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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins

Version finale

Tuesday, February 3, 2015, 9 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures seize minutes)

Mme Lamarre : Alors, bonjour. Ce matin, on est ici en réaction à l'article de M. Lessard de La Presse qui évoque un bâillon vendredi prochain. En fait, la nouvelle, ici, ce n'est pas qu'il va y avoir un bâillon parce que, depuis décembre, le ministre demande ce bâillon-là. La nouvelle, c'est tout simplement d'évoquer peut-être une date précipitée, là, qui serait cette semaine, vendredi. Le ministre dit qu'il ne sait pas la date du bâillon, mais il y a quand même un beau blitz médiatique, là, qui s'installe. Je vous dirais que nous, on est très surpris de sa façon de procéder. En fait, surpris, oui et non, parce que c'est un peu ce qui le caractérise de plus en plus. Mais je vais vous donner des exemples un peu plus tard de pourquoi on pense que c'est vraiment très prématuré.

Alors, c'est une approche du ministre qui est, finalement, de bulldozer tous ceux qui expriment des idées différentes de la sienne. Et, quand le ministre était président de la FMSQ, il ne s'est pas gêné pour critiquer la gestion libérale de la santé. Le projet de loi avec lequel on vit actuellement, 25, ça relève de M. Couillard, c'est en décembre 2003. Là, on dirait qu'il essaie de défaire ce qui avait été fait par le ministre Couillard. Et la réorganisation, très sincèrement, qu'il nous propose, c'est une réorganisation qui est beaucoup dans sa tête. On l'a demandé plusieurs fois, d'avoir des références, d'avoir un plan complet, un scénario beaucoup plus clair, et il ne le veut pas. Alors, ce qu'on fait, nous, depuis qu'on est à l'adoption article par article, on l'aide à préciser sa pensée. C'est vraiment la mission qu'on a, et je vous dis que c'est tout à fait pertinent.

À titre d'exemple, je vais vous montrer, ça, ce sont les amendements qu'il a déposés en décembre. C'est lui qui les dépose, ces amendements-là. Et ceux-là, ici, ce sont ceux, 24 pages, qu'il nous a déposés jeudi dernier, jeudi dernier. Alors, ce sont ses amendements. Et il nous a demandé, même, de ne pas les... travailler dessus, de commencer à les adapter… à les adopter parce qu'il n'était pas prêt, il avait encore besoin d'attacher des choses avec certaines communautés qui étaient visées par ça. C'est son projet de loi qu'il a déposé en septembre, et il n'était pas prêt, il n'était pas prêt la semaine dernière. Alors, quand je vous dis qu'on l'aide à préciser sa pensée, je vous dis qu'on travaille pour la population, là, parce que c'est de l'improvisation pas à peu près.

Le ministre utilise ce projet de loi là un peu comme un jeu de cartes. Il bluffe, il pige dans un côté, il redistribue ailleurs, il en enlève, passe son tour, et tout le monde, finalement, se retrouve un peu vulnérable, à la merci de ses humeurs et de quelque chose qu'il ne réussit pas à nous présenter de façon structurée. Alors, moi, je vous dis, les consultations, elles sont très... elles ont été très utiles, on avait beaucoup de gens qui s'y opposaient, le travail qu'on fait est un travail rigoureux, un travail qui est indispensable pour la protection de la population.

Et le ministre plaide depuis le début pour une application de cette mégatransformation pour le 1er avril. Nous, on dit : On est le 3 février, il reste du temps, on est prêts à travailler, le travail doit continuer. Et, écoutez, quand il nous dépose 24 pages d'amendements trois jours, quatre jours ouvrables, là, trois jours ouvrables avant qu'il menace le bâillon, bien, on se rend bien compte que ce qu'il veut encore, c'est imposer... ne pas prendre le temps de regarder les articles qui sont cruciaux pour la population, pour les patients, pour l'organisation des soins. Alors, nous, on va être là. On joue ce rôle de veille, on est vigilants, et on va continuer à le faire, et on le fait avec énormément de sérieux parce que c'est vraiment la vie des patients, la vie des travailleurs du système de santé qui est concernée à chacun des articles de ce règlement... de cette loi-là.

