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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'enseignement supérieur, et M. Gaétan Lelièvre, député de Gaspé

Version finale

Thursday, February 12, 2015, 12 h 05

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures sept minutes)

Mme Hivon : Bonjour, tout le monde. Alors, écoutez, en cette journée de manifestations contre l'austérité et des effets catastrophiques que cette austérité toxique provoque sur la qualité des services aux étudiants et sur la qualité de l'enseignement dans nos cégeps et dans nos universités, je pense qu'il est très, très important aujourd'hui de faire le point parce que, contrairement à ce que le ministre Bolduc a répété ad nauseam depuis des mois comme quoi il n'y aurait aucun service de touché, que toutes ces compressions records dans le réseau postsecondaire se feraient sans conséquence, bien, force est d'admettre que les conséquences sont absolument dramatiques pour la qualité de l'enseignement et l'avenir de nos cégeps et de nos universités.

D'abord, vous avez sans doute vu, hier, la sortie de plusieurs acteurs du niveau collégial pour vraiment faire ressortir que, des 48 cégeps, il y en a 29 où les services directs aux étudiants sont affectés par les coupes records de 40 millions cette année. Donc, on a eu d'abord une première ponction de 21 millions à laquelle s'est ajoutée un 19 millions.

Donc, à quoi on fait face? Bien, réduction des heures des services adaptés pour les étudiants en difficulté. On fait face aussi à des services de soutien psychologique qui sont diminués, d'ouverture des bibliothèques, privatisation de la gestion d'équipement. On voit aussi : abolition de l'aide financière pour des équipes sportives, mise à pied de conseillers pédagogiques, de techniciens en travail social, de techniciens en laboratoire. Donc, évidemment, tout ça a des impacts directs sur la qualité des services.

On voyait, hier, très clairement qu'autant du côté de la fédération des étudiants… on disait que c'était très grave pour la qualité des services aux étudiants, la qualité de l'enseignement. Du côté de la Fédération des cégeps, on a dit qu'on a tout tenté, mais que, malheureusement, il est impossible de ne pas toucher aux services aux étudiants. C'est Jean Beauchesne qui a déclaré ça. Pour la FECQ, la fédération des étudiants, c'est carrément la réussite scolaire qui, à terme, est mise en cause par ces compressions records. Et, du côté des enseignants, on dit qu'on n'arrive plus à couper dans l'accessoire, mais qu'on est vraiment rendus dans le nerf, donc, aux services, aussi, aux étudiants.

Par ailleurs, le constat est tout aussi dramatique sinon plus pour le réseau universitaire : compressions records, de ce côté, de 200 millions de dollars. Alors, on assiste à quoi? Bien, on assiste carrément à la disparition de programmes, à la fusion de facultés, à l'abolition de dizaines et de dizaines de cours dans chacune des universités, de dizaines et de dizaines de postes de chargés de cours, aussi les services aux étudiants, même chose. On a vu, il y a quelques semaines qu'on coupait carrément dans, notamment, le soutien aux élèves handicapés, alors que, justement, c'était une des priorités qui étaient ressorties du Sommet sur l'enseignement supérieur.

Alors, la situation est excessivement grave, d'autant plus grave qu'on est face à un gouvernement qui répétait, lorsqu'il était dans l'opposition il y a à peine un an, à quel point le réseau universitaire était sous-financé, à quel point on devait en faire une priorité nationale. Eh bien, aujourd'hui, je demande à ce gouvernement, je demande au ministre Bolduc quelle espèce de priorité il fait de l'enseignement supérieur quand on voit tous les effets catastrophiques sur la qualité des services aux étudiants, la qualité de l'enseignement.Ce n'est pas rien. Pourquoi c'est si important, l'enseignement supérieur? Bien sûr, c'est parce que c'est au coeur de tout notre développement social, économique et scientifique, bien entendu. Alors, on est face à un ministre qui, visiblement, nous a répété ad nauseam qu'il n'y aurait aucun effet, alors qu'assurément il savait très bien que ce ne serait pas le cas. On est face à une supercherie, on est face à une supercherie absolument extraordinaire de la part du ministre Bolduc.

