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Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, et Mme Karine Vallières, whip adjointe du gouvernement

Version finale

Wednesday, March 18, 2015, 9 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures dix-huit minutes)

La Modératrice : Bonjour et bienvenue à ce point de presse sur le dépôt d'une pétition en faveur de la consigne des bouteilles de vin vendues à la SAQ. Alors, tout d'abord, prendra la parole la députée de Richmond et whip adjointe du gouvernement, Mme Karine Vallières.

Mme Vallières : Merci beaucoup. Salutations, tout le monde. Merci de votre présence.

Je suis vraiment très fière, très honorée de recevoir les gens de Racine ici, à l'Assemblée nationale, aujourd'hui, fière du chemin parcouru depuis 2012, alors que je prenais connaissance, alors de ma première campagne électorale, du projet et de la naissance d'Opération Verre-Vert, appui que je dirais depuis… je n'hésiterais pas à mentionner : appui indéfectible que j'ai pu offrir à l'organisme dans le cadre de mes fonctions parlementaires par la suite en tant que députée du comté. Appui indéfectible, que ce soit les 500 caisses pleines de vides, que ce soit encore les bouteilles à la mer lancées aux 125 parlementaires à l'Assemblée nationale ou encore aujourd'hui le dépôt de pétition, c'est avec fierté que j'appuie l'Opération Verre-Vert.

Vous savez, je laisserai l'organisme en parler un peu plus en détail, mais, à la SAQ seulement, c'est 200 millions de bouteilles vendues par année. C'est énorme. Alors, que ce soit via la collecte sélective, que ce soit via la modernisation du système de consigne, on a un devoir collectif, et c'est assurément d'accroître nos performances environnementales.

L'objectif, pour moi, c'est bien sûr de conserver cette synergie, la complémentarité des deux systèmes. On ne remet pas ça en cause. Mais l'objectif aussi et notre objectif commun doit être d'améliorer la qualité des matières qui sortent de nos centres de tri.

Et je parlais de fierté au tout départ, je suis aussi très fière de la mise sur pied, par le ministre du Développement durable, mon collègue David Heurtel, des travaux du comité-conseil sur les matières résiduelles, et il y a une portion qui s'adresse spécifiquement à la modernisation du système de consigne.

Ce que je veux dire, c'est que, notre gouvernement l'a indiqué, au final des questions que nous nous posons actuellement, la consigne fait assurément partie de la solution, et, bref, je suis et je crois fermement à la complémentarité des systèmes et à la synergie. C'est un dossier qui est certes complexe quand on se met à l'analyser, mais qui, selon moi, n'est pas insoluble. Et nous avons, à travers Opération Verre-Vert, une belle expertise et un bel exemple de solidarité et d'appui au niveau social également qui émergent de ce projet-là.

Alors, compte tenu que ce sont... un dossier qui a émané, à la base, du comté de Richmond, j'aimerais tout particulièrement remercier les bénévoles qui ont mis énormément de temps et d'ardeur, et de recherche, et d'huile de bras, et vraiment de tout pour mener à bien jusqu'à maintenant la pétition dont ils vont vous parler tout à l'heure. Je veux remercier également non seulement pour ce qu'ils ont fait, mais pour la sensibilisation qui se bâtit à l'échelle nationale aussi, sensibilisation, ce n'est pas peu dire, qui les mène aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Alors, c'est une des raisons pour lesquelles vous me rendez vraiment très fière d'être votre députée et de vous représenter. Et, sur ce, je les laisserai pouvoir vous confier davantage ce pourquoi ils sont ici aujourd'hui. Merci.

La Modératrice : Merci, Mme Vallières. J'invite maintenant la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques à prendre la parole, Manon Massé.

