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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et M. François Bonnardel, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de transports et de stratégie maritime

Version finale

Thursday, December 11, 2014, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente et une minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Écoutez, d'abord, je rappelle que M. Couillard, durant la campagne électorale, avait promis de ne pas augmenter les taxes et les tarifs de plus que l'inflation. Il a renié sa promesse, et c'est un choix qu'il a fait. Gouverner, c'est choisir. Il a fait le choix qu'une grande partie, qu'on évalue à 50 %, de l'effort pour atteindre l'équilibre budgétaire soit faite en augmentant les taxes et les tarifs, surtout de la classe moyenne, plutôt que de couper dans la bureaucratie, de couper dans le gaspillage.

Et je vous invite à aller revoir le plan qu'on a déposé en campagne électorale. On voit très bien, là, que c'est possible, en coupant dans la bureaucratie et en coupant dans le gaspillage, d'atteindre l'équilibre budgétaire sans augmenter d'un sou le fardeau fiscal des Québécois.

Ce matin, je veux vous donner un exemple. Le département de recherche chez nous a fait un travail de moine, là, pour compiler ce qu'on appelle les extras, c'est-à-dire les dépassements de coûts qui excèdent 10 % des contrats originaux, et ce qu'on se rend compte, c'est qu'au moment où on pourrait s'attendre, avec ce qui s'est passé, entre autres, avec la commission Charbonneau, qu'on fasse plus attention que jamais aux extras qui sont donnés par le gouvernement, on voit qu'en 2014, après seulement neuf mois — ici, on a neuf mois, il manque octobre, novembre, décembre — que l'année 2014 va être la pire année du gouvernement concernant les extras. 96 millions de dollars, c'est une augmentation de 75 % par rapport à l'année dernière, alors qu'on n'a même pas, de compilés, les trois derniers mois.

Et ce qu'on voit aussi, c'est que la partie la plus importante, c'est la partie qui concerne le gouvernement libéral. En seulement six mois, donc d'avril à septembre, le gouvernement libéral a eu carrément un bar ouvert. Il a donné, en seulement six mois, 74 millions d'extras sur les contrats publics. C'est le même montant, là, qu'on avait eu avec l'ancien record qui était en 2010.

Donc, on voit, là, vraiment que le gouvernement libéral, depuis qu'il est arrivé, c'est le laisser-faire total au ministère des Transports. Et moi, je demande aujourd'hui, là, au ministre des Transports, Robert Poëti : est-il un spectateur ou un gestionnaire? Je l'ai dit depuis le début, si on avait eu une bonne gestion au ministère  des Transports, on aurait pu éviter beaucoup de cas de corruption et de collusion parce qu'une bonne gestion aurait montré que certains contrats étaient soufflés de 30 %. C'est la même chose avec les extras. Quand on a une bonne gestion, on écrit bien le contrat, on s'assure que, dans le contrat, tout ce qu'on souhaite est inclus puis on n'arrive pas avec des surprises concernant les extras.

Donc, ce n'est pas nouveau cette mauvaise gestion. Je vous rappelle, en 2009, le Vérificateur général a dit, dans son rapport concernant le ministère des Transports, que la procédure d'autorisation des extras par le sous-ministre était viciée, qu'il fallait la revoir. Deux ans plus tard, rapport du vérificateur interne qui confirme la même chose que le Vérificateur général, il dit : Il y a des lacunes dans le déroulement du processus d'approbation des modifications aux contrats qui occasionnent des dépenses supplémentaires.

2013, un autre rapport, le rapport KPMG-Secor qui présente les mêmes analyses, les mêmes constats, et, après le dépôt de chacun de ces rapports, on nous dit : On a pris les mesures nécessaires pour que ça ne se reproduise pas. Or, ce qu'on voit, c'est que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Et ce qu'on a besoin, au ministère des Transports, c'est un vrai changement de culture, là. On a actuellement un ministère qui gaspille des dizaines de millions de dollars à cause d'une mauvaise gestion, puis, en bout de ligne, ce sont les contribuables québécois qui paient pour cette mauvaise gestion.

