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Point de presse de M. Harold LeBel, porte-parole de l'opposition officielle en matière de lutte à la pauvreté, de solidarité et d'économie sociale

Version finale

Wednesday, January 28, 2015, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente et une minutes)

M. LeBel : Oui. Bonjour, tout le monde. Je veux donner la réaction de l'aile parlementaire du Parti québécois aux annonces du ministre Blais, ce matin, concernant les coupes à l'aide sociale. Commencer par rappeler qu'au Québec il y a une loi qui existe pour lutter contre la pauvreté, une loi qui oblige le gouvernement de s'inquiéter de leurs actions par rapport à la pauvreté puis d'avoir une lunette qui leur permet de juger de l'impact de leurs actions sur la pauvreté. Encore là, je pense qu'aujourd'hui on s'est comme... on ne s'est pas occupé de cette loi-là et on a oublié l'impact que ça pouvait avoir, ces mesures qui viennent d'être annoncées, par rapport à la pauvreté.

Le ministre nous dit : Bon, on va couper les voyages, les assistés sociaux qui font des grands voyages, on va couper ça; les assistés sociaux qui ont des grandes maisons, on va couper ça. C'est sûr, c'est gros comme un ballon. C'est pour essayer d'augmenter les préjugés. Tout le monde va dire : Ça n'a pas de bon sens, voyager; ça n'a pas de bon sens, des grandes maisons. Mais ce n'est pas là. Ça, c'est un écran de fumée pour essayer de faire passer la pilule, de faire passer les coupes qu'ils vont donner puis qui vont donner des résultats directement sur les conditions de vie de plusieurs, plusieurs personnes dans toutes les régions du Québec.

On a déjà vu, dans le ministère, qu'ils ont coupé le personnel, c'est-à-dire que maintenant, beaucoup de délais d'attente, les gens qui demandent des informations, qui demandent qu'on réévalue leur dossier, ils sont en attente de plusieurs semaines, des fois plusieurs mois. Et on le voit d'une façon quotidienne, on en entend parler dans nos bureaux de comté.

Des programmes, différents programmes aussi qu'on a décidé de couper, comme un programme qui s'appelait Alternative jeunesse, qui permettait à des jeunes de ne pas aller directement à l'aide sociale, mais d'être sur un programme qui va les accompagner, qui va les sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Ce programme, on a eu une directive, le ministère a envoyé une directive comme de quoi on demande de ne plus envoyer les jeunes vers ce programme-là, mais plutôt de les envoyer directement à l'aide sociale. Et, après ça, on s'imagine... là, il y a augmentation de 14 % des jeunes à l'aide sociale. C'est, je pense, un peu de cause à effet. Et on voit, dans plusieurs domaines, l'abolition du soutien à des groupes communautaires qui viennent en aide à des gens démunis.

Moi, ce que je vois, là, actuellement... Quand on avait vu la nomination du ministre Blais, on voyait quelqu'un de sensible à la pauvreté, quelqu'un qui avait même déjà publié un livre sur le revenu minimum garanti, qui avait une certaine… c'est ça, une sensibilité. Maintenant, cet homme sensible, il s'est transformé en serviteur du président du Conseil du trésor. Il livre la marchandise d'une logique comptable et sans se préoccuper de l'impact sur le monde, sur le monde ordinaire. Et ça s'ajoute à plusieurs choses. À Rimouski, récemment, je voyais un projet de coopératives d'habitation, de gens qui veulent s'en sortir, qui veulent se donner des logements salubres et des logements… des bons logements. Et ce qu'on voit, et on a coupé dans le programme AccèsLogis, ces projets-là de coopérative d'habitation sont à risque maintenant. On l'a vu dans les coupes dans les centres de jeunesse-emploi… les carrefours jeunesse-emploi, c'est… puis on voit, dans des régions comme chez nous aussi, l'augmentation des demandes dans les banques alimentaires. Ça fait qu'il y a une situation qui est grave, qui demande qu'un gouvernement ait une vision, une vision sur l'aide aux plus démunis, sur la lutte à la pauvreté.

