(Treize heures dix minutes)
M. Legault
: Bonjour, tout
le monde. Bonjour. Bien, écoutez, peut-être quelques mots d'abord. On a eu la
démonstration ce matin que Philippe Couillard, ce n'est pas sa matière forte, l'économie.
Hier, il nous a dit clairement, là, puis je l'ai cité au texte, que lui croyait
que la croissance économique va être plus importante au Québec qu'en Ontario,
alors que tous les économistes, incluant les économistes du ministère des
Finances, disent exactement le contraire. On parle même, là, du simple au
double. Donc, j'ai pu croire pendant quelques minutes hier que Philippe
Couillard avait des grandes ambitions pour le Québec.
Aujourd'hui, je me rends compte que ce n'est
pas des grandes ambitions. C'est juste qu'il ne comprend pas l'économie. Donc,
il ne comprend pas que la croissance économique au Québec, depuis quelques
années, est très inférieure à celle de l'Ontario et que, pour les quatre
prochaines années, bien, c'est toujours ce qui est prévu par les experts. Donc,
c'est sûr que… et puis il le sait bien comme médecin, là, mais c'est sûr qu'on
ne peut pas travailler sur un bon traitement quand on ne connaît pas la maladie
comme il faut. Or, M. Couillard ne comprend pas l'impact, là, du PIB par
habitant, de la richesse, du revenu moyen. Il mélange tout ça. Il mélange le
Québec avec l'Ontario. Il nous parle de chiffres de 2007, là, où il y a eu
deux, trois années où, effectivement, la croissance a été plus forte au Québec
qu'en Ontario parce qu'il y avait un rattrapage suite à la récession. Mais il
devrait savoir, là, que, depuis un certain nombre d'années, la croissance est
toujours inférieure au Québec par rapport à l'Ontario.
Donc, c'est difficile de penser qu'on peut
avoir un premier ministre qui va trouver les bons moyens d'augmenter le revenu moyen
au Québec, alors qu'il ne comprend même pas le problème, puis pourtant le problème
est grave. Et puis je sais que ce n'est pas un sujet facile, entre autres pour
vous, les journalistes, mais de dire qu'au Québec le salaire moyen est
4 800 $ moins élevé qu'en Ontario, que l'écart est encore plus grand
quand on regarde tout l'ensemble du Canada, encore plus grand quand on regarde
les États-Unis, encore plus grand quand on regarde le Nord-Est américain, des
états comme la Nouvelle-Angleterre… Le Québec ne pourra continuer à se payer
des programmes sociaux de qualité, puis actuellement on s'en paie plus que nos
voisins, en ayant un taux de richesse, là, beaucoup moins élevé que nos
voisins.
Donc, je ne sais pas, M. Couillard, s'il
est content qu'on soit 57e sur 60 États en Amérique du Nord, mais, en tout cas,
moi, je ne suis pas fier de ça, puis je n'accepterai jamais ça, et puis je vais
me battre d'abord pour que Philippe Couillard comprenne qu'on a un écart de
richesse puis qu'il comprenne aussi que les prévisions ne sont pas positives,
mais sont très négatives en termes de croissance économique pour le Québec
quand on se compare avec nos voisins comme l'Ontario.
Le Modérateur
: On va
passer à la période de questions.
M. Legault
: Je suis sûr
que vous avez plein de questions sur l'économie, là.
Journaliste
: Le
président d'Islande, hier, disait que l'indépendance était une bonne chose pour
son pays, pour sa petite nation et il disait qu'essentiellement la démocratie
et l'autodétermination étaient un excellent outil économique. L'exemple de
l'Islande est assez remarquable parce que, depuis qu'ils sont indépendants, ils
sont partis d'une province très pauvre à l'échelle de l'Europe à un niveau de
vie supérieur.
Est-ce que vous ne croyez pas… Selon votre
raisonnement du Québec au sein du Canada, est-ce que vous croyez que le Québec
joue à forces égales avec l'Ontario? Est-ce qu'il n'y a pas, dans la fédération
canadienne, un déséquilibre qui fait en sorte que le Québec, justement, a des
mauvais résultats économiques, moindres à cause, justement, de la structure
économique du pays?
