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Point de presse de M. Éric Caire, porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour le Conseil du trésor et en matière d'efficacité de l'administration publique

Version finale

Friday, March 6, 2015, 13 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures une minutes)

M. Caire : Alors, bonjour. Aujourd'hui, on voulait évidemment faire le bilan du voyage du premier ministre en France, mais vous comprendrez que, compte tenu de la crise qui sévit maintenant dans le réseau de la santé, je vais aussi commenter ces événements-là.

D'abord, sur le voyage du premier ministre, dire toute la déception de voir le premier ministre qui a choisi le tourisme plutôt que le développement économique. On constate maintenant, avec les très faibles résultats de sa mission, que le développement économique n'était pas l'objet de cette mission-là. Il ne nécessitait certainement pas que six ministres, que cette délégation royale là accompagne le premier ministre. Un voyage qui a commencé par un incident diplomatique, il faut bien le dire, le premier ministre, là… qui a été gênant pour l'ensemble de la population du Québec par ses déclarations qui ont été reprises par les médias français, et qui se termine en queue de poisson, là, avec un maigre 19 millions d'investissement, peut-être une centaine d'emplois dans les ententes, dont certaines notamment concernant l'université de Rimouski pour lesquelles les acteurs principaux ne sont même pas au courant. Donc, un peu d'improvisation là aussi.

Mais vous comprendrez qu'aujourd'hui ce qui capte l'attention, c'est la crise qui sévit au CHUM suite au comportement totalement inacceptable, totalement déplacé du ministre de la Santé Gaétan Barrette. D'abord, ce qu'on apprend, c'est que le ministre s'est livré à de l'ingérence, de l'intimidation, du chantage sur la personne de Jacques Turgeon pour obliger le maintien en poste du Dr Harris comme chef du département de chirurgie. C'est un comportement totalement inacceptable dans une démocratie comme la nôtre. Quand un ministre se permet de faire de l'ingérence, de la microgestion, surtout un ministre qui vient de s'attribuer des pouvoirs exceptionnels, des pouvoirs immenses, un pouvoir de vie ou de mort sur l'ensemble des administrateurs du réseau, et qu'on voit qu'il s'en sert non pas pour le bénéfice des patients, mais pour son bénéfice personnel et pour le bénéfice de ses amis, l'empereur Barette nous a fait la démonstration qu'il se servait du réseau de la santé et non pas qu'il servait le réseau de la santé.

Un ministre qui a un comportement récidiviste comme celui-là, de notre avis, ne peut plus occuper les fonctions de ministre de la Santé. C'est la raison pour laquelle nous demandons aujourd'hui au premier ministre du Québec, Philippe Couillard, de démettre Gaétan Barrette de ses fonctions de ministre de la Santé. J'attends vos questions.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous dites qu'il se servait du réseau de la santé. Avez-vous d'autres exemples que la nomination de M. Harris?

M. Caire : Oui. On sait, dans d'autres dossiers, que le ministre a fait preuve de la même intimidation pour forcer des administrateurs à se taire. Malheureusement, parce que ces administrateurs-là sont dans une situation extrêmement précaire, sans mauvais jeu de mots, compte tenu du fait qu'ils sont à risque de ne pas voir leur poste reconduit, vous comprendrez que je tairai les noms et les organisations, mais nous savons pertinemment que d'autres administrateurs ont été sommés de se taire, de cesser de parler publiquement sur des dossiers, je dirais, litigieux, qui impliquent Gaétan Barrette ou des décisions de Gaétan Barrette.

Et donc c'est la raison pour laquelle je parle d'un ministre récidiviste et c'est la raison pour laquelle je parle d'un ministre qui se sert du réseau de la santé, parce que la raison pour laquelle il souhaitait la reconduction du Dr Harris dans ses fonctions, c'est évidemment en fonction du lien d'amitié qui unit les deux personnes.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Ce n'est pas d'avoir un homme de confiance qui réalise les mandats qui lui sont donnés par le ministre, qui optimise les façons de faire au CHUM?

M. Caire : Écoutez, là, ce qu'on comprend, c'est que le Dr Harris était contesté de tous : de ses pairs et de la direction du CHUM. Donc, le désir de le voir quitter cette fonction-là était partagé par l'ensemble des partenaires. Je vois difficilement comment quelqu'un qui fait une aussi belle unanimité contre lui pourrait être celui qui serait à l'origine de l'augmentation de la performance. Non, non, soyons sérieux, là, Gaétan Barrette s'est servi de son poste pour aider un ami.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Maintenant qu'il y a la démission du président du C.A. qui s'est ajoutée à celle du directeur général, il va peut-être y avoir des administrateurs qui vont emboîter le pas cet après-midi. Qu'est-ce que le gouvernement du Québec doit faire face à cette situation-là où les hauts dirigeants du CHUM sont... les postes sont présentement vacants?