Donc, on lui demande de cesser son mauvais théâtre, on lui demande d'arrêter cette saignée de nos cégeps et de nos universités et on lui demande de mettre fin à ces compressions et de s'assurer qu'il n'y aura plus de tels effets délétères sur la qualité des services aux étudiants particulièrement dramatiques en région. Et, sur ce, je vais céder la parole à mon collègue le député responsable des régions.

M. Lelièvre : Bonjour. Écoutez, ça me fait plaisir de me joindre à ma collègue Véronique Hivon pour participer à ce point de presse. Écoutez, les régions, vous savez, la saga des coupures, ça fait quelques mois que ça dure, mais là, aujourd'hui, on parle davantage du secteur de l'éducation. Concrètement, ce que ça veut dire, bien, ça veut dire des fermetures de disciplines en région, des abandons de certains cours.

Plus particulièrement, hier, on voyait dans LaPresse, l'Université Laval, la seule institution qui est présente en Gaspésie, dans ma région, bien, va fermer son école d'été à Percé. C'est 900 étudiants qui ont été formés dans les dernières années. Ce n'est quand même pas rien.C'était une école de renommée internationale, c'est des retombées économiques dans le milieu, c'est de l'expertise. Je me souviens d'avoir travaillé avec plusieurs professeurs qui enseignaient à l'école d'été de Percé et qui s'impliquaient dans différents dossiers économiques et sociaux de la région de la Gaspésie, donc des personnes clés.

Un cégep, une université dans une région, ce n'est pas uniquement voué à l'éducation. À mon avis, c'est un vecteur extrêmement important en matière de développement local, régional et d'occupation du territoire. Vous savez, quand on a le privilège ou la chance d'avoir des professeurs d'université puis de cégep qui ont des expertises, je dirais, multisectorielles, bien, dans le milieu, les agents municipaux, les agents de développement, ces gens-là sont très sollicités et peuvent participer au développement, hein, du milieu.Et, encore plus, c'est encore plus pertinent dans le moment présent, où on assiste à, finalement, la démolition de beaucoup des structures et des organes de développement des régions, les CLD, les CRE, les carrefours jeunesse-emploi. Donc, il y a un lien direct entre l'expertise des professeurs dans les cégeps, les universités et les intervenants du développement local et régional. Donc, c'est une menace de plus pour les régions.

Écoutez, à Matane, le personnel enseignant et l'ensemble du personnel ont renoncé à deux jours de salaire pour éviter des pertes de services aux étudiants. C'est quelque chose! Quand on est rendus à demander au personnel des cégeps des régions de sacrifier leur salaire pour pouvoir maintenir un niveau de services décent, on est rendus loin. Je pense aussi aux étudiants. Vous savez, un étudiant qui est à Gaspé, ou en Gaspésie, ou en région, c'est au-delà de 15 000 $ de frais pour étudier dans des grands centres. Oui, il y a le régime de prêts et bourses, mais ce n'est pas toujours suffisant. Donc, avec la fermeture, possiblement, de plusieurs cohortes dans les régions, ça veut dire plus d'étudiants des régions qui vont s'exiler vers les grands centres, donc des coûts supérieurs. Il y a des familles qui ne peuvent pas l'assumer. Et on sait que, quand un étudiant quitte sa région, souvent il risque de se trouver un emploi à l'extérieur, donc c'est une spirale qui entraîne, encore là, moins de jeunes qui reviennent dans les régions pour dynamiser nos milieux puis prendre en main cette relève-là qui est extrêmement importante. Donc, c'est le message que je voulais vous livrer. Merci.

