(Neuf heures trente-deux minutes)
M.
Jolin-Barrette : Bonjour à tous. Vous le savez, la Coalition avenir
Québec a proposé cette semaine une série de mesures qui visent à permettre une
meilleure intégration des immigrants à la société québécoise. Le modèle actuel
d'immigration ne fonctionne pas et doit être réformé, modernisé, amélioré. Le Québec
doit assumer ses responsabilités.
Aujourd'hui, nous
souhaitons nous élever au-dessus de la partisanerie pour ternir une discussion
constructive. Nous demandons donc l'opportunité à la ministre, lors de cette
interpellation, de répondre à des questions fondamentales. À la Coalition
avenir Québec, nous croyons que le gouvernement a une responsabilité d'offrir
aux immigrants une réelle perspective de réussir leur intégration au Québec.
Concrètement, nous avons appelé celle-ci la responsabilité partagée.
Concrètement, elle implique que le gouvernement doit mieux outiller et mieux
accompagner les immigrants dans leur parcours d'intégration.
Le Québec est une nation unique par sa
langue, ses valeurs, sa culture, mais ce qui unit tous les citoyens est avant
tout l'attachement et l'implication qu'ils portent tous au projet d'édification
de la société québécoise plurielle et inclusive. C'est par l'implication de
chacun que sera construit le Québec de demain. Cependant, afin que tous les
immigrants aient une véritable égalité des chances, il faut qu'ils puissent
avoir accès à des ressources suffisantes et à un mécanisme d'intégration qui
est clair.
Les défis imposés par la démographie et le
statut de seule nation francophone en Amérique du Nord exigent du gouvernement
du Québec une politique de francisation efficace et cohérente. Malheureusement,
le constat a été très clair lors des consultations, l'offre de cours est
déficiente et mal adaptée aux besoins, les premiers touchés dans cette
situation étant les immigrants. L'apprentissage de la langue est donc le
premier pilier sur lequel doivent se construire une intégration réussie des néo-Québécois.
Le second pilier est la connaissance de la
société québécoise. Je pense ici aux valeurs inscrites dans la Charte des
droits et libertés de la personne. La charte est un document fondateur du
Québec d'aujourd'hui. Au-delà du consensus sur les valeurs qui y sont
inscrites, comme l'égalité entre les femmes et les hommes, ces dernières sont à
la base même de la nation québécoise. Comment penser aujourd'hui qu'un
immigrant puisse s'impliquer avec succès dans la société québécoise s'il ne
connaît pas les valeurs qui en sont l'essence même?
Le gouvernement a la responsabilité
d'informer qu'il existe au Québec des valeurs communes car c'est par la
connaissance de celles-ci qu'un individu souhaitant réussir son intégration
pourra tisser une relation plus étroite avec la société d'accueil.
Le dernier pilier essentiel est celui de
l'employabilité car le travail est un puissant agent d'intégration. Il crée des
relations interpersonnelles, il construit un patrimoine et surtout il génère
une valorisation et l'accomplissement personnel. La participation à la vie
active est essentielle. Les immigrants le souhaitent, et le gouvernement doit
leur donner les moyens d'intégrer le marché du travail afin qu'ils puissent
occuper un emploi à la hauteur de leurs compétences, ce qui n'est pas
actuellement fait par le gouvernement libéral qui abandonne et qui ne s'occupe
pas des nouveaux arrivants.
La CAQ a tenu à faire des recommandations
dans le cadre de l'élaboration de la nouvelle politique en matière
d'immigration car le laisser-faire n'est plus une solution. Les conséquences
sont trop importantes pour la société. Il faut moderniser notre modèle,
l'améliorer et établir une vision d'ensemble, celle d'un interculturalisme qui
rassemble tous les citoyens.
J'espère sincèrement que la discussion de
ce jour, que nous entamerons avec la ministre dans les prochaines minutes,
permettra à celle-ci de prendre en considération les propositions constructives
que nous avons soumises et de se pencher davantage sur le partage des
responsabilités que doit constituer le sujet de l'immigration pour la société
québécoise. Merci beaucoup.
M. Lacroix (Louis)
: M.
Jolin-Barette, vous dites... ce qu'on constate, là, dans ce que vous avez
présenté lundi, puis ce que vous présentez aujourd'hui puis... si vous vous
inquiétez entre autres de la francisation, vous vous inquiétez de l'arrivée des
nouveaux immigrants qui ne sont pas suffisamment francisés, etc., est-ce que
vous ne pouvez pas tirer le même constat que M. Péladeau, qu'effectivement vous
perdez, vous aussi, là, des appuis à chaque fois qu'il y a des immigrants qui
arrivent? Est-ce que ce n'est pas un peu le même constat que vous pouvez tracer
également parce que ces gens-là s'installent soit sur l'île de Montréal ou dans
la couronne nord par exemple, là, où la CAQ a des comtés, etc.?
