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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Friday, February 6, 2015, 10 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-neuf minutes)

M. Khadir : Alors, bonjour, tout le monde. Après plusieurs années de travail, et de participation, et de discussions, au Québec comme ailleurs dans le Canada, bien, on apprend aujourd'hui que désormais la plus haute justice canadienne juge qu'un médecin peut aider un patient qui souffre, une patiente qui souffre d'une maladie incurable à mourir dans des conditions, évidemment, bien encadrées.

Je pense que c'est une bonne nouvelle pour les citoyens, pour le Québec, pour le Canada, surtout pour les malades qui sont gravement affectés de certaines maladies, par exemple, neurodégénératives très avancées et qui sont cause d'énormes souffrances pour plusieurs patients et patientes. Alors, nous nous réjouissons de ça, mais ça jette une lumière crue, je dirais aussi, sur une réalité, c'est-à-dire lorsqu'il y a une collaboration, lorsqu'un ministre ou un gouvernement est ouvert à travailler avec l'opposition, avec le public, à améliorer une situation, on est capable.

Or, aujourd'hui même, on est à l'Assemblée nationale en train de faire passer par bâillon un projet de loi que le ministre prétend vouloir nous rentrer dans la gorge, dans la gorge du système de santé québécois pour améliorer l'accessibilité aux médecins, alors que tout le monde dans le réseau demande : bien, si c'est ça qu'on doit faire, bien, travaillons ensemble, faites la tournée des régions, un sommet d'accessibilité à des médecins de famille. Je viens encore, au moment où je vous parle, d'entendre plusieurs témoignages là-dessus.

Alors, bravo pour tous ceux qui ont travaillé. Je tiens à féliciter particulièrement ma collègue Véronique Hivon qui a été à l'initiative de ce projet de loi qui vient un peu forcer la main de tout le monde à l'échelle canadienne pour nous remettre à jour et nous mettre à l'écoute de la population. Et bravo aussi à toutes les collègues qui ont travaillé avec nous depuis, je crois… on a commencé en 2009, 2010, je ne me souviens plus.

Merci de votre attention. Est-ce qu'il y a des questions?

M. Pépin (Michel) : On sait que le projet de loi sur l'aide médicale, sur les soins en fin de vie, est contesté devant les tribunaux. De quelle manière est-ce que cette décision de la Cour suprême va affecter cette clause à vos yeux?

M. Khadir : Écoutez, je ne suis pas un juriste, mais il me semble qu'à partir du moment où il y a une disposition du Code criminel qui vient d'être invalidée par la Cour suprême, je pense que, là, la discussion est close pour cette contestation.

Mme Plante (Caroline) : Mr. Khadir, this is a victory for Québec, in sort?

M. Khadir : It's a victory for patients who suffer. It's a victory for, I would say, common sense. I'm glad that it's coming from Québec, but I'm glad also that the Canadian Supreme Court has surrendered, I would say, to facts, to common sense, to the desire of people and to what I consider to be good medical practice. That means that, at the end of life, when the suffering is too high, it could be part of the medical treatment and the responsibility of physicians in the health system to alleviate undue and incurable suffering.

Mme Plante (Caroline) : Do you agree with Dr. Barrette that Québec has had great leadership in this file?

M. Khadir : Well, yes, I agree with him, but I would say the leadership came from the fact that the Government was open to work with Oppositions and to listen to people, which is contrary to what Mr. Barrette is doing today. He's pretending that his law that he's enforcing to us is to improve access to doctors, but nobody agrees apart him, you know. Everybody else in the health system, and the commentators, and the experts, and the doctors, and the faculties are saying : No, he's going the wrong way. If we want to do so, let's work together. Bring it to the commission, open up to people, to suggestions. We're going to work together to find solutions. But that's not the way he's dealing with that.

Mme Plante (Caroline) : How will this decision affect the suit challenging Québec's law?

M. Khadir : Well, I think the judicial suits could not... I'm not a specialist, but, from the moment that the Supreme Court invalidates the dispositions of the Criminal Code that were forbidding doctors to help those who want to die because they suffer too much, I think there is no case anymore.

