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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin

Version finale

Monday, December 15, 2014, 15 h 11

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quinze heures onze minutes)

Mme David (Gouin) : Mesdames messieurs, bonjour. Au nom de Québec solidaire et comme députée de Gouin, je voudrais apporter la réaction de Québec solidaire non pas aux offres du gouvernement du Québec à ses employés des services publics, aux demandes du gouvernement du Québec à ses employés des services publics.

Je voudrais d'abord rappeler qu'on parle ici de travailleuses plus que de travailleurs : 75 % des personnes travaillant au Québec dans la fonction publique et les services publics sont des femmes. Et je pense qu'aujourd'hui on assiste une fois de plus à une offensive du gouvernement Couillard contre les femmes. Pourquoi est-ce que je dis ça? Parce que, quand on dit à des femmes, la plupart du temps des mères de famille : Écoutez, on va d'abord augmenter les tarifs en service de garde, et puis maintenant, au niveau de votre travail dans les services publics, là, on va vous offrir un gros 3 % d'augmentation en cinq ans, ce qui est largement sous la hausse du coût de la vie, bien, qu'est-ce qu'on est en train de dire à ces femmes-là? On est en train de leur dire que leur dévouement, leur intelligence, leur compétence, leur créativité, leur générosité lorsqu'elles travaillent pour la population, on n'a pas besoin de prendre ça en compte; tout ce qui est important, c'est de leur donner le minimum. Mais, au contraire, l'État québécois va dire : Nous autres, on va économiser de l'argent, puis ça va être sur votre dos. Je trouve ça absolument inacceptable. D'autres que moi ont utilisé le mot «mépris», je ne suis pas loin de l'utiliser. Quand on considère des travailleuses comme ça, quand on ne leur donne pas le salaire et les conditions de travail qu'elles méritent, on est en train de leur dire que, vraiment, elles ne valent pas cher.

Et comment on va faire pour attirer la relève dans un travail au niveau des services publics? On leur offre quoi? Appauvrissement et précarité. C'est formidable, non? En fait, le plan de ce gouvernement, c'est l'affaiblissement des services publics, son remplacement par le privé, tout ça au nom du sacro-saint équilibre budgétaire à atteindre le plus vite possible, d'ici 18 mois.

Ce que je dis, moi, au nom de Québec solidaire, à ce gouvernement, c'est que nous ne sommes pas, à Québec solidaire, contre l'atteinte de l'équilibre budgétaire, mais nous savons que nous pouvons le faire autrement : par des économies, par la fin du gaspillage dans l'achat des médicaments — ça, ça s'appelle Pharma-Québec, centraliser l'offre d'achat de médicaments au niveau du gouvernement du Québec — on peut aller chercher de l'argent par de plus fortes redevances dans le monde minier, on peut aller en chercher par la taxation du capital des banques, on pourrait peut-être, tant qu'à y être, s'occuper un petit peu d'évitement fiscal. Ce n'était pas rigolo, ces derniers jours, là, de voir que 28 grandes entreprises québécoises — pas seulement Bombardier, mais bien d'autres — font clairement de l'évitement fiscal en ouvrant des pseudosuccursales au Luxembourg. J'attends qu'on fasse la preuve qu'elles font la même chose au Delaware. À Québec solidaire, on en avait parlé en campagne électorale, nous sommes convaincus, nous, que beaucoup d'entreprises québécoises pratiquent minimalement l'évitement fiscal, c'est-à-dire jouent avec les règles pour essayer de planquer leur argent ailleurs et payer le moins d'impôt possible. Et, pendant ce temps-là, qui paie la note? Les gens qui ont besoin de services publics et les femmes et les hommes qui y travaillent.

Pour nous, c'est donc une autre mauvaise journée de l'automne. Ce sont des demandes patronales vraiment inacceptables, et nous assurons les travailleuses et les travailleurs de la fonction publique et des services publics que nous serons à leurs côtés dans toute la prochaine année pour qu'ils et elles obtiennent vraiment un traitement tout simplement juste et équitable. Merci.

Mme Richer (Jocelyne) : Mme David, est-ce que, dans ce contexte-là, c'est possible, selon vous, d'éviter un affrontement, un chaos social, des tensions? Est-ce que c'est possible d'éviter ça?

Mme David (Gouin) : Honnêtement, je pense que nous n'éviterons pas un affrontement. Je sais que beaucoup de travailleuses, beaucoup de travailleurs dans les services publics sont mobilisés, n'acceptent certainement pas ce que le gouvernement ne leur offre pas. Je le répète, en fait, le gouvernement est en demande, il n'offre rien du tout. Je pense que ça ne sera pas accepté. Les gens ne l'accepteront pas plus là que les familles n'acceptent ce qui se passe dans les services de garde, que les groupes communautaires n'acceptent toutes sortes de coupes dans les mesures, par exemple, d'insertion à l'emploi. En fait, j'ai la chance de faire plus de travail de circonscription ces temps-ci, je ne vois que des gens vraiment fâchés. Le taux de satisfaction vis-à-vis le gouvernement Couillard est en chute, est en baisse de mois en mois. Alors, que ce gouvernement ne s'étonne pas si d'ici quelques mois, d'ici un an, oui, il y a crise sociale. C'est lui qui l'aura commandée, cette crise. Merci.

(Fin à 15 h 17)

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