M. Lavallée (Hugo) : Il n'empêche, Mme Lamarre, n'êtes-vous pas prête, quand même, à admettre une part de responsabilité dans la lenteur des travaux? On dit que c'est 200 quelques articles, 70 heures plus tard on est encore à l'article4. Ça semble, quand même, très, très lourd comme processus. Est-ce qu'il n'y aurait pas eu moyen pour vous d'être plus efficaces?

Mme Lamarre : L'article4, c'est celui qui comporte l'annexe avec les… et ça, c'est cet article4 là sur lequel le ministre nous a lui-même déposé les amendements la semaine passée. C'est sur l'article4, là, pas sur l'article 160… sur 165, là, il y en a 165. Le ministre nous dépose 24 pages d'amendements sur l'article4 de son propre projet de loi. Alors, il faut regarder qui fait quoi.

Je vous dirais aussi, si vous écoutez un peu la commission, sur les 68 heures, le ministre parle beaucoup, et ses heures, il les utilise à critiquer les questions plutôt qu'à nous donner vraiment du contenu, plutôt qu'à nous dire clairement comment ça va se passer. Et ça, j'ai pris un peu de temps dans d'autres commissions parlementaires avant pour me… et j'en ai faites quand j'étais présidente de l'ordre, et c'est sûr que les gens… normalement, un ministre donne de l'information, s'empresse de répondre clairement, de donner, dans un esprit de collaboration, dire : Écoutez, ma façon de voir les choses, ce que je veux dire par ça, c'est ça. Et ce n'est pas ça qu'il fait, là, il passe des demi-heures à vilipender notre façon de poser les questions ou la nature de la question. On veut des réponses. On veut des réponses au nom de la population. Et c'est sa stratégie, c'est sa stratégie de… Alors, il en fait passer beaucoup, de temps à ne pas nous répondre, et nous, on va jouer notre rôle : on veut des réponses.

Je peux vous donner une illustration précise de comment ça peut avoir des impacts sur la population. L'Institut Nazareth Louis-Braille, un institut pour les non-voyants ou malvoyants, ils ont 20 % de leurs employés qui sont des non-voyants.Ils les engagent, ces gens-là. Bien, le ministre les avait attachés administrativement — ils sont situés au métro Longueuil — à Châteauguay. Châteauguay, il n'y a pas de transport en commun, il n'y a pas de façon pour ces gens-là, ces employés-là de travailler, de participer, soit comme usagers ou soit au conseil d'administration. Écoutez, ça nous a pris, je pense, quatre heures à faire comprendre au ministre que c'était un non-sens que l'Institut Nazareth Louis-Braille soit attaché à Châteauguay, il fallait que ça reste attaché à Longueuil puis au centre Montérégie.

C'est vraiment… je vous le dis, là : Quand on dit qu'on parle pour les patients, qu'on parle pour les citoyens, puis qu'il improvise, puis qu'il ne prend pas le temps de prendre conscience des impacts de ce que ces décisions impliquent, c'est vraiment énorme, et c'est constant, et c'est dans chacun des règlements… dans chacun, pardon, des articles. Il est toujours dans cette dimension-là de généraliser, il faut toujours lui prouver qu'il a tort, donc il n'a aucune écoute positive sur ce qu'on lui apporte. Sa façon de faire, c'est : Démontrez-moi que j'ai tort. Donc, on part du principe qu'il a eu la vérité complète, qu'il n'a rien oublié, qu'il a pensé à tout, et après ça il faut démontrer qu'il a tort. Et il ne veut jamais reconnaître qu'il a tort, bien sûr, alors ça prend des heures.Mais on y arrive et on a eu des gains substantiels. On a eu le gain, par exemple, que les conseils d'administration, eh bien, que le P.D.G. soit nommé non par le ministre seul, mais par le gouvernement sur recommandation du ministre. C'est significatif, là. En termes de pouvoirs, c'est important. On a eu l'Institut Nazareth Louis-Braille. Alors, on a eu un troisième CISSS à Longueuil, alors que le ministre, dans son projet initial, avait un seul CISSS pour 1,5 million d'habitants. Le Protecteur du citoyen avait dit : C'est aberrant, il n'y a aucun modèle de gestion qui prévoit ça. Mais combien d'heures il a fallu passer pour l'amener à ce troisième CISSS là? C'est inconcevable. Donc, il a une résistance absolue à tous nos commentaires. Ça prend énormément de temps.

