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Conférence de presse de M. André Lamontagne, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'économie, d'innovation et d'exportations , M. Gérard Deltell, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'énergie et de ressources naturelles (incluant mines et forêts), et M. François Bonnardel, leader parlementaire du deuxième groupe d'opposition

Bilan économique 2014 du gouvernement libéral

Version finale

Tuesday, December 9, 2014, 9 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Neuf heures trente-quatre minutes)

M. Lamontagne : Bon matin. Merci beaucoup d'avoir répondu à notre invitation ce matin. Bien, on vous a convoqués, c'est pour vous faire part de notre grande inquiétude face à l'absence de plan de relance économique du gouvernement libéral. On le dit depuis le 4 juin qu'à l'exception de quelques mesurettes, là, qui ont été annoncées, bien, le gouvernement n'a pas de véritable plan pour relancer l'économie du Québec, puis là, depuis quelques semaines, on s'aperçoit que les observateurs puis les spécialistes semblent être du même avis.

Et puis, pendant que le gouvernement n'a pas de plan, bien, ce qu'il est important de rappeler, la réalité, c'est que le Québec souffre d'un écart important de richesse avec l'Ontario et avec le reste du Canada. Avec l'Ontario, on parle d'un écart de richesse d'à peu près 15 % en 2014 puis, avec le Canada, à peu près 26 %. Ça, concrètement, ce que ça veut dire, c'est qu'en Ontario, par habitant, on produit 15 % de plus de richesse qu'au Québec. Si on met ça dans des chiffres concrets, là, c'est que, si, demain matin, le Québec produisait le même niveau de richesse par habitant que l'Ontario, c'est 8 milliards de dollars de plus, là, que le gouvernement pourrait compter dans ses coffres pour offrir des services à la population. Ça, c'est énorme. 8 milliards de dollars, là, ça commence à être pas mal d'argent, hein?

Puis une chose qui est sûre, c'est que, dans ce contexte-là, si on avait le même niveau de richesse de l'Ontario, les Québécois et les Québécoises, ils n'auraient pas à craindre pour la pérennité de leurs services, ils n'auraient pas à craindre de se voir donner des augmentations de taxes puis de tarifs, là, incroyables comme ils ont eues depuis quelques mois. Et puis, concrètement aussi, ces écarts-là, ça fait en sorte qu'en 2014, bien, pendant qu'il y a des dizaines de milliers d'emplois qui étaient créés au Canada, bien, au Québec, on perdait des milliers d'emplois, dont 52 000 emplois à plein temps.

Au Québec, on a un revenu disponible, là, par famille, par habitant, de 3 000 $ inférieur à celui de l'Ontario, de 4 000 $ inférieur à celui de la Colombie-Britannique, puis je vais vous faire grâce de la différence avec celui de l'Alberta. Et puis le Conference Board vient de nous annoncer la semaine passée, là, qu'en 2015 la croissance économique du Québec devrait être la pire au Canada, à l'exception du Nouveau-Brunswick. Puis, pour en rajouter, notre ministre des Finances, la semaine passée, lors de sa mise à jour économique, nous a confirmé que ses prévisions prévues dans son budget du 4 juin ne tenaient plus la route, puis que c'est non pas une croissance de 1,9 % qu'on va avoir cette année, mais c'est une croissance de 1,6 %.

Ça fait qu'on est bien loin des promesses dont se drapait le Parti libéral pendant la campagne, puis c'est vraiment inquiétant. Mais ce qui est encore plus inquiétant, c'est de réaliser à quel point le gouvernement semble figé. Il semble n'avoir aucune idée de ce qu'il doit faire pour chercher à renverser la vapeur. C'est comme s'il avait placé tous ses oeufs, là, dans le panier, là, du Plan Nord puis de la stratégie maritime. Puis, dans le contexte mondial qu'on connaît, bien, on s'aperçoit que, jusqu'à maintenant, bien, c'est un échec. J'ai d'ailleurs mes collègues Gérard et puis François qui vont vous entretenir du Plan Nord et de la stratégie maritime. Alors, je cède la parole à Gérard pour vous en parler.

