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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, et M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Thursday, April 2, 2015, 11 h 24

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-quatre minutes)

Mme David (Gouin) : …mesdames, messieurs, mais je vais dire, messieurs, bonjour. Écoutez, mon collègue et moi, ce matin, nous voulons simplement rappeler qu'aujourd'hui se vit une journée très importante au Québec, une journée de manifestation, certainement pacifique, qui va avoir lieu cet après-midi, manifestation de dizaines de milliers de personnes. Ce seront surtout des étudiants et étudiants, mais j'aimerais rappeler qu'il y aura, à côté d'eux, auprès d'eux, beaucoup de professeurs. Je sais que certains ont décidé aujourd'hui de ne pas aller travailler et d'être aux côtés des étudiants et étudiants. Je sais que plusieurs parents seront aux côtés aussi des jeunes. Il y aura des gens d'organismes communautaires, il y aura des syndicalistes. Les gens du conseil central de Montréal, par exemple, m'ont confirmé qu'ils auraient plusieurs personnes présentes à la manifestation. Je crois qu'elle sera importante.

Je tiens à signaler que Québec solidaire sera présent, a convié ses membres à y aller. Nous voulons et nous savons que ce sera une grosse manifestation et nous comprenons très bien pourquoi cette manifestation a lieu, et c'est pour ça que nous l'appuyons. C'est vraiment une manifestation de dizaines de milliers de personnes contre l'austérité, l'austérité qui, comme je l'ai dit au ministre Blais ce matin, touche, entre autres et énormément, l'éducation. C'est extraordinaire d'avoir un ministre qui ne trouve rien de mieux à dire qu'il faudrait expulser deux, trois étudiants par jour pour calmer tout ça, pendant que ce ministre, visiblement, n'est même pas capable de se battre réellement, là, ou n'en a pas la volonté, de se battre au Conseil des ministres et devant le président du Conseil du trésor pour conserver un budget qui a juste un minimum de bon sens.

Ce ministre accepte le gel du budget du ministère de l'Éducation, deuxième ministère le plus important au Québec, ministère qui touche particulièrement la jeunesse, c'est-à-dire l'avenir du Québec. Et on s'étonne après ça que les jeunes et de plus en plus de parents, de plus en plus de gens qui se sentent concernés, soient fâchés contre un gouvernement qui jamais, jamais n'a annoncé qu'il allait faire ce genre de chose et qui se découvre, chaque jour, de nouvelles raisons pour imposer une austérité sans bon sens, comme l'a dit notre si grand poète.

Alors, j'invite vraiment… nous invitons la population du Québec à se joindre à la manifestation de cet après-midi. Elle est importante. C'est la force du nombre. C'est à force de, oui, manifester, d'aller dans la rue, de s'exprimer dans toutes les régions du Québec… et ce n'est pas fini, il y a le printemps après, il y a l'automne. C'est à force d'avoir des dizaines de milliers de personnes, des centaines de milliers de personnes, que ce gouvernement finira, comme d'autres avant lui, par reculer sur l'austérité.

M. Gagné (Louis) : Vous dites que le gouvernement s'en prend aux jeunes, notamment en gelant le budget de l'éducation. Ce matin, MM. Coiteux et Couillard disaient pourtant qu'ils sont les véritables alliés des jeunes, de la jeunesse, parce que, grâce à leurs mesures les jeunes vont hériter d'une carte de crédit moins remplie, si vous voulez. Alors, comment vous percevez ce message-là?

Mme David (Gouin) : Mais c'est extraordinaire dire des choses comme ça. Ça, c'est comme le ministre Blais, en réponse à une de mes questions sur l'école primaire, secondaire, qui dit qu'il fait tout ce qu'il peut pour l'école primaire et secondaire. Mais, attendez, là, quand on est rendus à voir des professeurs — et ça n'est pas un exemple, mais il y en a des centaines — acheter du matériel scolaire parce qu'ils n'en ont pas assez pour pouvoir éduquer les petits enfants dans leurs classes… C'est ça qu'on appelle un ministère de l'Éducation qui se tient debout et qui donne les moyens à l'école publique d'éduquer correctement tous nos enfants? Ça n'a aucun sens. Ce gouvernement n'est pas un allié de la jeunesse, je pense qu'il faut que ça soit clair, ni de leur… ni des professeurs qui font leur gros possible pour pallier aux insuffisances gouvernementales.

