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Point de presse de M. Simon Jolin-Barrette, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'immigration

Version finale

Friday, March 20, 2015, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-deux minutes)

M. Jolin-Barrette : Bonjour à tous. Vous le savez, la Coalition avenir Québec a proposé cette semaine une série de mesures qui visent à permettre une meilleure intégration des immigrants à la société québécoise. Le modèle actuel d'immigration ne fonctionne pas et doit être réformé, modernisé, amélioré. Le Québec doit assumer ses responsabilités.

Aujourd'hui, nous souhaitons nous élever au-dessus de la partisanerie pour ternir une discussion constructive. Nous demandons donc l'opportunité à la ministre, lors de cette interpellation, de répondre à des questions fondamentales. À la Coalition avenir Québec, nous croyons que le gouvernement a une responsabilité d'offrir aux immigrants une réelle perspective de réussir leur intégration au Québec. Concrètement, nous avons appelé celle-ci la responsabilité partagée. Concrètement, elle implique que le gouvernement doit mieux outiller et mieux accompagner les immigrants dans leur parcours d'intégration.

Le Québec est une nation unique par sa langue, ses valeurs, sa culture, mais ce qui unit tous les citoyens est avant tout l'attachement et l'implication qu'ils portent tous au projet d'édification de la société québécoise plurielle et inclusive. C'est par l'implication de chacun que sera construit le Québec de demain. Cependant, afin que tous les immigrants aient une véritable égalité des chances, il faut qu'ils puissent avoir accès à des ressources suffisantes et à un mécanisme d'intégration qui est clair.

Les défis imposés par la démographie et le statut de seule nation francophone en Amérique du Nord exigent du gouvernement du Québec une politique de francisation efficace et cohérente. Malheureusement, le constat a été très clair lors des consultations, l'offre de cours est déficiente et mal adaptée aux besoins, les premiers touchés dans cette situation étant les immigrants. L'apprentissage de la langue est donc le premier pilier sur lequel doivent se construire une intégration réussie des néo-Québécois.

Le second pilier est la connaissance de la société québécoise. Je pense ici aux valeurs inscrites dans la Charte des droits et libertés de la personne. La charte est un document fondateur du Québec d'aujourd'hui. Au-delà du consensus sur les valeurs qui y sont inscrites, comme l'égalité entre les femmes et les hommes, ces dernières sont à la base même de la nation québécoise. Comment penser aujourd'hui qu'un immigrant puisse s'impliquer avec succès dans la société québécoise s'il ne connaît pas les valeurs qui en sont l'essence même?

Le gouvernement a la responsabilité d'informer qu'il existe au Québec des valeurs communes car c'est par la connaissance de celles-ci qu'un individu souhaitant réussir son intégration pourra tisser une relation plus étroite avec la société d'accueil.

Le dernier pilier essentiel est celui de l'employabilité car le travail est un puissant agent d'intégration. Il crée des relations interpersonnelles, il construit un patrimoine et surtout il génère une valorisation et l'accomplissement personnel. La participation à la vie active est essentielle. Les immigrants le souhaitent, et le gouvernement doit leur donner les moyens d'intégrer le marché du travail afin qu'ils puissent occuper un emploi à la hauteur de leurs compétences, ce qui n'est pas actuellement fait par le gouvernement libéral qui abandonne et qui ne s'occupe pas des nouveaux arrivants.

La CAQ a tenu à faire des recommandations dans le cadre de l'élaboration de la nouvelle politique en matière d'immigration car le laisser-faire n'est plus une solution. Les conséquences sont trop importantes pour la société. Il faut moderniser notre modèle, l'améliorer et établir une vision d'ensemble, celle d'un interculturalisme qui rassemble tous les citoyens.

J'espère sincèrement que la discussion de ce jour, que nous entamerons avec la ministre dans les prochaines minutes, permettra à celle-ci de prendre en considération les propositions constructives que nous avons soumises et de se pencher davantage sur le partage des responsabilités que doit constituer le sujet de l'immigration pour la société québécoise. Merci beaucoup.

M. Lacroix (Louis) : M. Jolin-Barette, vous dites... ce qu'on constate, là, dans ce que vous avez présenté lundi, puis ce que vous présentez aujourd'hui puis... si vous vous inquiétez entre autres de la francisation, vous vous inquiétez de l'arrivée des nouveaux immigrants qui ne sont pas suffisamment francisés, etc., est-ce que vous ne pouvez pas tirer le même constat que M. Péladeau, qu'effectivement vous perdez, vous aussi, là, des appuis à chaque fois qu'il y a des immigrants qui arrivent? Est-ce que ce n'est pas un peu le même constat que vous pouvez tracer également parce que ces gens-là s'installent soit sur l'île de Montréal ou dans la couronne nord par exemple, là, où la CAQ a des comtés, etc.?