M. Deltell : Alors, bon matin à vous tous. Alors, comme André le disait, malheureusement, le gouvernement libéral avait tout misé ou misé énormément sur la question du Plan Nord, et force est d'admettre que l'effet libéral sur le Plan Nord est un échec colossal. Vous savez qu'actuellement, si on regarde les droits miniers, il y a quand même des indicateurs qui sont très précis pour savoir si ça va bien ou ça ne va pas bien, les droits miniers ont chuté de 34 % cette année. Il y en avait 240 000 l'année passée, il y en a 157 000 cette année, donc une baisse de 34 %. Concernant les investissements pour les mines comme telles, on a une chute de 37 % selon l'Institut de la statistique du Québec. Et finalement, pour les investissements concernant les complexes miniers, eh bien, là aussi, c'est une chute, une chute de 41 %. Donc, c'est le pire résultat depuis 2010.

Les trois indicateurs les plus importants concernant le développement économique minier sont négatifs : les droits miniers actifs, les investissements miniers et les investissements dans les complexes miniers. Et en même temps, bien, on apprend malheureusement des fermetures les unes derrière les autres : fermeture de la mine Lac Bloom, 500 emplois en jeu; suspension de développement des projets de la mine lac Herbin; fin de production de la Mine Mouska; faillite de la société Minéraux Maudore et suspension des opérations de la mine Québec Lithium. Bref, ça va très mal. Et que fait le gouvernement pendant ce temps-là? Eh bien, c'est le flou, pour ne pas dire l'inexistence.

Dans un premier temps, vous vous souvenez, le 1er novembre dernier, le premier ministre avait dit lors d'une rencontre qu'il prévoyait des investissements de 15 à 20 milliards de dollars. Écoutez, 5 milliards de flou, là, c'est assez dur à défendre. Aussi, lors du point sur la situation économique fait par le ministre des Finances il n'y a pas si longtemps que ça, qu'est-ce qu'on a appris par rapport au Plan Nord? À la page C.5, Relance du Plan Nord : 2014‑2015, zéro; 2015‑2016, zéro; 2016‑2017, zéro. Une barre de… une ligne de zéros concernant la relance du Plan Nord, c'est ça, les investissements ou l'effort prévu par le gouvernement libéral.

Et puis aussi je vous rappelle qu'il y a un an, jour pour jour, l'Assemblée nationale était réunie pour adopter la Loi sur les mines qui, rappelons-le, avait été à l'initiative de François Bonnardel, le député de Granby. Les libéraux avaient d'ailleurs voté pour. Ça fait déjà huit mois que les libéraux sont en fonction, et cette loi-là n'a toujours pas de règlement. La moindre des choses qu'on s'attend d'un gouvernement, c'est qu'il donne l'heure juste au secteur minier, qu'il donne le cadre réglementaire pour le secteur minier. Ça fait huit mois qu'ils sont au pouvoir, ils n'ont pas écrit une ligne là-dessus. Bref, la relance du Plan Nord devait se faire par l'effet libéral, et, pour le moment, c'est un échec colossal.

M. Bonnardel : Merci, Gérard. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que la stratégie maritime du Parti libéral présentement ne fait pas de vagues. Le gouvernement répétait en campagne électorale qu'entre 2015 et 2030 des investissements publics de plus de 3 milliards de dollars allaient créer 30 000 nouveaux emplois. À notre grande surprise, dans le programme quinquennal d'investissement 2014‑2024, le gouvernement a mis 453 millions pour les 10 prochaines années, donc on est loin du 3 milliards qui avait été promis en campagne électorale sur 15 ans et, nécessairement, de la cible de 30 000 nouveaux emplois sur cette période de 15 ans. Vous comprendrez que, si le ministre Leitão a dit : Nous allons échouer à atteindre cet objectif, mais on attend encore que le ministre D'Amour nous répète la même chose parce qu'on n'atteindra certainement pas ce 30 000 emplois comme prévu.

Les seuls gestes que le gouvernement… que le ministre a faits dans les derniers mois, depuis le 7 avril dernier, ça a été de créer un secrétariat à l'implantation de la stratégie maritime, cinq nouveaux employés, un budget de 765 000 $, deux mesurettes dans le budget pour encourager la construction de bateaux. Et, ce matin, on apprend que le ministre a travaillé extrêmement fort pour dépenser 230 000 $ pour son nouveau bureau à Rivière-du-Loup. Donc, on s'entend que le ministre a travaillé énormément, je pense, pour ses nouveaux bureaux, son nouveau loyer à 4 500 $ quand il avait un budget de 1 800 $ lors son passage à l'opposition officielle. Et, là-dessus, on peut certainement dire aujourd'hui, on a un ministre qui travaille dans une chaloupe pour essayer de développer cette stratégie maritime. Voilà.