M. Legault
: Non, je ne
pense pas qu'on puisse dire ça de façon générale. C'est certain que, si on
comparait le Québec avec l'Alberta à cause de la présence du pétrole, là, bon,
ça a peut-être des effets pervers via le taux de change. Mais actuellement, là,
avec un taux de change à 0,79 $, ça devrait être des années, là, très
intéressantes et pour le Québec et pour l'Ontario. Puis il n'y a pas de raison
actuellement que le Québec performe moins bien que l'Ontario, parce qu'on
devrait être dans une période où on pousse encore plus sur nos exportations,
entre autres aux Etats-Unis, avec un taux de change qui est favorable.
Maintenant, Québec, là, n'a pas moins de
pouvoirs que l'Ontario, pourrait avoir une politique plus agressive pour
attirer des investissements privés. Je voyais les bons résultats de la caisse
aujourd'hui. On voit que la caisse augmente tranquillement ses investissements
dans les entreprises privées au Québec puis que c'est payant. Je ne vois pas
pourquoi, là, le gouvernement est en train de lui demander, de lui tordre un
bras un peu pour qu'il fasse des investissements publics. Il devrait continuer
d'investir. Il nous manque à peu près… Quand on se compare avec l'Ontario, là,
il nous manque à peu près une dizaine de milliards par année d'investissements
privés.
Donc, il faut vraiment, là, qu'entre
autres dans les équipements, dans le matériel et l'outillage, dans les
technologies de l'information, il faut vraiment accélérer les investissements
au Québec par rapport à l'Ontario, puis je ne pense pas qu'on puisse faire un
lien entre ça puis la Constitution canadienne.
Journaliste
: Mais par
contre l'Ontario, on sait bien, ils ont… les filiales des multinationales
américaines s'établissent priotairement en Ontario. Probablement que la
question de la langue joue. Il y a l'industrie automobile qui a reçu une aide
importante du Canada. Il y a le gouvernement fédéral qui a plus d'activités là
que dans le reste du pays. Finalement, ils sont très avantagés.
M. Legault
: Bien, si
vous parlez de l'industrie automobile, d'abord, allez faire un petit tour à
Détroit, vous allez voir, là, que ce n'est pas des bonnes années pour
l'automobile. Donc, je ne pense pas qu'on puisse dire : on est moins bons
que l'Ontario parce qu'on n'a pas une industrie automobile comme en Ontario. On
a une industrie aéronautique qui a des emplois très payants. Maintenant, on a
aussi des emplois dans les technologies de l'information, mais il faut
augmenter ça. Entre autres, le manufacturier pose problème au Québec. On n'a
pas assez de moyennes et de grandes entreprises pour augmenter la productivité.
Il y a un écart de productivité important entre le Québec et l'Ontario, puis ça
prend une solution.
Mais, comme je le disais tantôt, M.
Couillard ne comprend même pas le problème. C'est peut-être un bon médecin, là,
mais l'économie, ce n'est pas sa matière forte. Donc, il va falloir qu'on
comprenne bien le problème et puis qu'on travaille sur des solutions, puis il
n'y a pas 56 000 solutions, là. Il faut que le premier ministre lui-même
travaille à aller chercher plus d'investissements privés au Québec. Donc, moi,
je veux bien qu'il aille à Paris puis à Davos, mais, tu sais, ce n'est pas des
vacances, là, il faut closer des deals. On entendait que Jacques Daoust va
avoir 21 rencontres à Paris. J'espère qu'il va avoir une meilleure moyenne au
bâton qu'à Davos parce qu'à Davos il y a eu zéro entente de conclue pour
attirer des investissements au Québec. Bien là, j'espère que, dans ces
ententes, d'abord, que ce sont des rencontres à Paris pour attirer des
investissements au Québec, mais il va falloir que et le premier ministre et le
ministre du Développement économique soient beaucoup plus proactifs pour
attirer des investissements privés au Québec.
Puis ce n'est pas vrai, là, qu'on a des
atouts… qu'il nous manque des atouts par rapport à l'Ontario, là. On a des
excellentes universités, on a des gens créatifs, on a des jeunes dans les
technologies de l'information. Actuellement, la clé, c'est l'innovation, entre
autres l'innovation dans le manufacturier. Je ne vois pas pourquoi, là… Moi, je
n'accepte pas qu'en Ontario quelqu'un, en moyenne, gagne 4 800 $ de
plus qu'au Québec, là. Écoutez, si le Québec avait le même niveau de richesse
que l'Ontario, le gouvernement du Québec aurait 8 milliards de plus de
revenus par année. Imaginez-vous ce qu'on pourrait faire avec 8 milliards
de plus, là.
