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Point de presse de M. Gaétan Lelièvre, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'affaires municipales et de développement des régions, et M. Harold LeBel, porte-parole de l'opposition officielle en matière de lutte à la pauvreté, de solidarité et d'économie sociale

Version finale

Friday, February 20, 2015, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente et une minutes)

M. Lelièvre : Bonjour, bienvenue à ce point de presse. Écoutez, aujourd'hui on considère extrêmement important d'interpeller le ministre responsable de la région Gaspésie—Bas-Saint-Laurent, le ministre D'Amour, qui devra nous répondre au nom de son gouvernement sur les différentes actions et inactions du gouvernement libéral actuel à l'égard des régions.

Vous savez, pas besoin de faire, ce matin, la liste des nombreuses coupures en région. Je pense que, depuis plusieurs mois, là, plusieurs sont affairés à le faire, et c'est nettement démontré que les coupures du gouvernement libéral actuel enlèvent beaucoup de moyens aux régions.Et les milieux commencent à se mobiliser, notamment avec des organismes comme Touche pas à ma région! C'est dans l'ensemble du Québec que les Québécois puis les Québécoises prennent position, se mobilisent pour tenter de convaincre le gouvernement actuel d'arrêter l'hémorragie de coupures dans les régions et de prendre un temps d'arrêt.

L'organisme Touche pas à ma région! propose même une rencontre, un sommet, à l'automne, pour pouvoir établir les bases d'un véritable dialogue avec le gouvernement pour mettre en place… remettre en place ou amener de nouvelles mesures pour garnir le coffre à outils des régions, qui est carrément, carrément vidé.

Vous savez, on a enlevé à peu près toutes les organisations qui défendaient les intérêts des régions, les particularités des régions. Le gouvernement se plaît à parler de l'abolition structures strictement, mais c'est un faux discours, c'est de la démagogie. Écoutez, on n'abolit pas strictement des structures, ce qu'on fait, c'est qu'on enlève carrément des budgets.

Dans le cas de la Gaspésie, c'est tout près de 15 millions de dollars de budget qui a été enlevé aux intervenants de la région, des budgets qui étaient investis dans la région par des gens qui demeurent dans les... sur ces territoires-là et qui connaissent les réalités de ces régions-là. Donc, c'est énorme, là, 15 millions de budget pour un territoire comme la Gaspésie—Les Îles, c'est énorme, sans parler de l'effet levier de ces budgets-là, qui permettaient d'aller chercher d'autres budgets pour réaliser des projets très structurants dans le milieu.

Mais, au-delà des budgets, c'est aussi des personnes, des compétences, des gens qui vivent dans la région, qui travaillaient, qui appuyaient les maires, qui appuyaient les préfets, des gens avec des compétences multidisciplinaires qui pouvaient participer à la relance et à la démarche pour l'occupation du territoire de nos régions.

Également, nos leaders, hein, les conseils d'administration des hôpitaux, par exemple. Dans certaines régions, on remplace 60 bénévoles par des administrateurs qui vont être rémunérés, donc payés, mandatés et nommés par le ministre. Vous savez, la santé est une condition de base de l'occupation du territoire au développement, et, quand on... Moi, je crains, je crains beaucoup, comme député. Par exemple, dans mon comté, on a beaucoup de sous-centres de santé. Souvent, ces sous-centres-là sont les premières cibles des coupures, donc la santé est extrêmement importante. Quand on a des centaines de kilomètres à parcourir pour avoir accès à des services de première ligne… C'est extrêmement important qu'il y ait des gens du milieu qui défendent les intérêts du milieu si on veut amener des nouvelles familles et maintenir nos aînés dans nos villages. C'est extrêmement important de ne pas toucher aux services de santé, sinon de les améliorer, mais de ne pas les diminuer.

Donc, ce matin, beaucoup de questions pour le ministre D'Amour. On espère qu'il va avoir des réponses, mais surtout on espère de sa part un engagement, un engagement à défendre réellement les intérêts des régions du Québec puis de convaincre ses collègues les ministres responsables de chacune des régions d'en faire autant auprès de ce gouvernement qui, depuis son élection, n'a vraiment pas démontré une connaissance et une sensibilité pour défendre les régions du Québec. Merci.