Le Modérateur : … prêts à prendre vos questions.

M. Lamontagne : Merci. Non, j'en ai encore un petit bout, moi. Bien, oui.

Non, ce qu'on vous dit ce matin, c'est que ce que le Québec a besoin, c'est d'une vision, première des choses, hein? Puis Alain Dubuc, le 17 octobre dernier, déplorait en éditorial le manque de vision du gouvernement. Ça prend une vision avec un véritable plan de développement économique, puis ça, ce n'est pas des mots en l'air, hein? Un plan, là, qui serait durable, c'est un plan qui serait à l'abri des intempéries des saisons, c'est un plan qui ne serait pas à la merci, si on veut, des cours des métaux dans le monde, mais c'est un plan qui permettrait, dans un premier temps, de mettre un frein, d'arrêter ce long déclin tranquille là que notre chef parle depuis des années, de mettre un frein à ce long déclin tranquille sur lequel le Québec est engagé depuis des années, puis permettrait aussi de commencer à chercher à rétrécir l'écart de richesse qu'on a avec l'Ontario puis le reste du Canada.

Puis à la Coalition avenir Québec, nous, un plan comme ça, là, au coeur d'un plan comme ça, bien, ce qu'on dit, c'est que ça prend l'innovation puis, plus particulièrement, ça prend la mise en place de zones d'innovation qui verraient à créer des milliers d'emplois de qualité puis à générer de la richesse pour le Québec tout entier. Puis ces zones d'innovation là, là, elles seraient réparties sur différents sites névralgiques à la grandeur du Québec et contribueraient à renforcer, un, le lien entre l'expertise de nos chercheurs et puis le savoir-faire de nos entrepreneurs.

Puis le total, le bénéfice de ça, ce serait, un, une productivité accrue, de facto une capacité à compétitionner accrue aussi à l'échelle mondiale, et puis ça, la résultante finale, ça serait une augmentation importante de nos exportations. Parce qu'il ne faut pas se leurrer, au Québec, quand on dit qu'il faut que les exportations augmentent, là, il ne faut pas qu'elles augmentent, il faut qu'elles explosent. On a seulement qu'à regarder, là, notre défi démographique, notre marché intérieur, le salut, là, la richesse des Québécois, ça passe par une explosion des exportations.

Puis dans ce contexte-là, c'est certain qu'on presse, là, à partir de maintenant, le gouvernement à miser sur l'innovation plutôt que sur la taxation, hein, pour redresser les finances du Québec puis pour relancer l'économie. Puis le gouvernement doit faire preuve de plus d'ambition. Présentement, là, à l'étude des crédits, le ministre de l'Économie mentionnait que : Écoute, on est serrés dans les finances; pour tout de suite, on ne sait pas trop qu'est-ce qu'on va faire. Mais ça ne peut pas être l'attitude, ça. Il faut être ambitieux parce qu'il n'y a aucune raison pourquoi on ne pourrait pas devenir aussi performants que notre voisin ontarien. Puis c'est le gouvernement présent qui a la responsabilité d'offrir aux Québécois, un, une vision, puis le plan qui va permettre de réussir à être aussi performants que nos voisins.

Une chose qui est sûre, c'est qu'on peut… les Québécois ne peuvent certainement pas se payer le luxe de subir encore, pendant quatre ans, l'incapacité qui a été la marque de commerce de ce gouvernement-là depuis les huit derniers mois. Alors, il faut agir, puis ça prend un plan d'action maintenant. Merci.

Mme Montgomery (Angelica) : Est-ce qu'on a… Louis Gagné, QMI.

M. Gagné (Louis) : Oui. Bonjour, messieurs. On apprenait vendredi qu'il s'est créé 20 000 emplois en novembre au Québec, 29 000 à temps plein. Est-ce que ça ne montre pas peut-être que la tendance est en train de se renverser, puis que l'économie repart un peu?

M. Lamontagne : Bien, comme notre chef indiquait, c'est sûr que c'est des relevés mensuels. Il faut être prudent, mais si on gratte un petit peu, puis qu'on va voir la composition de ces emplois-là, on s'aperçoit qu'il y a, je pense, c'est 29 000 emplois qui ont été créés dans la restauration, l'hébergement, puis le service au détail, commerce de détail. Puis, parallèlement à ça, on s'aperçoit qu'il s'est perdu 9 900 emplois dans le secteur manufacturier, il s'est perdu à peu près 10 000 emplois dans le secteur financier puis de la recherche, puis il s'est perdu au-dessus de 7 000 emplois dans le milieu du transport.

