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Point de presse de M. Stéphane Bergeron, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éthique et d'intégrité

Version finale

Wednesday, March 18, 2015, 11 h 55

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-six minutes)

M. Bergeron : Alors, bonjour. Alors, tel que nous nous y étions engagés dans la foulée des événements entourant… ou de la controverse entourant le départ d'Yves Bolduc et le fait qu'il ait décidé de se prévaloir de sa prime de transition, nous avons déposé à l'Assemblée nationale, il y a de cela quelques minutes, le projet de loi qui avait été présenté par mon prédécesseur… ou, en fait, mon prédécesseur en termes de présentation de ce projet de loi, l'ex-ministre des Institutions démocratiques et actuel député de Marie-Victorin, M. Bernard Drainville, le projet de loi visant à faire en sorte d'empêcher tout député de pouvoir toucher à la prime… à sa prime de départ en cours de mandat, à moins de circonstances exceptionnelles qui sont définies dans le projet de loi.

C'est un projet de loi relativement court, très technique, qui prévoit que, dans un cas d'exception impliquant la santé du député ou de ses proches, le Commissaire à l'éthique serait appelé à porter un jugement sur l'opportunité pour le Bureau de l'Assemblée nationale d'octroyer malgré tout la prime de séparation ou la prime de départ. Et ce serait au Bureau de l'Assemblée nationale, ultimement, d'en décider. Mais, dans tous les cas de figure, à l'exception de ces cas très particuliers, un député qui déciderait de quitter en cours de mandat ne serait pas autorisé à le faire.

C'est d'ailleurs la situation qui prévaut à Ottawa. Présentement, il n'est pas possible de quitter la Chambre des communes en se prévalant d'une prime de départ en cours de mandat. Moi-même, lorsque j'ai quitté la Chambre des communes pour briguer les suffrages à l'Assemblée nationale, je n'ai eu droit à aucune prime de départ, puisque c'est la règle qui prévaut à la Chambre des communes. Alors, je pense qu'il est de mise que nous procédions rapidement. La population s'attend de nous à ce que nous bougions très rapidement sur cette question. Nous avons vu le tollé et la controverse qui a entouré le départ d'Yves Bolduc et le fait qu'il ait choisi de se prévaloir d'une autre prime payée à même les fonds publics. Alors, je pense qu'il est important que nous puissions procéder rapidement.

Vous avez lu que le gouvernement a, je pense, tenté de noyer le poisson en ressortant le rapport L'Heureux-Dubé. Il faut s'interroger, d'abord, sur cette soudaine conversion du gouvernement à l'égard de l'opportunité de mettre un terme à cette prime de départ. On se souviendra que, sous le précédent gouvernement, l'opposition officielle, alors composée du Parti libéral, s'était vertement opposée avec opiniâtreté à l'adoption du projet de loi n° 33 qui était présenté par le député de Marie-Victorin et ministre des Institutions démocratiques à l'époque et qu'on avait manifesté peu d'enthousiasme à l'égard du rapport L'Heureux-Dubé.

Alors, de voir le gouvernement se montrer tout à coup si enthousiaste à l'idée de mettre un terme à ces primes de départ et de vouloir fondre le tout dans un règlement global de toutes les questions touchant la rémunération et les émoluments dévolus aux députés, bien, je pense que ça cache la volonté, simplement, de faire retarder les choses. Puisqu'on s'attend à ce qu'il n'y ait pas nécessairement unanimité sur toutes les questions et alors qu'il y a, semble-t-il, unanimité sur la question de l'abolition de la prime, nous offrons au gouvernement, s'il est sincère dans sa volonté de mettre un terme à cette prime, l'opportunité de procéder rapidement. Il y a un projet de loi qui est à l'étude… qui est disponible, maintenant, au feuilleton pour aller de l'avant, alors nous l'invitons à s'en prévaloir.

Comme je le disais tout à l'heure, on peut s'interroger sur cette soudaine conversion du gouvernement, puisque, comme je le disais, les libéraux s'y étaient opposés et que, depuis, trois députés libéraux ont quitté l'Assemblée nationale en touchant leur prime de départ, alors qu'Élaine Zakaïb du Parti québécois et Christian Dubé de la CAQ ont quitté sans toucher cette prime, sans encaisser cette prime en quittant la vie publique.

Alors, j'ose espérer que les libéraux sont, cette fois, sincères dans leur volonté de mettre un terme à cette prime et que l'idée de mettre de l'avant à nouveau le rapport L'Heureux-Dubé ne cache pas une volonté de leur part de noyer le tout dans un grand ensemble qui pourrait, je pourrais dire, s'éterniser. Alors, voilà. Je ne sais pas s'il y a des questions de votre côté.

M. Pépin (Michel) : Vous en pensez quoi, vous, du rapport Claire L'Heureux-Dubé?

M. Bergeron : Je pense qu'il y a très certainement des recommandations qui méritent d'être examinées. Nous nous étions prononcés en faveur lorsque nous étions au gouvernement, nous n'avons pas changé d'idée. Ceci dit, est-ce que toutes ces propositions méritent la même attention, la même urgence? Nous pensons que non. Il y a actuellement une priorité, une urgence dans l'esprit des gens, c'est qu'on mette un terme à cette prime de départ en cours de mandat. Je pense que les gens trouvent, à juste titre, qu'il est indécent, lorsqu'on sollicite un mandat et qu'on obtient ce mandat, de quitter en cours de route sans raison justifiable et de toucher en plus une prime lorsqu'on décide de... lorsqu'on prend cette décision.