Donc, la Coalition avenir Québec fait ce matin trois propositions. Première proposition : modifier la Loi sur les contrats des organismes publics, en particulier l'article 17 qui concerne le processus d'approbation des dépassements de coûts. Deuxième proposition : à l'avenir, on souhaite que chaque dépassement de coûts qui excède 10 % soit d'abord justifié par écrit et soit rendu public. Et, troisièmement, bien, je demande, moi, à Philippe Couillard de rencontrer son ministre des Transports et de s'assurer que M. Poëti prend la gestion du ministère des Transports au sérieux, qu'il y ait, à l'avenir, un meilleur encadrement des contrats publics pour arrêter de dépenser une centaine de millions par année, comme on le voit actuellement, là. Il reste trois mois, donc on va dépasser le 100 millions.

Donc, en conclusion, je vous dirais qu'encore une fois on a un exemple de mauvaise gestion de la part du gouvernement Couillard. 2014 est une année record pour les extras sur les contrats publics. On a une situation qui est d'autant plus inadmissible qu'actuellement le gouvernement Couillard est en train de demander des sacrifices aux Québécois. Le moins qu'il devrait faire, c'est de s'assurer qu'il n'y ait pas de gaspillage dans nos dépenses importantes.

Donc, moi, je demande à Philippe Couillard d'utiliser les prochains jours, les prochaines semaines, là, pour faire un changement drastique avec son ministre des Transports. Y a-t-il lieu de changer de ministre des Transports? C'est à lui à répondre à cette question-là, mais, de toute évidence, on a un ministre des Transports qui ne prend pas au sérieux son rôle de premier gestionnaire de contrats de milliards de dollars et qui entraîne du gaspillage, là, cette année, d'une centaine de millions.

Là-dessus, je vais passer la parole à François Bonnardel, qui va vous parler d'un cas précis concernant la route des monts Otish, donc pour vous expliquer, là, de quoi on parle avec un exemple concret.

M. Bonnardel : Oui, un court commentaire. Voici le travail qui a été fait par notre équipe de recherche dans la dernière année pour être capable de vous donner aujourd'hui le portrait global entre 2010 et aujourd'hui.

Spécifiquement, la route des monts Otish… En 2009, la route des monts Otish, une route de 240 kilomètres, devait coûter à peu près 260 millions de dollars. On l'avait revu à la hausse, elle était divisée en quatre lots, cette route : a, b, c, d. Elle devait coûter 472 millions. Après ça, on s'était entendu avec la compagnie pour revenir avec une voie unique, donc, pour la dernière portion. Les coûts devaient être de 304 millions.

À notre grande surprise, on a demandé, suite à une demande d'accès à l'information, quels avaient été, dans la dernière année, les extras pour cette route spécifiquement. À notre surprise, on a vu qu'il y a eu quatre compagnies qui ont obtenu ces extras dans la dernière année : Consortium BPR/CIMA, Consortium Roche—SNC-Lavalin, LVM inc. et la nation crie de Mistissini. Les trois premiers, ce sont des entreprises qui ont été nommées à la commission Charbonneau, qui ont fait de la collusion. Imaginez, des contrats iniaux, en moyenne, de 6 millions de dollars et des extras octroyés qui dépassaient à coup de 50 % ces montants initiaux, donc des montants de près de 3 millions. Et le plus gros extra qui a été octroyé est celui à la nation crie de Mistissini. C'est un contrat initial de 71 millions de dollars; imaginez, on a donné un extra de 15 millions de dollars.

Dans ces circonstances, on s'est dit : Il doit y avoir une raison valable. La seule raison valable qu'on nous a donnée au ministère des Transports, c'est que c'est de la construction qui se fait en situation hivernale. Bien, en situation hivernale, il y a deux choses. Moi, j'ai vu maintes et maintes fois, me rendant au Saguenay—Lac-Saint-Jean, le parc des Laurentides, la réserve, il n'y a pas de travaux aux mois de décembre, janvier, février, et, si on commence des travaux un peu plus tôt, j'ose croire qu'il y a des ingénieurs assez qualifiés au ministère pour être capables d'évaluer cette situation. Et comment, aujourd'hui, on a pu donner un contrat… un extra, donc, aussi important pour la route des monts Otish?