Ça fait que, moi, ce que je suis curieux de voir… c'est sûr que le timing est bon, c'est la période des fêtes. Ça fait que moi, j'ai hâte de voir en janvier puis en février qu'est-ce qu'il va rester de tout ça, là. Mais moi, c'est sûr que, quand je regarde, 20 000 emplois, j'étais bien content de voir ça, comme porte-parole en économie, mais, en creusant un petit peu, je m'aperçois, écoute, il y a un facteur saisonnier qui est là. Mais moi, ce qui m'attriste, c'est de voir encore… parce que là, on ne parle pas des emplois dans les mines, là, on parle de 9 000 emplois dans le secteur manufacturier puis 7 000 quelques emplois dans le secteur du transport qui ont été perdus. Puis ça, c'est des indices de vitalité économique, là, puis ça, ça m'inquiète, ça.

M. Gagné (Louis) : Puis, bon, là, vous proposez des zones d'innovation, mais là on s'entend que l'impact serait peut-être plus à moyen, long terme, là, le temps d'implanter ça. Dans l'immédiat, là, pour justement renverser la tendance dans le secteur manufacturier, dans la recherche, là, qu'est-ce que vous proposeriez si vous étiez... qu'est-ce que vous feriez, si vous étiez au gouvernement présentement, là, pour les prochains mois?

M. Lamontagne : Bien, l'idée de mettre en place un plan sur lequel on centre l'innovation, là... Une chose qu'il faut se rappeler, c'est que le développement économique, là, ce qui a été le développement économique du Québec depuis 40 ans, 50 ans, là, ça a évolué, ça a changé, puis partout dans le monde, la plupart des économies se sont adaptées, puis au Québec on ne l'a pas fait ou on ne semble pas.

Ça fait qu'aujourd'hui, quand on parle d'innovation, là, on dit : Il faut que ça soit en périphérie, hein? On dit : Oui, le gouvernement fait ça, on s'occupe des forêts, on s'occupe de ci, puis finalement, oui, il y a une place pour l'innovation. Il faut prendre ça puis amener ça au coeur. La première chose que ça va faire, là, ça va avoir un effet dynamique extraordinaire sur toute la population du Québec, hein? On a 18 universités au Québec, on a 47 cégeps ou 48 cégeps, dont 43 qui sont des centres collégiaux de transfert technologique. Bien, de mettre à profit tous ces gens-là, de voir que ces gens-là seraient connectés, là, sur un objectif bien commun, hein, qui est l'innovation, innover dans nos façons de faire, innover dans nos pratiques au sein des entreprises puis aussi de créer davantage d'opportunités, de créer des produits entre ce qui est pensé dans nos universités puis ce que nos entreprises ont besoin...

Ça fait que, concrètement, le premier effet que ça aurait, là, premièrement, ça aurait un effet de focus. Les gens sauraient où ils s'en vont, les gens seraient dynamisés, mais, après ça, il y a du capital qui s'en viendrait pour mettre à profit cette réalité-là.

La Modératrice : D'autres questions?

M. Lacroix (Louis) : Mais c'est un peu abstrait, quand même...

La Modératrice : Louis Lacroix...

M. Lacroix (Louis) : Excusez-moi.

La Modératrice : Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : C'est un peu abstrait, quand même, une zone d'innovation, là. Tu sais, je veux dire, on innove dans quoi? Tu sais, je veux dire, c'est...

M. Lamontagne : Bien, je vais vous dire une affaire, là, allez voir...

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que c'est, ça? Ça n'amène pas des emplois demain matin.

M. Lamontagne : Pardon? Allez voir Pierre Dumouchel, qui est le directeur général de l'École de technologie supérieure à Montréal. Faites une entrevue avec M. Dumouchel, demandez-lui de vous parler, là, c'est quoi, le Quartier de l'innovation à Montréal, l'activité qu'il y a là, les emplois qui sont là, les technologies qui sont prêtes à être commercialisées, les collaborations qu'il y a avec Rogers, qui se prépare à investir des millions de dollars dans un incubateur au centre-ville de Montréal. Il va vous en parler beaucoup mieux que moi.

