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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'enseignement supérieur

Version finale

Wednesday, April 1, 2015, 14 h 10

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures treize minutes)

Mme Hivon : Je suis devant vous pour réagir aux propos complètement consternants du ministre Blais, qui invite les directions des universités carrément à expulser deux à trois étudiants par jour.

Écoutez, en plus de ses propos absolument inacceptables, il fait une comparaison avec des méthodes éducatives où, après des avertissements, il faudrait passer à des punitions plus sévères avec les enfants en bas âge. Ce sont, évidemment, des commentaires complètement inappropriés qui sont paternalistes, qui sont infantilisants et qui manquent clairement de respect pour les étudiants du Québec.

Écoutez, on en vient à se demander carrément si le ministre ne veut pas attiser la grogne délibérément. Il jette de l'huile sur le feu. Ce n'est pas la première fois, il a fait la même chose la semaine dernière en disant, au jour 2 du mouvement, qu'il n'y aurait aucune possibilité de reprise de session, en sortant tout de suite les menaces. Il refait la même chose avec une intensité encore beaucoup plus importante cette semaine. Donc, on sent pratiquement qu'il agit de manière délibérée pour provoquer. Ça soulève énormément de questions.

Ce n'est ni les propos ni le type d'attitude dont on s'attend d'un ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, surtout qu'il vient d'arriver en poste, surtout qu'il arrive après la démission d'un autre ministre de l'Éducation qui a tenu, à plus d'une reprise, des propos complètement inacceptables qui avaient laissé tout le Québec pantois.

Donc, c'est à se demander c'est quoi, le problème de ce gouvernement libéral avec ses ministres de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur. Je vous passe… je vous fais fi de plusieurs autres déclarations, mais, encore hier, le ministre Blais disait ne pas se rappeler de quelle avait été sa position sur la loi n° 78 alors que le ministre était alors doyen de la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval, la faculté où il y avait le plus d'étudiants en grève au sein de cette université. Et là il vient nous affirmer hier qu'il n'a aucun souvenir de sa position de l'époque. Ça commence à faire beaucoup en très peu de temps, c'est très inquiétant.

L'autre niveau d'inquiétude qui ressort de ses propos, c'est tout le rapport du ministre… le rapport à géométrie variable du ministre par rapport au principe de l'autonomie des universités. Alors qu'il nous plaide, quand bon lui semble, quand ça fait son affaire, toute la question de l'autonomie des universités, comme quoi il ne peut pas s'ingérer… J'en ai pour preuve la question des primes d'après-mandat qui ont été consenties de manière complètement indécente par la haute direction de l'Université Laval il y a quelques mois — dossier qui n'est toujours pas réglé — primes qui ont été votées par le conseil d'administration alors qu'on abolissait des cours, on fusionnait des programmes, que les services aux étudiants étaient directement touchés. Et là on voit ce qui se projette : un autre 70 millions de coupes supplémentaires aux universités qui viennent s'ajouter au 200 millions de la dernière année. Donc, on peut s'imaginer ce qui s'en vient aussi en termes de coupes dans les services directs aux étudiants.

Donc, on voit un ministre qui se réfugie, face à cette situation-là qui est toujours dans l'impasse… Le ministre nous l'a confirmé mardi soir lors de l'étude du quart des crédits en Enseignement supérieur, il n'y a toujours pas de règlement. Il n'y a toujours eu aucun leadership d'exercé par le nouveau ministre, pas plus que par l'ancien, pour que l'université recule sur sa décision.

Donc, on voit ça d'un côté puis, par ailleurs, on voit le ministre qui, quand ça fait son affaire, décide de carrément s'ingérer dans la gestion des universités en leur soufflant dans le cou et en leur disant que ça serait donc une bonne idée d'expulser, comme ça, deux, trois étudiants par jour, en faisant des comparaisons avec les manières d'éduquer nos enfants, qui, franchement, comme je l'ai dit, infantilisent clairement, sont très paternalistes et manquent de respect à l'endroit des étudiants.

Donc, écoutez, en terminant, je demande au ministre de se ressaisir, de se ressaisir, d'arrêter de jouer à ce jeu de la provocation, d'arrêter de mettre de l'huile sur le feu. On veut un ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur qui soit cohérent, on veut un ministre qui soit capable de s'élever. On lui demande donc du respect et de la hauteur.

Je vous remercie.

(Fin à 14 h 18)

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