M. Jolin-Barrette : Non, absolument pas. C'est une approche totalement différente. Le plan que nous avons proposé lundi dernier, c'est une proposition constructive pour accompagner les immigrants dans leur parcours d'intégration. Nous, on souhaite...

M. Lacroix (Louis) : Mais ce n'est pas ça, ma question. Ma question, c'est : Est-ce que vous tracez le même constat que M. Péladeau?

M. Jolin-Barrette : Non. Nous, ce que nous souhaitons, c'est d'accompagner les immigrants, de réussir avec eux le parcours d'intégration. Je vous parlais tout à l'heure de la responsabilité partagée qu'il doit y avoir entre l'État québécois, entre le gouvernement et les immigrants. Donc, véritablement, on souhaite accompagner les immigrants dans les mesures de francisation, d'intégration, d'employabilité. Il faut pouvoir offrir les ressources requises pour avoir véritablement une immigration qui va avoir les moyens de s'intégrer. On doit avoir un cadre respectueux à travers la société d'accueil pour favoriser l'épanouissement de ceux-ci à l'intérieur de la société québécoise.

M. Laforest (Alain) : Tout le monde a dénoncé le fait... bien, en tout cas, critiqué le fait que vous donniez une probation de trois ans en disant que ce n'était pas applicable, là. Est-ce que vous trouvez que vous êtes allé trop loin, là, que vous devez reculer, là? Entre autres, le premier ministre a dit qu'en faisant ça on faisait un x sur le Québec. Pour vous, ça tient toujours la route?

M. Jolin-Barrette : Oui, ça tient toujours la route. Ce que nous disons... en fait, avec la proposition que nous avons amenée, c'est qu'on change la façon... on modernise le système. On permet aux immigrants d'arriver beaucoup plus rapidement au Québec dans le cadre de notre système et de leur donner les outils et les moyens de s'intégrer, de se franciser et de trouver un emploi. Donc, concrètement, ce que nous proposons, ça se fait actuellement, c'est l'équivalent du visa de travail temporaire. Donc, c'est un visa qui est déterminé dans le temps, et puis, à la suite du visa, vous devez remplir les critères d'éligibilité.

M. Laforest (Alain) : Si on est temporaire, pensez-vous que les gens vont venir s'installer ici, là? Il n'y a pas personne qui va venir s'acheter une maison en se disant : Bien, peut-être, dans trois ans, je vais me faire mettre dehors, là.

M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez, actuellement, sur le territoire québécois, à moins que je ne me trompe, il y a 37 000 travailleurs québécois... travailleurs temporaires avec un visa temporaire. Donc, vous savez que, lors des consultations particulières aux mois de janvier et février dernier, la majorité des groupes économiques qui sont venus présenter leurs mémoires ont mis un accent très important sur l'immigration... en fait, les travailleurs temporaires.

Donc, nous, ce que nous faisons, nous souhaitons avoir une adéquation entre le marché du travail et les immigrants, les qualifications professionnelles des immigrants. Autrement dit, on va avoir, dans le cadre du système que l'on propose, une façon de faire qui va faire en sorte qu'on va aller chercher les gens en fonction de leurs compétences, de leurs talents. Ils vont pouvoir avoir un emploi lorsqu'ils arrivent au Québec, et on va leur donner les outils pour s'intégrer. Donc, au lieu que les immigrants attendent dans leur pays d'origine durant une période de deux, trois, quatre, cinq ans avant de pouvoir venir au Québec, bien, ceux-ci vont pouvoir, en fonction toujours de la grille de sélection, occuper un emploi au Québec beaucoup plus rapidement. Et on sait que le fait d'occuper un emploi, c'est un agent intégrateur extrêmement important.

M. Laforest (Alain) : Votre parti, il a critiqué hier, comme les autres, la sortie de M. Péladeau sur les immigrants. Ses excuses, c'est assez?

