux qui sont capitalisés à 80 % et plus… et, s'ils sont
capitalisés à 80 % et plus et qu'il y a déjà un élément, dans les ententes en cours,
qui vise la restructuration, exemple, parce qu'il y en a déjà qui ont des fonds
de stabilisation, ceux-là peuvent... doivent commencer à restructurer soit en
2015, soit en 2016, et l'effet de la restructuration se fera sentir à
l'expiration de la convention collective.
Pour ceux qui sont en bas de 80 %, la
négociation doit commencer en février 2015. Ils
auront 18 mois maximum pour s'entendre,
c'est-à-dire 12 mois à l'origine, deux périodes de prolongation
possibles de trois mois, et un arbitre tranchera dans les six mois suivants.
Mme Prince (Véronique)
: M. Moreau, est-ce que vous
craignez que, maintenant que le projet de loi est adopté, les manifestations
s'intensifient à compter d'aujourd'hui?
M. Moreau
:
Honnêtement, je ne vois pas pourquoi les manifestations s'intensifieraient.
Moi, je pense que ce qu'il faut faire maintenant, c'est se concentrer. Si on a
en tête l'objectif d'assurer la santé financière et la pérennité de ces
régimes-là, il faut s'asseoir puis il faut négocier avec l'employeur. On a
laissé un champ libre à la négociation, mais on dit :
Cette négociation-là va devoir, un jour, aboutir à un résultat parce qu'il en
va de la santé financière et de la pérennité de ces régimes-là. Alors, moi, ce
que je souhaite, c'est que l'énergie soit mise davantage à négocier qu'à faire toute autre chose.
Mme Prince (Véronique)
: Puis, au niveau juridique, est-ce que
vous êtes blindé? Parce qu'ils ont l'intention de déposer des recours
judiciaires.
M. Moreau
:
Bien, alors, on est dans une société de droit,
tout le monde a le droit de se pourvoir à l'encontre de la validité
d'une loi. Il y a un principe, dans notre société qui est la présomption de
validité d'une loi, premier élément.
Deuxième élément, nous sommes confortables
à l'idée que ce projet de loi là, respecte toutes les dispositions pour subir
avec succès le test des tribunaux. Il y a d'ailleurs des précédents qui
s'appliquent. D'ailleurs, vous regarderez, je pense qu'au Nouveau-Brunswick, le
projet de loi est contesté, il y a un projet de loi sur la réforme des pensions
qui fait l'objet d'une contestation, mais qui est mis en application.
M. Gagnon (Marc-André) : M. Moreau,
est-ce que vous considérez que l'adoption de ce projet de loi là, aujourd'hui,
est un moment important dans l'histoire des relations de travail entre les
villes et leurs employés?
M. Moreau
:
Non, je pense que c'est un moment important, moi, dans l'avenir que l'on
veut donner aux fonds de pension à prestations déterminées dans le secteur
public. Le secteur municipal est le premier secteur sur lequel nous nous sommes
penchés. Mon collègue de l'Emploi et de la
Solidarité, M. Blais, va le faire dans le
cas des universités, il va le faire également dans le cas, également, du
secteur privé. Pourquoi? Parce qu'il y a urgence d'agir. On doit agir pour assurer la pérennité de ces régimes si on veut les
préserver. J'entends aussi le discours qui dit :
Oui, mais il faudrait que tout le monde ait un bon régime. C'est vrai, mais on
ne vit pas dans un monde abstrait. Il y a une réalité économique qui existe,
et, à tout le moins, sauvegardons ceux que nous avons déjà. C'est dans cette
perspective-là que le projet de loi s'inscrit.
Sur la question des relations de travail
avec les municipalités, moi, je pense que c'est un élément qui va faire l'objet
de discussions plus tard dans le cadre de la révision des lois municipales, où on veut donner aux municipalités plus
d'autonomie, plus de pouvoirs, les considérer comme
des gouvernements de proximité.Et on
constate, vous l'avez vu avec le rapport de Mme Robillard,
qu'il y a un accroissement des dépenses dans le secteur municipal qui dépasse
largement toute la croissance des dépenses de tous les autres paliers
gouvernementaux, que ce soient les provinces
au Canada ou le gouvernement fédéral.Et, quand on
regarde... le gouvernement tente de maintenir une croissance des dépenses de
1,8 %, alors que la croissance des transferts vers les municipalités va à
un rythme de 8,1 %. On ne peut pas réduire, nous, la croissance de nos
dépenses à 1,8 % puis soutenir des transferts vers les municipalités à
8 %, ça ne marche pas, à un moment donné.
