(Dix heures trente-cinq minutes)
M.
Hamad
:
Alors, bonjour, tout le monde. Les Québécois comme notre gouvernement ont à
coeur le bien-être et la sécurité des aînés. Il y a quelques semaines, nous
avons souligné un triste anniversaire, celui de l'incendie de la Résidence du
Havre à L'Isle-Verte. Cette stratégie a ramené au coeur de nos préoccupations
la sécurité dans les résidences privées pour les aînés.
L'an dernier, peu de temps après le drame,
un comité interministériel a été formé. Ce comité a pour mission de recommander
des améliorations substantielles pour la sécurité de nos aînés hébergés en
résidences privées. Il est composé notamment du ministère de la Sécurité publique,
la Régie du bâtiment du Québec, du ministère de la Santé et des Services
sociaux.
Des travaux ont été donc menés au cours de
la dernière année par la Régie du bâtiment du Québec en collaboration avec
d'autres ministères et organismes. Ceux-ci ont notamment porté sur
l'installation des systèmes de gicleurs dans les nouvelles résidences ainsi que
dans les résidences existantes. Il est important de noter que les résidences
visées sont celles qui sont certifiées par le ministère de la Santé et des
Services sociaux. Pour les résidences privées qui seront nouvellement
construites, notre gouvernement a fait une annonce cet automne : les
exigences entourant la sécurité incendie devront être rehaussées.
Ainsi, la prochaine édition du Code de
construction, qui sera publiée prochainement, exigera l'installation des
systèmes de gicleurs. Cette exigence visera toutes les nouvelles résidences à
quelques exceptions près. Pour les résidences existantes, plusieurs mesures sont
entrées en vigueur récemment ou le seront très prochainement, et, pour votre
information, on a préparé un petit tableau ici, qui vous donne pas mal ce qui a
été fait depuis quelques années. Alors, vous avez des travaux réalisés, des
travaux en cours et vous avez l'annonce de ce matin.
Donc, entre autres, il y a eu l'ajout
d'avertisseurs de fumée, la mise à niveau des systèmes d'alarme d'incendie et
d'éclairage de sécurité et l'augmentation de la résistance au feu des
séparations coupe-feu. Bien sûr, ces mesures constituent déjà un progrès considérable
pour la sécurité des résidences privées pour aînés au Québec.
Cependant, suite aux événements de
L'Isle-Verte, nous avions le devoir de faire tout ce qui est possible afin
d'éviter qu'une tragédie de la sorte ne se reproduise. Il était impératif que
le gouvernement agisse en rehaussant la sécurité de nos aînés hébergés dans ces
résidences.
Je vous annonce donc aujourd'hui de
nouvelles mesures concernant l'installation obligatoire de gicleurs dans les
résidences privées pour aînés existantes. Ce projet de règlement exigera que
les résidences actuellement certifiées par le ministère de la Santé et des
Services sociaux soient munies de gicleurs. Seules les résidences de petite
taille qui hébergent un nombre restreint de résidents seront exemptées de cette
obligation. Celles-ci, appelées résidences unifamiliales, auront néanmoins des
conditions à respecter afin de se prévaloir de cette exemption. Elles devront
être dotées de portes de sortie extérieures à chaque étage, accessibles aux
personnes hébergées. Les résidences unifamiliales qui ne possèdent pas de
telles installations devront alors installer les portes de sortie requises ou
procéder à l'installation de gicleurs si le deuxième étage n'a pas de sortie
extérieure.
La Régie du bâtiment et les autres experts
qui ont travaillé à l'élaboration des nouvelles exigences pour les résidences
privées pour aînés existantes sont d'avis que ces mesures sont appropriées en
cas d'incendie dans un tel type de résidence qui, rappelons-le, héberge neuf
personnes tout au plus.