M. Jolin-Barrette : Je crois que c'est important d'avoir une société plurielle et inclusive. Donc, nous, à la Coalition avenir Québec, par nos propositions… C'est vraiment des propositions concrètes qui visent à accompagner les immigrants…

M. Laforest (Alain) : Non, mais je vous parle de M. Péladeau.

M. Jolin-Barrette : …et je pense que c'est important, véritablement, lorsqu'on se penche sur notre proposition, de voir à quel point on développe des outils qui visent à…

M. Laforest (Alain) : …je la connais votre proposition, là, j'étais à la conférence de presse. Je vous demande : Est-ce que les excuses de M. Péladeau, pour vous, c'est suffisant ou le dommage est fait, puis il ne comprend rien?

M. Jolin-Barrette : Écoutez, dans notre proposition, ce que l'on mentionne, c'est qu'on donne les outils requis aux immigrants, donc…

M. Lacroix (Louis) : Mais ce n'est pas ça, la question, M. Jolin-Barrette. Répondez donc à la question. Il vous pose une question à savoir si les excuses de M. Péladeau sont suffisantes. Est-ce que c'est suffisant ou ce n'est pas suffisant? C'est oui ou c'est non. Il n'y a pas de : Moi, mon programme, là. Oui ou non? C'est suffisant ou ce n'est pas suffisant, et, dans le cas échéant, pourquoi?

M. Jolin-Barrette : Dans le cadre des propos de M. Péladeau, nous, ce qu'on dit à la Coalition avenir Québec, c'est qu'on favorise une approche inclusive où tous et chacun vont pouvoir participer…

Journaliste : Êtes-vous sourd, M. Jolin-Barrette?

M. Jolin-Barrette : …à l'édification de la société québécoise. Je pense que c'est important, dans le cadre d'une société qui est ouverte comme la nôtre, de faire de la place à tout le monde qui souhaite participer à la construction de la société québécoise.

Autrement dit, on ne favorise pas l'exclusion, mais plutôt l'inclusion à l'intérieur de notre société. Donc, les propos…

Journaliste : Est-ce que les excuses sont satisfaisantes?

M. Jolin-Barrette : …de M. Péladeau n'avaient pas leur place, et il a bien fait de s'excuser.

M. Dutrisac (Robert) : Bon, là, si je comprends bien, là, votre approche, c'est que tous les immigrants devront être, en premier lieu, des travailleurs temporaires. C'est bien ça?

M. Jolin-Barrette : En fait, c'est l'équivalent du visa de travail temporaire, donc c'est quelque chose qui existe déjà au Canada.

M. Dutrisac (Robert) : Oui, je comprends. Répondez à ma question : Est-ce que tous les immigrants vont devoir passer par la filiale du travail temporaire?

M. Jolin-Barrette : Non.

M. Dutrisac (Robert) : Non. O.K., parce que…

M. Jolin-Barrette : On parle des travailleurs qualifiés, parce que vous savez que le Québec sélectionne 70 % de son immigration.

M. Dutrisac (Robert) : Parmi ce qu'on appelle l'immigration économique ou l'immigration sélectionnée, là, économique…

M. Jolin-Barrette : Donc, vous avez les travailleurs qualifiés…

M. Dutrisac (Robert) : …là, on irait par les travailleurs temporaires. Ces immigrants-là, qu'on sélectionnerait, ce serait, en premier lieu, des travailleurs temporaires.

M. Jolin-Barrette : Donc, pour répondre à votre question, le Québec sélectionne, dans la catégorie économique, trois types d'immigrants. Vous avez, dans un premier temps, les immigrants investisseurs, auxquels on a des propositions concrètes pour favoriser leur rétention au Québec. Le deuxième type d'immigrant, ce sont les immigrants entrepreneurs aussi, qui est un régime distinct. Et par la suite, le dernier lot et le lot le plus important, celui des travailleurs qualifiés.

Donc, l'équivalent de notre régime, par le biais d'un certificat d'accompagnement transitoire, c'est qu'on insère un nouveau régime dans le cadre d'une renégociation de l'accord Canada-Québec. Donc, nécessairement, comme c'est le cas pour les étudiants, comme c'est le cas pour les travailleurs temporaires actuels, qui doivent obtenir un certificat d'acceptation du Québec, eh bien, lorsque vous obtenez le certificat d'acceptation du Québec, vous devez obtenir un visa de travail temporaire du gouvernement fédéral.