Est-ce que la culture des extras est de retour au ministère des Transports? C'est la question qu'on doit se poser aujourd'hui. Merci.

Le Modérateur : On va commencer la période de questions. Je vais vous demander, s'il vous plaît, de vous identifier et d'identifier votre média, en commençant par le micro situé à votre droite.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, M. Legault. Alain Laforest, TVA.

M. Legault : Bonjour.

M. Laforest (Alain) : Le ministre Poëti, dans le cadre d'un reportage hier qui concerne cette situation-là, a dit que les extras, c'était inacceptable et que, si des gens en avaient trop demandé, bien, qu'il y avait des vérifications qui se faisaient au ministère des Transports et qu'on allait demander des remboursements.

M. Legault : Bien, la première question qu'il faut demander à M. Poëti, là : Est-ce qu'il était conscient de maintenant se retrouver dans le Livre Guinness des records pour les pires extras en 2014? Est-ce que M. Poëti gère son ministère ou est seulement un spectateur au ministère des Transports? Il ne peut pas juste dire : Ah! c'est effrayant, puis je vais essayer de corriger ça. Ça fait des années qu'on se fait dire ça. Les gouvernements passent les uns après les autres. Les rapports du VG, de la vérification interne, de KPMG… On fait des rapports à toutes les années ou à tous les deux ans et, à chaque fois, on nous dit : Je vais m'assurer que ça n'arrive plus. Ça arrive toujours. Donc, il va falloir qu'il y ait quelqu'un qui prenne ça de façon un peu plus sérieuse au ministère des Transports.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous demandez sa démission?

M. Legault : Bien, c'est à Philippe Couillard à prendre cette décision-là. Moi, je pense que Philippe Couillard devrait s'asseoir, dans les prochains jours, avec Robert Poëti, de voir s'il a les compétences, s'il a la volonté de mieux encadrer la gestion des contrats publics, et c'est à ce moment-là qu'il devrait décider s'il garde les responsabilités de M. Poëti.

M. Laforest (Alain) : Juste un aparté, je veux en profiter, là. Il y a eu des menaces de mort proférées à l'endroit de Pierre Moreau, là, concernant… par un policier. Vous en pensez quoi, lorsqu'on est rendu là, là?

M. Legault : C'est inacceptable. C'est inacceptable, puis évidemment, là, l'enquête doit aller jusqu'au bout. Puis, si c'est vrai, il doit y avoir des pénalités, il doit y avoir des conséquences.

M. Laforest (Alain) : Êtes-vous inquiet par rapport à ça?

M. Legault : Bien, c'est toujours inquiétant, venant surtout de policiers.

Le Modérateur : Micro de gauche.

M. Caron (Régys) : Bonjour, M. Legault. Régys Caron, du Journal de Québec. Avez-vous l'assurance que ces dépassements-là ne sont pas justifiés, M. Legault?

M. Legault : Bien, écoutez, quand on donne un contrat, c'est parce qu'on a convenu, là, entre autres, avec le Conseil du trésor, qu'on était prêts à dépenser une somme x pour une infrastructure, par définition, là, puis on parle seulement des contrats qui excèdent le coût initial de 10 %. Donc, tous les excédents de 5 %, 7 %, 8 %, 9 % ne sont pas là. Je veux dire, quand on s'est trompé de plus que 10 % sur un contrat, à mon avis, le contrat a été mal rédigé, l'évaluation du travail à faire a été mal faite. Il n'y a pas de raison qu'en cours de chemin on change d'idée aussi souvent que ça. Puis pourquoi a-t-on une augmentation de 75 % par rapport à l'année dernière?

Et moi… On voit très bien, là, que, suite à ce qui est sorti à la commission Charbonneau, il y en a qui ont été un peu plus gênés, là, puis on a passé de 75 à 55 millions, par année, d'extras. Comment se fait-il que, cette année, on va défoncer le 100 millions? Je pense qu'il y a un vrai problème, là.

M. Caron (Régys) : Est-ce qu'il s'agit… est-ce que c'est une coïncidence avec… parce que ça semble, selon ce que vous démontrez, que ça coïncide avec le retour au pouvoir des libéraux. Est-ce qu'il y a moins de… Il y a une complaisance? C'est le retour de la collusion? Quelle conclusion tirez-vous de ça?