Le projet de règlement que nous proposons
est accueilli favorablement par l'Association des chefs de sécurité incendie du
Québec. Son responsable comité prévention incendie, M. André St-Hilaire,
mentionne que les conditions imposées aux propriétaires de ces résidences
favoriseront une évacuation efficace et adéquate des résidents en cas
d'urgence. Les mesures annoncées faciliteront le travail des services de
sécurité incendie, et, par le fait même, des vies pourront être épargnées.
Rappelons également que des exigences
concernant la sécurité incendie récemment adoptées ont déjà augmenté le niveau
de sécurité dans ces résidences, notamment en ce qui concerne les avertisseurs
de fumée et l'éclairage de sécurité. Un projet de règlement à cet effet sera
publié au cours des prochains jours dans la Gazette officielledu
Québec, soit le mercredi le 25 février. À compter de cette date, le public
disposera d'une période de 45 jours pour nous transmettre ses commentaires
à ce sujet. Le projet de règlement sera également disponible pour consultation
sur le site Internet de la Régie du bâtiment.
Notre gouvernement est d'avis que ces
mesures constituent une réponse aux attentes exprimées par le rehaussement de
la sécurité incendie dans les résidences. Afin de procéder à une transition
harmonieuse vers ces nouvelles règles, une période de cinq ans est prévue pour
l'installation des gicleurs dans les résidences privées. D'ailleurs, dans son
rapport, le coroner Delâge suggérait d'accorder un délai aux propriétaires pour
se conformer à cette nouvelle règle et demander de prévoir une aide financière
afin de faciliter cette période de transition.
J'annonce donc également aujourd'hui que
le gouvernement mettra sur pied un programme financier dont les détails seront
dévoilés dans le budget. À la lecture du rapport du coroner Delâge sur les
tristes événements de L'Isle-Verte, vous pourrez constater que nous avons été
proactifs et que nous allons de l'avant avec différentes mesures, fruit d'un
travail entamé il y a plusieurs mois. Les recommandations de Me Delâge viennent
confirmer la justesse de nos actions.
Je terminerai en mentionnant que l'annonce
aujourd'hui… en rappelant l'importance de gestes posés dans le but d'augmenter
la sécurité de nos aînés. Pour notre gouvernement, les aînés sont en droit de
vivre dans un lieu où ils se sentent en sécurité et où ils sont en sécurité.
Merci. On va passer à la période de questions.
La Modératrice
: Oui.
Alors, on va commencer avec Alain Laforest.
M. Laforest (Alain)
:
Bonjour, M. Hamad. Bonjour, monsieur…
M.
Hamad
:
Bonjour.
M. Laforest (Alain)
:
M. Hamad, est-ce qu'on a trop tardé à agir? Il y a eu l'incident de
Sainte-Rose, un incendie, il y a eu des personnes âgées qui ont été
ébouillantées, il y a eu quelques règlements, et là on a eu la tragédie de
L'Isle-Verte.
Pourquoi ça a pris tant de temps au gouvernement
pour bouger puis imposer des règles?
M.
Hamad
: Je veux
juste mentionner la présence de M. Labrie, Stéphane Labrie, le président de la
Régie du bâtiment. En fait, je ne vais pas faire aujourd'hui, la politique, là,
sur le dos des aînés puis dire que le Parti québécois a fait ci, l'autre gouvernement
a fait ça. Ce qui est important aujourd'hui, c'est qu'on a un rapport de
Me Delâge qui décrit exactement les solutions qu'on devrait faire.
Et je peux vous le dire aujourd'hui, c'est
une première étape. L'annonce des gicleurs, c'est une première étape, attendue d'ailleurs
et recommandée par Me Delâge, et d'ailleurs à la satisfaction des associations
des chefs de services d'incendie. Ça, c'est une étape importante, il y a des
coûts importants, il y a un plan d'action. Premièrement.
Deuxièmement, il y a un comité ministériel
présidé par ma collègue et moi, ma collègue la vice-première ministre et
ministre de la Sécurité publique, avec les ministres, c'est-à-dire la Santé,
Services sociaux, les Aînés et… pour mettre en application les autres
recommandations de Me Delâge. Et, pour nous, c'est important, il n'y a pas
de prix pour s'assurer de la sécurité des aînés.
