(Huit heures quarante-neuf minutes)
La Modératrice
: Donc, merci
beaucoup d'être là aujourd'hui. Je vais commencer par laisser la parole au
député de Lévis et porte-parole de la CAQ en matière de santé François Paradis.
Par la suite, on va entendre M. Alexandre Cusson, maire de Drummondville, et,
par la suite, on va entendre M. Alain Rayes, maire de Victoriaville, et je
voudrais également remercier Sylvie Roy, députée d'Arthabaska, ainsi que Sébastien
Schneeberger, député de Drummond—Bois-Francs, pour leur présence ce matin.
Donc, sans plus tarder, je laisse la parole à M. Paradis.
M. Paradis (Lévis) : Merci,
Émilie. Merci d'être là. Je vous le disais la semaine dernière, c'est un moment
important, c'est un moment charnière dans l'étude détaillée du projet de loi
n° 10, dans la mesure où, dès la semaine prochaine… dès la semaine passée,
à la reprise, je vous disais que le coeur du projet de loi, c'est évidemment
l'article 4. Ce matin, on y revient. L'article 4, c'est la configuration de
cette réforme-là, c'est le nombre de centres intégrés de santé et de services
sociaux à travers le Québec. Ce sont nos combats, et on continue à réclamer ce
que l'on a déjà demandé.
Il faut comprendre que les amendements qui
ont été proposés par la Coalition avenir Québec pour deux CISSS en Mauricie—Centre-du-Québec,
pour deux CISSS dans la région de Lanaudière, pour deux CISSS dans les Laurentides
ont été rejetés. Mais ça n'empêche pas la volonté et la détermination des gens
de se battre, portant le message et réclamant encore une fois un établissement
dans des régions précises, pour mieux servir la population à la base. Le projet
de loi n° 10, c'est d'abord ça : l'efficacité versus le client et le
patient.
Centre-du-Québec—Mauricie, c'est
503 000 clients. La Protectrice du citoyen a déjà évalué à 500 000 le
nombre limite pour desservir efficacement une population. On est au-delà de ça.
Centre-du-Québec, il y a une mobilisation, vous le comprendrez dans un instant,
les maires sont ici avec moi. Centre-du-Québec, c'est 240 000 personnes.
C'est comparable au Saguenay—Lac-Saint-Jean qui a son CISSS. Les gens du
Centre-du-Québec réclament leur CISSS. C'est huit CSSS, c'est la volonté du
milieu, la volonté du milieu, pas seulement la volonté politique. Les
professionnels de la santé, les chambres de commerce, les maires réclament
l'établissement pour mieux servir leurs populations.
Nous porterons ce message-là encore ce matin
parce que, ce matin, on continue à faire du chemin sur l'article 4 et, en
principe, on devrait compléter cet article-là dans l'étude détaillée du projet
de loi n° 10. Alors, quand je dis au ministre que les gens souhaitent et
que les gens veulent, bien, c'est un fait tellement réel qu'à mes côtés les
maires des municipalités qui disent ensemble d'une voix commune et forte :
Nous en avons besoin, nous le réclamons.
Et je vous dirai, juste avant de laisser la
parole, que le ministre de la Santé a la possibilité de modifier les choses, ça
lui appartient jusqu'à ce que l'adoption du projet de loi n° 10 soit
faite, il a la possibilité de changer son fusil d'épaule, d'ouvrir les yeux et
dire : Ah! Vous avez raison, pour la population, nous décidons d'abonder
dans le même sens. C'est ce que nous réclamons, et, pour vous donner davantage
d'arguments, bien, ceux qui aujourd'hui se déplacent… et je vous présente le
maire de Drummondville, Alexandre Cusson. M. Cusson.
M. Cusson (Alexandre) : Merci,
M. Paradis. Merci également, M. Schneeberger, Mme Roy, de nous appuyer, mon
collègue M. Rayes et moi, dans cette lutte, finalement, pour obtenir la
reconnaissance de notre région. Il faut savoir, au Québec, il y a 17 régions
administratives, 16 régions sociosanitaires. La seule région du Québec qui
n'est pas reconnue comme région sociosanitaire, c'est le Centre-du-Québec.
Est-ce que la population du Centre-du-Québec est une population de deuxième
ordre? Pourquoi on ne reconnaît pas le Centre-du-Québec? C'est une question
qu'on pose au ministre depuis maintenant plusieurs semaines, plusieurs mois. On
a hâte d'avoir une réponse qui va dans le sens de ce que souhaitent les gens
chez nous.