M. Caire : La première chose à faire, le premier ministre du Québec doit se comporter comme un premier ministre du Québec. Il doit mesurer l'ampleur de la crise, ce qu'il a été incapable de faire ce matin, alors qu'il s'est quasiment porté à la défense de Gaétan Barrette, hein? Puis ça nous rappelle de mauvais souvenirs, quand on... il y a eu le «Bolducgate», où il a qualifié cette histoire-là de petite tempête dans un verre d'eau. Encore aujourd'hui, il minimise une crise majeure où on vient, ni plus ni moins, de couper la tête de la direction du CHUM, le vaisseau amiral du réseau de la santé, et le premier ministre est incapable de prendre la mesure de la situation.

Bien, aujourd'hui, là, il doit se rattraper, il doit se conduire comme un chef d'État, comme quelqu'un qui est inquiet de la situation et comprendre que Gaétan Barrette n'est plus l'homme de la situation. Il doit le démettre de ses fonctions pour ensuite rebâtir ou rétablir les ponts avec la direction du CHUM et espérer que les gens qui quittent aujourd'hui, peut-être, changeront de décision.

M. Gagnon (Marc-André) : La différence, par contre, avec le cas du Dr Bolduc, c'est que M. Couillard avait refusé, dans les dernières semaines, de lui réitérer sa confiance. Or, là, ce matin, on a entendu M. Couillard dire carrément qu'il avait encore confiance en le Dr Barrette. Ça vous étonne?

M. Caire : C'est inquiétant. C'est inquiétant parce que, écoutez, il y a plusieurs choses dans ce que Gaétan Barrette a fait. Premièrement, il y a eu des demi-vérités, il y a eu manipulation des faits. Hier, il acceptait la démission et il a omis de nous donner les motifs de cette décision, alors qu'il les connaissait parfaitement. C'était son ingérence, c'était son intimidation à l'endroit de M. Turgeon, aux dires de celui-ci, qui poussait M. Turgeon à offrir sa démission. Il le savait, il ne l'a pas mentionné, il n'a rien dit, il a tenté de minimiser.

Quand M. Turgeon a fait connaître les vraies raisons de sa démission par voie de lettre, là, Gaétan Barrette a tenté d'arranger les choses, fidèle à son habitude, en rétablissant les ponts. Ça n'a pas fonctionné parce qu'il était allé beaucoup trop loin, beaucoup trop loin. Et ça a même aggravé les choses parce qu'aujourd'hui non seulement le P.D.G. du CHUM démissionne, mais le président du conseil du trésor démissionne, en plus, en...

Une voix :

M. Caire : Pardon, oui, de Sainte-Justine, en qualifiant l'attitude de Gaétan Barrette de chantage. C'est grave, c'est des mots lourds de sens qui ont été utilisés à l'endroit de Gaétan Barrette.

Et donc le premier ministre doit prendre la mesure de ce qui a été dit aujourd'hui par ces gens-là et doit comprendre qu'aujourd'hui c'est le CHUM qui est en crise, mais demain ce sera le réseau de la santé au complet. Parce qu'aujourd'hui on a la chance d'avoir des individus qui ont la capacité de se tenir debout devant le ministre de la Santé, d'amener sur la place publique son comportement inacceptable, ce qu'il n'avait probablement pas évalué lui-même — je parle de Gaétan Barrette — ce qu'il n'avait probablement pas prévu. Mais demain est-ce que tous les administrateurs du réseau de la santé auront la même capacité à faire face à Gaétan Barrette, à la méthode Barrette?

M. Gagnon (Marc-André) : Le Dr Barrette est vu comme un joueur étoile du gouvernement Couillard. Est-ce que ces événements-là font en sorte que l'étoile du gouvernement, justement, de M. Couillard vient de pâlir?

M. Caire : Elle n'a pas pâli, elle s'est éteinte. Elle s'est éteinte. Moi, je ne considère pas qu'un ministre qui, clairement, clairement, se fait prendre la main dans le sac à faire de l'ingérence, de l'intimidation, du chantage… ce ne sont pas mes mots, là, ce ne sont pas mes mots à moi. Comment cet individu-là peut-il rester en poste? À mon humble avis, c'est impossible.