M. Bernard (Jonathan) :
Qu'est-ce qui nous dit, M. Hamad, que cette fois-ci, c'est la bonne? Moi,
j'ai entendu ce discours-là de la bouche de votre collègue Mme Vien,
lorsqu'elle s'occupait des Aînés sous le gouvernement Charest. Le
Dr Hébert a adopté des mesures quand le gouvernement Marois était au
gouvernement. Là, vous êtes au gouvernement puis vous dites : On arrive
avec des nouvelles mesures, c'est important. J'ai l'impression d'entendre ce
discours-là depuis au moins 10 ans.
M.
Hamad
: Oui,
c'est majeur, ce que nous annonçons aujourd'hui. Il y a des coûts qui sont
importants aussi. On a un plan d'action, c'est-à-dire qu'on va mettre en place
pour cinq ans une mesure financière, on va accompagner les gens pour installer
les gicleurs. Ça ne s'est jamais fait dans le passé. Et d'ailleurs, même, pour
votre information, l'Ontario ne finance pas... le gouvernement de l'Ontario ne
finance pas les coûts d'installation de gicleurs. Première étape.
Deuxième étape, c'est que le comité
ministériel que je viens de mentionner, il y a quatre, cinq ministres qui
siègent, et on va suivre les recommandations du coroner Delâge une par une. Et
évidemment une partie importante des recommandations de Me Delâge, c'est
les gicleurs. Il va être en application bientôt, et on va s'attaquer à
d'autres. Et, comme j'ai mentionné tantôt, il y a quand même plusieurs mesures
qui ont été mises en place, que j'ai... je vous ai donné en résumé sur le
tableau ici pour que vous vous rappeliez de ce qui a été fait avant.
Donc, pour nous, là, c'est important, puis
je pense qu'on est en droite ligne avec les recommandations de Me Delâge.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
que vous dites aux propriétaires de petites résidences qui, eux, vont dire :
On n'a pas les moyens de se mettre aux normes, ça coûte trop cher...
M.
Hamad
: On a
déjà regardé.
M. Laforest (Alain) : ...ce n'est
pas rentable, on va fermer?
M.
Hamad
: En
fait, on a tenu compte de cet aspect-là qui est majeur. Le but, ce n'est pas de
fermer les résidences privées des aînés, c'est plutôt de les rendre
sécuritaires. Comment on le fait maintenant? C'est que les unifamiliales de
deux étages et moins, s'ils ont des portes de sortie, donc, ne sont pas obligés
de gicler; en fait, des portes de sortie à chaque étage, puis ça peut être un
balcon, dans le fond, au deuxième. Et ça, c'est… la majorité de ces
résidences-là sont en région. Donc, on leur donne l'opportunité de le faire, et
physiquement, en général, c'est des anciens presbytères, d'anciennes grandes
maisons d'un médecin ou d'autres dans les villages… sont transformées en
résidences. Alors, ces résidences-là, s'ils prévoient des portes de sortie, ils
n'auront pas à mettre des gicleurs, donc un balcon avec une porte de sortie
puis un escalier.
Alors, ça, ça permet… Puis ça, on a
travaillé avec l'association des chefs des services d'incendie pour vraiment
trouver les solutions équivalentes qui permettent de maintenir une sécurité.
Ça, c'est un impact majeur sur plusieurs résidences au Québec et particulièrement
dans les régions où on trouve des petites résidences.
Pour les grandes résidences, on n'a pas le
choix, il faut techniquement… parce que le comité est composé par des
représentants d'ordres d'ingénieurs, les architectes, les gens du milieu, l'industrie
et les gens de la RBQ, alors… et les chefs de services d'incendie. Pour les
autres, c'est une obligation. Par contre, le gouvernement… et je vous le dis,
pour nous, il n'y a pas de prix pour la sécurité des aînés. Le gouvernement…
malgré la situation financière difficile, le gouvernement du Québec va amener
une aide financière pour aider les propriétaires à installer les gicleurs.