Alors, nous, on dit : On parle des patients, on parle des travailleurs de la santé, on veut une organisation qui soit viable. Écoutez, c'est important, c'est majeur. Alors, nous, on dit : On est capables, et on joue très bien notre rôle, puis je pense que les gens vont nous remercier sincèrement de faire ce rôle-là. Et ça va être très inquiétant si jamais il faut que le ministre nous coupe ça après, à l'article9, en bâillon, sur 165, là, je vous rappelle.

M. Gagné (Louis) : Justement, vous venez de parler des gains, là, que vous avez réussi à obtenir, là, des compromis. Au lieu d'avoir une adoption par bâillon qui signifierait, là, fin totale des gains pour vous, est-ce que vous pourriez peut-être, là, faire une dernière tentative et dire : Bien, écoutez, on est prêts à accélérer puis à conserver certains points pour avoir d'autres concessions?

Mme Lamarre : Mais nous, on l'a dit hier, on a dit qu'on était prêts à passer… au lieu d'aller article par article, on était prêts à aller à des articles qui étaient plus pertinents ou, en tout cas, plus significatifs sur lesquels on avait plus de commentaires. Donc, on a dit oui à ça, on a dit oui. Mais ce à quoi on a dit non, par exemple, qui était demandé… qui était de complicité avec la CAQ et Québec solidaire, c'est de faire ça à huis clos. On a dit non. On est en train d'étudier un document qui est une loi, une loi publique, et ça, ça doit se faire au vu et au su de tout le monde.

M. Pépin (Michel) : Attendez, là, pardonnez-moi, mais qui a formulé une demande de huis clos sur une étude?

Mme Lamarre : Mon terme «huis clos» n'est peut-être pas juste. En fait, on a demandé de travailler ça en groupe de travail, pas devant les caméras. Ce n'est peut-être pas un huis clos, là, mais je ne sais pas comment vous l'appelez, mais en groupe de travail, non devant… non public.

M. Pépin (Michel) : Qui a formulé cette demande, le ministre ou…

Mme Lamarre : Ça a été, au départ, conjointement Québec solidaire et le ministre.

M. Pépin (Michel) : Quelle était la motivation de ce genre d'exercice?

Mme Lamarre : Il faudrait leur demander.

M. Pépin (Michel) : Ça n'a pas été formulé à ce moment-là, non?

Mme Lamarre : Bien, en fait, nous, on a dit qu'on était d'accord, comme je vous dis, sur le fait de travailler sur des articles qui ne seraient pas nécessairement dans la séquence. D'ailleurs, plusieurs fois, on a demandé... on a évoqué le fait qu'on voudrait travailler sur certains autres articles.Là, on a dit clairement qu'on était prêts à ça hier.

M. Pépin (Michel) : Oui, mais vous devriez revenir aux différents articles, là, hein? Je pense qu'il faut que vous passiez tous les articles, de toute façon.

Mme Lamarre : Oui, mais c'est notre objectif.

M. Pépin (Michel) : Bien sûr, normalement, là, s'il n'y a pas de bâillon, là, et tout ça.Donc, même si vous sautez plus loin, ça ne change rien.

Mme Lamarre : Il faut revenir.

