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Point de presse de M. Jean-François Lisée, porte-parole de l'opposition officielle en matière de services sociaux, de protection de la jeunesse, de soins à domicile et de prévention

Version finale

Wednesday, April 1, 2015, 9 h 53

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures cinquante-quatre minutes)

M. Lisée : Bonjour. Ce matin, j'aimerais pouvoir vous dire que ce je vais vous dire est un poisson d'avril. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Alors, hier, les 16 directeurs de la protection de la jeunesse du Québec, ceux qui sont chargés par la Loi de la protection de la jeunesse de voir au bien-être de 32 000 jeunes, ont été mis à la porte. Ils ont été virés hier, ils ont reçu leur avis de congédiement par mégarde, par mégarde. L'application de la loi n° 10, qui est en train de se faire dans le cafouillage général, comme on l'avait prévu lors des débats à l'Assemblée et en commission parlementaire, vient de faire une victime collatérale, les directions de protection de la jeunesse dans 16 régions du Québec.

Alors, ils s'en sont rendu compte au ministère de la Santé, et, en catastrophe, ont émis des avis de réembauche par intérim à minuit une, à minuit une. Ils ont été virés hier, à minuit une ils ont été embauchés par intérim, et là ils devront être réembauchés de façon permanente un peu plus tard, dans le courant d'avril, ce qui démontre deux choses. D'abord, nous avions dit que le bâillon sur un projet de loi aussi complexe que le projet de loi n° 10, c'était une recette pour des vices cachés. Alors, vous en aviez déjà vu un sur les primes de départ, où ils s'étaient trompés dans la date. Ils ont été obligés de publier un décret, qui est à la Gazette officielle ce matin, pour réparer ce problème de date.

Et là on en voit un deuxième, c'est-à-dire qu'ils ont considéré que les directeurs et directrices de la protection de la jeunesse étaient des cadres comme les autres, alors que nous avions dit en commission parlementaire que la protection de la jeunesse avait une autonomie, avait sa propre loi. Il y a la Loi de la santé et des services sociaux pour l'ensemble des services de santé et il y a Loi de la protection de la jeunesse pour la protection de la jeunesse, qui est un modèle dans le monde, qui fonctionne bien et qui aurait dû garder son autonomie complète.

Les gens de la protection de la jeunesse ont plaidé pour garder l'autonomie complète, pour ne pas être intégrés dans les CISSS et les CIUSSS, ces nouvelles mégastructures que le ministre Barrette a décidé de créer. C'était non, c'était non, refus d'écouter, refus de l'autonomie, refus de reconnaître qu'il y a quelque chose de distinct lorsque des personnes — un peu comme la curatelle publique, ici, les directeurs de la protection de la jeunesse — ont un rôle particulier défini par l'Assemblée nationale. Ce ne sont pas des cadres comme les autres, ce sont des fonctions quasi judiciaires. Ces gens-là ont une responsabilité envers la santé et la sécurité des 32 000 jeunes qui sont sous leur responsabilité. C'est des gens qui ont la capacité de soustraire un jeune en difficulté de son milieu familial et de le guider dans le reste de sa vie.

Alors, écoutez, on a ici une démonstration, encore une fois, que ces projets de loi sont fabriqués dans la précipitation et sans aucune connaissance de la transition. Alors, aujourd'hui, là, dans tous les établissements du Québec, il y a des gens qui sont assis à leur bureau et ils ne savent pas quel sera leur avenir immédiat. Est-ce qu'ils seront virés? Est-ce qu'ils auront une autre tâche? Est-ce qu'ils iront dans un autre bureau? Est-ce que la personne qui fait de la santé publique depuis 15 ans, demain, sera chargée de l'administration de la paie? On ne le sait pas.

Nous avions demandé un plan de transition. Bien, nous avions demandé le retrait de ce projet de loi, mais, puisque la volonté gouvernementale était ferme, bien, un plan de transition. On n'était pas les seuls à le demander. La Protectrice du citoyen est venue dire au gouvernement, au ministre Barrette : Ce n'est pas concevable qu'une transformation aussi lourde se fasse sans un plan de transition. Eh bien, ça a été non, il n'y a pas de plan de transition. Et donc on se retrouve… dans le système de santé, donc, qui est en charge de faire en sorte que les soins soient dispensés à une population qui en a besoin… et dans un tourbillon d'incertitude aujourd'hui, et pour des mois, et peut-être des années à venir.