M. Lacroix (Louis) : Innover dans quoi, M. Lamontagne? Innover dans quoi?

M. Lamontagne : Pardon?

M. Lacroix (Louis) : Zones d'innovation. Innover dans quoi?

M. Lamontagne : Bien, innover dans quoi... Allez-vous-en à Lévis. Dans Dorchester, là, on a des dizaines d'entreprises, là, qui sont spécialisées dans le plastique. Par contre, ensemble, ils ont besoin d'avoir des robots, d'avoir des outils additionnels pour être capables de pousser plus loin leurs technologies, pour être meilleurs au niveau mondial, pour pouvoir exporter. Bien, nous, ce qu'on propose, c'est une zone d'innovation à Lévis, à l'Inno-centre, à l'Innoparc, qui est à Lévis, pour faire en sorte que ces entreprises-là vont avoir accès à ces technologies-là, qu'ils ne sont pas capables de s'offrir une à une, mais qu'ensemble, avec une zone d'innovation, pourraient s'offrir.

Mais ça, ce qui va arriver, c'est que, un, il va y avoir des investissements puis, deuxièmement, oui, il va avoir des emplois. Allez parler au laboratoire de sève à Chicoutimi, à l'UQAC. C'est des gens qui font de la recherche avec les bouleaux puis les sapins de la Boréalie, puis aujourd'hui il y a de leurs produits, leurs découvertes, qui servent à Lise Watier pour des produits antivieillissement. Ils ont 20 personnes qui travaillent là-dedans, il y a des gens qui viennent de partout dans le monde puis ce qu'ils déplorent, c'est qu'ils n'ont plus de capital pour être capables de croître. S'ils voulaient, là, la seule chose qu'ils ont, c'est soit de continuer un peu à la mitaine, comme ils sont là, ou sinon de vendre très, très tôt dans le processus, de vendre leurs technologies.

Allez-vous-en à Bromont, regardez qu'est-ce qui se passe dans le parc de Bromont, il y a des initiatives qui ont été entreprises il y a plusieurs années. Allez à Sherbrooke. Mais d'avoir un plan directeur qui serait comme le plan national… ça, moi, ce que je vois, là, c'est le plus beau projet auquel on pourrait être convié, en termes de développement, là, depuis la Révolution tranquille.

M. Lacroix (Louis) : …combien, dans vos centres d'innovation? Ça coûte combien ça, là, là, de mettre ça sur pied puis lancer ça? Ça coûte combien?

M. Lamontagne : Bien, dans le dernier plan de la campagne, on parlait, dans un premier temps, d'à peu près… O.K., il y a une question des sites, il y a une question d'investissement. On parlait d'à peu près 1 milliard de dollars, là, sur un certain nombre d'années, qui devaient être investis dans les zones d'innovation.

M. Lacroix (Louis) : Un certain nombre d'années, c'est 20, ou c'est cinq, ou c'est…

M. Lamontagne : Non, on parlait de quatre à cinq années, là, pour mettre en place un certain nombre de zones d'innovation. Puis une chose qui pourrait être faite aujourd'hui, O.K., c'est de prendre la Caisse de dépôt puis de placement du Québec, son bras immobilier — puis là c'est un conseil ou c'est un avis que je lance à M. Couillard — de s'asseoir avec eux puis voir comment eux pourraient investir aussi dans les infrastructures, dans les bâtiments que ça prendrait pour faire les zones d'innovation, hein? On sait que la caisse veut se diversifier, on sait que la caisse veut investir davantage au Québec.

La Modératrice : D'autres questions? Vas-y.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que vous avez pensé de ce qui s'est passé hier avec… Bon, vous avez conclu une entente avec M. Boisclair à l'amiable, tout ça. Est-ce que, quand vous regardez ça… je comprends que vous ne pouvez pas faire de commentaire sur l'entente en tant que telle, mais, quand vous regardez ça, est-ce que vous n'en arrivez pas au constat que ça a été une sévère bourde que d'attaquer M. Boisclair?

