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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins

Version finale

Saturday, February 7, 2015, 0 h 18

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Minuit dix-huit minutes)

Mme Lamarre : Alors, écoutez, c'est un moment vraiment très décevant. On a travaillé très fort. Aujourd'hui encore, 95 amendements nouveaux qui ont été déposés, et, sur ces 95 là, 55 étaient des changements sur des amendements déposés le 1er décembre. Alors, on a dit qu'il y avait beaucoup d'improvisation dans ce projet de loi là, on a dit qu'il y avait beaucoup de centralisation, et, encore une fois, aujourd'hui, le ministre nous a démontré, dans beaucoup d'articles, qu'il récupérait du pouvoir. C'est très préoccupant. Ce n'est surtout pas ce dont la population a besoin à ce moment-ci, et on s'attend à ce que ça prenne des années avant que tout ça se restabilise, que la poussière retombe.

Alors, il y a beaucoup de gens, ce soir, qui sont très insécures par rapport à leur emploi, par rapport à l'organisation de leur vie professionnelle, par rapport à leur travail, et, encore une fois, on se dit : Est-ce que... Le ministre a posé le diagnostic. En fait, ce n'est pas lui qui le pose, le diagnostic, il y a plein de recherches, il y a plein d'études qui le confirment, des sondages, donc ce n'est pas compliqué de faire le diagnostic, mais c'est de trouver le bon traitement, et le traitement que le ministre a trouvé, ce n'est pas le bon. C'est un traitement qui a été aussi, dans sa façon de le faire et de l'imposer… puis on va le voir avec la suite, au projet de loi n° 20, mais c'est un projet ou une façon de faire qui amène beaucoup de... les gens le perçoivent avec beaucoup de mépris, le perçoivent avec beaucoup d'intolérance à leur endroit, d'incompréhension. Alors, je pense que le ministre va devoir réajuster sa façon de faire, définitivement. Il a utilisé un privilège énorme qui est celui du bâillon, qui est un pouvoir extrême. Alors, il a, je dirais, utilisé ce pouvoir-là pour une situation qui, d'après nous, ne le justifiait pas du tout.

Et j'ai tenu également à reprendre, parce que le ministre a parlé que, depuis le mois de septembre, on avait travaillé là-dessus. Bien, écoutez, le processus législatif, là, il va falloir qu'il se familiarise avec ça, mais lui dépose le 25 septembre, on a commencé à recevoir les groupes en octobre. Le projet était tellement majeur. Une réforme en santé, ça touche beaucoup de gens, il y a eu 64 organismes et ils ont été acceptés par le Parti libéral également, ces 64 organismes là, et puis ensuite on a commencé les travaux début décembre pour l'étude article par article. Alors, en tout, on a passé cinq semaines sur l'étude article par article pour 165 articles, et lui nous a déposé encore, jeudi dernier, 24 pages d'amendements. Donc, c'est vraiment une affirmation gratuite de sa part. Et d'avoir utilisé le bâillon, c'est totalement inacceptable.

Dans ce projet-là, il s'est dit et il s'est dédit plusieurs fois. Et il va falloir s'habituer à considérer que ce n'est pas parce que le ministre parle haut et fort qu'il nous dit toujours des choses qui sont exactes. Et moi, je pense que ça, il y a une espèce de confiance qu'il inspire en parlant haut, et fort, et clair, mais, dans les faits, je pense qu'on va devoir revalider énormément de ses affirmations. Ses économies de 220 millions, vraiment, elles ne sont pas au rendez-vous. On voit les coûts, plus de 500 millions juste, ce n'est pas compliqué, là, les transferts d'emplois, les systèmes de paie qui vont devoir changer, la signalétique. Écoutez, il n'y a pas d'économie, jamais, jamais, jamais dans ce projet-là. C'est une réforme qui va coûter énormément cher pour des gains d'efficience théoriques, absolument théoriques.

Mme Dufresne (Julie) : Comment vous vous préparez pour la suite des choses? Parce que le Dr Barrette a été clair qu'il allait de l'avant aussi avec le projet de loi n° 20 avant le mois de juin. Est-ce que vous vous préparez déjà pour, peut-être, un éventuel bâillon ou est-ce qu'il y a une façon de faire différente qu'il va falloir adopter?

