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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Wednesday, March 18, 2015, 13 h 05

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures neuf minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Bien, écoutez, cet après-midi, tous les députés de l'Assemblée nationale vont devoir voter sur la motion de la CAQ, à savoir est-ce qu'on permet à Hydro-Québec d'augmenter les tarifs d'électricité de 2,9 % le 1er avril prochain, donc dans deux semaines. Je rappelle que Philippe Couillard et tous les députés libéraux ont fait campagne l'année dernière en promettant de limiter la hausse des tarifs d'électricité à l'inflation, ça veut dire à environ 1,5 %. Donc, si les libéraux votent contre la motion, ils voteront donc contre leur promesse électorale de limiter la hausse des tarifs d'électricité à 1,5 %.

Moi, je veux quand même avoir aujourd'hui une pensée pour les familles de la classe moyenne. On le sait que la plupart des gens ont eu des augmentations de salaire qui varient entre 1 % et 2 %. Là, on augmente les tarifs d'électricité de 2,9 %. Donc, c'est comme une taxe déguisée pour les familles de la classe moyenne. M. Couillard, depuis son arrivée, a rompu plusieurs promesses. S'il vote contre notre motion cet après-midi, bien, ce sera encore une promesse rompue, puis on pourra dire : Bien, écoutez, les tarifs d'électricité sont en hausse, mais la valeur de la parole de M. Couillard est en baisse. Et je pense qu'il y a un prix à payer politiquement quand on continue comme ça, à répétition, à renier ses promesses électorales.

Le Modérateur : Est-ce qu'il y a des questions?

Journaliste : Concernant C-51, Québec a déposé une lettre, qui a été envoyée à Ottawa hier, exprimant son désaccord avec plusieurs aspects du projet de loi C-51, notamment sur les pouvoirs du SCRS et le partage, également, de renseignements personnels. Comment voyez-vous cette position de Québec? Comment réagissez-vous à cette prise de position du gouvernement du Québec?

M. Legault : Bien, comme j'ai déjà dit, la CAQ est en faveur du projet de loi C-51 sur le fond. Donc, on est d'accord pour donner des pouvoirs additionnels pour lutter contre le terrorisme. Ce que j'ai dit depuis le début, c'est qu'il faut encadrer ces pouvoirs additionnels qu'on donne au SCRS, donc avoir une espèce de surveillant des surveillants pour être certain qu'il n'y ait pas d'abus. Mais, sur le fond, la CAQ est d'accord pour donner des pouvoirs additionnels pour lutter contre le terrorisme. Je pense actuellement beaucoup de Québécois sont inquiets suite à ce qui s'est passé à Saint-Jean-sur-Richelieu, à Ottawa, à Paris, et je pense qu'il faut donner des pouvoirs additionnels.

Journaliste : Concernant les pouvoirs du Service canadien de renseignement et de sécurité, le SCRS, la lettre du gouvernement du Québec, signée par trois ministres, indique qu'ils craignent, en fait, que le SCRS aura pouvoir d'agir et de porter des gestes ou de commettre des actions qui iraient à l'encontre de la charte québécoise des droits et libertés et de la Charte canadienne des droits et libertés. Est-ce que ce n'est pas un sujet d'inquiétude pour vous, M. Legault?

M. Legault : Bon, d'abord, encore une fois, M. Couillard change d'idée. Il n'y a pas plus tard qu'une semaine ou deux, M. Couillard disait qu'il était en faveur de C-51. Là, il nous dit maintenant, via cette lettre de Mme Thériault, qu'il est en désaccord avec C-51. Moi, je pense... et puis on l'a dit même pour la lutte à l'intégrisme, on ne peut pas, au nom de la liberté d'expression puis des chartes des droits et libertés, s'empêcher de lutter contre le terrorisme. Il y a une menace qui est réelle et il faut agir. Et nous, on est d'accord avec cette approche-là.

Journaliste : Peu importe l'atteinte aux chartes, est-ce que ça ne vous pose pas un problème, en quelque part? Il me semble que ça fait plusieurs fois, là, que les chartes semblent être un sujet mineur, finalement, M. Legault.

M. Legault : Bien, ce qu'on dit, c'est qu'il faut... oui, il faut qu'il y ait une certaine hiérarchie des droits de la charte. On ne peut pas dire, au nom de la liberté d'expression, par exemple, qu'on peut dire n'importe quoi, qu'on peut aller contre d'autres valeurs ou d'autres droits qui sont inclus dans la charte. Donc, il faut être prudent. On tient, évidemment, à ce que le Québec soit sécuritaire. On tient à ce qu'autant que possible on n'ait pas d'intégriste qui se transforme en terroriste et qui commette des actes violents. Donc, je pense qu'il faut prendre les mesures nécessaires. Et on ne peut pas s'empêcher d'agir, comme le propose Philippe Couillard, au nom des libertés de la charte. Bonjour.