M. Bonnardel : Écoutez, vous avez vu le communiqué de presse qui a été envoyé hier de la part de M. Duchesneau et de notre chef. Donc, on n'a pas de commentaire additionnel sur…

M. Lacroix (Louis) : Vous devez avoir une opinion là-dessus, M. Bonnardel.

M. Bonnardel : Bien, écoutez, il y a eu une entente hors cour, alors c'est confidentiel là-dessus. Puis autant M. Legault que M. Duchesneau ne répondront pas plus à des questions là-dessus, vous comprendrez bien qu'on ne répondra pas non plus…

M. Lacroix (Louis) : Non, je comprends, mais vous êtes le leader…

M. Bonnardel : Oui, tout à fait.

M. Lacroix (Louis) : …alors donc, stratégiquement, là, vous avez un rôle important à jouer, là. Quand vous regardez cet événement-là, là, est-ce que vous considérez que c'est une gaffe, que c'est une bourde?

M. Bonnardel : Écoutez, les commentaires ont été émis dans ce temps par M. Duchesneau et M. Legault. Aujourd'hui, M. Duchesneau, hier, s'est excusé. M. Legault regrette ses commentaires. C'est la seule chose que je peux dire ce matin.

M. Lacroix (Louis) : Mais ce n'est pas une bourde. Pour vous, ce n'est pas une bourde, ce n'est pas une gaffe, ce n'est pas une erreur.

M. Bonnardel : Vous avez eu les commentaires, M. Lacroix, de mon chef, hier, et de M. Duchesneau.

La Modératrice : M. Lavallée, Hugo Lavallée, à Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : D'ailleurs, peut-être une précision là-dessus. Dans le communiqué, c'est mentionné que les… il n'y a aucune somme, là, qui a été déboursée par les contribuables dans le cadre de ce règlement-là. Je voulais m'assurer… parce qu'on sait que le Bureau de l'Assemblée nationale, je pense, avait engagé certains frais. Est-ce qu'on comprend, donc, que la coalition a remboursé ces frais-là engagés par le bureau?

M. Bonnardel : Oui, bien, c'est le Bureau de l'Assemblée nationale qui va définir les derniers montants qui ont été engagés, autant par M. Duchesneau que par M. Legault, et, par la suite, selon l'entente hors cour, c'est le parti qui va rembourser le Bureau de l'Assemblée nationale.

Mme Montgomery (Angelica) : Alors, je vais passer aux questions en anglais. The big headline today is gas prices. Gas has hit a major low. How do we expect the price of gas to affect what you're talking about when it comes to the economy? Is this going to be good or bad for the Québec economy? Or how should we deal with this?

M. Deltell : Well, for sure, when you're talking about the gas price, it has an impact on every aspect of the economy because they need transportation. If you want to buy some things, you're going to need transportation to get it and to sell it. So, if we're talking about the downfall of the gas price at the pump, for sure, it could be a good situation. But what we are expecting, unfortunately, is that the price will rise up for at least $0.02 or $0.03 on January 1st because of the deal that we have with California about the «bourse du carbone». So we have to be very careful with that.

So, yes, we're happy to see that the gas price is down, but we are very careful because it's not the time for the Government to rise up the tax with that situation because, when you raise the tax, you lower the economy to grow up.

Mme Montgomery (Angelica) : So, if I understand you, even though, on the federal level, we're worried about the government losing tax money, here, in Québec, it would actually be a good thing?

M. Deltell : Well, we'll see. What is good is that people will have more money in their pockets and, when people have more money in their pockets, it's good for the economy. Because our party strongly believes that, if you give more money to the people, people will spend more, and it will be good for the economy. And this is why we, all the time, ask the Government not to rise up the taxes, as it's doing for the last six months, and it's not good for the economy. If you rise up too much the taxes, well, people will not spend. You know, there is a good indication in the economy that we say : Yes, for sure, you have to tax the… when people are buying, you have to tax, so you will give up money… you will receive money, but, if the tax is too high, people will not buy enough. So we have to be very careful with that. So, for us, if people have more money in their pockets, it will be good for the economy.

Mme Montgomery (Angelica) : And there's rumours now of a cabinet shuffle with the Government, and they haven't even been in power for a year. For you, would this be an admission that something is not going wrong within the Liberal Party? Are there ministers that you thing should be shuffled?

M. Deltell : Well, I would let Mr. Couillard make his choices, that's his own responsibility. But I think, as far as we are concerned, he was to renew his «plan de match» for the future of the economy, instead of thinking of renewing his cabinet. The most important thing is how you drive the province for the next years and how you have driven the country… sorry, how you have driven the province for the last year, it was all wrong. So I hope that he will renew his focus where he stands instead of looking for a shuffle of his cabinet.

La Modératrice : O.K. Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 55)