Mme Massé : Bonjour, tout le monde. Alors, je suis aussi très, très fière d'être là aujourd'hui. Bonjour aux gens de l'Opération Verre-Vert des Ami-e-s de la Terre, fière d'être là parce qu'à la demande de ce groupe de citoyens qui avaient une vision d'un monde, d'un Québec, en fait, qui s'assume comme leader international au niveau du développement durable et du recyclage des matières premières, j'ai été interpellée, donc, l'automne dernier, pour marrainer une pétition que nous déposerons ce matin à l'Assemblée nationale, pétition qui dit clairement que les Québécois et Québécoises sont prêts à passer dans un mode où la consigne ne soit plus réservée qu'à quelques contenants, mais qu'on y ajoute la question des bouteilles de vin, considérant de la quantité qui émane de notre société d'État, c'est-à-dire plus de 200 millions par année. Il y a quelque chose à faire là, et je pense que ces citoyens et citoyennes là sont venus sonner la cloche, sont venus sonner l'alarme, et je suis très fière, aujourd'hui, de pouvoir, en collaboration avec des collègues, déposer à l'Assemblée nationale près de 15 500 signataires qui viennent dire qu'ils sont prêts à passer à un autre mode, qu'ils sont prêts à faire en sorte que le verre puisse être quelque chose qu'on honore, je dirais, en le recyclant de façon éternelle puisqu'il est recyclable éternellement, le verre.

On peut se poser la question et, à Québec solidaire, on l'a déjà fait. Est-ce que ce modèle-là est un modèle archaïque? Est-ce que c'est un modèle, au contraire, d'avant-garde. Nous, on pense qu'effectivement le modèle de consigne ou de collecte sélective sont deux modèles qui se complètent. Et je pense que le jour où le Québec le complétera, ce modèle-là, premièrement en y incluant les bouteilles de vin — on pourra voir pour plus tard — qu'on va devenir beaucoup plus performants et surtout on va être en mesure de porter la tête haute partout à travers le monde et, je dirais, de rejoindre la réputation qui est la nôtre, que nous avons peut-être un peu perdue à travers les années.

La consigne du verre, c'est une opportunité pour le Québec de reprendre, donc, ses lettres de noblesse en matière de leader environnemental, développement durable. C'est bien sûr protéger l'environnement, c'est bien sûr une autre façon de voir l'économie, et c'est extrêmement créateur d'emplois, ça peut nous permettre de développer de la petite entreprise partout sur le territoire québécois, et, dans ce sens-là, je considère que le Québec ne peut pas se passer de ces emplois-là, surtout à une époque où on est beaucoup à la recherche d'emploi.

Environnementalement parlant, bien sûr, une matière première qui est récupérée déjà agit de façon positive dans... par exemple, dans le cas du verre, au niveau des gaz à effet de serre. On peut contribuer là, encore là, à faire une pression à la baisse avec les gaz à effet de serre. Bref, je vais laisser nos spécialistes vous en parler.

Ce que je voulais surtout nous rappeler, c'est l'importance du rôle des citoyens et citoyennes lorsqu'ils voient que leur gouvernement ou leurs élus ne vont pas un sens qu'ils le désirent, l'importance de se regrouper, de se rassembler, de faire... Parce que l'Opération Verre-Vert a fait leurs devoirs, ils ont étudié. D'ailleurs, on attend toujours une étude du CREATE, mais eux autres ont fait leurs devoirs. Ils sont allés à la recherche de solutions qui vont dans le sens des valeurs du peuple québécois.

Et je pense que c'est avec une très grande fierté que je vais aujourd'hui déposer les signatures... en fait, les pétitions et les 15 000 signatures.

La Modératrice : Merci, Mme Massé. C'est maintenant au tour de la porte-parole du comité de l'Opération Verre-Vert Québec et responsable du dossier Zéro déchet chez Les Ami-e-s de la Terre de Québec, Mme Estelle Richard

Mme Richard (Estelle) : Merci. Bonjour, tout le monde. Bien, je tiens à remercier d'abord Mme Massé et Mme Vallières, qui sont avec nous aujourd'hui. C'est vraiment un beau signe du soutien de notre gouvernement et de Québec solidaire, là, d'être avec nous aujourd'hui. Merci beaucoup, mesdames.