M. Legault : Écoutez, on est en droit de se poser toutes ces questions-là parce que, comme le disait tantôt François Bonnardel, les compagnies qui sont mentionnées sont des compagnies qui sont passées devant la commission Charbonneau, sont des compagnies qui ont beaucoup donné au Parti libéral au cours des dernières années. Il y a une drôle de coïncidence. En tout cas, moi, j'attends des réponses, là, de la part de M. Couillard.

Le Modérateur : Micro de droite.

Journaliste : Bonjour, messieurs. M. Legault, quelle est la lecture que vous faites de la mise en demeure qu'a faite M. Moreau à l'égard des villes de Longueuil et Laval?

M. Legault : Bon, d'abord, on sait que, dans les municipalités, là, les niveaux de salaire sont plus élevés que pour les mêmes postes au gouvernement du Québec, donc il y a des gains à l'efficacité à faire dans certaines municipalités, hein? On regarde la moyenne, il y a des municipalités qui sont mieux gérées, il y a des municipalités qui sont moins bien gérées.

Par contre, moi, je trouve que le gouvernement Couillard agit en amateur actuellement en disant de façon mur à mur : Je veux imposer la même coupure à toutes les municipalités, bien ou mal gérées, puis, toutes les municipalités, vous devez faire des gains d'efficacité. Donc, ça veut dire qu'autant une municipalité qui gère bien ses dépenses qu'une qui les gère mal devra faire les mêmes efforts. Tu sais, il y a un manque de logique.

Puis ce qui est le plus important, c'est… à la Coalition avenir Québec, on demande, depuis deux ans, que les municipalités aient les outils pour être capables de faire ces gains d'efficacité, entre autres on demande de donner le droit de lock-out aux municipalités. C'est difficile, actuellement, pour une municipalité de négocier avec ses employés, même si les salaires sont plus élevés que les salaires comparatifs, alors que la loi des services essentiels ne s'applique pas toujours, par exemple, pour le ramassage des vidanges.

Donc, on a vu, dans le passé… rappelez-vous ce qui est arrivé à Verdun, par exemple, pendant des mois. C'est difficile pour les maires d'être capable d'avoir un vrai rapport de force avec les syndicats. Il faut leur donner les outils. On ne peut pas dire : Je vous fais une coupure, je ne vous donne pas d'outils, puis arrangez-vous avec ça, là. On sait que la majeure partie des dépenses, ce sont des salaires régis par les conventions collectives.

Donc, moi, je pense que le gouvernement Couillard, actuellement, agit en amateur. Je comprends l'objectif de dire : Il y a certaines municipalités où il y a des gains d'efficacité à faire, mais en travaillant de mur à mur, là, ils agissent en amateurs.

Journaliste : Mais aujourd'hui on parle de Laval et de Longueuil, Laval qui a quand même des surplus faramineux.

Est-ce qu'effectivement, en signant le pacte fiscal, Laval n'aurait pas dû utiliser ces surplus ou absorber, dans sa bureaucratie ou autre, le choc ou la baisse des transferts?

M. Legault : Bien, encore là, on ne peut pas faire du mur-à-mur. Il y a certaines municipalités qui ont des gros surplus, il y a certaines municipalités qui n'ont pas de surplus, il y a des municipalités qui ont mis de l'argent de côté en vue, éventuellement, de certains travaux qui seront à faire dans quelques années. Il y a aussi une provision qui doit toujours être gardée comme bon gestionnaire parce que les municipalités n'ont pas le droit de faire des déficits, donc c'est un peu normal qu'ils se gardent une espèce de coussin au cas où il arrive des imprévus — il neige plus que d'habitude dans deux hivers, bien, j'ai un coussin — donc, ça, c'est de la bonne gestion.

