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Point de presse de M. Mathieu Traversy, porte-parole de l'opposition officielle en matière de famille et de lutte contre l'intimidation, et M. Nicolas Marceau, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances et revenu

Version finale

Tuesday, March 31, 2015, 15 h 10

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures onze minutes)

M. Traversy : Alors, merci de vous être déplacés. Cet après-midi, nous avons posé une question au gouvernement libéral concernant le nouveau bouclier fiscal émis dans le budget du ministre des Finances la semaine dernière. Nous voulions comprendre quel était l'impact de cette nouvelle mesure sur les familles du Québec, pour les familles qui décident d'envoyer soit leurs enfants dans des garderies privées non subventionnées ou encore dans le réseau de services de garde subventionnés et des CPE.

Nous avons eu, sans grande surprise, la révélation de voir que les familles, au Québec, actuellement, sont gérées par le ministère des Finances. J'aimerais souligner que la ministre de la Famille elle-même n'a pas voulu daigner se lever pour tenter de défendre son ministère. Et nous aimerions vous apporter notre compréhension de cette mesure fiscale qui, sans aucun doute, favorise davantage les familles qui utilisent des garderies privées, au Québec, non subventionnées versus nos services de garde subventionnés et CPE.

Je laisse la parole à notre porte-parole en matière des finances, M. Nicolas Marceau.

M. Marceau : Oui, merci, Mathieu. Écoutez, je vais essayer d'être le plus simple possible. Tout d'abord, je vais commencer en vous disant que la question posée par Mathieu était légitime, excellente question, et la réponse qui a été donnée par le ministre des Finances était… minimalement, on pourrait la décrire de confuse. Par ailleurs, il nous a induits en erreur aussi, et je vais vous dire, donc, ce qu'il en retourne parce que, de toute évidence, il n'y a personne au gouvernement qui était capable de répondre correctement à la question posée.

Alors, le bouclier fiscal, c'est un dispositif qui est introduit dans le budget et qui vise à protéger les ménages contre des hausses de revenus, hein? Essentiellement, votre revenu augmente, et on veut s'assurer que, lorsque votre revenu augmente, tous les crédits auxquels vous aviez accès ne soient pas réduits de façon trop importante, de façon à vous encourager à, justement, augmenter vos revenus. Donc, si, pour 1 $ que vous gagnez, vos transferts, vos crédits baissent beaucoup, baissent de 1 $, bien, évidemment vous avez moins d'incitation à travailler.

Alors, le gouvernement a présenté son bouclier fiscal, et essentiellement, si vous avez une hausse de revenus, il y a deux crédits pour lesquels vous n'aurez pas à subir de perte de façon aussi importante. Il y a le… Puis là je vous amène au budget, au plan budgétaire à la page B.20. Je vous laisse aller voir ça, mais vous constaterez qu'on parle de, premièrement, la Prime au travail, puis deuxièmement le crédit d'impôt pour frais de garde d'enfants. C'est tout, rien de plus, O.K.? Donc, le dispositif qui est en place fait en sorte que votre Prime au travail ou bien votre crédit d'impôt pour frais de garde d'enfants n'est pas trop réduit lorsque votre revenu augmente. J'espère que tout ça est clair pour tout le monde. Il n'y a pas de crédit d'impôt à la solidarité, contrairement à ce qu'à dit le ministre des Finances en Chambre il y a 15 minutes, premier élément.

Deuxièmement, le fait d'introduire, donc, ce bouclier fiscal, ça crée la situation suivante : ça fait en sorte qu'il y a deux catégories de parents au Québec, il y a deux catégories de parents au Québec. Il y a ceux qui sont protégés lorsque leurs revenus augmentent. Ceux qui sont protégés, ce sont ceux qui envoient leurs enfants dans des garderies non subventionnées qui sont… qui permettent d'obtenir le crédit d'impôt pour frais de garde d'enfants. Mais ceux qui envoient leurs enfants dans des services qui sont subventionnés, dans les CPE, dans les milieux familiaux, eux autres ne sont pas protégés. Alors, j'espère que c'est clair.