M. Pépin (Michel) : Est-ce que vous pourriez avoir une approche, justement, quand même, pour poursuivre un peu dans la pensée de Louis, plus globale par rapport à ça, dire : On essaie d'aller de l'avant avec des modifications? Vous devez encore vouloir des modifications, je suppose, à ce projet de loi, nombreuses?

Mme Lamarre : Oui, on a quelques modifications sur certains articles. Dans le fond, nos travaux, à beaucoup d'endroits, le ministre a dit : Ça, on n'en parle pas là, on n'en parle pas là — il ne voulait même pas nous décrire comment ça fonctionnerait — on en reparlera quand on sera rendus là. Alors que, s'il nous avait donné le portrait global, complet de ce qu'il voyait, en disant : Écoutez, regardez, là, on a pris tel article, on l'a mis là, et ça, ça va nous permettre de mieux comprendre, ça vient répondre à ça... Ce n'était pas son approche. C'était : Non, non, vous voulez qu'on fasse ça article par article, on fait ça article par article.

Alors, nous, hier, clairement, on l'a dit, on est ouverts à aller chercher d'autres articles, mais ce qu'on aurait et ce qu'on veut encore, c'est que le ministre nous dise comment ça va se dérouler, son organisation.

En plus, il n'y a pas de plan de transition. Alors, ça, c'est un autre enjeu qui est majeur, qui a été demandé aussi par des organismes. Écoutez, les organismes qui ont beaucoup de crédibilité, là, il y en a au Québec. Et, quand le Protecteur du citoyen, quand Me Jean-Claude Ménard le demande, quand des gens de notoriété, des scientifiques disent : Ça prend un plan de transition pour un projet de cette envergure-là, bien, moi, je pense qu'il faut poser les questions à la bonne personne, qui ne fait pas quoi et qui résiste à quoi.

Mme Plante (Caroline) : So, first of all, how would you qualify the Minister's attitude?

Mme Lamarre : I would say that, for now, we are willing to work, we can continue our work. We are sure that what we did was for the welfare of the patients and we are sure that we need this time because the Minister is very reluctant to any change.

Mme Montgomery (Angelica) : What would be the consequences if he passes this by invoking closure?

Mme Lamarre : I think that he will really make his mind, his only mind being applied and imposed to the Québec population.

Mme Montgomery (Angelica) : What would be the consequences for the population? What would be the impact on the population if he does this?

Mme Lamarre : You know, he just squeezes our health system in very few centres of decision. And we have some articles, for example, with consultative committees where we may make other people contributing to the decisions for our health system. For now, we are not there and we don't have any opening for now. We hope we will have something, but this is one of the articles we would like to work on.

Mme Montgomery (Angelica) : What would you like to see? Would you like to see the bill thrown out?

Journaliste : Non, non, non, j'ai une dernière question.

Journaliste : Un instant! Une dernière question, s'il vous plaît.

Mme Plante (Caroline) : You talked about improvisation. For the first time ever last week, we heard about the construction of a Vaudreuil hospital that could become a CISSS for that area. What can you tell us about that? Was it a surprise for you to hear about that?

Mme Lamarre : The construction of Vaudreuil hospital? No, it was in the mind of the Health Minister even in June with the credit… «étude des crédits», he already told us about that. I think that if he agreed for three CISSS in Montérégie, it was because he knew that he would like to have this hospital.

For now, we don't know exactly what will be his plan because he doesn't say anything to us, you know. And we ask him to really be more transparent, to really more collaborative. He has all his scenarios in his own head and we need to have more of that, and each time we help him to make his mind more clear, more close to people. Because, in his professional experience, he didn't have that much experience with patients, you know, with being close to community groups, being close to social workers, being close to people with mental health problems. This is not his experience. He has experience in hospitals and with people in some kind of interventions, but not in a day-to-day people and health professionalswho work with patients. And we are there for that, and we will still be there. Thank you.

(Fin à 9 h 33)

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