Mais d'aller dire, encore une fois, à toutes les municipalités : Je vous coupe le même montant, puis c'est défendu d'augmenter les taxes... Il y a des municipalités qui ont des taux de taxes plus élevés puis il y a des municipalités qui ont des taux de taxes moins élevés. Mais là M. Moreau dit : On va traiter tout le monde mur à mur, de la même manière, mais on veut qu'elles soient autonomes, nos municipalités. Écoutez, là, je comprends Mme St-Hilaire, M. Demers, puis tous les maires que je voyais tantôt, là, Sévigny et compagnie, d'être choqués. Ça n'a pas de bon sens comment ils sont traités.

Journaliste : Mais est-ce que M. Moreau fait bien de leur dire : Écoutez, je vais vous couper vos transferts puis je vais rembourser les augmentations de taxes?

M. Legault : Ce n'est pas comme ça… Je pense que Moreau pourrait très bien faire une analyse sommaire, là, de dire... Quand on dit qu'il y a 38 % d'écart dans la rémunération, bien, il y a certaines municipalités qui sont peut-être à 40 % puis d'autres à 10 %, d'abord, on devrait faire une analyse comme ça. Mais surtout M. Moreau devrait leur donner les outils pour être capable de faire des gains d'efficacité, des outils comme le droit de lock-out.

Le Modérateur : Simon Boivin.

M. Boivin (Simon) : Bonjour, M. Legault. Mais spécifiquement, par exemple, sur le cas de Laval, là, où on a un surplus accumulé qui dépasse les 100 millions, est-ce que ça a du sens, selon vous, de hausser les taxes de ces citoyens lorsqu'on est assis sur des surplus de cette ampleur-là?

M. Legault : Oui, mais disons, là, qu'il n'y aurait pas eu de coupure du gouvernement du Québec, la même question serait posée. S'ils ont décidé, à Laval, de garder des surplus de côté, il y avait des raisons avant qu'il y ait cette demande de coupure. Donc, il faut les regarder cas par cas. Là, je ne connais pas assez le cas de Laval pour savoir pourquoi ils ont mis de l'argent de côté dans leurs surplus, mais il faut regarder ça.

Mais on ne peut pas faire de lien puis dire mur à mur : Pigez dans vos surplus, peu importe la raison de vos surplus, peu importe la taille de vos surplus. Certains vont dire : Je dois vider complètement mes surplus; d'autres, c'est un petit montant. Ça ne marche pas comment il travaille, Pierre Moreau. On dirait, là, que l'a b c de la bonne gestion, ils ne la comprennent pas au Parti libéral.

M. Boivin (Simon) : Puis, sur le sujet du jour, est-ce qu'il faut comprendre que soit l'UPAC ne fait plus le travail ou ne fait plus assez peur pour que des gens se sentent libres de charger des extras impunément?

M. Legault : Moi, ce que je dis depuis le début...

M. Boivin (Simon) : Par rapport à l'UPAC, précisément.

M. Legault : Moi, ce que je vous dis, là, depuis le début, oui, il y a de la corruption puis de la collusion, oui, il y en a eu, mais, si on avait eu une bonne gestion de nos ministres des Transports qui ont passé à travers les années, quand on a un contrat qui est soufflé de 30 % sur le prix parce qu'il y a de la collusion, il me semble qu'on devrait le voir. O.K.? Quand on a des extras qui s'élèvent à 100 millions pour neuf mois, là, on devrait se poser des questions : J'ai un problème, là, comment je revois mon processus d'octroi des contrats?

C'est sûr que c'est plus facile à ceux qui font de la corruption puis de la collusion d'en faire quand il y a de la mauvaise gestion. Moi, je dis, là, d'abord, resserrons la gestion. Pourquoi, l'année passée, il y en a eu 55 millions, puis là on a une augmentation de 75 % cette année? Ce sont les mêmes compagnies d'ingénieurs en construction qui font affaire avec le gouvernement, là, mais il y a un problème du côté de la gestion. Actuellement, il y a un laisser-aller dans l'équipe de M. Poëti puis…

M. Boivin (Simon) : Par rapport à la police, est-ce que la police ne leur fait plus assez peur? Qu'est-ce qui se passe? L'UPAC, c'est devenu une espèce d'unité inutile?