M. Caron (Régys) : Est-ce qu'on a encore le moyen de maintenir un réseau collégial en région?

Mme Hivon : Clairement. Ce n'est pas une dépense, c'est vraiment un investissement. Puis en ce moment on le voit — puis Gaétan l'a très bien exposé — avec tout ce qu'on vit de démantèlements de leviers de développement régional — il parle d'une région éloignée, mais c'est la même chose dans une région comme Lanaudière — ces pôles-là deviennent encore plus vitaux. Parce qu'on l'a vécu avec la saga des conservatoires, pour tout ce qui était de la question de la culture, c'est des poumons culturels. Bien, les cégeps, c'est des poumons de développement social, scientifique aussi, de formation aussi, de développement local pour garder les jeunes, pour avoir une masse critique, aussi, de gens qui travaillent, d'intellectuels qui sont là pour former les gens dans différents domaines, donc c'est clairement un investissement.

Il n'y a personne qui remet en cause la nécessité de garder ces cégeps-là, sauf qu'à un moment donné il ne faut pas les saigner si on veut pouvoir… voir qu'ils participent au développement local puis à la vitalité des régions. Puis en ce moment on se demande, évidemment, qu'est-ce que le gouvernement pense de tout ça parce qu'on craint carrément que ces institutions-là en viennent à perdre tout sens ou qu'elles soient carrément moribondes.

M. Chouinard (Tommy) : Bien, justement, dans les coulisses, le gouvernement laisse entendre que, dans le cas des cégeps, il y a encore de la marge, en voulant dire qu'on peut encore demander des compressions sans qu'on soit… sans que les cégeps aient à aller dans… aient à couper dans les services directs. Il le laisse entendre aussi dans le cadre des négociations dans les secteurs public, parapublic avec certaines mesures pour avoir plus de mobilité du personnel, etc.

Est-ce que… J'aimerais ça… Les échos que vous avez des cégeps à qui vous parlez, en région, en particulier, est-ce que le constat, c'est vraiment que, là, on est rendu à l'os…

Mme Hivon : C'est le constat.

M. Chouinard (Tommy) : …ou est-ce que c'est leur défense normale pour éviter absolument les compressions? Il y en a…

Mme Hivon : Sincèrement, sincèrement, je n'ai jamais vu une sortie comme celle d'hier, où on a les professeurs, on a les dirigeants des cégeps, la Fédération des cégeps… les professeurs et les étudiants qui sortent d'une seule voix en disant : Là, on n'est plus capables de rien absorber, c'est les services directs. Puis je vois mal comment on pourrait nous faire croire que, quand on coupe des postes de conseillers pédagogiques, des postes de techniciens en laboratoire, des heures d'ouverture, des laboratoires, des bibliothèques, du soutien aux activités sportives, on n'est pas en train de détruire tranquillement, carrément le milieu de vie des cégeps.

M. Caron (Régys) : Mais, Mme Hivon, compte tenu de ce qu'on a déjà vécu lorsque les gouvernements péquistes ont orchestré le déficit zéro, début des années 80, milieu des années 90, les psychodrames que ça a créés, est-ce qu'on n'est pas au milieu d'un psychodrame semblable? Parce que, justement, il faut atteindre le déficit zéro. Est-ce que ce n'est pas ça, l'effort qui doit être demandé par tous les réseaux : cégeps, universités, santé, etc.?

Mme Hivon : Bien, moi, j'aimerais ça qu'on nous donne l'heure juste, que ce gouvernement de la transparence, de l'ouverture, nous donne l'heure juste. Ce gouvernement-là, qui s'acharne à nous dire depuis des mois — au premier chef, le ministre Bolduc — qu'il n'y aura aucune espèce d'impact sur la qualité des services, bien là j'aimerais ça qu'il nous dise aujourd'hui comment il peut défendre une telle position quand les impacts très concrets, très directs s'accumulent; niveau cégep, niveau universitaire, tout le monde est d'accord là-dessus dans le réseau. Puis Dieu sait que, dans le passé, ils en ont déjà eu, des efforts à faire, mais ils arrivaient toujours à ne pas toucher aux services. Bien là, ils sont en train de nous dire : On n'est plus capables, on ne peut plus en prendre. La coupe est pleine, ça déborde.