M. Chouinard (Tommy)
: Quels outils n'ont pas les municipalités
pour freiner la croissance de leurs dépenses?
M. Moreau
:
C'est une question qui est beaucoup trop complexe pour que je vous donne une réponse complète aujourd'hui parce que la réalité
des municipalités est différente selon qu'on est en milieu rural ou qu'on est
en milieu urbain.
Sur la croissance des dépenses dans les
municipalités de plus de 20 000 habitants, on note que la croissance des
dépenses va vers les salaires qui sont conférés. Il y a un écart considérable
dans les salaires de la fonction publique municipale pour les municipalités de
plus grande taille, alors que, dans les
municipalités de plus petite taille, là, ce n'est pas l'inspecteur municipal
puis le secrétaire-trésorier qui font... qui
amènent une croissance des dépenses, ça va ailleurs, vers les infrastructures,
vers l'entretien de la voirie locale pour lesquels on a consenti un effort
additionnel de 50 millions dans le dernier pacte
fiscal.
Alors, ce qu'il faut faire, et ça, c'est l'engagement que le gouvernement a pris envers
les municipalités dans le pacte fiscal
provisoire, c'est de s'asseoir avec elles dès maintenant,
au début de l'année 2015, et de voir quels sont ces éléments-là sur lesquels on
peut agir. On va faire un diagnostic et…
M. Chouinard (Tommy)
: Les
salaires, ça a été négocié. Si la ville a accepté de signer ça…
M. Moreau
:
C'est-à-dire, il y a une différence entre un salaire négocié puis la croissance
des dépenses. Si on veut s'attaquer à la croissance des dépenses, il va falloir voir ce qui va se passer dans
l'avenir, pas partir de ce qui a été négocié et de ce qui est payé à l'heure
actuelle.
M. Chouinard (Tommy)
: Donc, les municipalités n'ont pas
assez d'outils, là. C'est parce que, quand vous dites…
M. Moreau
:
Pardon? Je n'ai pas compris le début.
M. Chouinard (Tommy)
: …qu'ils veulent donner plus d'outils
aux municipalités au sujet des relations de travail…
M. Moreau
:
Non, il faudra voir. Je…
M. Chouinard (Tommy)
: …puis vous
soulevez le fait que…
M. Moreau
:
Non, je…
M. Chouinard (Tommy)
: Je me
demande : Est-ce que… quels outils ils n'ont pas?
M. Moreau
:
Non, est-ce que… Si votre question, là, que vous ne posez pas, c'est de dire :
Est-ce que vous allez donner le droit de lockout aux municipalités? On n'est pas rendus là.
Il va falloir… Ce n'est pas comme ça qu'on
examine les choses. On va y aller calmement. On va examiner la situation. On va
identifier ce qui constitue les éléments de
croissance importants des dépenses aux municipalités, puis on verra
quelles sont les ressources à mettre en place. Bien
non, on est loin de là, là.
M. Gagnon (Marc-André) : Comme on est à
l'heure des bilans, M. Moreau…Comme
on est à l'heure des bilans, quelle influence ont eu les différentes activités
ou manifestations qu'ont mises de l'avant les syndicats ou la campagne qu'ils
ont menée?
M. Moreau
:
Très sincèrement, puis je garde un ton respectueux, je comprends très bien
votre question, je pense que ça n'a pas eu d'effet, et je vais vous expliquer
pourquoi. Parce que la réalité des choses, c'est
que ces gens-là sont venus nous dire, en
commission parlementaire, quelles étaient leur vision
des choses, et la vision des choses s'est
résumée à dire : La libre négociation va
régler la situation. Or, les faits démontrent clairement que la libre
négociation n'a pas réglé les choses.
Vous aviez un exemple patent, d'ailleurs, de
deux municipalités qui sont venues — le
maire de Rimouski, puis je pense que l'autre,
c'était le maire de Drummondville — qui
sont venues nous dire :
Nous, on avait, avant le krach boursier de 2008, des régimes qui étaient
surcapitalisés, qui étaient en excédent et qui ont perdu 31 puis 24 points dans le krach boursier; on a dû s'asseoir
puis revoir les choses. La réalité, c'est que,
dans le cas du maire de Rimouski, il y a trois groupes qui font partie du fonds
de pension, il a été capable de s'entendre avec trois des quatre groupes. Avec
le quatrième, il est incapable de s'asseoir. Et là
on a posé la question, par exemple, au représentant des cols blancs de la ville de Québec, M. Gagnon, en
disant : Bien, écoutez, vous avez été
dans une situation de libre négociation, vous étiez…
tout était sur la table : les salaires,
la rémunération globale, les avantages sociaux, le fonds de pension. Oui, oui,
il dit, on a tout réglé, tout. Est-ce que vous avez réglé le cas des déficits
passés? Non — et ce sont ses propres mots — on l'a pelleté
par en avant. C'est ce que ça a fait. Ce n'est pas un constat sur
lequel je me réjouis.