M. Legault : Moi, je vous dis, là, il y a un problème de collusion et de corruption puis il y a un problème de gestion. Je veux dire, quand on est en affaires, là, d'avoir le plaisir d'avoir des extras, là… tu sais, il y a toujours des imprévus, hein? On demande à un entrepreneur de soumissionner pour un prix fixe, mais l'entrepreneur ne peut pas prévoir tout. Son jeu, c'est de dire : Je vais essayer d'en refiler une partie à celui qui m'a donné le contrat. C'est une négociation, là, puis là soit qu'on a affaire à un négociateur qui est bon puis qui joue serré, ou on a quelqu'un qui est lousse, comme semble être M. Poëti et son équipe, et là tout passe.

Puis les extras, bien, regardez, depuis que les libéraux sont là, en six mois, ils ont battu le record de l'autre gouvernement libéral, en 2010, pour toute une année. Donc, ça veut dire que la gestion du gouvernement Couillard est pire que la gestion du gouvernement Charest. Ce n'est pas peu dire, ça.

Le Modérateur : Micro de droite.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, bonjour. Marco Bélair du Devoir. Donc, pour être clair, la hausse de 75 % des extras signifie quoi, le retour en force de la collusion, de la corruption dans l'industrie de la construction?

M. Legault : Moi, ce que je vous dis, c'est d'abord de la mauvaise gestion, un laisser-aller. Qu'un entrepreneur vienne voir le gouvernement pour se faire payer des extras, là, on ne peut pas les blâmer, ils ont tous des imprévus. Là, est-ce qu'ils font face à quelqu'un qui gère serré ou quelqu'un qui est en laisser-aller? De toute évidence, on a, depuis le retour des libéraux, un laisser-aller qu'on ne voyait même pas avec le PQ, là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais est-ce qu'il y a une corrélation directe entre le retour du Parti libéral du Québec au pouvoir et la hausse des extras?

M. Legault : C'est ce qu'on voit selon les chiffres.

M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K. Puis, bon, excusez-moi l'expression, mais est-ce que les gestionnaires au MTQ essaient d'en passer une vite en… peut-être en minimisant ou en sous-estimant la valeur des contrats qu'ils octroient afin d'avoir plusieurs projets et de bénéficier du programme d'immobilisations au maximum?

M. Legault : Le grand patron, là, il s'appelle Robert Poëti. Je ne sais pas ce qu'il fait de ses semaines puis de ses journées, là, mais moi, j'ai été ministre, là, puis, quand on est ministre, on est responsable du travail des personnes qui sont dans notre ministère. Donc, il faut poser la question à M. Poëti : Comment ça se fait qu'il est maintenant dans le Livre Guinness des extras?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Sur un autre sujet, est-ce que les municipalités exagèrent en accusant M. Moreau d'abus de pouvoir ou, à tout le moins, d'ingérence dans les affaires de leurs municipalités?

M. Legault : Non, elles n'exagèrent pas. Je pense qu'actuellement M. Moreau s'y prend très mal de traiter toutes les municipalités de la même façon, qu'elles soient bien gérées ou mal gérées. Et c'est vrai qu'il y a des gains à faire, d'efficacité, dans les municipalités, mais il faudrait leur donner les outils. On ne peut pas dire : Allez négocier avec vos employés, mais je ne vous donne pas d'outil. On le sait, actuellement, c'est déséquilibré. C'est pour ça qu'on a amené le projet de loi n° 3 sur une partie des régimes de retraite. Mais, dans la négociation des salaires, il y a le même déséquilibre dans le rapport de force entre les municipalités puis les syndicats. Et là le gouvernement Couillard n'a pas le courage de donner les outils aux maires des municipalités pour être capable d'aller les chercher, ces gains d'efficacité. Là, il est surpris qu'arrive la même chose que dans les commissions scolaires.

Je veux dire, pour moi, là, Pierre Moreau fait exactement la même chose que Marie Malavoy, et rappelez-vous Mme Marois qui était choquée des hausses de taxes scolaires. Bien, probablement que demain Philippe Couillard va venir vous voir puis il va dire : Je suis choqué des hausses de taxes municipales. Mais là, au-delà d'être choqué, y a-tu moyen d'agir?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais justement M. Moreau proposait d'envoyer des chèques pour compenser la hausse des comptes de taxes. Est-ce que c'est une mauvaise idée, ça?