M. Lavallée (Hugo) : Pourriez-vous élaborer un peu sur le rôle de pionnier du Québec en la matière? Vous y avez fait allusion brièvement tout à l'heure.

M. Khadir : Bien, je dis que c'est formidable, que le Québec a fait oeuvre de pionnier, a pris un leadership dans ce dossier-là pour surmonter les tabous, je dirais, nos vieux réflexes. Mais, si on l'a fait, c'est parce qu'il y a eu un travail collégial, parce qu'il y a eu un gouvernement qui a montré de l'ouverture sur ce dossier-là.

Mais je dirais qu'il y a un autre problème, qui est l'accessibilité à notre système de santé qui fait gravement problème, et tout le monde s'accorde qu'il faut le régler. On aurait pu approcher ce problème-là de la même manière. Et M. Barrette, qui se réjouit de ce leadership que le Québec a exercé, devrait s'en inspirer, et, s'il veut s'en inspirer, ça veut dire qu'il devrait être à l'écoute pour l'amélioration du système de la santé et non pas concentrer tous les pouvoirs et imposer ses points de vue à tout le monde.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, vous mettez sur le même pied un grand débat éthique sur l'aide médicale à mourir et un projet de loi sur la structure des hôpitaux?

M. Khadir : Non, mais on peut s'inspirer… Bien non, mais on peut s'inspirer…

M. Lavallée (Hugo) : C'est deux mondes, non?

M. Khadir : C'est deux mondes, mais l'approche qui a permis qu'on dégage un consensus fort qui a apporté ces transformations, c'est parce qu'on a travaillé ensemble. Alors, si, pour un débat de société aussi sensible, aussi difficile, comme vous le dites, aussi important, on a été capables de le faire, imaginez pour régler des problèmes de notre système de santé, s'il y avait un minimum de bonne foi de la part de ce ministre d'être à l'écoute de ce que lui disent les gens qui veulent améliorer l'accessibilité. Il n'y a rien qui nous interdit d'être excellents dans tous les domaines. Il n'y a rien qui nous interdit. Et M. Barrette ne pourra pas vraiment prétendre qu'il s'inspire ou qu'il est en cohérence avec ce résultat, parce que ce résultat a été obtenu grâce à une chose, c'est que tout le monde a travaillé ensemble, le gouvernement a mis de côté la partisanerie puis sa courte vue puis n'a surtout pas essayé d'imposer son point de vue. Et vous voyez le résultat formidable qu'on a obtenu.

Mme McKinnon (Catou) : Mr. Khadir, you said that the Supreme Court of Canada has surrendered. What do you mean by that?

M. Khadir : I mean, you know, our system, at every level of power — and the judiciary is one level of power — would improve greatly the life of citizens of Canada if they were more attentive to the desire of the people, because after all these institutions should correspond to what people need and think in majority. And since we have 80% of the population which is agreeing, which has come to the notion that we don't need to prolong the suffering of people for whom we have no alleviation, no treatment, no cure, it's a good thing that centers of power, the Government as well as the Supreme Court, surrender to this generous and wise idea.

Mme McKinnon (Catou) : As a physician, what difference do you think it will make for those people who are in those positions of insufferable…

M. Khadir : I don't know if you remember several of the testimonies we've had from people who were suffering of from family members of people who, themselves, took their life in a violent manner because they couldn't bear anymore the sufferings. Imagine how… «soulagement»…

Une voix : Relief.

M. Khadir : …how relieved they must be at the idea that nobody else will have to go through the same suffering, through the same violence, through the same burden for their belongings, for their most valuable, most loved people.

Mme McKinnon (Catou) : When should physicians be allowed to begin? Allowing people helping people to die?

M. Khadir : Well, as soon as the accompaniment, as soon as we will have the appropriate bylaws and also facilities, because it needs, as you remember, a «consentement éclairé»…

Des voix :

M. Khadir : …informed consent. All these things need to be implemented. It takes some time…

Mme McKinnon (Catou) : We already have that in the bill that Québec prepared and was almost ready to vote on…

M. Khadir : Yes. But when you ask me when, well, as soon all these things are implemented. Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 49)

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