Donc, moi, j'aimerais ça qu'il nous explique, ce gouvernement de la transparence, comment il peut tenir de tels propos. Alors, moi, ce que je vous dis, c'est que, depuis le début, il savait très bien… Avec un 21 millions dans les cégeps plus un 19 millions qui s'ajoute, avec un 200 millions pour les universités, c'est des compressions records, c'est du jamais-vu. Donc, comment il peut nous expliquer qu'il a pu tenir ce discours-là? C'est une supercherie clairement programmée, puis je pense qu'il faut que cette mauvaise pièce de théâtre arrête.

M. Caron (Régys) : Donc, si le gouvernement disait : Oui, ça va faire mal, oui, il y a des services qui vont être affectés, ce serait moins pire, les gens le sauraient davantage?

Mme Hivon : Premièrement, il faut de la transparence. Deuxièmement, il faut mettre une priorité dans l'enseignement supérieur, cohérence aussi. Je vous rappelle, ce gouvernement était dans l'opposition il y a un an, répétait ad nauseam, le ministre Arcand le premier, actuellement… qui était critique de l'opposition, n'arrêtait pas de dire comment il fallait un réinvestissement majeur. Vous vous rappelez de toute la crise, peut-être, de la hausse des frais de scolarité? Qu'est-ce qui a provoqué tout ça? Le réinvestissement majeur qu'il fallait faire dans le financement. On était face à un sous-financement qui n'avait aucun sens. Mais, nous, justement, en 2014‑2015, on devait réinvestir plus de 250 millions pour aller de l'avant, solidifier le réseau puis s'assurer que c'était une véritable priorité.

Donc, cohérence, transparence, c'est ça qu'on cherche d'un gouvernement responsable. Malheureusement, ce n'est pas ça du tout qu'on a.

M. Chouinard (Tommy) : Le président du Conseil du trésor justifie les coupes en disant qu'à l'Assemblée nationale il y a le Parti libéral, le Parti québécois et la Coalition avenir Québec qui sont d'accord pour qu'on revienne à l'équilibre budgétaire en 2015‑2016. Donc, il répète ça sur toutes les tribunes. C'est vrai que vous appuyez le gouvernement dans l'atteinte du déficit zéro en 2015‑2016?

Mme Hivon : On veut des finances publiques saines. Puis ce qu'on aimerait du gouvernement, c'est qu'il travaille sur la colonne des revenus. Moi, je cherche encore le début du commencement d'une solution structurante — et mon collègue Gaétan… même chose pour les régions — pour la création d'emplois, pour la création de la richesse. Donc, on cherche toujours ce qui en est de ce côté-là.

M. Chouinard (Tommy) : Mais votre collègue Bernard Drainville, lui, il a ouvert la porte à l'idée de reporter le déficit zéro parce que, là, ça fait trop de dommages. Il y a même l'économiste Pierre Fortin, je pense, que je voyais hier, qui disait qu'à la vitesse à laquelle on va, là, c'est peut-être… c'est trop rapide.

Mme Hivon : Bien, il y a quelque chose d'excessivement inquiétant. Qu'est-ce qui est excessivement inquiétant? C'est le fait que ce gouvernement-là s'y prend de cette manière-là. Vous aviez…

M. Chouinard (Tommy) : C'est la manière ou la vitesse?

Mme Hivon : C'est la manière qui est particulièrement problématique. Vous avez sûrement pu constater que les manières sont complètement différentes. Nous, quand on était là, on avait un plan économique excessivement fort avec les gazelles, avec la politique scientifique, d'ailleurs. Où est-elle passée, cette politique-là? J'aimerais ça le savoir. La PNRI, même chose, on n'a aucune nouvelle de ça. C'était structurant pour du développement économique scientifique. Alors, il y a énormément d'éléments du côté de la création de la richesse, des revenus qui sont tout à fait disparus.

M. Chouinard (Tommy) : Mais donc la ligne, au PQ, pour que je comprenne, là, c'est 2015‑2016, oui, mais d'une autre manière?

Mme Hivon : Notre ligne, c'est qu'effectivement il faut faire les choses correctement, mais le gouvernement s'est tellement mal engagé. On voyait ce matin qu'il est le troisième en termes d'austérité dans le monde, ce qui se passe en ce moment au Québec. Il s'est tellement engagé dans une voie, je vous dirais, à sens unique, avec des compressions qui ont des effets pervers, plutôt que de s'engager dans la voie des revenus, qu'effectivement les effets risquent d'être catastrophiques. Il fallait faire les choses correctement.