Puis j'ai l'impression, là… Moi, je suis
d'accord avec les efforts qui sont faits actuellement pour réduire les
dépenses, mais je pense que M. Couillard comprend mal que ce sont deux enjeux
différents. Oui, réduire les dépenses pour équilibrer le budget, mais il faut
travailler à créer de la richesse, puis il ne comprend même pas qu'on a un
écart de richesse puis que… L'année 2015, là, les spécialistes disent, incluant
les spécialistes du ministère des Finances, que le Québec va faire à
moitié moins bien que l'Ontario en termes de croissance économique. Comment ça
se fait qu'on a un premier ministre du Québec qui ne comprend même pas ça, là,
de toute évidence? Il nous a donné une feuille, hier, qui parlait de 2007.
Écoutez, il va falloir que quelqu'un lui donne un petit cours d'économie.
Journaliste
: …M.
Legault, vous avez été ministre au sein d'un gouvernement ici, à Québec. Est-ce
que vous pensez que M. Couillard devrait faire un petit remaniement ou bien
élargir ses ambitions pour procéder à un remaniement plus important?
M. Legault
: Bien, moi,
je pense qu'il y a deux personnes, là, qui doivent être visées. D'abord, bien
sûr, le ministre de l'Éducation. À partir du moment où on a une personne qui
accepte de recevoir 200 000 $ de primes pour prendre en charge des
patients, alors qu'il sait très bien qu'il ne les prendra pas en charge, pour
moi, il n'a plus de crédibilité, et M. Bolduc doit quitter.
Maintenant, l'autre ministère, pour moi,
qui est une clé, évidemment, c'est le Développement économique. Puis je
comprends que Jacques Daoust était peut-être un bon banquier, mais on a besoin
d'un ministre du Développement économique qui pousse sur Investissement Québec
pour attirer plus d'investissements privés, puis je ne sens pas ça ni de la
part de Jacques Daoust, ni de la part de Philippe Couillard. Donc, je pense
que… Évidemment, il y a un budget aussi qui s'en vient. Il va falloir que le
ministre du Développement économique compte un peu sur le ministre des Finances
pour lui donner des outils.
Mais actuellement, là, je ne sens pas de
plan du côté de M. Couillard. Il a beau dire qu'il n'aime pas le Projet
Saint-Laurent, puis il s'en moque, puis il est arrogant, comme vous l'avez vu
encore ce matin, quel est son plan? Ce n'est pas vrai qu'en prononçant «Plan
Nord» puis «stratégie maritime» à toutes les deux phrases qu'il va attirer des
investissements privés.
Journaliste
: …la
première fois que vous demandez la démission de M. Daoust, là.
M. Legault
: Bien, ce
n'est pas la première fois que je parle de l'importance, là, d'avoir quelqu'un
au Développement économique qui soit beaucoup plus fort. Et, bien, écoutez, étant
donné qu'il y a un remaniement ministériel, moi, je pense que M. Couillard
devrait se poser des questions sur l'économie aussi. Bonjour.
Journaliste
: Une
petite question sur le remaniement, puis j'aurais une question sur un autre
sujet après. Est-ce que vous sentez, vu les rumeurs qui courent, vu les
reportages qui sortent et vu le fait que le premier ministre n'ait pas démenti
ni fermé la porte à ce remaniement, est-ce que le premier ministre doit bouger rapidement
à vos yeux? Qu'est-ce qu'il doit faire? Qu'est-ce qui s'impose à cet égard-là?
M. Legault
: …là, mais sincèrement,
moi, si j'avais été à la place de Philippe Couillard, là, je n'aurais pas eu sa
tolérance. Il m'a dit hier : Il faut tolérer les gens comme ils sont. Écoutez,
c'est trop important, un ministre de l'Éducation, pour tolérer pendant presque
un an quelqu'un qui n'a plus de crédibilité. Donc, moi, je pense qu'il n'a pas
agi assez rapidement, mais vaut mieux tard que jamais.
Journaliste
: Je vous
demande pardon si je vous ai mal posé ma question, mais ce que je voulais dire,
c'est que, maintenant que les reportages sortent et que M. Couillard ne dissipe
pas les rumeurs et qu'il laisse la porte ouverte en disant simplement… Vous qui
avez été dans un gouvernement, est-ce qu'une équipe ministérielle peut
continuer à fonctionner dans un climat d'incertitude de la sorte?
M. Legault
: Bien non.