Comme elles l'ont dit, pour nous, la consigne, c'est évident, les Québécois sont prêts à ça. Le 15 000 signatures qu'on a recueilli le démontre ainsi qu'un tout nouveau sondage qui est sorti en début de semaine, qui démontre que 89 % des Québécois rapporteraient leurs bouteilles si un système de consigne qui était étendu aux bouteilles de la SAQ était mis sur place. Donc, c'est énorme. Les Québécois tiennent à leur système de consigne et sont prêts même à en faire plus. L'acceptabilité sociale, pour nous, est vraiment au rendez-vous, et de voir M. Heurtel qui fait des efforts pour moderniser ce système de consigne là encourage beaucoup le groupe de l'Opération Verre-Vert. Que ce soit dans la région de l'Estrie, à Québec, à Montréal, à Drummondville, vraiment, ça nous enthousiasme et ça nous donne envie de continuer en ce sens.

Pourquoi trier le verre à la source? En ce moment, malheureusement, notre bac pêle-mêle ne permet pas de garder la qualité du verre car le verre se brise, se mélange aux autres matières que sont le papier, le carton, le métal et perd de sa valeur tout en contaminant les autres matières qui se trouvent dans le bac. Donc, pour nous, il semble évident que d'investir dans des infrastructures très chères, très coûteuses dans les centres de tri pour être capable de retirer ce verre-là n'a pas de sens. Il faut plutôt retirer le verre à la source, et la consigne, selon nous, à cause de l'acceptabilité sociale, à cause des bienfaits économiques aussi, c'est la solution. La consigne sur les bouteilles de la SAQ pour commencer, puis ensuite on verra par la suite ce qu'il est possible de faire.

La contamination croisée des matières fait en sorte que toutes ces matières-là perdent de leur valeur. En ce moment, pour la plupart des centres de tri, ça leur coûte quelque chose de se débarrasser du verre. Ça leur coûte environ 30 $ la tonne de se défaire du verre, alors que du verre bien trié à la source vaut environ 80 $ la tonne sur les marchés. Donc, à Québec, par exemple, c'est la ville qui doit écoper de ces pertes-là. Donc, c'est vraiment pour nous, les contribuables, une dépense aussi supplémentaire, sans compter que l'équipement des centres de tri se brise à cause de la contamination du verre, de la présence du verre. Donc, c'est vraiment un coût collectif en ce moment qu'il faut que nous épongions.

Le verre, comme Manon Massé l'a dit un peu plus tôt, c'est une des rares matières qui, lorsqu'elle est bien triée, se recycle indéfiniment. Donc, pourquoi ne pas faire un effort collectif? Allons vers la consigne, allons vers le recyclage du verre qui est une matière qui vaut beaucoup sur le marché et pour laquelle les Québécois sont prêts à faire un effort. Merci.

La Modératrice : Merci, Mme Richard. Et nous entendrons finalement le porte-parole du comité initiateur de l'Opération Verre-Vert Racine, M. Jean-Claude Thibault.

M. Thibault (Jean-Claude) : Merci beaucoup. Alors, je continue l'argumentaire de notre amie Estelle. D'abord, je veux remercier tous les citoyens de Racine qui nous ont soutenus dès le départ dans cette opération, il y a maintenant 16 mois. Et aujourd'hui on est au Parlement pour pouvoir sensibiliser nos parlementaires à la problématique qui est reliée à la façon qu'on récupère actuellement le verre. On se demande pourquoi on a demandé à la SAQ d'abord d'intervenir par rapport au produit, au… de fait, c'est 230 millions de contenants de verre qu'ils mettent sur le marché chaque année. Alors, d'une part, c'est une société d'État qui, à nos yeux, devrait donner l'exemple en développement durable, donc dans un bon système de recyclage, et le système actuel, malheureusement, fait qu'on perd ce verre-là. Ça a été bien expliqué tantôt.