La Modératrice
: On a
une question ici. Oui, vous.
M. Bernard (Jonathan) : Oui.
Hier, les chefs en services incendie demandaient d'aller plus loin que le
rapport Delâge et espéraient que la Régie du bâtiment visite systématiquement,
dans la prochaine année, toutes les résidences pour personnes âgées pour
s'assurer de la conformité. Ça, est-ce que c'est quelque chose que vous pensez
également mettre en place?
M.
Hamad
:
J'étais en discussion avec eux depuis un certain temps, avec M. Brazeau et M.
Desjardins, et d'ailleurs ils sont très satisfaits de notre proposition
aujourd'hui. En fait, c'est la deuxième étape. Actuellement, le comité
ministériel qui est mis en place récemment, c'est justement de voir comment on
peut aller plus loin que ce que nous proposons aujourd'hui. Plus loin, ça veut
dire quoi? Aujourd'hui, on touche les résidences privées pour les aînés et on
va regarder les autres résidences. Premièrement. Ça, c'est le premier aspect.
L'autre aspect, l'inspection, et ça, c'est
très important, l'inspection. En fait, il y a plusieurs inspections qui
devraient être faites. C'est-à-dire, il faut regarder, par exemple, d'abord,
s'il est certifié. Pour être certifié, il faut qu'ils répondent à des normes.
Donc, il y a une inspection pour voir la conformité, pour répondre à des
normes. Il y a une inspection pour la Régie du bâtiment, une inspection pour
l'incendie. On va coordonner toutes les inspections ensemble. On n'ira pas
quatre, cinq inspecteurs, un après l'autre. Puis il faut coordonner ça pour
faire l'ensemble d'inspections en même temps, et ça, c'est le but aussi, dans
le comité ministériel, c'est vraiment coordonner les actions du gouvernement en
termes d'inspections. Parce que vous comprendrez qu'il y a le service de
sécurité incendie, il y a la certification qui relève de la Santé, et
évidemment il y a le code du bâtiment et le code de sécurité qui relèvent de la
Régie du bâtiment. Mais ça, c'est pour nous. Mais, pour le citoyen, ce qui est
important de comprendre, il y a une coordination de ces ministères-là pour
avoir des inspections qui vont rendre… s'assurer que les résidences sont
conformes.
M. Bernard (Jonathan) : Ça
veut dire que c'est une deuxième étape, mais est-ce que ça va être dans la
prochaine année, comme l'espèrent les chefs…
M.
Hamad
: Absolument,
absolument. D'ailleurs, les réunions ont commencé, puis on travaille là-dessus
pour voir… en fait, je parle de la coordination et les réponses qu'on va donner
à maître Delâge, le coroner Delâge, et, par la suite, évidemment, on va
regarder les mesures qu'on va mettre en place pour les autres.
Évidemment, il faut donner du temps aussi,
parce que, c'est important, si on impose une année, par exemple, mais là on ne
rendra pas service à personne parce que ce n'est pas réaliste. Puis le coroner
Delâge, il l'a dit lui-même, ça va prendre quelques années. Nous donnons cinq
ans, c'est comme l'Ontario aussi, et la différence, c'est que, nous, le gouvernement
du Québec, parce que c'est important la sécurité des personnes aînées, pour
nous, on va amener une aide financière. C'est une première.
La Modératrice
: Michel
Pépin, Radio-Canada.
M. Pépin (Michel)
:
Bonjour, messieurs. Quelques brèves questions. Est-ce que vous avez une idée du
coût global de cette opération?
M.
Hamad
: Les
coûts sont estimés entre 220 et 260 millions, le coût de l'ensemble des
travaux. Vous comprendrez, l'impact majeur de coût, et c'est là que le gouvernement
a décidé d'intervenir, d'amener une aide financière pour alléger le montant des
coûts. Et, bien sûr, on a dit aussi pour les unifamiliales, où ils sont dans
les régions. C'est plus difficile, c'est des gens qui ont moins les moyens.