On est là pour exprimer, rappeler au
ministre l'inquiétude des gens du milieu. Il y a plusieurs groupes qui se
mobilisent, qui ont des attentes par rapport à l'établissement d'un CISSS au
Centre-du-Québec. M. Paradis le mentionnait, il est encore temps pour le
ministre de revenir sur sa position, de faire en sorte qu'on va bien s'occuper
des gens du Centre-du-Québec, qu'on va leur garantir l'accessibilité à des
soins de qualité et qu'on va reconnaître enfin cette région sociosanitaire.
Jusqu'à maintenant, le ministre n'a pas réussi à calmer notre population. Au
contraire, il réussit à l'inquiéter. Il a instrumentalisé une rencontre qui a
eu lieu au niveau des CMDP au mois de décembre, ce qui fait que le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens de Drummondville n'a pas participé hier à
une rencontre régionale parce qu'il se dit instrumentalisé par le ministre, par
les gens de la Mauricie également et ne souhaite pas que sa présence soit
interprétée comme un appui, si on veut, au fait de ne pas reconnaître le
Centre-du-Québec.
Alors, c'est très important pour nous, les
gens sont inquiets, la population est inquiète, le milieu médical est inquiet.
On a participé à une rencontre avec le ministre, au cours de laquelle les deux
présidents des conseils de médecins, dentistes, pharmaciens de nos régions
étaient présents, et c'est très, très important pour nous d'être entendus, et,
là-dessus, on s'attend évidemment à ce que le ministre reconnaisse le
Centre-du-Québec, reconnaisse l'importance pour notre population d'avoir accès
à des soins de santé de grande qualité. C'est l'article 1 du projet de loi
n° 10, on y adhère pleinement à cet article 1 là. Maintenant, on veut que
ça soit la même chose chez nous. M. Rayes.
M. Rayes (Alain) : Alors,
bonjour. Premièrement, merci, M. Paradis, M. Schneeberger, Mme Roy, de nous
accueillir, M. Cusson et moi, aujourd'hui pour nous supporter dans notre
démarche de convaincre le gouvernement, en premier lieu le ministre, du bien-fondé
de notre demande de faire reconnaître le Centre-du-Québec comme une région à
part entière en termes de santé et services sociaux. Je me joins à la voix de
M. Cusson, on veut représenter l'ensemble de nos citoyens, de notre région, de
nos deux villes centres, pour revendiquer ce que toutes les autres régions au Québec
ont droit présentement : un centre de santé, le pouvoir de pouvoir décider
de ce qui est bon pour sa population.
Aujourd'hui, on va même plus loin, étant
donné qu'on n'a pas d'oreille de la part du ministre, présentement. On demande
au premier ministre d'accepter notre rencontre que nous lui demandons, qui a
été refusée pour une première fois. La région Centre-du-Québec, c'est une
responsabilité du gouvernement de reconnaître l'ensemble des régions, la région
Centre-du-Québec n'est pas une région de deuxième ordre, et, de ce côté-là, on
ne peut pas accepter, comme maires de nos deux villes centres, pour l'ensemble
de nos citoyens, la proposition qui est faite par le ministre.
Alors, aujourd'hui, on demande au premier ministre,
clairement, une rencontre, étant donné que nous n'avons pas d'écoute,
présentement, de la part du ministre dans ce dossier-là, et nous souhaitons
ardemment… Il est encore temps même s'il est minuit moins une, on approche du
délai. Le ministre a le pouvoir, comme ça a été dit, de changer les choses, et
nous croyons qu'on peut arriver à cette raison-là présentement.
Alors, on vous invite, MM. les députés, à continuer
à défendre ce point pour l'ensemble de notre population. Merci de votre
support. Et à regarder le support que nous avons de nos chambres de commerce,
de nos organismes communautaires, de nos médecins, dentistes, nos spécialistes
dans nos milieux, nos pharmaciens, je pense que le ministre a encore l'occasion
de poser un geste concret pour reconnaître l'ensemble des citoyens et
citoyennes du Centre-du-Québec.
Merci beaucoup.
M. Paradis (Lévis) : Merci,
M. Rayes. Bien, je compléterais en disant qu'on reprend dans quelques instants.
M. Rayes disait : Il est minuit moins une, mais c'est souvent dans la
dernière minute où tout se passe. C'est comme ça que ça se passe. Un passage
d'une année à une autre, le moment le plus important, c'est la dernière minute
puis c'est les dernières secondes.