Et l'exemple des directeurs de la protection de la jeunesse montre bien que, si le gouvernement pense à faire d'autres bâillons — sur le projet de loi n° 28, qui est un projet de loi très compliqué, ou sur le projet de loi n° 20, qui est aussi un projet de loi très compliqué — bien, ça nous prépare à d'autres vices cachés comme ceux-là, dont vont souffrir les personnes qui sont affectées, comme les directeurs et directrices de la protection de la jeunesse et probablement les gens eux-mêmes, les citoyens eux-mêmes. Voilà.

M. Dutrisac (Robert) : Mais, au-delà du cafouillage administratif, là, est-ce qu'il y a quelque chose d'autre? C'est essentiellement… Bon, ça a été corrigé, là, si on peut dire.

M. Lisée : C'est le fait qu'on est gouvernés en amateurs, le refus de se soumettre au crible de la discussion en commission parlementaire. On l'aurait vu, on aurait pensé à cet article-là, on aurait posé la question : Bon, bien, ces congédiements, ils couvrent qui exactement? Et on aurait pu éviter ce cafouillage, on aurait pu éviter ça, et combien d'autres? Là, on a vu ça, on a été informés de ça hier. Il y en a combien d'autres? On va vivre ça, là, pendant les mois qui viennent.

M. Robillard (Alexandre) : Sur l'Arabie saoudite, est-ce qu'il y a un incident diplomatique à dénoncer concernant la lettre de l'ambassadeur à M. Chagnon, selon vous?

M. Lisée : Je ne suis pas suffisamment au courant de cette question pour la commenter.

M. Robillard (Alexandre) : Ah! Bien, l'ambassadeur saoudien a écrit à l'Assemblée nationale pour demander au Québec de se mêler de ses affaires concernant le dossier de M. Badawi, à la suite de la motion qui a été adoptée. Donc, selon vous, est-ce que ça sonne une cloche, là, qui permettrait de…

M. Lisée : Je dirais, en principe, que la liberté d'expression dans le monde, c'est l'affaire de tous. Et, lorsqu'on soutient Journalistes sans frontières, lorsqu'on soutient la liberté d'expression, lorsqu'on soutient le droit des femmes dans le monde entier, c'est l'affaire de tous. Et donc, que ce soit l'Arabie saoudite ou d'autres pays, si on considère que… Et ici, on a, en plus, une incidence locale parce que la famille de M. Badawi est chez nous. Je pense que les régimes qui ont une attitude inacceptable sur la liberté d'expression doivent s'attendre à ce qu'on se mêle de leurs affaires. Ça va?

Mme Plante (Caroline) : Mr. Lisée, what do you think of the Association of CPE when they're saying that meals should probably be cut as a result… or would probably be cut as a result of these budget…

M. Lisée : I will leave my colleague who is in charge of this file to answer his worry as his mind.

Mme Montgomery (Angelica) : Mr. Lisée, you backed out of the PQ leadership race saying that Pierre Karl Péladeau couldn't be beat. Do you still feel that way?

M. Lisée : It looks that way, yes.

La Modératrice : Another question, then?

Mme Plante (Caroline) : No, I have another question. On Bill 28, how rapidly do you think that this bill should pass, considering that the Liberals are saying : Each day that it's not passed, it's costing Québec $35 million?

M. Lisée : Well, the Liberals are in power and they control the agenda of the National Assembly as well. They have… The process is that we heard… we did the consultations on the bill with exactly the calendar set by the Liberal Party, and now we're starting to study clause by clause and we only have three hours of studying clause by clause. So, for them to say that we're wasting time… We have barely begun. Now, this is a huge bill, and, if they want to go to — c'est quoi, le bâillon, encore? — …

Des voix : Closure.

M. Lisée : …if they want to go to closure, it will mean that they mismanaged their own calendar. It's their own calendar. After three hours of looking at a very complicated bill, if they go to closure, we're going to have mistakes in the bill, and they're going to have to come back, by decree, to fix the problems that they themselves have set.  O.K.? Merci.

(Fin à 10 h 2)

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