M. Jolin-Barrette : Non,
absolument pas. C'est une approche totalement différente. Le plan que nous
avons proposé lundi dernier, c'est une proposition constructive pour
accompagner les immigrants dans leur parcours d'intégration. Nous, on
souhaite...
M. Lacroix (Louis)
:
Mais ce n'est pas ça, ma question. Ma question, c'est : Est-ce que vous
tracez le même constat que M. Péladeau?
M. Jolin-Barrette : Non. Nous,
ce que nous souhaitons, c'est d'accompagner les immigrants, de réussir avec eux
le parcours d'intégration. Je vous parlais tout à l'heure de la responsabilité
partagée qu'il doit y avoir entre l'État québécois, entre le gouvernement et
les immigrants. Donc, véritablement, on souhaite accompagner les immigrants
dans les mesures de francisation, d'intégration, d'employabilité. Il faut
pouvoir offrir les ressources requises pour avoir véritablement une immigration
qui va avoir les moyens de s'intégrer. On doit avoir un cadre respectueux à
travers la société d'accueil pour favoriser l'épanouissement de ceux-ci à
l'intérieur de la société québécoise.
M. Laforest (Alain)
:
Tout le monde a dénoncé le fait... bien, en tout cas, critiqué le fait que vous
donniez une probation de trois ans en disant que ce n'était pas applicable, là.
Est-ce que vous trouvez que vous êtes allé trop loin, là, que vous devez
reculer, là? Entre autres, le premier ministre a dit qu'en faisant ça on
faisait un x sur le Québec. Pour vous, ça tient toujours la route?
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
tient toujours la route. Ce que nous disons... en fait, avec la proposition que
nous avons amenée, c'est qu'on change la façon... on modernise le système. On
permet aux immigrants d'arriver beaucoup plus rapidement au Québec dans le
cadre de notre système et de leur donner les outils et les moyens de
s'intégrer, de se franciser et de trouver un emploi. Donc, concrètement, ce que
nous proposons, ça se fait actuellement, c'est l'équivalent du visa de travail
temporaire. Donc, c'est un visa qui est déterminé dans le temps, et puis, à la
suite du visa, vous devez remplir les critères d'éligibilité.
M. Laforest (Alain)
:
Si on est temporaire, pensez-vous que les gens vont venir s'installer ici, là?
Il n'y a pas personne qui va venir s'acheter une maison en se disant :
Bien, peut-être, dans trois ans, je vais me faire mettre dehors, là.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, actuellement, sur le territoire québécois, à moins que je ne me
trompe, il y a 37 000 travailleurs québécois... travailleurs
temporaires avec un visa temporaire. Donc, vous savez que, lors des
consultations particulières aux mois de janvier et février dernier, la majorité
des groupes économiques qui sont venus présenter leurs mémoires ont mis un
accent très important sur l'immigration... en fait, les travailleurs temporaires.
Donc, nous, ce que nous faisons, nous
souhaitons avoir une adéquation entre le marché du travail et les immigrants,
les qualifications professionnelles des immigrants. Autrement dit, on va avoir,
dans le cadre du système que l'on propose, une façon de faire qui va faire en
sorte qu'on va aller chercher les gens en fonction de leurs compétences, de
leurs talents. Ils vont pouvoir avoir un emploi lorsqu'ils arrivent au Québec,
et on va leur donner les outils pour s'intégrer. Donc, au lieu que les
immigrants attendent dans leur pays d'origine durant une période de deux,
trois, quatre, cinq ans avant de pouvoir venir au Québec, bien, ceux-ci vont
pouvoir, en fonction toujours de la grille de sélection, occuper un emploi au Québec
beaucoup plus rapidement. Et on sait que le fait d'occuper un emploi, c'est un
agent intégrateur extrêmement important.
M. Laforest (Alain)
:
Votre parti, il a critiqué hier, comme les autres, la sortie de M. Péladeau sur
les immigrants. Ses excuses, c'est assez?
M. Jolin-Barrette : Je crois
que c'est important d'avoir une société plurielle et inclusive. Donc, nous, à
la Coalition avenir Québec, par nos propositions… C'est vraiment des propositions
concrètes qui visent à accompagner les immigrants…
M. Laforest (Alain)
: Non,
mais je vous parle de M. Péladeau.