Moi, je
ne suis pas partie aux relations entre les municipalités et… les relations
entre les municipalités et leurs employés, mais le gouvernement intervient
strictement pour la préservation de ces fonds de pension là. Puis on dit : Bien, si je regarde ça, là, l'équation de la
libre négociation n'est pas une solution à la situation qu'ils vivent et au
risque, qui est évident, là, d'une fluctuation boursière. Aujourd'hui, c'est plus de 65 % des revenus des fonds de
pension qui sont générés par les rendements boursiers
parce qu'il y a moins de cotisants qu'il y en avait dans le passé. Et donc, si
on est dépendant à 65 %, si notre santé financière est dépendante à
65 % des rendements des marchés, on a avantage, dans une situation où les
marchés ne sont pas stables, à s'intéresser à des façons de restructurer et
d'assurer la santé financière.
M. Dutrisac (Robert)
: Mais, pour l'avenir, M. Moreau,
pour l'avenir, on parle d'outils, là, qui seraient donnés aux municipalités, il
va y avoir des discussions, est-ce que, selon vous, il faut sortir du système
d'arbitrage, là, qui…
M. Moreau
:
C'est un élément que nous allons examiner,
mais c'est extrêmement complexe, toute cette
question-là, parce que vous avez des employés qui fournissent
des services essentiels — on pense notamment aux policiers,
aux pompiers, qui n'ont pas droit de grève — puis à un moment donné il y a des relations de
travail, des négociations qui arrivent à un point où il n'y a pas d'entente.
Alors, comment on règle ça? C'est pour ça que je vous
dis : Ce n'est pas une question simple à laquelle je répondrais sur
le coin d'une table. On va s'asseoir, on va le regarder. Si la question des
relations de travail doit être examinée, on l'examinera, on va travailler à
visière levée, il n'y a aucune difficulté avec ça.
Mme Plante (Caroline)
: Mr. Moreau,
how much will the legal battle with unions cost tax payers? And wouldn't that
defeat the purpose of the bill to try to save tax payers some money here?
M. Moreau
: Well, I'm not the one who decides
whether or not there will be a judicial fight
concerning…
Mme Plante (Caroline)
: They promised that there will be one.
M. Moreau
: Yes, but we're living in a society of
right, and people have the right to challenge the legality of bills that are
passed by Parliament. This is how it goes in Canada and it's a good thing that
it's the way it goes because, in a certain way, tribunals are the one who
decide whether or not a bill is right or not. But,
at the end of the story, I think that we need to have people who are willing to
negotiate, to sit and to try to settle the situation instead of fighting a
judicial battle that will lead nowhere.
Mme Plante (Caroline)
: So, you're ready for this battle.
M. Moreau
: Oh! We're absolutely ready for this
battle and we are convinced that the bill will successfully go through a
judicial battle.
Mme Plante (Caroline)
: Can you explain how the bill was
softened? Can you explain how the bill has been softened?
M. Moreau
: Well, it has been
softened because municipalities and employees ask us to
have a larger field of negotiation. That's why we have accepted a range of
45-55, if there's an agreement to negotiate on that basis. Because the
principle of the bill is an equal split of the past deficit, 50-50, and, in the future, a
split of the cost on a 50-50 basis. And for the future,
nothing has been changed, it will be 50-50. For the past, if the party
agrees, they will have the possibility to negotiate within a range of 45-55.
This is basically what we have done and we have done other things for the
retiree. As a matter of fact, if there is a suspension of their indexation,
when the indexation will be reinstated, it will be possible to pay a rent so
that the… what have been lost, the power of… the possibility for them… or the
economical advantage that they had and they
lost will be reinstated.
Mme Montgomery
(Angelica)
: What do you think
will happen now when it comes to civil unrest?
M. Moreau
: Well, I think that people should
target on the possibility of sitting down and negotiate with the employers.
Employees and employers have to negotiate. The bill is now passed, it's a law,
and there's a principle in our society that a bill is presumed valid. So,
instead of having a legal battle, I think that it would be better off use of
energy if people are sitting together and try to negotiate. Thank you. Merci.
(Fin à 12 h 32)