Puis, écoutez, je pense qu'il quitte pour un voyage à Paris avec tous les gens
qui sont en congé scolaire, là, six ministres qui… J'espère qu'ils vont avoir
du plaisir à Paris, mais je pense qu'il devrait faire son remaniement avant de
quitter, parce qu'effectivement, quand il commence à y avoir de l'incertitude,
bien, les ministres se retrouvent avec zéro crédibilité face aux groupes qu'ils
rencontrent. Donc, il doit bouger et il doit bouger rapidement.
Journaliste
: Sur un
autre sujet, la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, nous a dit ce matin
qu'elle cherchait à dégager une espèce de consensus au sein des partis à
l'Assemblée nationale pour énoncer ce qu'elle appelle une espèce de tronc
commun de valeurs pour faire face, là, à ce débat sur, bon, les accommodements
à la communauté musulmane. Qu'est-ce que vous pensez de cette initiative de la
ministre?
M. Legault
: Bien,
écoutez, j'ai eu la proposition de la ministre, sa motion, puis c'est un peu
une motion tarte aux pommes. C'est que, dans le fond, la ministre dit : Ce
qui est en place, on va le réitérer. On a besoin de beaucoup plus que ça, là.
Comme le disait Boucar Diouf en fin de semaine dernière dans un très bon
article, que je vous invite à lire d'ailleurs dans La Presse, c'est
important de faire de la prévention auprès de ce qu'on appelle les
prédicateurs, là, qui essaient d'enrôler des gens dans des approches plus
radicales.
Donc, c'est pour ça que, nous, on propose
d'interdire les gens qui veulent prêcher le dénigrement des valeurs
québécoises. Il faut aussi être capable de voir comment on hiérarchise les
valeurs dans la Charte des droits et libertés. Puis c'est délicat, c'est
sensible. La CAQ a osé faire une proposition, de dire : Ce n'est pas vrai
qu'au nom de la liberté d'expression on va permettre à des gens de dénigrer des
valeurs comme l'égalité entre les hommes puis les femmes. Mais, de toute
évidence, Mme Vallée n'est pas là, là. Elle nous a donné une motion tarte
aux pommes; on a proposé des amendements, elle les a tous refusés. Donc, on ne
s'en va nulle part de ce côté-là. Il ne semble pas y avoir de volonté, du côté
de M. Couillard puis de son gouvernement, d'agir dans la lutte à
l'intégrisme. Tout ce qu'on nous dit, on nous parle de sécurité publique dans
la motion. Bien, écoutez, là, ça, c'est déjà en place, là. Il n'y a rien de
nouveau dans la motion par rapport à ce qui existe déjà.
Journaliste
: …l'idée
de la ministre, peut-être sur le principe, là, d'essayer de s'élever au-dessus
de la joute partisane et de trouver des principes qui accommodent tout le
monde, la politique est partisane, mais sentez-vous qu'il y a néanmoins un
espace pour que tous les partis puissent s'entendre sur certaines choses avant
de faire le débat sur les moyens et les mesures précises?
M. Legault
: Bien, moi,
j'aimerais effectivement qu'on soit capables s'entendre, s'élever au-dessus de
la partisanerie, mais il faut d'abord s'entendre qu'on a besoin d'un programme
puis probablement d'une loi pour lutter contre l'intégrisme. Puis
M. Couillard était d'accord avec ça au mois de mai 2014, il l'a dit dans
son discours d'ouverture, mais là aujourd'hui il ne veut même plus prononcer le
mot «intégrisme». Donc, ça commence mal de dire... Comment peut-on s'entendre
pour un plan pour lutter contre l'intégrisme alors qu'on a un premier ministre
qui en veut même plus prononcer le mot?
Journaliste
:
M. Legault, un peu sur le même sujet, il y a une dame, hier, qui s'est
présentée à la clinique dentaire de l'Université de Montréal. Elle a refusé de
se faire traiter par une clinicienne qui portait le voile, et la clinique a
décidé de la retourner chez elle sans lui donner les soins. Est-ce que vous
croyez que la clinique a bien fait?
M. Legault
: Bien, moi,
je pense que les soins doivent être donnés à visage découvert. Maintenant, il
ne devrait pas y avoir, en tout cas, de coût de rattaché au fait que certains
clients, patients demandent un traitement spécial, en tout cas pas de coût de
rattaché à ça. Ça, c'est certain.