Mme Lamarre : Bien, je pense qu'il va falloir que le ministre comprenne les étapes de l'adoption d'un projet de loi. Il met dans ses projets de loi des choses qui, dans bien des cas, devraient se régler par des négociations entre le ministère et les gens, et il passe par le processus législatif parce qu'il n'est pas capable de s'entendre avec les gens. Alors, s'il passe par le processus législatif, il va falloir qu'il comprenne qu'il y a des étapes. Et là je ne sais pas combien de groupes vont vouloir être entendus, mais il va falloir qu'il arrête de blâmer l'opposition de faire en sorte que ça prenne du temps. Un processus législatif, c'est quelque chose de long.

Déjà, qu'il se soit soustrait à la publication des règlements… Écoutez, on ne les a pas vus, là, les derniers règlements, on ne les a même pas vus, là, il y en a… on a fini à 70 sur 165 qu'on n'a pas vus de façon finale. Et là on ne pourra même pas les revoir après, au niveau du processus de l'article 161, là, qu'il nous a mis, qui nous empêche de revoir ça. Alors, le projet de loi n° 20, le ministre a besoin de changer d'attitude. J'espère que les membres du gouvernement vont le rendre un peu plus sensible à sa façon de faire parce que ce n'est pas une façon gagnante, et c'est une façon où il a peut-être l'impression qu'il a gagné ce soir, mais moi, je peux vous dire qu'il a démotivé énormément de gens dans le système de santé. Puis un système de santé qui travaille avec autant d'individus… Le système de santé, c'est un système d'humains, et, quand on a 270 000 personnes qui se sont senties jugées dans ce processus-là, sans avoir les moyens… Et je vais vous dire un autre exemple, là, l'article 59, eh bien, il avait prévu, dans le projet de loi original, que le ministre devait donner des systèmes de gestion, devait soutenir par des systèmes de gestion et d'information ces nouveaux centres. Et là il l'a changé aujourd'hui. Amendement, il n'est plus obligé, il peut le faire. Bien, écoutez, le vrai gain d'efficience puis de gouvernance, il était dans le «doit» puis il était dans le «faire», et ça, il se l'est enlevé.

Alors, vraiment, moi, je suis préoccupée. On l'a entendu aussi, dans certains cas, dire qu'il créait certains CISSS ou qu'il laissait certains CISSS, parce que, s'il y avait des conflits dans certaines régions, le conseil d'administration réglerait tous ces conflits-là. Bien, quand on commence, qu'on construit quelque chose puis qu'on le construit dans un contexte comme celui-là, ce n'est certainement pas gagnant pour cette structure qu'il nous impose, mais définitivement pas pour les patients, non plus.

M. Bergeron (Patrice) : Ça augure mal pour la suite, c'est ça que vous voulez dire, là, pour le projet de loi n° 20 et puis…

Mme Lamarre : Ça augure très mal.

M. Bergeron (Patrice) : Dites-moi, le ministre argue quand même que, par exemple, il y aura une meilleure continuité entre, donc, la première ligne et la deuxième ligne. On dit même qu'il y aura plus d'enfants qui vont être sauvés à la DPJ.Vous n'en croyez rien, de tout ça ou…

Mme Lamarre : La direction de la protection de la jeunesse, nos centres jeunesse, là, actuellement, comme ils fonctionnent, ce sont des… une référence à travers le monde. Ce sont des gens qui… Le modèle qu'ils ont utilisé est un modèle qui fait vraiment référence partout ailleurs au Canada. Un des éléments, c'est qu'ils ont comme principe de garder les gens dans leurs familles. Les jeunes, quand même, de les garder dans leurs familles, mais de bien les accompagner, c'est une de leurs forces. Mais il y avait l'Association des centres jeunesse qui développait des modèles de formation, qui faisait du transfert d'information. Ça, c'est dissous, c'est dissous. Et ces gens-là sont venus supplier, là. Les gens, à la fin de la commission parlementaire, là, j'en ai vus qui avaient les larmes aux yeux de voir comment ce qui était un succès qui fonctionnait bien… parce qu'on en avait, des choses bien intégrées dans notre système. Il y avait des choses qui n'étaient pas assez bien intégrées, mais ça, c'était très bien intégré. Alors, je pense que ce n'est pas pour rien que la ministre Charlebois a repris cet exemple-là, parce qu'elle sait que c'est particulièrement vulnérable. On avait une formule gagnante, et là on vient de la déstabiliser.

Journaliste : Le ministre… si ça ne vous dérange pas…

Mme Lamarre : Allez-y.Ça me dérange, mais je vais comprendre. Merci, ça me fait plaisir.

(Fin à 00 h 27)

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