Ce que ça veut dire, donc, ultimement, c'est que le mécanisme qui a été mis en place par le gouvernement protège les familles qui envoient leurs enfants dans des services de garde privés, mais ne les protège pas si on les envoie dans services de garde subventionnés comme les CPE. Donc, on protège ceux qui sont dans le privé, on ne protège pas ceux qui sont dans le public. Essentiellement, c'est ça qui a été mis en place par le gouvernement.

Je vous donne un exemple : si vous avez, par exemple, une augmentation de revenus de 5 000 $, il y a des dispositions, dans le bouclier fiscal, qui font en sorte que votre crédit d'impôt pour frais de garde va être réduit, mais d'environ 25 % et non pas 100 %, comme ça aurait été le cas auparavant, alors que les tarifs de CPE s'appliquent pleinement, là. Au-delà de de 75 000 $ de revenu familial, chaque dollar de plus que vous gagnez réduit votre… augmente votre tarif de service de garde de 3,9 %, O.K.?

Donc, je veux juste que ce soit clair, je recommence, là : Votre crédit d'impôt service de garde va être protégé par le bouclier fiscal, mais, si vous envoyez votre enfant dans un CPE puis que votre revenu familial est à 75 000 $, chaque dollar de plus, on va retrancher 0,039 $ de ce dollar-là. C'est ça que ça veut dire.

Alors, vous n'êtes pas protégés si vous êtes en CPE, vous êtes protégés si vous êtes en garderie privée non subventionnée. C'est ça qui a été annoncé par le gouvernement dans le bouclier fiscal.

Je laisse à Mathieu le soin de conclure ce que ça implique en termes de privé-public.

M. Traversy : Bien, en conclusion… Tout à fait, bien, ça démontre, encore là, la volonté du gouvernement libéral de favoriser le privé. On sait que c'est les champions de la privatisation. Pour les libéraux, là, la privatisation, c'est comme du basilic, c'est bon dans tout. On en met, écoute, dans nos sociétés d'État, on en met au niveau de nos travaux publics et on en met également, maintenant, là, dans les services de garde. Donc, on essaie de pousser, dans le fond, la croissance des garderies privées non subventionnées.

Je tiens à vous rappeler que la présidente de la Coalition des garderies privées non subventionnées, Mme Marie-Claude Collin, était candidate libérale, à la dernière élection générale, dans le comté de Blainville. On voit là, donc, toute la proximité et la volonté gouvernementale de laisser un peu tomber, si vous voulez, les CPE et les services de garde subventionnés au Québec.

Alors, nous, on appelle à la raison, on appelle à la ministre de défendre son réseau de partenaires qui sont subventionnés, de partenaires qui sont publics, pour essayer de conserver un équilibre et de garder un réseau qui a fait ses preuves, un réseau qui est apprécié de la population québécoise et de bien d'autres nations à travers le monde, à préserver, à continuer sa mission.

M. Ouellet (Martin) : C'est quoi, il faudrait éliminer le crédit d'impôt, il faudrait éliminer le bouclier fiscal?

M. Traversy : Bien, il faudrait que ce soit juste et équitable pour tout le monde, donc…

M. Marceau : Il aurait fallu protéger les familles dans un sens ou dans l'autre, moi, je pense. Il aurait fallu protéger contre les hausses de tarifs de services de garde.

M. Ouellet (Martin) : Juste pour une précision technique, à 75 000 $, une famille a droit au bouclier fiscal?

M. Marceau : Oui, oui, absolument, absolument, pour les éléments qui sont inclus dans le bouclier fiscal. Présentement, ce qui est inclus dans le bouclier fiscal, je le disais, c'est la Prime au travail. Effectivement, à des niveaux de revenus de 75 000 $, on a moins droit à la Prime au travail, on va s'entendre là-dessus. Par contre, le crédit d'impôt pour frais de garde, on y a encore droit. Le crédit d'impôt pour frais de garde, garde en milieu privé, on y a encore droit. Alors, on aurait pu protéger les familles aussi contre des hausses de tarifs de… qui ont été annoncées, là. Vous vous rappelez, il y a 193 millions que le gouvernement a décidé d'aller chercher, mais on n'a pas choisi une certaine neutralité, on a choisi de favoriser les services de garde en milieu privé, c'est une évidence. Les gestes parlent, et c'est ce qu'on voit.