Nous, ce qu'on propose, c'est sensiblement la même chose, mais c'est un nouveau certificat, le certificat d'accompagnement transitoire, pour donner les outils aux immigrants pour favoriser leur intégration.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, à l'heure actuelle, le poids du Québec dans la fédération canadienne… Vous êtes un parti fédéraliste. Le poids du Québec dans la fédération actuelle continue de décroître en raison essentiellement de l'immigration, c'est-à-dire que les seuils d'immigration dans le reste du pays sont à peu près… Toutes proportions gardées, si on avait les mêmes seuils, là, il faudrait avoir 65 000 immigrants au Québec pour maintenir notre population relative au sein du Canada. Qu'en est-il par rapport au seuil d'immigration? Est-ce que vous voulez, justement, qu'on accueille 65 000 immigrants de façon à conserver notre place dans la fédération canadienne? Vous voulez des seuils inférieurs parce qu'on n'a pas les moyens de les intégrer? Qu'est-ce que vous voulez de ce côté-là?

M. Jolin-Barrette : Bien, je pense qu'actuellement cette question-là est un peu prématurée parce que, vous savez, actuellement, on est dans le cadre de la réforme de la politique de l'immigration du Québec. La planification pluriannuelle va venir au mois de… Mme la ministre l'a annoncé, vers le mois d'août, septembre prochain, donc au niveau de la nouvelle planification pluriannuelle. Ce qui est important pour nous, à la Coalition avenir Québec, c'est d'avoir un cadre qui va pouvoir permettre de mieux intégrer, de mieux franciser les immigrants et d'avoir un cadre où on offre les ressources requises aux immigrants pour favoriser leur intégration.

Donc, concrètement, ce n'est pas une question de seuil, mais c'est plutôt une question de capacité à réussir d'avoir les ressources requises pour assurer une pleine intégration et surtout de permettre aux immigrants d'occuper un emploi et de contribuer à la société québécoise. Dans le fond, je reviens à mon partage des responsabilités. Les immigrants ont une certaine responsabilité au niveau de leur parcours d'intégration, mais la société québécoise aussi a des responsabilités à avoir.

M. Dutrisac (Robert) : Vous dites, justement, qu'il y a des problèmes d'intégration, à l'heure actuelle, et de francisation. Une des solutions, ce serait d'abaisser le seuil de façon à ce qu'on réussisse davantage l'intégration.

M. Jolin-Barrette : Excusez-moi. Pouvez-vous répéter votre question?

M. Dutrisac (Robert) : Une des solutions, ce serait d'abaisser le seuil, qui est situé à peu près à 50 000, 55 000 à l'heure actuelle, de l'abaisser de façon à être en matière de mieux intégrer les immigrants.

M. Jolin-Barrette : Je crois que l'important, c'est vraiment de donner les outils pour favoriser l'intégration. Le Québec fait face à des défis démographiques importants, donc, au niveau du renouvellement de la main-d'oeuvre, donc c'est important de doter le marché du travail d'une main-d'oeuvre qualifiée qui va pouvoir répondre aux besoins du marché du travail. Donc, le renouvellement de la population se fait entre autres par les politiques de natalité, entre autres par l'immigration, puis c'est comme ça aussi que le Québec a grandi à travers les âges.

M. Dutrisac (Robert) : Ça en prend plus ou moins, d'immigrants?

M. Jolin-Barrette : En fait, comme je l'ai mentionné précédemment, il ne s'agit pas véritablement d'une question de seuil, de plus ou de moins. Il faut relier la capacité d'intégration et la capacité d'avoir les ressources pour bien intégrer les immigrants. Donc, ce débat-là, on va l'avoir au cours des prochains mois puis on va faire une étude sérieuse, effectivement, pour savoir quelle est la capacité réelle du Québec, de quelle façon on va réussir à développer les outils, de part et d'autre, pour bien intégrer, pour offrir les ressources requises pour assurer une cohésion sociale au Québec pour favoriser le vivre-ensemble.

Le Modérateur : …M. Jolin-Barrette. C'est-u sur l'immigration encore ou si c'est sur…

M. Lacroix (Louis) : Je veux juste… M. Couillard, hier, a dit que le Parti québécois… en fait, la position du Parti québécois frôlait le nationalisme ethnique. Êtes-vous d'accord avec lui?

M. Jolin-Barrette : Ce que je vais vous dire, c'est que les propos de M. Péladeau étaient déplorables.

M. Lacroix (Louis) : Non. Je parle des propos de M. Couillard. C'est M. Couillard, pas M. Péladeau qui a dit ça. M. Couillard a dit que le Parti québécois frôlait le nationalisme ethnique. Êtes-vous d'accord avec ça?