M. Legault : Bien, voyons donc! Voyons donc, là! Ça n'a aucun bon sens, aucun bon sens, là, de dire : On va envoyer des chèques de 23 $, 27 $, 32 $. Écoutez, la bureaucratie qu'on va mettre en place pour envoyer des chèques à des contribuables… M. Moreau, là, fait du théâtre quand il dit qu'il va envoyer des chèques aux contribuables un par un. Ça n'a aucun bon sens. Ça n'a ni queue ni tête.

Le Modérateur : Micro de gauche, Patrick Bellerose.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Legault. Est-ce que vous souhaitez que l'UPAC fasse enquête sur vos trouvailles d'aujourd'hui?

M. Legault : Moi, je vous dis, là : Ce que je souhaite d'abord, c'est qu'on resserre la gestion.

M. Bellerose (Patrick) : Oui, ça, vous l'avez mentionné. Est-ce que vous souhaitez que l'UPAC fasse enquête?

M. Legault : Bien, écoutez, actuellement, là, il faut les regarder un par un, les contrats. Moi, ce que je dis, là, c'est qu'il y a, à sa face même, un problème de gestion parce que je ne pense pas que l'UPAC a moins bien fait son travail cette année que l'année passée. Les gens de l'UPAC sont les mêmes, ici, en 2013 qu'en 2014. Il y a quelque chose qui a changé entre les deux, par exemple, c'est l'arrivée de M. Poëti.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, ce n'est pas un cas de collusion, c'est un cas de mauvaise gestion.

M. Legault : A priori, ça semble être un cas de mauvaise gestion du gouvernement libéral.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, il n'y a pas de collusion, pour vous, dans les 100 millions de cette année.

M. Legault : Moi, je soupçonne d'abord un problème de gestion.

Le Modérateur : Micro de droite.

Journaliste : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

Journaliste : Est-ce que vous faites un lien entre, justement, vos trouvailles et le financement du Parti libéral, par exemple?

M. Legault : Est-ce que c'est un laisser-aller ou est-ce que c'est volontaire? Est-ce qu'on a peur de nos anciens amis qui nous ont donné de l'argent dans le passé? Toutes des bonnes questions, mais je n'ai pas de preuve de ce côté-là. Tout ce que je vous dis, là, c'est qu'il y a une augmentation de 75 % des extras en 2014.

Journaliste : Parce que vous avez parlé tout à l'heure de trois entreprises, là, qui avaient donné… pouvez-vous…

M. Legault : Oui, qui, par hasard, sont des entreprises qui donnaient beaucoup au Parti libéral, mais je n'en sais pas plus. Posons la question.

Le Modérateur : Questions en anglais.

Journaliste : Hi, Mr. Legault. Would you…

Le Modérateur : Oh! Excusez! Dernière question en français.

Journaliste : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

Journaliste : Juste une question sur le précédent que ça pourrait créer. Le ministre Moreau a évoqué la possibilité ou bien non de baisser les transferts aux municipalités, là, qui augmenteraient leurs taxes ou d'envoyer des chèques. Quel précédent ça créerait, si Québec se mettait à faire ça, par exemple, dans les rapports entre Québec et Ottawa? S'il y avait un désaccord politique, est-ce qu'Ottawa… Tu sais, comment vous voyez ça?

M. Legault : J'ai entendu Philippe Couillard, là, à la FQM puis à l'UMQ, faire un grand discours sur l'autonomie des municipalités. Écoutez, on est dans un processus où on se rend compte, partout dans le monde, que la solution, c'est la décentralisation. Moi, je pense que ça viendrait enlever toute crédibilité au gouvernement Couillard. C'est comme s'il mettait toutes les municipalités un peu en tutelle.

Le Modérateur : Question en anglais.

Journaliste : Would you say that the PQ is doing a much better job at raining in these expenses? And, if so, what is it about the Liberal Government that has extras going up?

M. Legault : OK. What we've… We've added all extras over 10% for the last four years and this year. And what we can see is that this year, after nine months only, extras are 75% higher than last year. And, if we take only the part since April 1st, the part of the Liberal Party, we see that they half $74 million of extras which is, in six months, the record that was made by the other Liberal Party in 2010. So it looks like Mr. Poëti is not managing tightly the expenses, and especially extras on contracts, and I think it's bad management.