L'entente que vous avons pour s'assurer de la sécurité en termes d'incendie
avec les chefs des services d'incendie, mettre des sorties à chaque étage pour
les unifamiliales, c'est une très bonne solution qui va permettre de remplacer
les gicleurs. C'est sécuritaire pour les gens qui s'occupent de l'incendie et,
en même temps, évidemment, c'est une valeur ajoutée à la résidence d'avoir un
balcon pour les personnes aînées.
M. Pépin (Michel)
: 220
à 260 millions pour l'ensemble des travaux. Le programme de financement
gouvernemental que vous évoquez pourrait venir… Ça pourrait ressembler à quoi,
en termes de financement, approximativement?
M.
Hamad
: Ça va
être un programme de financement qui va être annoncé au budget. Alors, c'est de
l'aide financière qu'on va apporter aux gens qui vont installer les gicleurs.
Ça peut ressembler, mais ce n'est pas ça. Ça va être annoncé au budget et ça
pourrait ressembler à des crédits, des subventions, des supports financiers
pour les gens.
M. Pépin (Michel)
:
Est-ce que… Donc, il y aura des coûts pour le gouvernement…
M.
Hamad
:
Absolument, absolument.
M. Pépin (Michel)
: Absolument.
Est-ce que vous allez appliquer le cran d'arrêt sur les dépenses
gouvernementales dans le cadre de ce programme?
M.
Hamad
: Il
n'y a pas de prix pour la sécurité des aînés au Québec, et le gouvernement du
Québec, il est prêt à payer, à subventionner une partie des travaux pour
s'assurer qu'il y a une sécurité pour les aînés, malgré le contexte financier
difficile, mais je pense que la sécurité des aînés n'a pas de prix.
M. Pépin (Michel)
: Je
comprends, mais il y avait quand même un engagement de mettre en place un cran
d'arrêt. Est-ce que vous savez à quoi il fait référence, là?
M.
Hamad
: Je
viens de dire tantôt, j'ai annoncé…
M. Pépin (Michel)
: Et
je me demandais si, dans ce cas-là, ça s'appliquerait, oui ou non, tout
simplement.
M.
Hamad
:
Alors, la réponse est différente que oui ou non. C'est plus clair. C'est que,
dans le prochain budget, il va y avoir un programme de subventions pour aider
les propriétaires des résidences personnes privées pour les aînés. Ça va être subventionné.
La Modératrice
:
Monsieur en arrière ici.
M. Pelchat (Pierre)
:
M. Hamad, tout à l'heure, vous avez parlé brièvement du risque de fermeture de
certaines résidences pour personnes âgées. Quand vous parlez de coûts de
260 millions, c'est quand même beaucoup d'argent, là, et… il va y avoir le
programme d'aide financière. Est-ce que, pour certaines résidences, ça risque peut-être
d'être insuffisant? Est-ce qu'on ne risque pas, par ailleurs, de transférer le
coût sur les résidents de ces résidences pour personnes âgées là, tout à
l'heure, avec des augmentations de loyer importantes?
M.
Hamad
: Bon,
premier objectif, c'est diminuer la charge financière. Deuxième objectif, c'est
les aider à installer des gicleurs. Troisième objectif, c'est s'adapter à la
réalité des régions où les résidences sont plus petites, ils ont moins de
moyens. C'est là le défi parce qu'une résidence avec une dizaine d'étages, je
pense qu'ils ont le moyen de faire quelque chose pour la sécurité, mais, quand
on a une résidence unifamiliale, deux étages, dans les régions, c'est plus
complexe, plus difficile, et ça, on a tenu compte. Et, dans la planification,
nous allons tenir compte des capacités financières, nous allons tenir compte
aussi des régions, de positionnement géographique et aussi évidemment les
risques d'incendie. Et, en faisant cet effort-là, je répète encore, l'Ontario
n'a pas de subvention, mais nous, pour nous, c'est important.