M. Jolin-Barrette : Nous, à la Coalition avenir Québec, on prône un nationalisme d'ouverture, qui est orienté vers les gens. On est un parti qui est accueillant. On souhaite… Bien, on considère que la société québécoise est une société accueillante. Donc, on ne doit pas diviser les gens, on doit les accueillir, mais par contre, on a un devoir de débloquer les ressources en matière d'intégration, de francisation. Donc, concrètement, la position de la Coalition avenir Québec sur ce sujet-là est véritablement une position d'ouverture vers l'autre. On est… dans le fond, dans le cadre de la politique de nationalisme d'ouverture.

M. Lacroix (Louis) : Alors, êtes-vous d'accord avec M. Couillard qui dit que le Parti québécois fait preuve de nationalisme ethnique?

M. Jolin-Barrette : L'important n'est pas de séparer les individus, les groupes, mais de faire preuve d'ouverture puis de vivre dans un Québec pluriel et qui favorise l'intégration.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que vous êtes d'accord avec l'affirmation de M. Couillard que le Parti québécois fait preuve de nationalisme ethnique? Êtes-vous d'accord avec ça? Vous dites oui ou vous dites non.

M. Jolin-Barrette : Comme je vous l'ai répété, la Coalition avenir Québec, c'est un parti qui est ouvert.

M. Lacroix (Louis) : Oui, mais je ne vous parle pas de la coalition, je vous parle de M. Couillard. Je vous demande si vous êtes d'accord avec l'affirmation de M. Couillard qui dit que le Parti québécois fait preuve de nationalisme ethnique.

M. Jolin-Barrette : Le Parti québécois devrait faire preuve d'ouverture comme la Coalition avenir Québec le fait.

Mme Lajoie (Geneviève) : Ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle.

M. Jolin-Barrette : En fait, ce que je vous dis, c'est que la position du Parti québécois sur l'immigration est une position qui...

Mme Lajoie (Geneviève) : Qui divise.

M. Jolin-Barrette : Qui divise, oui, effectivement qui divise, et nous, à la Coalition avenir Québec, ce qu'on propose, c'est une proposition qui vise à rassembler l'ensemble des Québécois, de faire travailler l'ensemble des individus qui décident de choisir le Québec avec la société d'accueil afin de favoriser le vivre-ensemble et une plus grande cohésion sociale.

Le Modérateur : Dernière question, Simon Boivin. Dernière question, dernière…

M. Lacroix (Louis) : …quelle est votre définition du nationalisme ethnique, M. Jolin-Barrette? Juste pour qu'on comprenne bien, là, si on fait bien les bonnes nuances, quelle est votre définition à vous du nationalisme ethnique?

M. Jolin-Barrette : Je vais prendre la question de M. Boivin.

M. Lacroix (Louis) : Pourquoi? La mienne n'est pas bonne? Alors, quelle est votre définition du nationalisme ethnique? Qu'est-ce que c'est pour vous?

M. Jolin-Barrette : Le nationalisme ethnique… en fait, moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'au niveau de la Coalition avenir Québec on prône un nationalisme d'ouverture. Donc, concrètement, je crois que, dans un nationalisme d'ouverture, il y a un partage des responsabilités qui doit se faire entre la société d'accueil et les immigrants. Ainsi, il faut travailler en collégialité ensemble afin de doter les immigrants des ressources, des outils en matière de francisation, d'intégration et d'employabilité.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous êtes familier avec le concept du nationalisme ethnique? Vous savez ce que c'est?

M. Jolin-Barrette : Oui. Merci.

M. Lacroix (Louis) : Alors, qu'est-ce que c'est pour vous?

Le Modérateur : En terminant, Simon Boivin.

M. Boivin (Simon) : Bon, je voulais juste voir, pour vous, à quoi vous attribuez, là, la hausse de la CAQ dans le sondage, la hausse de quatre points ce matin. Est-ce que les propositions comme ça, que vous avez faites cette semaine, font en sorte que vous montez dans l'opinion publique?

M. Jolin-Barrette : Bien, je pense que, principalement, les gens reconnaissent le sérieux du travail qui est effectué par la Coalition avenir Québec, que la véritable opposition officielle à l'Assemblée nationale, c'est la Coalition avenir Québec, et que le travail que l'on fait est reconnu par la population, et que la CAQ, par ses propositions concrètes, réussit à… En fait, les Québécois perçoivent, dans le travail de la Coalition avenir Québec, un travail qui permet d'avoir une opposition constructive et surtout de favoriser le débat à l'Assemblée nationale.

Le Modérateur : Merci beaucoup, tout le monde.

M. Jolin-Barrette : Merci.

(Fin à 9 h 50)

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