Et comme je vous dis, ce n'est pas un cas isolé, là. Il ne faut pas penser que Gaétan Barrette l'a échappé dans ce dossier-là uniquement, là, puis demain matin tous les administrateurs du réseau de la santé sont à risque de subir ce chantage-là, parce qu'ils sont tous, tous, tous tributaires, leur emploi dépend exclusivement du bon vouloir du ministre de la Santé. Ça, c'est les pouvoirs qu'il s'est octroyés avec le projet de loi n° 10, et nous n'aurons aucune, aucune façon de contrôler ça, si tant est que d'autres administrateurs n'ont pas la capacité comme MM. Deschênes et Turgeon de faire face à l'empereur, comme ils l'ont fait aujourd'hui.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous avez parlé du «Bolducgate» tout à l'heure. Il y a eu une déclaration de M. Poëti qui a soulevé la controverse, il y a eu des épisodes avec Mme Weil aussi dans les dernières semaines. Est-ce que c'est la crise de trop pour le gouvernement?

M. Caire : Bien, c'est celle où on va voir de quel bois se chauffe le premier ministre parce que, jusqu'à date, il a fait preuve d'une absence totale de leadership. Il a été mou et complaisant avec ses ministres. Aujourd'hui, il a mal évalué l'ampleur de la crise. Il a encore quelques heures pour, je pense, saisir le pouls de ce qui se passe dans le réseau de la santé et envoyer un message clair, non seulement au réseau de la santé, que ce que son ministre a fait est inacceptable, mais à l'ensemble de son Conseil des ministres.

Écoutez, là, depuis le début, là, les ministres ont les mains dans le plat de bonbons quand il s'agit de se remplir le portefeuille avec les primes, quand il s'agit de s'octroyer des privilèges de réfection de bureau ou je ne sais quoi, puis aujourd'hui on voit un ministre qui va encore plus loin en abusant de son pouvoir d'une façon inacceptable. Alors, cette crise-là va nous montrer qui est premier ministre au Québec.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Estimez-vous, rapidement, que le processus de désignation du dirigeant de l'Institut national de santé publique du Québec, là — on a appris que c'est la conjointe du Dr Harris qui est actuellement en poste — a été entaché d'irrégularités? Est-ce qu'on doit faire un examen pour s'assurer que cette personne-là a été nommée puisqu'elle est la plus compétente et qu'il n'y a pas eu de favoritisme?

M. Caire : Écoutez, je vais être très honnête avec vous, là, ce n'est pas un dossier que je maîtrise suffisamment pour vous donner une opinion éclairée à ce moment-ci. Comme vous le savez, là, je me suis un peu retiré des affaires du dossier de la santé. Ceci étant dit, on aura certainement des commentaires à faire là-dessus, là, François Paradis aura certainement des commentaires à faire là-dessus, là, très bientôt.

Mme Plante (Caroline) : Mr. Caire, you say that Mr. Barrette has personally intervened at the CHUM, at… yes, the CHUM. Wasn't he right though to want stability at the CHUM before their big move? Wasn't he right to intervene and ask for stability?

M. Caire : Well, the way he interfered in decision from the general manager discredits himself as a minister. It's clear for us, and, so far, he ain't be able to stay as a minister. The Prime Minister must resign him today.

Mme Plante (Caroline) : You are also a Finance critic. What do you think of the idea of raising the Québec sales tax?

M. Caire : Well, we're in the way to decrease tax, any tax. In the past few months, that government increased all fees and taxes for taxpayers in an unacceptable way. So, it's now time to give breath to taxpayers. It's not time to, you know, play with more tax here, less tax there. It's not the way we want the Government to manage that situation. We want the Government to decrease tax and give more money in the taxpayers' pocket.

Mme Plante (Caroline) : Because if I understand correctly the logic behind increasing the sales tax to deep, to lower the income taxes is to make, I guess, more Quebeckers pay taxes, right? Because currently there is a large chunk of the population who doesn't pay income tax. Is that a good logic? I mean, is there merit to that?

M. Caire : But, you know… Well, I think the goal is to give back taxpayers an increased capacity to buy products and generate economy, you know. That's the reason why I think… we think we are more in the logic to decrease tax, any tax, to give taxpayers more money in their pocket. That's the way we're considering the Government would be able to increase the economic activities. Thank you.

(Fin à 13 h 14)

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