M. Pelchat (Pierre)
:
L'autre… dernière question : Concernant les délais de cinq ans, il n'y
aurait pas eu moyen de le raccourcir, quand même, à trois ans?
M.
Hamad
: Si on
peut aller plus vite, on va aller plus vite, mais on va aller en fonction des
risques. En fait, l'échéancier va être déterminé en fonction des risques
d'incendie, les capacités de gens de payer puis les aider à le faire parce que
l'objectif, c'est les maintenir mais en sécurité. Évidemment, on va établir où
on peut commencer. On va commencer par ceux qui ont le plus de risques et, bien
sûr, ceux qui n'ont pas les moyens non plus.
La Modératrice
: Tommy
Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy)
:
Oui. Bonjour, M. Hamad.
M.
Hamad
:
Bonjour.
M. Chouinard (Tommy)
:
Justement, quand vous parlez du délai, là, ce serait selon les risques... je
pense que le rapport Delâge disait qu'on devrait commencer par les bâtiments
construits avec des matériaux combustibles en milieu rural et je comprends
qu'on commencerait par là parce que c'est là que le risque est plus…
M.
Hamad
:
Absolument. Où le risque est plus élevé, et notre proposition, que je pense que
Me Delâge va être aussi satisfait, c'est que, si on fait des portes de sortie à
chaque étage, unifamiliale deux étages et moins, ça va aider d'éviter de faire
des gicleurs. Et vous comprendrez que, si je suis propriétaire d'unifamiliale
de deux étages, bâtir un balcon puis une sortie, c'est plus attrayant pour les
personnes aînées que mettre les gicleurs qu'on ne voit pas mais quand même qui
sont sécuritaires.
Il faut aussi… le coroner Delâge l'a
répété à plusieurs reprises : l'installation des gicleurs, ce n'est pas la
solution unique. Il faut être… très important. C'est un ensemble des solutions
qu'il faut apporter. Celle-là, elle est majeure, elle est importante, elle est
coûteuse, mais elle est nécessaire pour le faire rapidement, mais il y a un
ensemble d'actions à poser. Vous avez, sur le tableau, plusieurs ici, mais il
va y en avoir d'autres aussi.
M. Chouinard (Tommy)
:
Maintenant, vous savez, ça ne relève pas de vous, mais le programme…. le règlement
sur la certification des résidences pour personnes âgées, qui a été modifié
dernièrement, fait en sorte qu'il y a beaucoup de résidences qui se sont
décertifiées pour échapper à un certain nombre d'obligations. Je comprends
qu'en fonction de ce règlement-là, les bâtiments qui ne sont pas certifiés ne
sont pas visés.
M.
Hamad
: Ne
sont pas visés.
M. Chouinard (Tommy) : Est-ce
qu'il est de votre intention d'étendre l'obligation aussi à ce type de
résidences?
M.
Hamad
: C'est
la deuxième étape. La deuxième étape, c'est aller plus loin pour… tel que
d'ailleurs recommandé par les chefs d'incendie… chefs de sécurité incendie.
Alors, nous, notre objectif, là, ce n'est pas de décertifier, c'est aider
d'avoir... les propriétaires à avoir des résidences sécuritaires. Et ceux qui
pensent qu'ils ont échappé à ça, mais si… tant que la sécurité est un enjeu
important pour nous, bien, on va suivre les travaux, et c'est là l'importance
d'un comité qui est présidé par ma collègue et moi pour suivre puis mettre en
application les autres éléments.
M. Chouinard (Tommy)
:
Vous avez parlé de la facture globale de 220 à 260 millions. Est-ce que le
gouvernement… De quel ordre le gouvernement est capable d'aider les… C'est-u
50 % du chemin globalement que vous visez en termes d'aide financière?
M.
Hamad
: Un
pourcentage assez intéressant pour ne pas décourager les gens et les encourager
à investir.