Journaliste : Bonjour, M. Legault. M. Deltell, hier, a voté pour une motion qui condamnait les propos de M. Harper. Est-ce que ça vous a surpris, sa position?

M. Legault : Non. Non, parce que je pense que c'est consensuel, au Québec, avec ce qui s'est produit à la Polytechnique, qu'on ne souhaite pas avoir plus d'armes à feu au Québec. On souhaite, contrairement à ce que propose M. Harper, qu'on garde un registre des armes à feu. Donc, je pense que là-dessus, là, c'est consensuel, c'est transpartisan, c'est, je dirais, même unanime à l'Assemblée nationale.

Journaliste : Maintenant, M. Leitão a affirmé que l'impôt sur le revenu, il le considérait comme une très mauvaise façon pour l'État de tirer des revenus parce que ça nuit à l'économie. Qu'est-ce que vous en pensez, vous?

M. Legault : Bien, il faudrait qu'il, peut-être, étende un peu sa pensée, mais, écoutez, on ne peut pas non plus ignorer que le Québec est en Amérique du Nord. Tu sais, je comprends que certains pays en Europe, en Scandinavie, ont des impôts, toutes proportions gardées, plus bas, mais des taxes de vente plus élevées. Ici, il reste que les taxes de vente au Québec, quand on prend les 10 provinces canadiennes, les 50 États américains, on est les deuxièmes pour la hauteur des taxes de vente. Donc, il y a un risque, si on continue d'augmenter les taxes de vente, même en voulant diminuer les impôts sur le revenu, qu'on attire les consommateurs à aller consommer à l'extérieur du Québec. Donc, il y a un risque qui est réel. Ça, c'est la première chose.

Deuxièmement, quand je vois Philippe Couillard qui a menti sur les taxes scolaires, qui a menti sur les taxes municipales, qui a menti sur les tarifs d'électricité, qui a menti sur les tarifs de garderie, est-ce que j'aurais confiance que Philippe Couillard va réduire les impôts d'un montant équivalent à l'augmentation de la taxe de vente? Non, je n'ai pas confiance en Philippe Couillard.

Journaliste : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Oui, bonjour.

Journaliste : J'ai des questions sur deux sujets. Tout d'abord, le jurisconsulte de l'Assemblée nationale a produit un avis, à la demande de M. Fournier, et considère que la solution proposée par M. Pierre Karl Péladeau pour placer ses avoirs dans une fiducie le placerait en contravention du code d'éthique des élus puisqu'il donnerait instruction de ne pas vendre ses actions de Québecor. Donc, que pensez-vous de cet avis et qu'est-ce que cet avis impose à M. Péladeau, selon vous?

M. Legault : Bien, je pense que le jurisconsulte dit exactement ce que je dis puis ce que la CAQ dit depuis le début, c'est-à-dire qu'une fiducie sans droit de regard qui n'a pas le droit de vendre des actions, ce n'est pas une fiducie sans droit de regard. Donc, c'est assez clair que M. Péladeau est dans une situation où il doit se départir de ses actions de Québecor ou vraiment donner le pouvoir à un fiduciaire de vendre ses actions de Québecor. Mais on sait que c'est un bloc tellement important qu'en pratique, là, c'est non fonctionnel, une fiducie dans le cas de M. Péladeau.

Donc, moi, je pense que M. Péladeau a un choix à faire. Il ne peut pas à la fois faire de la politique et être propriétaire de l'empire médiatique le plus important au Québec.

Journaliste : Vous dites : C'est un bloc tellement important que c'est non fonctionnel. Qu'est-ce que vous voulez dire par…

M. Legault : Bien, c'est non fonctionnel. C'est que, si, demain matin, on détient 1 % ou 2 % des actions d'une compagnie, c'est assez facile à un fiduciaire d'appeler un courtier puis de vendre les actions. Quand on possède un bloc de contrôle, c'est une autre histoire, là. Il faut plutôt négocier avec un acheteur, et puis ce n'est pas possible pour un fiduciaire de faire le travail à la place du propriétaire.

Journaliste : Donc, dans le cas de M. Péladeau, donc, si je comprends bien, à vos yeux, il n'y a rien à faire. Il n'y aura jamais moyen pour lui de ne pas être en conflit d'intérêts.

M. Legault : Non, il n'y a rien à faire pour M. Péladeau. À partir du moment où il contrôle Québecor, il ne peut pas faire de politique. Et ça, ça va le suivre, là, pendant tout le temps qu'il va être en politique. Je ne vois pas comment il peut être crédible, comment il peut ignorer ce conflit d'intérêts, là, majeur.

Journaliste : …commentaire sur une transaction d'affaires qui a eu lieu aujourd'hui. J'aimerais savoir ce que vous pensez de l'acquisition, en fait de la vente par Gesca de six journaux régionaux.