M. Chouinard (Tommy) : Ce n'est pas une bonne idée de reporter l'atteinte du déficit zéro? Ça, ce n'est pas une bonne idée pour vous? C'est une bonne ou mauvaise idée de reporter?

Mme Hivon : Nous, ce qu'on veut, c'est que le gouvernement fasse des choses qui n'ont pas des effets contradictoires, qui n'auront pas d'effets pervers qui vont faire en sorte que ça va nuire plus que d'autre chose. En ce moment, on est en train de créer de la pauvreté, carrément, dans les régions avec les décisions qu'on prend.

M. Caron (Régys) : …Mme Hivon, est-ce qu'il devrait aller chercher ça en impôt?

Mme Hivon : Je ne suis pas en train de… Moi, je suis en train de vous dire que lui, il doit mettre de l'avant ses solutions. Nous, on avait des solutions. Je ne ferai pas la job du gouvernement. J'en ai déjà assez à essayer de voir tous les impacts.

M. Lelièvre : Puis j'aurais peut-être le goût de rajouter, vous savez, quand j'entends tout le discours du gouvernement présentement, la recherche de l'atteinte de l'équilibre budgétaire peut être un principe louable en soi, mais c'est de la façon qu'il le fait et avec la rapidité qu'il le fait.Un gouvernement qui vient d'être élu, après six mois, qui amène autant de réformes, je pense qu'il y a de l'improvisation. Écoutez, j'ai…

M. Chouinard (Tommy) : Donc, la rapidité, c'est ça qui…

M. Lelièvre : Bien écoutez, dans… C'est clair que, moi, ce que je déplore comme critique aux régions, c'est l'absence de modulation, c'est le mur-à-mur comme du jamais-vu. Vous savez, quand on coupe 400 000 $ dans un CLD, en Gaspésie, qui a un budget de 900 000 $, ça n'a pas la même portée que le même 400 000 $ dans un CLD qui a un budget de 3 millions. C'est tout l'aspect déraisonnable, là, de l'opération, là, vraiment, à la hache, là, dans les budgets des régions. On ne veut pas faire vite et bien, c'est impossible, pas dans cela.

M. Chouinard (Tommy) : Vous dites la rapidité, bon, c'est problématique. O.K. Là, le Parti québécois, est-ce qu'il préconise le report de l'atteinte du déficit zéro, parce que, là, ça crée des dommages un peu partout comme…

M. Lelièvre : C'est de travailler intelligemment.

Mme Hivon : Nous, ce qu'on préconise, c'est un gouvernement responsable qui travaille comme du monde. Puis malheureusement on est un an… ça fait un an qu'il travaille sans travailler du tout sur la colonne des revenus, donc c'est excessivement difficile. C'est à lui de prendre ses responsabilités pour répondre aux objectifs qu'il s'est fixés.

M. Boivin (Simon) : Sur le déficit des universités, là, qui s'élève à 2,9 milliards, un montant record, est-ce que, selon vous, c'est un symptôme d'un sous-financement chronique ou c'est… est-ce qu'il y a un problème de gestion dans les universités pour qu'on atteigne ce niveau-là de déficit?

Mme Hivon : C'est quelque chose qui est très préoccupant, puis d'ailleurs qui, nous, nous préoccupait. C'était un enjeu lors du sommet. Parce que je vous rappelle que, nous, la question du sous-financement, on s'y attaquait vraiment, contrairement à ce gouvernement, qui, il y a un an, le dénonçait et maintenant en ajoute avec des compressions records. Ce n'est quand même pas rien. L'effort qui avait été demandé, par exemple, à l'Université Laval au cours des dernières années, c'était un 8 millions total; et, cette année seulement, c'est 42 millions. Ça fait que ça vous donne l'ampleur de la tâche. Et, nous, à partir de cette année, il y avait un réinvestissement de 262 millions, parce qu'il y a un cercle vicieux incroyable là-dedans. C'est que c'est qui qui paie pour les déficits? Qui qui paie? C'est le gouvernement qui paie les intérêts des déficits. C'est lui qui ramasse la facture des déficits des universités.