M. Jolin-Barrette : …et je
pense que c'est important, véritablement, lorsqu'on se penche sur notre
proposition, de voir à quel point on développe des outils qui visent à…
M. Laforest (Alain)
:
…je la connais votre proposition, là, j'étais à la conférence de presse. Je
vous demande : Est-ce que les excuses de M. Péladeau, pour vous, c'est
suffisant ou le dommage est fait, puis il ne comprend rien?
M. Jolin-Barrette : Écoutez,
dans notre proposition, ce que l'on mentionne, c'est qu'on donne les outils
requis aux immigrants, donc…
M. Lacroix (Louis)
:
Mais ce n'est pas ça, la question, M. Jolin-Barrette. Répondez donc à la question.
Il vous pose une question à savoir si les excuses de M. Péladeau sont
suffisantes. Est-ce que c'est suffisant ou ce n'est pas suffisant? C'est oui ou
c'est non. Il n'y a pas de : Moi, mon programme, là. Oui ou non? C'est
suffisant ou ce n'est pas suffisant, et, dans le cas échéant, pourquoi?
M. Jolin-Barrette : Dans le
cadre des propos de M. Péladeau, nous, ce qu'on dit à la Coalition avenir
Québec, c'est qu'on favorise une approche inclusive où tous et chacun vont
pouvoir participer…
Journaliste
: Êtes-vous
sourd, M. Jolin-Barrette?
M. Jolin-Barrette : …à
l'édification de la société québécoise. Je pense que c'est important, dans le
cadre d'une société qui est ouverte comme la nôtre, de faire de la place à tout
le monde qui souhaite participer à la construction de la société québécoise.
Autrement dit, on ne favorise pas
l'exclusion, mais plutôt l'inclusion à l'intérieur de notre société. Donc, les
propos…
Journaliste
: Est-ce
que les excuses sont satisfaisantes?
M. Jolin-Barrette : …de M.
Péladeau n'avaient pas leur place, et il a bien fait de s'excuser.
M. Dutrisac (Robert)
:
Bon, là, si je comprends bien, là, votre approche, c'est que tous les
immigrants devront être, en premier lieu, des travailleurs temporaires. C'est
bien ça?
M. Jolin-Barrette : En fait, c'est
l'équivalent du visa de travail temporaire, donc c'est quelque chose qui existe
déjà au Canada.
M. Dutrisac (Robert)
:
Oui, je comprends. Répondez à ma question : Est-ce que tous les immigrants
vont devoir passer par la filiale du travail temporaire?
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Dutrisac (Robert)
:
Non. O.K., parce que…
M. Jolin-Barrette : On parle
des travailleurs qualifiés, parce que vous savez que le Québec sélectionne
70 % de son immigration.
M. Dutrisac (Robert)
:
Parmi ce qu'on appelle l'immigration économique ou l'immigration sélectionnée,
là, économique…
M. Jolin-Barrette : Donc, vous
avez les travailleurs qualifiés…
M. Dutrisac (Robert)
:
…là, on irait par les travailleurs temporaires. Ces immigrants-là, qu'on
sélectionnerait, ce serait, en premier lieu, des travailleurs temporaires.
M. Jolin-Barrette : Donc, pour
répondre à votre question, le Québec sélectionne, dans la catégorie économique,
trois types d'immigrants. Vous avez, dans un premier temps, les immigrants
investisseurs, auxquels on a des propositions concrètes pour favoriser leur
rétention au Québec. Le deuxième type d'immigrant, ce sont les immigrants
entrepreneurs aussi, qui est un régime distinct. Et par la suite, le dernier
lot et le lot le plus important, celui des travailleurs qualifiés.
Donc, l'équivalent de notre régime, par le
biais d'un certificat d'accompagnement transitoire, c'est qu'on insère un
nouveau régime dans le cadre d'une renégociation de l'accord Canada-Québec.
Donc, nécessairement, comme c'est le cas pour les étudiants, comme c'est le cas
pour les travailleurs temporaires actuels, qui doivent obtenir un certificat
d'acceptation du Québec, eh bien, lorsque vous obtenez le certificat
d'acceptation du Québec, vous devez obtenir un visa de travail temporaire du
gouvernement fédéral.
Nous, ce qu'on propose, c'est sensiblement
la même chose, mais c'est un nouveau certificat, le certificat d'accompagnement
transitoire, pour donner les outils aux immigrants pour favoriser leur
intégration.