M. Legault : Bien, mes premières pensées vont aux journalistes des six journaux de Gesca. Moi, évidemment, là, la pire crainte que j'ai, c'est que le nouveau propriétaire réduise le nombre de journalistes dans ces six journaux. On sait que déjà les médias sont très concentrés au Québec. On ne peut sûrement pas dire que le nombre de journalistes est très élevé.

Donc, ma pire crainte, moi, c'est de voir le nombre de journalistes être réduit par le nouveau propriétaire. Et tant que je n'aurai pas un peu plus d'information à cet effet-là, sur le plan d'affaires, sur le montage financier... parce qu'évidemment ça prend un propriétaire qui a les reins assez solides pour passer à travers les périodes parfois qui sont difficiles dans les médias. Tout ça, bien, pour l'instant, on ne le sait pas, là. Je ne pense pas que M. Cauchon soit une personne riche. Donc, quels sont ses partenaires et quel est son plan d'affaires?

Journaliste : Donc, vous êtes un peu sceptique?

M. Legault : À propos?

Journaliste : Un peu sceptique quant au succès et la viabilité de...

M. Legault : Non, je ne suis pas sceptique, je veux avoir les informations avant de les commenter. Je ne ferai pas des commentaires à la Péladeau sans avoir toutes les informations.

Journaliste : M. Legault, bonjour.

M. Legault : Bonjour.

Journaliste : Vous parliez d'empire. Gesca vient justement de se départir d'une partie de ses journaux. Est-ce que ce n'est pas bien de voir arriver un nouveau joueur sur la place? Ça peut donner de l'air frais. Vous sembliez être plus inquiet que...

M. Legault : Bien, ce que je veux savoir, c'est : Quel est le plan d'affaires? Est-ce qu'il est prévu qu'on garde tous les journalistes? Est-ce qu'on veut les augmenter? Est-ce qu'on veut les diminuer? Moi, je pense, c'est important de garder tous ces journalistes dans les six journaux de Gesca. Donc, évidemment, il faudra poser des questions au nouveau propriétaire sur le plan d'affaires, sur la solidité financière du nouveau propriétaire. Pour l'instant, on a très peu d'information.

Journaliste : M. Cauchon est un ancien ministre du gouvernement libéral de Jean Chrétien. Est-ce que le fait qu'un politicien achète des médias, ça, ça vous pose problème?

M. Legault : Bien, M. Cauchon n'est plus en politique. Donc, s'il était encore en politique comme M. Péladeau, ça causerait problème, mais il n'est plus en politique.

Journaliste : Bonjour, M. Legault. Vous avez dit que… je ne ferai pas de commentaires à la Péladeau. Vous faites allusion à quoi, à ce dossier-là?

M. Legault : Bien, je voyais les commentaires, là, il présume des choses sur M. Cauchon sans avoir les informations. Moi, je ne les ai pas, les informations sur le montage financier. Donc, avant de faire des commentaires à l'emporte-pièce ou donner des prétendus objectifs peut-être cachés, attendons d'avoir les informations.

Journaliste : Sur la Mine Arnaud, j'aimerais savoir ce que vous pensez du projet.

M. Legault : Bien, j'ai rencontré les propriétaires de la Mine Arnaud il y a un certain nombre de mois. Ce sont des gens sérieux, ce sont des gens qui souhaitent respecter les normes environnementales. C'est un projet qui crée des emplois. Actuellement, on en a bien besoin au Québec, donc je suis plutôt favorable au projet tout en s'assurant… puis je pense que le gouvernement libéral a mis des conditions pour respecter l'environnement, donc je suis d'accord avec le projet.

Journaliste : Mais ce n'est pas un peu curieux qu'on tienne une conférence de presse pour dévoiler le décret sur tout l'aspect environnemental sans qu'on sache quoi que ce soit sur le montage.

M. Legault : Bien, j'aimerais effectivement avoir plus de transparence de la part du gouvernement, mais, comme je vous dis, je pense, c'est un beau projet, ce sont des gens sérieux.

Journaliste : Yes. What do you make of this legal advice that says that mister… or a person cannot have a blind trust and give instructions that the stocks not be sold?

M. Legault : It confirms what we're saying since the beginning, you cannot have a blind trust and tell the trustee that he cannot sell the shares. It's not a blind trust then. So I think that right now Mr. Péladeau is a complete conflict of interests being the owner of Québecor and being a politician. So I think that he has no choice but to sell his shares. The blind trust is not working practically and the jurisconsult is confirming that.

Journaliste : If he becomes Opposition Leader, he wouldn't have to put his shares in a blind trust at all. So could he not just have whatever kind of trust he likes?

M. Legault : Yes, but I think, like we said before, we have to update the ethics regulations, and I think it should apply also to people in the Opposition. I think that, right now, you cannot be a politician and own the most important media company in Québec. So, for me, it has to be updated, adjusted. The ethical code needs some changes. Merci tout le monde.

(Fin à 13 h 25)

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