M. Chouinard (Tommy)
:
Assez intéressant, c'est à peu près quoi ça?
M.
Hamad
: C'est
assez intéressant puis encourageant pour que les gens investissent.
M. Chouinard (Tommy)
:
C'est 50 %, 60 %?
M.
Hamad
: Puis
mon collègue… Ça va être au budget. Vous comprendrez… vous avez assez
d'expérience pour comprendre que le budget, c'est un secret d'État, alors on va
le garder. Mais ce qui est important aujourd'hui de comprendre, c'est que ça va
être intéressant pour aider les gens à investir et tenir compte de leur
situation. Il n'y a pas juste l'argent, la façon qu'on va subventionner. Est-ce
que c'est une garantie de prêt, c'est un prêt? Est-ce que c'est une subvention
pour permettre à faire les travaux pour les gens? Alors, ça, il faut s'adapter
aussi à la réalité des propriétaires.
M. Chouinard (Tommy)
: …n'a
pas encore été déterminé.
M.
Hamad
: Les
détails sont en cours, et je ne peux pas l'annoncer aujourd'hui.
La Modératrice
:
Max Harrold, CTV.
M. Harrold (Max) :
So, sir, if you can just sum up what it is we're seeing today, what are the big
changes coming.
M.
Hamad
:
Yes. Good morning, everybody. I would like to announce today the Government of
Québec… the security for aging persons is very important. There is no price for
the security for these people, and I'm announcing today that the regulation
regarding the sprinklers that should be now… the obligation to install
sprinklers in all single family type residential occupancy for elderly. And
this announce… and we add to that announce today that we're going to provide subsidies from the Government to help people to install the sprinklers and that the details of
the financing program will be announced on the budget.
M. Harrold (Max) : I'm interested by this idea that you say that… so, some homes will
be exempt from the sprinkler rule if they add exit doors and balconies. So
these are existing homes. But explain to me how that replaces the idea of a
sprinkler.
M.
Hamad
: We have a lot of discussions with the Association des chefs des
services d'incendie regarding which security we can provide for these people,
and we find out with the… one-family house, two… that we can… if we replace the
sprinkler by exit for each floor, it could be satisfactory for us. So we… so
all unifamily houses with two floors and less, they can provide with that, so
it can help them from point of view security and cost.
M. Harrold (Max) : Is this the legacy of L'Isle-Verte, do you think?
M.
Hamad
: Pardon me?
M. Harrold (Max) : Is this the legacy… the lessons that we have learned being applied?
M.
Hamad
: Yes, of course, because we respond to the Coroner Delâge and we
respond to what they… l'Association des chefs de service d'incendie wishes to
have, so we are on a target, and our solution is completely in conformity with
which Coroner Delâge asks and what the people from Fire Protection need… wish
to have.
La Modératrice
: Geoff Vendeville, The Gazette.
M. Vendeville
(Geoffrey) : Coroner Delâge said that he's
made many of the same recommendations 25 years ago. Why has it taken so long?
M.
Hamad
: I don't know. Ask them, they will tell you, maybe. I will not going
any politics… going to do any
politics on that. Even, I'm not going to say, Parti
québécois or other doesn't do their job. I'm telling
you today that we are responding to Coroner and I'm telling you today that we
put in place a committee that… the president of this committee, co-president of
this committee, which is the Minister of Security and Vice-Premier of Québec, Lise
Thériault, and me… and myself, and other ministers like
Health, «les Aînés», and Social Services. So we are together to… working on it,
and especially to apply the recommendation of Mr. Delâge. And we… and for us, I repeat it again, for us, there
is no price for the security for our elderly.
M. Vendeville
(Geoffrey) : What are the penalties for homes
that don't meet these requirements?
M.
Hamad
: That is the part of «ministère de la Santé».
I don't remember exactly, but we can find that for you.
La Modératrice
:
C'est bon? Merci.
M.
Hamad
:
Thank you very much. Merci beaucoup.
(Fin à 11 heures)