M. Dutrisac (Robert)
:
Maintenant, à l'heure actuelle, le poids du Québec dans la fédération
canadienne… Vous êtes un parti fédéraliste. Le poids du Québec dans la fédération
actuelle continue de décroître en raison essentiellement de l'immigration,
c'est-à-dire que les seuils d'immigration dans le reste du pays sont à peu
près… Toutes proportions gardées, si on avait les mêmes seuils, là, il faudrait
avoir 65 000 immigrants au Québec pour maintenir notre population relative
au sein du Canada. Qu'en est-il par rapport au seuil d'immigration? Est-ce que
vous voulez, justement, qu'on accueille 65 000 immigrants de façon à
conserver notre place dans la fédération canadienne? Vous voulez des seuils
inférieurs parce qu'on n'a pas les moyens de les intégrer? Qu'est-ce que vous
voulez de ce côté-là?
M. Jolin-Barrette : Bien, je
pense qu'actuellement cette question-là est un peu prématurée parce que, vous
savez, actuellement, on est dans le cadre de la réforme de la politique de
l'immigration du Québec. La planification pluriannuelle va venir au mois de…
Mme la ministre l'a annoncé, vers le mois d'août, septembre prochain, donc au
niveau de la nouvelle planification pluriannuelle. Ce qui est important pour
nous, à la Coalition avenir Québec, c'est d'avoir un cadre qui va pouvoir
permettre de mieux intégrer, de mieux franciser les immigrants et d'avoir un
cadre où on offre les ressources requises aux immigrants pour favoriser leur
intégration.
Donc, concrètement, ce n'est pas une
question de seuil, mais c'est plutôt une question de capacité à réussir d'avoir
les ressources requises pour assurer une pleine intégration et surtout de
permettre aux immigrants d'occuper un emploi et de contribuer à la société
québécoise. Dans le fond, je reviens à mon partage des responsabilités. Les
immigrants ont une certaine responsabilité au niveau de leur parcours
d'intégration, mais la société québécoise aussi a des responsabilités à avoir.
M. Dutrisac (Robert)
:
Vous dites, justement, qu'il y a des problèmes d'intégration, à l'heure
actuelle, et de francisation. Une des solutions, ce serait d'abaisser le seuil
de façon à ce qu'on réussisse davantage l'intégration.
M. Jolin-Barrette :
Excusez-moi. Pouvez-vous répéter votre question?
M. Dutrisac (Robert)
: Une
des solutions, ce serait d'abaisser le seuil, qui est situé à peu près à 50 000,
55 000 à l'heure actuelle, de l'abaisser de façon à être en matière de
mieux intégrer les immigrants.
M. Jolin-Barrette : Je crois
que l'important, c'est vraiment de donner les outils pour favoriser
l'intégration. Le Québec fait face à des défis démographiques importants, donc,
au niveau du renouvellement de la main-d'oeuvre, donc c'est important de doter
le marché du travail d'une main-d'oeuvre qualifiée qui va pouvoir répondre aux
besoins du marché du travail. Donc, le renouvellement de la population se fait
entre autres par les politiques de natalité, entre autres par l'immigration, puis
c'est comme ça aussi que le Québec a grandi à travers les âges.
M. Dutrisac (Robert)
:
Ça en prend plus ou moins, d'immigrants?
M. Jolin-Barrette : En fait,
comme je l'ai mentionné précédemment, il ne s'agit pas véritablement d'une
question de seuil, de plus ou de moins. Il faut relier la capacité
d'intégration et la capacité d'avoir les ressources pour bien intégrer les
immigrants. Donc, ce débat-là, on va l'avoir au cours des prochains mois puis
on va faire une étude sérieuse, effectivement, pour savoir quelle est la
capacité réelle du Québec, de quelle façon on va réussir à développer les
outils, de part et d'autre, pour bien intégrer, pour offrir les ressources
requises pour assurer une cohésion sociale au Québec pour favoriser le vivre-ensemble.
Le Modérateur
: …M.
Jolin-Barrette. C'est-u sur l'immigration encore ou si c'est sur…
M. Lacroix (Louis)
: Je
veux juste… M. Couillard, hier, a dit que le Parti québécois… en fait, la
position du Parti québécois frôlait le nationalisme ethnique. Êtes-vous
d'accord avec lui?
M. Jolin-Barrette : Ce que je
vais vous dire, c'est que les propos de M. Péladeau étaient déplorables.
M. Lacroix (Louis)
:
Non. Je parle des propos de M. Couillard. C'est M. Couillard, pas M. Péladeau
qui a dit ça. M. Couillard a dit que le Parti québécois frôlait le nationalisme
ethnique. Êtes-vous d'accord avec ça?
M. Jolin-Barrette : Nous, à la
Coalition avenir Québec, on prône un nationalisme d'ouverture, qui est orienté
vers les gens. On est un parti qui est accueillant. On souhaite… Bien, on
considère que la société québécoise est une société accueillante. Donc, on ne
doit pas diviser les gens, on doit les accueillir, mais par contre, on a un
devoir de débloquer les ressources en matière d'intégration, de francisation.