M. LeBel : Écoutez, il faut vraiment être aveugle et sourd pour ne pas voir et entendre ce qu'il se passe dans nos régions. Partout, les gens se mobilisent, partout les gens se disent qu'on perd... ils perdent des acquis, ils perdent des outils de développement;pas des structures, ils perdent des outils pour intervenir, pour aider du monde, créer de l'emploi, permettre que nos villages puissent se développer, pas survivre, se développer, avancer dans la vie.Et ça, on l'entend dans toutes les régions du Québec.

Et les libéraux sont en face de nous autres, c'est comme s'ils sont sur une autre planète. Ils n'entendent pas ça ou je ne sais pas c'est quoi, la ligne que le premier ministre leur a dit de dire, mais ça ne fonctionne pas. Et, nous, ce matin, c'est des questions qu'on veut poser au ministre D'Amour. Est-ce qu'il entend ce qui se passe dans sa région, dans le Bas-du-Fleuve puis en Gaspésie? Il est responsable de ces deux régions-là. Est-ce qu'il entend, comme ministre délégué aux transports, ce qui se passe partout au Québec, la grogne qu'il y a au Québec par rapport au développement local et régional?

Même les universitaires… Les universitaires, c'est très rare... ils ont demandé d'être entendus pour le projet de loi n° 28. Ils ont... La majorité libérale a refusé de les entendre. En conférence de presse, ils nous ont expliqué que c'est 40 ans d'efforts qui part en fumée. Puis ce qu'ils disent, dans le fond, il disent : Le gouvernement a le droit… il est légitime de changer la façon de faire, mais au moins qu'ils viennent consulter le monde, au moins qu'il vienne sur le terrain voir les gens, leur demander qu'est-ce qu'ils en pensent. Eux-mêmes, ils ne font pas ça. C'est Dieu le Père, qui est à Québec, qui décide pour tout le monde, qui, par je ne sais pas quelle logique sur l'austérité, décide que ça va être comme ça que ça va se passer dans le petit village d'Esprit-Saint dans le Bas-du-Fleuve, ça va être comme ça que ça va fonctionner à l'avenir. Moi, je pense que ce n'est pas de même que ça fonctionne, il faut parler au monde.

Et, nous, aujourd'hui, on est un peu les porte-parole de ces gens-là dans les régions du Québec. On va poser des questions claires au ministre, et on attend de lui autre chose que des réponses politiciennes, on attend de lui des réponses senties et réfléchies puis qu'il nous explique un peu c'est quoi, sa logique derrière tout ce démantèlement de nos outils de développement dans nos régions. Merci.

Mme Plante (Caroline) : M. Lelièvre, vous avez dit qu'il est important de maintenir les services de première ligne en santé dans les régions, et même de les améliorer. Vous, le projet de loi n° 20, pour forcer les médecins à donner, à offrir plus de services, ce serait une bonne chose, dans le fond, pour les gens des régions.

M. Lelièvre : Bien, écoutez, en théorie, quand on regarde l'objectif, oui, mais est-ce que, dans les faits, c'est ce qui va se traduire? Et là-dessus, moi, ce que j'entends... J'ai rencontré plusieurs médecins en région, j'ai lu beaucoup sur différents positionnements des associations de médecins à travers le Québec, et malheureusement il y a beaucoup de craintes.

Vous savez, ce qu'on constate présentement, entre les objectifs qui sont visés par le gouvernement et les moyens mis en place, on voit une discordance. Donc, moi, le son de cloche que j'ai, c'est que, écoutez, la réalité des régions, c'est que nos médecins, là, les omnis, entre autres, praticiens, ces gens-là font beaucoup d'urgence. Donc, ils disent : Écoutez, le gouvernement ne comprend pas la réalité, là, des médecins en région. Ce n'est pas vrai que nous, on est collés à notre clinique, là, pendant 40 ou 50 heures par semaine, on fait 10 heures, 15 heures, 20 heures d'urgence. On fonctionne avec des effectifs réduits. On travaille beaucoup avec des médecins dépanneurs qui doivent venir en région. Souvent, il y a des cancellations, nos médecins de région doivent suppléer. Donc, encore là, on sent que la loi n° 20 ne tient pas compte, là, de la réalité de certaines régions. C'est ce que j'entends beaucoup.

