(Neuf heures trente-quatre minutes)
Mme Lamarre : …ce matin que, dans
le fond, on comprend mieux, dans le fond, pourquoi le ministre Barrette voulait
un bâillon et on comprend que c'est quelque chose qui était planifié, qui était
volontaire, puisque ça lui a permis de nous imposer, dans une liasse de 95
nouveaux amendements qu'il a déposés vendredi dernier, cette modification-là,
hein? Dans le fond, c'est trois mots, et, quand on dit l'étude article par
article d'un projet de loi, la rigueur de pouvoir analyser, questionner chaque
élément, chaque article, bien, on voit comment le ministre, de façon sournoise,
a utilisé ce privilège du bâillon qu'il s'est donné pour congédier, dans le
fond, mettre… en tout cas, abolir des postes importants, 6 000 postes,
donc, de personnes, de cadres.
Au départ, le projet… donc, on regarde le
projet de loi — puis j'invite les gens à aller le rechercher, ça
se trouve sur le site — l'article 148, tout ce que ça prévoyait,
c'était l'abolition des postes de P.D.G., donc président-directeur général, et
directeur général. Donc, ce sont les deux catégories de postes qui étaient
abolis. Mais le ministre, dans un amendement, 148.1, est venu vendredi, dans sa
pile de liasses, nous dire qu'il ajoutait trois mots. Ces trois mots-là, ce
sont «des cadres intermédiaires».
Alors là, les cadres intermédiaires, il
multiplie le nombre de personnes visées. Au lieu d'être 600, c'est 6 000.
Alors, ce sont des gens qui s'occupent, par exemple, des paies, ce sont des
gens qui s'occupent des listes de rappel des infirmières. Alors, il n'y a pas
un système de santé qui peut fonctionner sans aucun cadre, et on voit comment
il rend ces gens-là vulnérables et comment, dans le fond, il a une approche qui
est complètement cachée, un manque de transparence complet et vraiment quelque
chose de très menaçant.
Alors, moi, j'invite les gens à être très,
très prudents, parce que, quand on voit une attitude comme celle-là, où on nous
annonce un gouvernement qui va être transparent, mais que, dans les faits, on
voit qu'on est prêts à faire des coups de cette nature-là, de façon sournoise,
quand on voit… dans le fond, le chat sort du sac, là, et ça, c'était planifié,
c'était volontaire, et ça devait passer par un bâillon pour que le ministre
puisse l'imposer.
Alors, j'ai ici la liasse d'amendements
qu'il nous a déposés vendredi dernier, 137 amendements. Là-dessus, il y en
avait 95 complètement nouveaux, et, dans ces… et 55 de ces 95 là, dans le fond,
étaient des changements de ce qu'il avait déjà déposé le 1er décembre. Donc, il
se fait lui-même des changements à la dernière minute. Le bâillon, retenez-le,
lui donne toute autorité pour changer tout ce qu'il veut à la dernière minute
et passer exactement ce qu'il avait en tête depuis la première seconde du dépôt
du projet de loi n° 10.
Alors, vraiment, c'est une attitude qui
est inconcevable. Où est la transparence qu'on nous a annoncée? Où est
l'honnêteté envers la population? Qu'il ait le courage de ses décisions
difficiles, qu'il ne les fasse pas en catimini, et qu'il nous le dise
clairement, et qu'il utilise le temps de l'adoption article par article pour
mettre en évidence ces changements majeurs qu'il impose dans des projets de loi.
Alors, on commence le projet de loi
n° 20. Vous comprenez qu'il a déjà manifesté l'intention de le passer sous
forme de bâillon. On le comprend très bien, on voit tout ce qu'il est capable
de planifier et de mettre à la dernière minute dans des choses qui changement
fondamentalement l'esprit du projet de loi, mais surtout la vie de nombreux Québécois
qui n'ont jamais, jamais pensé que leur emploi était compromis dans le projet
de loi n° 10.
Alors, je laisse la parole à mon collègue.
M.
Therrien
:
Merci, Diane. Écoutez, ce gouvernement-là se voulait un gouvernement de
transparence, c'est ce qu'on nous a dit. Au départ, dans son discours
inaugural, le premier ministre utilisait ce mot-là. Ce qu'on a depuis ce
temps-là, malheureusement, ce n'est pas du tout de la transparence, c'est un maquillage
de chiffres, c'est l'utilisation des chiffres ou l'absence d'information pour
nous faire passer à travers la gorge des… soit des amendements qui font tout
simplement… annulent des emplois qui étaient déjà sur place et qui vont faire
en sorte de mettre à pied plusieurs milliers d'individus au niveau de la santé,
c'est de créer ce qu'on a appelé un déficit potentiel, d'inventer un déficit
potentiel de 5,7 milliards, ce qui n'existe pas dans la littérature
économique, qui est complètement farfelu, et, à partir de ce 5,7 milliards
là, on a littéralement sapé le modèle québécois. Ça, c'est ce qu'on appelle de
la transparence? Ça, c'est ce qu'on appelle un bris de confiance qu'on peut
avoir envers ce gouvernement-là. La population ne peut plus avoir confiance en
ce gouvernement. On a manipulé les chiffres pour justement couper dans
l'appareil public, couper dans les services à la population, couper des
emplois.
On a parlé ensuite de ce qu'on a vu hier.
On a amplifié de 50 % les déficits des régimes de retraite, hier.
Pourquoi? Pour faire un véritable assaut contre les travailleurs, contre les
retraités, pour faire en sorte qu'on a déchiré des contrats qui existaient,
chose qu'on n'avait jamais faite dans l'histoire du Québec. On utilise des
chiffres, on utilise de l'obscurité pour arriver à ses fins. On a un
gouvernement qui est idéologue, un gouvernement qui ne respecte pas sa parole.
On a un gouvernement qui n'a plus la confiance des Québécois. Merci.
(Fin à 9 h 40)