M. Lacroix (Louis) : Le juge Mongeon, hier, dans sa décision, là, sur la demande d'injonction à l'UQAM, a dit, et je le cite : «Les étudiants se réclament d'un droit qu'ils n'ont pas et l'UQAM doit composer avec une prise de contrôle hostile de ses locaux…» Qu'est-ce que vous pensez de ça, M. Khadir?

M. Khadir : Regardez, Québec solidaire est le seul parti à prendre la défense du mouvement étudiant et de ses objectifs. Ça, ça ne veut pas dire qu'on partage tout ce que font les étudiants. Les étudiants prennent des décisions qui leur appartiennent, c'est des adultes, et ils tiennent à les prendre eux-mêmes, bien sûr, en consultant qui ils veulent, mais, en tout cas, Québec solidaire n'est pas consulté. Donc, pour le détail de ce qui arrive au quotidien dans leur détermination à faire entendre leur voix aux différents intervenants, ça les appartient.

Ce qu'il faut dire cependant, c'est que le gouvernement manque totalement de crédibilité quand il dit que c'est pour l'avenir des jeunes qu'il fait ça, que c'est pour diminuer la carte de crédit… le déficit sur la carte de crédit parce que, s'il en était ainsi, il mettrait fin aux privilèges des 1 %, aux privilèges de ces gens qui ne font pas leur juste part. Il mettrait fin au congé fiscal donné aux entreprises. Là, vous voulez me ramener…

M. Lacroix (Louis) : …le droit de grève, M. Khadir.

M. Khadir : Oui, oui, le droit de grève…

M. Lacroix (Louis) : Le juge Mongeon dit qu'ils n'ont pas le droit de grève, finalement.

M. Khadir : Écoutez, moi, je pense que l'avis d'un juge doit être balancé dans un ensemble de considérations d'ordre juridique et politique et je crois qu'au Québec ça fait trois ans qu'on fait le débat, et il y a énormément d'autres gens tout aussi compétents que ce juge qui disent que c'est au coeur de notre démocratie de reconnaître le droit d'association, et le droit de manifestation, et le droit de grève aux étudiants. Donc, ça sera à débattre. Moi, je ne suis pas juriste…

M. Lacroix (Louis) : Alors…

M. Khadir : …mais politiquement… Excusez-moi.

M. Lacroix (Louis) : Mais, s'il se trompe, est-ce que les étudiants devraient défier l'injonction qu'il a accordée?

M. Khadir : Vous poserez la question aux étudiants.

M. Lacroix (Louis) : Mais je vous demande votre avis. Vous dites que c'est un avis du juge, puis, à votre avis, il se trompe. Alors, est-ce que vous recommandez aux étudiants de défier l'injonction?

M. Khadir : Moi, je suis un député à l'Assemblée nationale. Mon avis et mon travail consistent à regarder qu'est-ce que les institutions de l'État, l'Assemblée, le gouvernement, la police — parce que ça relève de nous, finalement, l'appareil policier — pourraient faire pour aider au dialogue social, pour aider à cheminer, à avancer dans un débat de société qui…

Il s'agit de dire : Est-ce que les services publics, est-ce que l'éducation, est-ce que la santé, c'est des droits, et il faut les protéger, il faut les soutenir, ou, non, il faut couper pour protéger l'intérêt des banques et des plus riches qui cachent leur argent dans les paradis fiscaux? C'est sûr que là-dedans il y a des détails puis il y a des gens qui viennent avec toutes sortes de choses puis ils essaient de détourner notre attention sur la décision d'un juge, sur la levée de certains cours, mais ça n'a rien à voir avec l'essentiel du débat. L'essentiel du débat, c'est que ce gouvernement n'a pas…