Je ne crois pas que les Québécoises et Québécois, à qui on demande présentement de se serrer la ceinture dans cette vaste politique d'austérité imposée par le gouvernement libéral, trouveraient tout à fait judicieux que nous réfléchissions sur une augmentation de la rémunération de leurs parlementaires.

M. Gagnon (Marc-André) : La Coalition avenir Québec, ce matin, a déposé un projet de loi similaire. Pourquoi ne pas avoir essayé de se concerter avec eux, les deux oppositions, pour présenter un projet de loi qui vise la même chose?

M. Bergeron : Bien, vous aurez constaté le ton très acrimonieux qui a été employé par M. Charrette, député de Deux-Montagnes, lorsqu'il a déposé son projet de loi, et je pense que ça traduit l'esprit dans lequel s'est fait le débat jusqu'à présent.

Vous me permettrez de ne pas commenter plus longuement, parce que je pense qu'une telle question requiert qu'on s'élève au-delà de la partisanerie, ce que semble être incapable de faire le député de Deux-Montagnes. Et je trouve pour le moins particulier que le député de Deux-Montagnes nous ait dit, ce matin, à l'Assemblée nationale, qu'il était inacceptable... que les citoyens et les citoyennes trouvaient totalement inadmissible et que ça entretenait le cynisme chez eux que de voir des députés quitter en cours de mandat, tourner le dos au mandat qu'ils ont obtenu, alors que lui-même a décidé, à un moment donné, de tourner sa veste en cours de mandat et de renier le mandat qu'il avait obtenu de la part de la population de Deux-Montagnes. Alors, vous me permettrez d'exprimer mes réserves à cet égard.

Ceci dit, je pense, effectivement, qu'il y avait accord, au-delà des désaccords, quant au libellé du projet de loi, il y a accord sur le principe entre la CAQ et le Parti québécois. C'était le cas sous le précédent gouvernement. Les libéraux, comme je le soulignais, s'y opposaient, à ce moment-là. Il semble maintenant qu'il y ait accord des trois formations politiques. Je présume qu'il en est de même de la part de Québec solidaire. Alors, si toutes les formations politiques — et je vise tout particulièrement les libéraux, compte tenu de ce qu'ils ont fait sous le précédent gouvernement — sont sincères, bien, je pense qu'il y a moyen de s'entendre. Au-delà du libellé, là, il y a moyen de s'entendre sur le principe.

M. Hicks (Ryan) : In English.

M. Bergeron : Yes.

M. Hicks (Ryan) : The L'heureux-Dubé Report says that, to deal with this compensation… with compensation in general, the National Assembly has to deal with everything at the same time, not just pick out a few things to deal with. So, isn't what you are proposing, to deal with just the «prime de départ», going against what they recommend?

M. Bergeron : In my view, the spirit of the L'Heureux-Dubé Report was to… not to cherry-picking and to consider the overview, the overall situation, assuming that all those elements are interrelated the ones between the others. The fact is that, in my view, this question of the «prime de départ», the allocation of separation, if I may say, is not related to the other ones. It might be related if you decided not to run again in the next election, it might be related if you decide… if you are defeated in a future election but the fact is it has nothing to do with the overall question of the remuneration, the salary of the Members of the National Assembly. I think it is a decision that you make to leave, even though you just get a mandate. You got a mandate from the population and you have to assume your decision, you have to assume your decision. So, you can't ask the better of two worlds and having the privilege to quit and to leave before the end of your mandate, the mandate that you have solicited from the population, and asking to be paid for that. I think it's totally unacceptable to the population right now.

M. Hicks (Ryan) : If someone — and this is just for clarification — leaves at the end of their mandate or is defeated in election, are you still opposed to the «prime de départ»?

M. Bergeron : This is another question. I think, if you are defeated or if you leave after the election or after the end of the mandate, this bonus is… might be appropriate because it's a transition bonus, and you would have abide by the fact that you've been elected and you have respected the mandate that has been given to you by the population; that's another thing. If you decide to leave in the course of your mandate, I think it's inappropriate to get any money from the public when you take this decision.

M. Vendeville (Geoffrey) : Won't it make it more difficult to attract good people to the National Assembly by getting rid of this bonus?

M. Bergeron : I think one has to decide whether or not he will run in politics. This is not a question that comes to mind at the first glance. This is not the case in Ottawa, and I don't think it would be the case in Québec City. You would look at the overall question, you would look at what you can change in the society as a Member of the National Assembly and eventually a minister. But you will ask yourself : Would I get a bonus if I decided to quit before the end of my mandate? That's all irrelevant, I would say, in the reflexion, in the mind of someone who might think of going in politics.

Le Modérateur : Merci.

M. Bergeron : Au revoir.

(Fin à 12 h 8)

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