Puis là ce qu'il fait pour répondre à ces impératifs, c'est qu'il rajoute une couche de compressions supplémentaires. Donc, évidemment, il faut, à un moment donné, se dire : Est-ce que c'est une priorité ou ce n'en est pas une, l'enseignement supérieur? Et l'autre question, évidemment, qu'il faut s'assurer qu'il y a une saine gestion administrative dans les hauts lieux.

Quand on parle du cas de l'Université Laval, ce n'est pas pour rien que les gens sont particulièrement choqués — les étudiants, les enseignants, les gens qui évoluent à l'Université Laval — de voir la situation où on a donné des bonifications substantielles, où on a doublé la durée des primes d'après-mandat quand on vit une situation aussi grave, quand on voit des déficits aussi importants et des compressions aussi importantes.

Donc, le gouvernement doit s'assurer de deux choses : que, un, ses règlements sont respectés, mais évidemment, quand on a un ministre qui n'a pas la crédibilité, quand on a un ministre qui a commis les impairs qu'il a commis, c'est difficile d'avoir un pouvoir ensuite d'imposer ses décisions comme on l'a vu, là, au cours des derniers jours. Et évidemment il faut aussi décider qu'à un moment donné on ne peut pas saigner nos cégeps et nos universités, c'est le développement global du Québec qui va en souffrir.

La Modératrice :En anglais…

Mme Plante (Caroline) : …global conclusion is that is the cutbacks won't have much of an impact on services. But you're saying there is an impact right now. What do you mean? Can you explain that?

Mme Hivon : There is a very strong impact, on the cuts that the Government is doing right now, in the universities and cegeps. The cuts really affect directly the services to students and the quality of teaching also. We see, you know, cuts in the number of classes that are taught, the number of people who are teaching, we see cuts in the hours of opening of laboratories, of libraries, we see cuts in the services to support handicapped students, to support, you know, people who have difficulties in learning because there is a strong, also… «décrochage», there is a strong abandonment… there is a strong dropout rate also that we have to take into account at the higher level of education as well as in secondary school. So, all those considerations just seem not to be there.

Mme Plante (Caroline) : But isn't it inevitable that the… impacts is the objective, the shared objective of the National Assembly is to go back to… people with finances and the balanced budget. Is it wishful thinking to think that there won't be any impact or there shouldn't be?

Mme Hivon :Well, there's two things. There's two things. First of all, if there were to be impacts, the Government had the responsibility to tell us what kind of impacts there would be. When we had such a difficulty… and when we were in Government, we were really open and we did it with all society to say : OK, what do we do together to make sure that we aim in this direction, you know, what kind of measures will we do, will it hurt, maybe it hurt there, maybe it will hurt there, but this is a collective responsibility and we are aiming towards the same objective. With this Government, the problem, and specifically with this Minister of Higher Education is that he keeps saying, you know, ad nauseam, all the time, that there won't be any impact, there won't be any effect on the students, on the quality of education, when it's not the case. We see it at the primary, secondary levels, but we see it also and very strongly, at the collegial and university levels. So, this is one problem, there's no transparency, and all that. It's a big scheme, it seems that, you know, they're just playing a bad play, and we want this bad play to end.

Mme Plante (Caroline) : But do you think the Liberals have a merit in really sticking to their objective of balancing the budget? Isn't there some merit in really...

Mme Hivon : I think this is counterproductive. With the measures that they're putting there, it's truly counterproductive. You know, you won't have the quality of teaching, you may have... Like Gaétan was saying, students will leave their communities or will leave their regions to go to the centers. So, what will happen with all the other cuts that we see in the regions? What will happen to our... you know, our local development, our regional development? So, you have to think, sometimes, about what you do. You know, if it's counterproductive, well, don't do it. And, if national education is a priority, well, then, act accordingly.Merci.

(Fin à 12 h 28)

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