Alors, j'invite le ministre de la Santé à
reconnaître le bien-fondé de ce qu'on lui présente. Ce sont des recommandations
plus que valables, étayées et appuyées par le milieu, à l'image même de l'article
1 du projet de loi n° 10. Il a la possibilité de le faire, et, encore une
fois, on continuera à plaider et à se battre pour le Centre-du-Québec, pour la
région des Laurentides, pour la région de Lanaudière qui réclament chacun un
établissement histoire de mieux servir la population. Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer à une période de questions, si vous avez des questions.
On va commencer avec Marc-André Gagnon du Journal de Québec, s'il vous
plaît.
M. Gagnon (Marc-André) : MM.
les maires, je comprends que vous demandez au premier ministre une rencontre,
mais, en faisant ce point de presse là ce matin avec le deuxième groupe
d'opposition, vous n'avez pas peur de vous tirer dans le pied?
M. Rayes (Alain) : Non, pas
du tout. On a déjà fait une démarche auprès du premier… auprès du ministre,
excusez-moi, M. Cusson, moi-même, avec les présidents de nos organismes de
santé, chez nous. Malheureusement, on n'a pas eu beaucoup d'écoute dans notre
dossier. Je pense que le ministre a son enjeu à lui en termes de santé. On a
beau faire, de toutes les façons possibles, la démonstration qu'on peut
respecter son projet de loi en termes de services à la population, d'aucune
façon il n'est démontré qu'en ayant notre CISSS, nos citoyens et citoyennes ne
seront pas soignés, traités comme il se doit.
Et là on est dans une question de
principe. On a une région, la région Centre-du-Québec qui doit être reconnue
comme toute autre région. Est-ce que le gouvernement du Québec accepterait de
se faire dire par le gouvernement fédéral, dans une de ses compétences, pour un
dossier : Pour être plus efficace, pour avoir un autre système, on va vous
demander de travailler avec l'Ontario puis on va mettre votre siège social à
Ottawa? Je pense que juste de voir cette image-là, on comprend très bien que ce
qui nous est demandé par le ministre aujourd'hui, d'être servis par la
Mauricie… On n'a rien contre eux, puis je pense que je peux prendre
l'expression de M. Cusson : Est-ce que la Mauricie accepterait que le
centre de santé, le siège social, soit à Drummondville, ou à Victoriaville, ou
à Bécancour? Je pense que poser la question, c'est y répondre.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
ce matin, justement, où sont les autres maires?
M. Rayes (Alain) :
Présentement, là, depuis le début de la démarche, c'est Alexandre Cusson et
moi-même qui sont mandatés pour défendre ce dossier-là. Comme deux villes
centres, je pense qu'on a une responsabilité de représenter l'ensemble de la
population. Je peux vous dire que l'ensemble des chambres de commerce, nos
organismes communautaires, nos médecins, dentistes, spécialistes étaient avec
nous lors de la rencontre avec le ministre. Le message est clair, on dit au
ministre : Écoutez-nous, et, sinon, on demande au premier ministre une
rencontre claire pour pouvoir réaffirmer notre position.
M. Cusson (Alexandre) : Je
pense qu'il faut mentionner qu'on est ici ce matin avec le deuxième groupe
d'opposition d'une part parce qu'ils nous ont appuyés depuis le début dans nos
démarches, mais aussi parce qu'on a essuyé, de la part du premier ministre, un
refus d'une première rencontre. Il nous a retournés à son ministre. Alors,
évidemment, bien, si on avait accepté de nous rencontrer, de nous écouter dès
le début, on ne serait pas ici aujourd'hui.
Je pense qu'on est des gens qui aimons
travailler avec ceux qui peuvent prendre des décisions, qui peuvent nous amener
vers ce qu'on demande, mais, jusqu'à maintenant, on n'a pas eu d'écoute, alors
on prend les moyens qui sont à notre disposition. Mon collègue l'a dit, je ne
pense pas qu'Yves Lévesque, le maire de Trois-Rivières, ne serait pas ici
aujourd'hui, si on lui annonçait que les centres de santé de la Mauricie
allaient être gérés à Drummondville ou à Victoriaville. La même chose du côté
de Sherbrooke, des villes importantes au Québec, et c'est ce qui fait qu'on est
ici aujourd'hui. Nos médecins auraient aimé être avec nous, mais ils soignent
des patients aujourd'hui. Ils s'occupent de notre monde, alors on les laisse
travailler, et nous, on s'occupe des différentes représentations.
La Modératrice
: Merci
à tout le monde.
(Fin à 8
h 59)