Mme Plante (Caroline) : Vous entendez parler des médecins, mais, je veux dire, pour la population des régions, ce serait une bonne chose. Les médecins, oui, disent qu'ils travaillent déjà beaucoup, mais la population, par exemple, veut plus de services, non?

M. Lelièvre : Bien, écoutez, c'est sûr que tout le monde veut plus de services. Ça, c'est une question qui... Je pense qu'en posant la question, la réponse s'impose. Mais, au-delà de ça, ce que je vous dis, moi, la perception que j'ai comme député de région, c'est que cet objectif-là peut être louable, mais, dans les moyens qu sont mis en place, encore une fois, on ne tient pas compte du médecin qui est dans une clinique au centre-ville à Montréal et du médecin qui est dans une clinique, qui fait de la médecine familiale en Gaspésie, par exemple, ou en Abitibi.

Donc, c'est encore une fois une loi mur à mur, comme les coupures dans les régions, c'est du mur-à-mur. Il y a des régions du Québec où ça fait beaucoup moins mal, où, à la limite, ça pouvait être justifié en partie, mais il y a d'autres endroits où c'est dévastateur, notamment sur le plan du développement régional.

Donc, vous savez, un gouvernement peut difficilement, pour ne pas dire de façon impossible, prendre autant de décisions dans si peu de temps après... et avoir analysé les impacts de ça. Il y a beaucoup d'improvisation dans les décisions actuelles du gouvernement, malheureusement.

Mme Plante (Caroline) : Ils vont trop vite?

M. Lelièvre : Écoutez, c'est très rapide, et, dans certains cas, pour ne pas dire dans la majorité des cas, moi, ce que j'ai entendu à la commission parlementaire, les organismes qui sont venus, les personnes, c'est que les impacts de ces décisions-là n'ont pas été assez évalués au préalable.

Mme Plante (Caroline) : Une question pour M. LeBel. Dans le fond, vous êtes porte-parole pour la solidarité, les aînés. Un peu la même question : Pour les aînés, ce n'est pas une bonne chose d'avoir plus de services? Quand on parle du projet de loi n° 20, là, ça ne serait pas une bonne chose?

M. LeBel : Je vais vous dire, être aîné à Trinité-des-Monts, c'est autrement qu'être aîné dans le centre-ville de Montréal. Être aîné à Trinité-des-Monts puis vouloir vivre chez elle, cette personne-là, c'est autrement. C'est… la question, il faut la prendre autrement que la personne qui reste dans le centre-ville de Montréal ou dans la couronne de Montréal, et c'est ça que les aînés veulent en région.

Ils ont développé des outils, ils se concertent. Entre eux autres, ils essaient de développer leur façon de vouloir vivre en région, et je pense que ces gens-là auraient aimé… autant au niveau du projet de loi n° 20 que des autres projets de loi, ils auraient aimé d'être consultés. Et actuellement ce qu'on sent dans toutes les régions, autant au niveau des aînés que d'autres, on ne nous consulte pas, on nous passe le bulldozer sur le dos puis on dit : Ça va être comme ça que ça va se passer, et c'est ça qu'on refuse.

Mme Plante (Caroline) : Vous ne faites pas confiance du tout, là, au ministre Barrette et ses réformes en santé?

M. LeBel : Bien, non. Lui, lui, c'est vraiment… c'est toujours… il a la vérité, ce gars-là, c'est assez impressionnant, là. Il sait tout, il… puis on a de la… difficile de discuter avec.

Mais, avec le ministre D'Amour, on va… comme ministre responsable de la région, il est responsable de différents domaines. Le développement des régions, ce n'est pas que le développement des entreprises, c'est le développement, aussi, de la culture en région, c'est permettre à nos jeunes de rester en région, de nos aînés, de pouvoir vivre en région, vivre décemment, dans la dignité. C'est ça aussi, c'est moins de pauvreté en région. C'est ça, le développement local et régional. Puis ce ministre-là, il est responsable du Bas-du-Fleuve, de la Gaspésie, il doit répondre. Et, si… comme, c'est lui qui est devant nous autres, il doit répondre aussi pour ses collègues des autres régions du Québec. Merci.

M. Lelièvre : Merci.

(Fin à 9 h 41)

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