Mme Biron (Martine) : Mais tu ne paies pas de la même façon. Dans les CPE, tu paies 7 $ la journée, tandis que, dans les garderies privées non subventionnées…

M. Marceau : Ah! Bien là, le monde a changé, récemment, je pense que vous le savez. J'aimerais bien que ça soit ainsi, mais on n'en est plus… Là, maintenant, il y a une nouvelle ligne dans le rapport d'impôt qui s'appelle Services de garde, et là cette ligne-là n'est pas incluse dans le bouclier fiscal. C'est aussi simple que ça.

M. Ouellet (Martin) : Est-ce que vous avez évalué les impacts de ça?

M. Marceau : Non, écoutez, on a découvert ça très récemment, là, je pense que vous aurez compris ça, mais les impacts, c'est la neutralité de nos services, c'est la neutralité de la fiscalité à l'égard des choix de services de garde de nos parents.

M. Traversy : Puis on a un réseau de services de garde publics subventionnés et privés qui livre la marchandise, qui est de qualité. Lorsqu'on regarde les plaintes en fonction de la qualité, on voit, c'est clairement dans les services de garde privés non subventionnés que la majorité des plaintes se retrouvent, on voit que c'est un réseau qui n'est pas régi par le ministère de la Famille, qui se développe d'une façon anarchique, donc on ne comprend pas pourquoi le gouvernement veut pousser dans cette direction.

M. Ouellet (Martin) : C'est ça. Vous prêtez au gouvernement l'intention, en tout cas, la volonté de favoriser le privé, et c'est pour ça qu'il a fait ça. C'est ce que vous dites.

M. Marceau : Bien, c'est plus que prêter une intention, là. Les gestes sont parlants. On peut bien… Les paroles, là, ça veut dire bien des affaires, là, mais là les gestes sont clairs, ils sont concrets, puis la fiscalité, ça a un impact sur les comportements, c'est quelque chose qui est connu. Et la fiscalité qui est introduite par le bouclier fiscal, aussi généreuse soit-elle, dans ce cas-ci, elle n'est pas neutre, elle favorise un mode de garde plutôt qu'un autre, et c'est important que les gens le sachent.

Par ailleurs, le ministre des Finances a induit tout le monde en erreur, n'était pas clair, était complètement confus, la ministre de la Famille n'a rien dit. Regardez, heureusement que nous sommes là pour le dire aux gens, quoi.

M. Boivin (Simon) : Sur les services eux-mêmes, là, je pense que la ministre a annoncé, vendredi passé, aux associations des CPE puis des garderies privées, là, des coupes de l'ordre de 74 millions pour l'année à venir. Quel genre d'impacts ça peut avoir, ça, sur le réseau, selon vous?

M. Traversy : Bien, écoutez, on a déjà vu des coupures, par le passé, au niveau des milieux défavorisés. Ça peut avoir des impacts sur des éducatrices spécialisées, ça peut avoir des impacts sur des sorties — c'est évidemment à chaque CPE et à chaque service de garde, là, de décider de quelle manière ils vont le gérer — ça peut être des pertes de surplus.

Donc, ce qu'on constate, c'est que la famille va être encore la grande perdante, au cours des prochaines années, a perdu beaucoup l'année dernière, va perdre encore cette année et encore plus l'année prochaine. Donc, la priorité du Parti libéral, au niveau des enfants, semble être très loin, et ça contraste avec les belles paroles.

Alors, vous avez entendu le premier ministre, là, nous faire, là, des discours dithyrambiques, en citant du Saint-Exupéry, on peut voir que, dans les faits, c'est les familles du Québec qui sont larguées avec le Parti libéral.

M. Boivin (Simon) : Donc, les gens vont se retrouver à payer plus pour avoir moins, c'est ça que je comprends?

M. Traversy : Exactement. Merci beaucoup.

M. Marceau : Merci.

(Fin à 15 h 21)

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