Journaliste
: Mais, par
coût, je veux dire, qu'est-ce que vous voulez dire? Vous voulez... Parce que la
dame, finalement, s'est fait dire : Si vous...
M. Legault
:
...organisation des services, il ne faut pas qu'il y ait de coût. Bon. Est-ce
qu'on est capable de respecter ces deux critères-là? Il faudrait que je voie
plus en détail le cas en question.
Journaliste
: Et
pendant ce temps-là, à Terrebonne, le maire de Terrebonne tente de faire fermer
une mosquée. Est-ce que vous croyez qu'il y a une espèce de vent d'islamophobie
qui souffle sur le Québec? Comment est-ce qu'on explique, là, que le maire de Terrebonne
décide d'utiliser un règlement de zonage pour fermer une mosquée qui fonctionne
depuis quoi, six ans à peu près?
M. Legault
: Bien, écoutez,
autant à Terrebonne qu'à Laval, là, ça semble être des problèmes de zonage d'abord,
mais on peut soupçonner effectivement que le fait que M. Couillard ne veuille
pas mettre de balise en place, que ça laisse place à toutes sortes de propositions
de la part des citoyens, puis il y a certains maires… Il y a 1 100
municipalités au Québec, là. Donc, au lieu de leur donner des balises, M.
Couillard, dans le fond, vient encourager ce genre de crainte envers l'inconnu,
envers les gens de certaines communautés. Donc, moi, je dis à M. Couillard, là,
si vous voulez que les Québécois soient tolérants, mettez le plus rapidement en
place des balises pour éviter certains dérapages.
Journaliste
: Est-ce
que vous comprenez la décision du maire de Terrebonne?
M. Legault
: Bien là,
il semble que c'est un problème de zonage. Si on dit : dans cette zone-là,
ce sont juste certaines résidences ou certaines compagnies qui sont admises, bien
là, c'est une question d'appliquer les règles de zonage, là, ce n'est pas une
question de dire : On n'en veut pas dans le territoire de notre
municipalité. C'est du zonage dans des quartiers précis, c'est ça que j'ai
compris.
Le Modérateur
:
Questions en anglais.
Journaliste
: …the Premier, this morning, said, and I quote, I'm
very happy with the team around me. Do you believe him and do you think he
should shuffle his cabinet?
M. Legault
: No. I think that, right now, Mr. Couillard said that he supports
his cabinet, but we all know that he's looking in the next few hours to make
changes, and I think it's a bit too little too late. He should have done
something with Mr. Bolduc a long time ago, when he refused to reimburse his
premium of $200,000 that he was not, in fact, allowed to take.
Regarding the reshuffle
of the cabinet, I think that he should focus… Mr. Couillard should focus first
on Mr. Bolduc. He has no other choice but to change him. And he should also
focus on economy because clearly, right now, I saw this morning that Mr.
Couillard doesn't understand the challenges we have. Yesterday, he said that
the growth in Québec will be
higher than in Ontario, which
no economist believe that in Québec, and, this morning, he didn't know anymore. So I think we need to
understand the problem if we want to propose solutions, but I don't accept that
people in Québec earn in
average $40,800 less than in Ontario.
So we have to do
something, we have to have a Minister of Economic Development who is proactive and
looking for more private investment. I don't see that, so I think he should
think about changing his minister also.
Journaliste
: There is a line, there is a policy, there is a government line that they follow. What would
changing people around, shuffling people around really achieve? Do you know
what I mean? There is a government policy being followed. What would changing the people achieve?
M. Legault
: I think we have two kinds of problems : lack of judgement with
some people like Mr. Bolduc and also a direction, a plan which is not clear for
everybody. We saw Mr. Poëti
making a clear opening to increase taxes, and before Christmas Mr. Couillard
said : No way that we will keep on increasing taxes or tariffs.
So we need to have a plan
and we need that all Ministers understand that. And, in fact, it was a bit
funny to see Mr. Moreau who understood the message and said to Longueil and
Laval mayors that they cannot increase their taxes for more than the inflation,
but he was said by Mr. Couillard to forget about this. So we need to have a
clear direction, and, right now, Mr. Couillard is not showing enough
leadership.
Journaliste
: So they can hope to get their message back on track, I guess, with
having it shuffled.
M. Legault
: Partially, partially, I think that the reshuffling of the Cabinet
is more for putting aside people having lack of judgement, but we also need to
have a plan that is understood by all the people in the Cabinet.
Thank you. Merci, tout
le monde.
(Fin à 13 h 32)