Nous, on voudrait qu'ils deviennent les leaders, et, à partir de là, le premier mouvement à faire pour moderniser notre système de récupération, c'est vraiment, et c'est très facile, d'inviter les consommateurs qui vont chercher du vin de rapporter leurs bouteilles consignées. Le système nous semble très simple.

La deuxième raison, c'est que c'est une entreprise… pour nous, c'est aussi une entreprise commerciale, et, comme toute bonne entreprise commerciale, on les invite à donner un service, qu'on appelle un service après-vente, de qualité. Or, on l'a signalé tantôt, les Québécois et les Québécoises sont prêts à 89 % à recycler comme il faut, par la consignation, les bouteilles de verre et même les bouteilles de plastique dans le sondage Léger qui vient de sortir avant-hier. Alors, c'est évident que, pour nous, ça serait un bon service après-vente si la SAQ offrait ça à ses clients.

La deuxième raison a été signalée tantôt. Vous savez que le papier, le carton, le plastique et les métaux non ferreux perdent énormément de valeur sur le marché international des matières recyclées. On parle d'une perte de 50 % à 60 % de sa valeur, à l'heure actuelle, parce qu'il est contaminé par le verre, alors qu'il faut savoir que, dès qu'on retire le verre, que l'ensemble du verre est trié à la source et n'est pas mélangé avec ces produits-là, là on parle du papier, du carton, du plastique propre, et ça, c'est de l'argent, c'est beaucoup d'argent. Il faut se donner les moyens d'aller le chercher, et la première chose à faire, c'est d'aller empêcher le verre d'aller les contaminer, donc de le trier à la source.

Finalement, ça a été bien signalé tantôt, on sait, par les expériences qui sont faites dans les autres provinces — je vous rappelle qu'il y a 10 provinces et territoires au Canada qui déjà consignent leur verre — c'est créateur d'emplois, mais c'est également… c'est créateur d'emplois, c'est créateur du retour d'un paquet de petites entreprises de première, deuxième transformation du verre, qui, dans les 20 dernières années, sont disparues au Québec. Alors, déjà, c'est un point économiquement très important, mais c'est également, et on l'a appris, grâce à Manon Massé, entre autres, et grâce à des groupes communautaires qu'on a à Sherbrooke, que ça peut devenir une source de financement extrêmement utile à ces gens-là.

Chez nous, et on l'a vu également à un groupe des gens de la rue de Montréal, ça permet à ces gens-là une réintégration parce qu'ils ont la chance, avec ces sous-là, de… parce qu'ils consignent, ils ramassent déjà d'autres pièces consignées qui sont les cannettes d'aluminium, ça leur permet de manger mieux, d'être mieux hébergés. Alors, c'est déjà, au niveau social et communautaire, un plus incontournable.

Alors, je terminerais en invitant le grand patron de la SAQ, qui est maintenant le ministre des Finances, on invite le ministre Leitão de vraiment soutenir son collègue à l'Environnement pour qu'on modernise rapidement, mais rapidement, en changeant simplement la question du verre, de trouver des moyens de le trier à la source, par la consignation dans le cas de la SAQ et, pour le reste du verre, par différents moyens qui sont exprimés. Ce n'est pas notre expertise, mais c'est l'expertise à l'Université Laval. On y a fait allusion tantôt, il y a une étude très sérieuse qui a été commandée il y a déjà plus d'un an et demi, qui s'appelle le CREATE et qui ont fait une étude comparative des différents moyens utilisés en Amérique du Nord et un peu en Europe, je crois, et ce rapport-là, on a très, très hâte qu'il soit disponible. Il ne l'est pas à l'heure actuelle, et on espère que, dans les semaines qui viennent, on pourra le voir.

Alors, c'est notre espoir, nous autres. Les prochaines étapes, c'est de voir le gouvernement, dans les prochaines semaines, donner un son de cloche à la population pour dire : Écoutez, on est conscients du problème et on a des pistes de solution dans lesquelles on va s'engager. Merci beaucoup de votre attention.

La Modératrice : Merci, M. Thibault. Merci de votre attention.

(Fin à 9 h 34)

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