(Onze heures une minute)
M.
Caire
:
Alors, bonjour. Évidemment, je voulais réagir aujourd'hui, là, à la nouvelle
qui a été publiée dans les Journal de
Québec et de Montréal sur le coût des consultants en informatique.
Écoutez, tout ça s'inscrit malheureusement dans une tradition d'inertie
libérale. L'informatique vit à peu près les mêmes problèmes qu'on a vécus au
niveau du MTQ, c'est-à-dire que, pour toutes sortes de mauvaises raisons, on a
été incapables de bâtir et de maintenir
l'expertise informatique tellement nécessaire au gouvernement du Québec. Le résultat,
c'est que ça nous laisse à la merci des firmes privées, et le résultat, c'est
qu'on voit que ces firmes-là en profitent. Ce qui est d'autant plus
dommageable, c'est non seulement les coûts exorbitants qui sont payés aux
consultants, mais c'est le fait que les systèmes informatiques qu'on devait
développer sont des échecs. Depuis GIRES, qui a été une catastrophe
informatique épouvantable, on en a connu d'autres : pensez à SAGIR, dont
les dépassements de coûts sont faramineux, mais en plus l'application
logicielle elle-même n'est pas fonctionnelle; qu'on pense au Dossier santé
Québec, qui a dépassé les coûts prévus de façon exponentielle, qui n'est pas
déployé encore, qui n'est pas utilisé. Donc, pour... on dépense des montants
incroyables puis on n'a même pas l'utilisation de ces systèmes-là, puis il y en
a une foule d'exemples comme celui-là.
Alors, nous, ce qu'on demande au président
du Conseil du trésor, là, c'est d'arrêter d'essayer de flatter son image de
toffe, de gars qui va faire le ménage, parce qu'il arrive avec une moppe sale,
puis l'eau de son seau est souillée, et ce n'est pas comme ça qu'on va faire le
ménage, c'est clair. Alors, ce qu'il faut faire, c'est rebâtir l'expertise.
Mais, pour ça, il faut se donner des marges de manoeuvre. Il faut absolument
que le président du Conseil du trésor comprenne que ses prochaines négociations
doivent se faire de façon sectorielle, c'est-à-dire qu'il y a des corps
d'emploi pour lesquels il doit y avoir des augmentations de salaire qui vont
permettre aux administrateurs de concurrencer le marché, d'offrir des
conditions concurrentielles au marché. Il y a d'autres secteurs où ce n'est pas
le cas, où la pression n'est pas la même et qui ne... où on ne peut pas
justifier ce genre d'augmentation là. Et, globalement, la masse salariale du gouvernement
ne doit pas augmenter, donc il va devoir procéder à de l'attrition beaucoup
plus importante que ce qu'il propose pour garder cette masse salariale là, globale, stable.
Et il va
falloir éventuellement que le président du Conseil du trésor s'attaque à la question
du Centre des services partagés, qui ne joue absolument
pas son rôle de boîte de consultants informatiques pour le gouvernement du
Québec, qui, généralement, n'a pas plus l'expertise que ce qu'on retrouve dans
les ministères et qui, elle aussi, coûte beaucoup plus cher, finalement, dans
les quelques services qui sont offerts. Donc, globalement, le président du
Conseil du trésor se trompe magistralement quand il propose un gel des salaires comme il le fait.
Et finalement,
très, très, très important, il faut une commission d'enquête.Ça prend une commission
d'enquête sur l'informatique au gouvernement du Québec. On l'a vu, on a les mêmes
symptômes que ce qu'on retrouve au MTQ :
des dépassements de coûts, des demandes de modification incessantes, des
projets qui n'aboutissent pas, des projets qui ne sont pas applicables, toujours
les mêmes firmes qui remportent les mandats. Donc, les symptômes sont les mêmes.
Je pense qu'il est extrêmement pertinent d'aller voir si ces symptômes-là ne
sont pas causés par la même maladie, et, pour
ça, bien, ça nous prend une commission d'enquête. Et
malheureusement le discours de Martin Coiteux, aujourd'hui, est exactement le même
discours qu'avait Jean Charest à l'époque pour
refuser la commission Charbonneau. Il a fini par céder à la pression, on a vu
les résultats, les impacts. Globalement, les Québécois ont économisé dans leurs
projets d'infrastructures, et je suis à penser que ça pourrait être la même chose en informatique.
La Modératrice
: Une
question?
Journaliste
: Moi, j'en ai en anglais. We just
came from the press conference of retirees who question the Government's decision to invest in certain
things like asking the Caisse de dépôt to invest in new
infrastructures. They question the Government's decision to invest while, at
the same time, the Government is also cutting in pensions. What do you make of
that situation and do you also question the
Government's decision?
M.
Caire
: Yes, yes, we do because we don't think it's a good idea to ask the Caisse de dépôt to be the manager of our infrastructure projects. I mean, Caisse de dépôt has a real expertise in
investment but not in management. So, it's just... it's the fail for the Government. He just said publicly that he
ain't be able to manage his own projects without
extra costs and those problems, so that's why he asked the Caisse de
dépôt to do the job, but we will pay for that, we
will pay extra costs for that.
Journaliste
:
What you've seen the Government do so far, do you
call this austerity?
M.
Caire
: No.
Journaliste
: OK. What do you call it?
M.
Caire
:
Well, a lack of courage. A lack of courage, because he has though decisions to make and he didn't, so
far. So, for example, in computic problems, I mean, he just proposed to freeze
salary, but it's not the solution, because you can't rebuild your expertise,
your necessary expertise in that issue with that kind of policies. So… but, you
know, he's here to say to everybody that we freeze everybody's salary, rather
than: OK, we will increase salary for
some kind of a job and not for others. But it needs courage to do that and this Government haven't that courage.
Mme Plante (Caroline)
: You're saying contracts in computers,
that kind of thing, really, that the situation is really like what we've
seen in construction. And can you tell me what
you're asking for and…
M.
Caire
:Well, we're just asking for an inquiry
because, you know, it's the same problem that we can see so far. I mean,
project… extra costs for a project, a project that didn't do what they are
built for, and always the same firms that have
the contract. So, it's… the signs are the same, so probably the problem is the same too.
Mme Plante (Caroline)
: I haven't had the chance to ask you about
your new role within the CAQ. Can you explain what your new mission is?
M.
Caire
: Well, it's just to make sure that that Government makes the right decision, and the target is to increase the public
service efficiencies. So, we will be care about that.
Mme Plante (Caroline)
: You'll take care of that?
M.
Caire
: I'll take care of that.
Mme Plante (Caroline)
: OK. Thank you.
La Modératrice
:Merci à tous.
(Fin à 11 h 8)