Donc, concrètement, la position de la Coalition avenir Québec sur ce sujet-là
est véritablement une position d'ouverture vers l'autre. On est… dans le fond,
dans le cadre de la politique de nationalisme d'ouverture.
M. Lacroix (Louis)
: Alors,
êtes-vous d'accord avec M. Couillard qui dit que le Parti québécois fait preuve
de nationalisme ethnique?
M. Jolin-Barrette :
L'important n'est pas de séparer les individus, les groupes, mais de faire
preuve d'ouverture puis de vivre dans un Québec pluriel et qui favorise
l'intégration.
M. Lacroix (Louis)
:
Mais est-ce que vous êtes d'accord avec l'affirmation de M. Couillard que le
Parti québécois fait preuve de nationalisme ethnique? Êtes-vous d'accord avec
ça? Vous dites oui ou vous dites non.
M. Jolin-Barrette : Comme je
vous l'ai répété, la Coalition avenir Québec, c'est un parti qui est ouvert.
M. Lacroix (Louis)
:
Oui, mais je ne vous parle pas de la coalition, je vous parle de M. Couillard.
Je vous demande si vous êtes d'accord avec l'affirmation de M. Couillard qui
dit que le Parti québécois fait preuve de nationalisme ethnique.
M. Jolin-Barrette : Le Parti
québécois devrait faire preuve d'ouverture comme la Coalition avenir Québec le
fait.
Mme Lajoie (Geneviève)
:
Ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle.
M. Jolin-Barrette : En fait,
ce que je vous dis, c'est que la position du Parti québécois sur l'immigration
est une position qui...
Mme Lajoie (Geneviève)
:
Qui divise.
M. Jolin-Barrette : Qui
divise, oui, effectivement qui divise, et nous, à la Coalition avenir Québec,
ce qu'on propose, c'est une proposition qui vise à rassembler l'ensemble des Québécois,
de faire travailler l'ensemble des individus qui décident de choisir le Québec
avec la société d'accueil afin de favoriser le vivre-ensemble et une plus
grande cohésion sociale.
Le Modérateur
: Dernière
question, Simon Boivin. Dernière question, dernière…
M. Lacroix (Louis)
: …quelle
est votre définition du nationalisme ethnique, M. Jolin-Barrette? Juste pour
qu'on comprenne bien, là, si on fait bien les bonnes nuances, quelle est votre
définition à vous du nationalisme ethnique?
M. Jolin-Barrette : Je vais
prendre la question de M. Boivin.
M. Lacroix (Louis)
:
Pourquoi? La mienne n'est pas bonne? Alors, quelle est votre définition du
nationalisme ethnique? Qu'est-ce que c'est pour vous?
M. Jolin-Barrette : Le
nationalisme ethnique… en fait, moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'au
niveau de la Coalition avenir Québec on prône un nationalisme d'ouverture. Donc,
concrètement, je crois que, dans un nationalisme d'ouverture, il y a un partage
des responsabilités qui doit se faire entre la société d'accueil et les
immigrants. Ainsi, il faut travailler en collégialité ensemble afin de doter
les immigrants des ressources, des outils en matière de francisation, d'intégration
et d'employabilité.
M. Lacroix (Louis)
: Mais
vous êtes familier avec le concept du nationalisme ethnique? Vous savez ce que
c'est?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Merci.
M. Lacroix (Louis)
:
Alors, qu'est-ce que c'est pour vous?
Le Modérateur
: En
terminant, Simon Boivin.
M. Boivin (Simon)
:
Bon, je voulais juste voir, pour vous, à quoi vous attribuez, là, la hausse de
la CAQ dans le sondage, la hausse de quatre points ce matin. Est-ce que les
propositions comme ça, que vous avez faites cette semaine, font en sorte que
vous montez dans l'opinion publique?
M. Jolin-Barrette : Bien, je
pense que, principalement, les gens reconnaissent le sérieux du travail qui est
effectué par la Coalition avenir Québec, que la véritable opposition officielle
à l'Assemblée nationale, c'est la Coalition avenir Québec, et que le travail
que l'on fait est reconnu par la population, et que la CAQ, par ses
propositions concrètes, réussit à… En fait, les Québécois perçoivent, dans le
travail de la Coalition avenir Québec, un travail qui permet d'avoir une
opposition constructive et surtout de favoriser le débat à l'Assemblée
nationale.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, tout le monde.
M. Jolin-Barrette : Merci.
(Fin à 9 h 50)