Ça fait que j'en appelle aux groupes maintenant, j'en appelle aux citoyens. Le ministre a proposé ses amendements dans un de ses projets, dans la Gazette officielle. Les gens peuvent intervenir, peuvent donner leurs opinions, peuvent faire connaître leurs opinions. Je pense qu'il faut le faire. Moi, je veux encourager les gens à le faire. Vous aurez les coordonnées pour le faire sur ma page Facebook, sur le site Web du député, et il ne faut pas se laisser faire. On a des points de vue, il faut les faire connaître. Puis qu'on soit dans toutes les régions du Québec, qu'on soit dans des groupes communautaires, qu'on soit une personne seule qui vit des problèmes de pauvreté, vous êtes capables de le faire, je vais vous aider. On est capables de démontrer au ministre qu'il s'en va dans la mauvaise voie, et que ce n'est pas ça, le Québec qu'on veut, c'est un Québec sans pauvreté qu'on veut. Merci.

M. Ouellet (Martin) : Quelles sont les chances, parce que ce sont des propositions, vous l'avez dit, propositions de changement réglementaire, quelles sont les chances de faire reculer le ministre? Pensez-vous qu'il y a vraiment quelque chose qui peut le freiner?

M. LeBel : C'est une question que j'entends souvent de beaucoup de groupes que je vais rencontrer, les groupes… les coopératives d'habitation qui vivent des problèmes, ils disent : On a-tu une chance de faire changer le gouvernement d'idée? Puis je vous dis que, des fois, je me pose la question aussi. J'étais en commission — c'est la commission 10 avec le Dr Barrette aujourd'hui — et, quand je vois l'attitude du ministre, je me dis : Comment on fait pour fait pour faire changer d'idée à ce gouvernement-là? Ils sont vraiment têtus.

En même temps, on fait quoi? On baisse les bras puis on dit non? C'est un gouvernement qui n'entend rien, un gouvernement sourd. On baisse les bras? Non, je pense qu'il ne faut pas baisser les bras. Il faut continuer à croire que la logique va peut-être un jour prévaloir, et je pense qu'on a notre possibilité, par les amendements qui sont prévus à la Gazette, on a une possibilité de faire connaître notre point de vue, il faut le faire.

M. Ouellet (Martin) : Est-ce qu'il y a des éléments, dans ce qui est proposé, qui sont plus acceptables que d'autres, à votre avis? Comme, par exemple, on semble penser qu'il y a beaucoup de prestataires qui sont des voyageurs, on veut resserrer ça, ou encore la valeur de la maison. Est-ce qu'il y a des propositions qui vous semblent acceptables?

M. LeBel : Bien, c'est ça, le ministre envoie les voyages puis les maisons, les grosses maisons. C'est sûr que les gens qui entendent ça à la télé, à la radio, ils se disent : Bien, il a raison, le ministre, ça n'a pas de bon sens, les gens à l'aide sociale faire des longs voyages puis se payer des grosses maisons, ça n'a pas d'allure. C'est sûr, ce n'est pas pour rien qu'il sort… ce n'est pas innocent de sortir de ces deux exemples-là qui ne font qu'alimenter des préjugés.

Moi, je me dis, si le ministère a l'encadrement qu'il faut, s'il y a du personnel qui est là, qu'il faut pour suivre les personnes… les bénéficiaires à l'aide sociale, pour les aider en premier lieu, mais, s'il y a des exagérations, bien, avec un ministère bien… avec du monde qui travaille, qui encadre les gens, bien, on n'aura pas ces dérapages-là. Je me dis, il faut qu'il soit… le ministère de la Solidarité sociale, il y a une partie de surveillance de… je ne sais pas comment appeler ça, là, mais il y a une grande partie d'accompagnement, de contrôle, mais là, à partir de maintenant, je pense qu'on focusse beaucoup là-dessus, mais, la partie accompagnement, on laisse tomber et on laisse tomber beaucoup, beaucoup de monde. Oui, merci.

(Fin à 13 h 36)

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