Journaliste : You make a direct link with these extras and the Liberals. Have we learned any lessons from Charbonneau?

M. Legault : I would have expected that, after Charbonneau Commission, that we would have seen a decrease, like we saw in the last two years, for 2014. I was surprised to see that, after what happened in 2013, 2012, with the Charbonneau Commission, to see such high increase. So it looks like the Liberal Party is not managing well contracts.

Journaliste : What do you think of Mr. Moreau threatening to pull provincial transfers if cities continue… Laval and Longueuil, raise taxes?

M. Legault : OK. First, I think that, yes, we have some efficiency gains to do in some municipalities. We've seen that, for example, salaries are 30% higher than the same jobs in the Québec Government. But, right now, what we can see is that they are trying to do wall-to-wall operation, asking the same thing to municipalities that are well-managed than to municipalities that are not well-managed. So I think that, right now, it doesn't make sense to do that this way.

And also the most important thing is that, if he really wants municipalities to make some efficiency gains, he should give them the tools to do so. We're asking to give a lockout right to municipalities in order to balance the powers between unions and municipalities in negotiation. They are not given these powers, so how can the municipalities make these gains?

Journalist : Earlier, in French, you talked about the mayors being mistreated and politically interfered in these files. But really, for taxpayers, you know, in Longueuil, in Laval, they're probably asking themselves : Why am I paying more taxes when they have… when these cities have large surpluses? Isn't that a legitimate question for the taxpayers?

M. Legault : Yes, absolutely. So that is why I said : I recognize that, in some municipalities, salaries are a lot too high.

Journaliste : But these specific ones have very large surpluses. Isn't that a factor?

M. Legault : For the surpluses, it is another story. Each municipality has different reasons for these surpluses. First, municipalities, they cannot make any deficit, so they have to have a cushion. Second, some are for casting major expenses in the next few years, so they want to put some money aside, so all kinds of reasons. So I don't see the relationship between surpluses and what Mr. Moreau is asking for. So I don't see relationship between the two of that.

Journaliste : You seem to be defending these municipalities, but typically you defend taxpayers.

M. Legault : No. What I am trying to defend is that we cannot go wall to wall with an operation like that, because you have municipalities with higher taxes levels, some with lower ones. You have some that are well-managed, some not. So you have to be careful. And, if he wants to put pressure, maybe he should table an analysis showing if, in some municipalities, the salary difference is 40% and, in some other ones, it is 10%. Then, of course, it may put some pressure on these municipalities to do something, but, at least, he has to let them decide how to do that and give them the tools to do so.

Le Modérateur : Angelica Montgomery.

Mme Montgomery (Angelica) : Yes. Mr. Legault, it has just been announced that a group of class B investors for TVA are asking that the security's investigator investigate their own company, TVA, over the purchase of Global Vision, saying the purchase of this company is motivated by someone's political ambition rather than the interest of that company.

Of course, you know Global Vision. What do you make of this? It seems as if it's a bit of an investor revolt.

M. Legault : OK. I am just hearing about that from you. We will have to see, first, how many shareholders are asking for that, what are the justifications for that, why don't they think that it is in the strategic plan of Québecor to buy Global. Many questions. So unfortunately I cannot answer you right away like that, but, of course, we have to take that seriously.

Mme Montgomery (Angelica) : The fact that they're saying they believe this purchase is motivated by political ambition, what does that say to you?

M. Legault : We have to see if it's the case. If it's the case, it's not acceptable, because decisions in a company should be for the benefit of shareholders, so… of all shareholders of the company, not only one. So, unfortunately, I don't know enough to answer your question.

Mme Montgomery (Angelica) : Does this not underline a question of how much continued influence Pierre Karl Péladeau could still have within Québecor?

M. Legault : I understood that, at least, Mr. Péladeau recognized that he made an error in trying to convince Investissement Québec about the investment in Global. So I hope and I expect that Mr. Péladeau will not do that anymore.

Le Modérateur : Merci.

(Fin à 12 h 7)

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