M. Lacroix (Louis) : M. Khadir, je vous pose la question parce que vous l'avez déjà…

M. Khadir : Laissez-moi terminer.

M. Lacroix (Louis) : Je comprends, mais vous ne répondez pas à ma question. Vous avez déjà, là, à l'époque de la loi n° 78, recommandé aux étudiants de défier la loi n° 78. Moi, je vous demande : Est-ce que vous refaites la même recommandation de défier une décision du juge Mongeon qui dit hier que les étudiants n'ont pas ce droit-là?

M. Khadir : Vous avez le droit de lever le doigt et de me demander, par injonction, de donner mon avis là-dessus. Moi, je vous répète que l'avis du juge Mongeon lui appartient. L'essentiel du débat politique qu'on mène aujourd'hui, c'est l'austérité. C'est des coupures massives d'une ampleur inégalée. C'est des politiques qui plongent l'Europe tout entière dans le marasme économique. C'est des politiques que tous les experts internationaux indépendants et des prix Nobel disent être nuisibles à l'économie, à l'avenir de nos sociétés. Puis les étudiants dehors, là, qui aujourd'hui manifestent avec leurs parents, avec les… disent exactement ça, qu'on a besoin d'une autre politique que l'austérité. Ce gouvernement-là n'a pas dévoilé son itinéraire, hein? Ce gouvernement-là n'a pas dévoilé son itinéraire, et il se promène, et il prend des décisions ici, dans ces couloirs, toujours contraires à ce qu'il a projeté lorsqu'il est venu au pouvoir. C'est ça sur lequel on doit juger.

M. Croteau (Martin) : Un commentaire sur un autre sujet. Sur l'abandon du terminal de Cacouna par TransCanada, êtes-vous rassurés par cette décision-là?

Mme David (Gouin) : Bien, c'est une excellente nouvelle, et on les prend, les bonnes nouvelles. Il n'y en a pas beaucoup de ce temps-ci. Moi, je pense que c'est une très bonne nouvelle. Les gens de Cacouna, les gens du Bas-Saint-Laurent méritent beaucoup mieux en termes d'emplois, dans des emplois verts, dans des emplois qui les mèneront à développer toutes sortes de nouvelles technologies. Ils méritent vraiment mieux que ce port en eaux profondes.

Moi, j'y suis allée à Cacouna, j'ai vu cet endroit splendide. Ça n'avait aucun sens, c'était dangereux, c'était mauvais pour le fleuve, mauvais pour la reproduction des bélugas. C'est donc une excellente nouvelle. Et, si j'en crois les articles que je lis, en fait, il n'y aura pas de port pétrolier au Québec, ce qui est doublement une bonne nouvelle.

Ça ne met pas fin à tout le débat sur le pétrole. Parce que d'aucuns veulent inverser le cours du pétrole, là, dans les pipelines, veulent transporter du pétrole des sables bitumineux à travers des milliers de kilomètres de pipeline à travers le Québec pour aller vendre ce pétrole ailleurs. Vous le savez très bien, à Québec solidaire, nous nous y opposons. Nous croyons que ça recèle de nombreux dangers. Nous ne voulons pas transporter ce pétrole des sables bitumineux, avec tous les dangers que ça représente pour les terres, pour les nappes phréatiques, pour la population du Québec. Nous croyons que le Québec doit aller ailleurs en termes de développement énergétique. Et nous avons d'ailleurs présenté, durant la dernière campagne électorale, un très beau plan de sortie progressive, bien pensé, du pétrole. Le pétrole, c'est le XXe siècle; le XXIe siècle sera celui des énergies vertes.

M. Croteau (Martin) : Donc, l'abandon du terminal ne rend pas l'oléoduc Énergie Est plus acceptable à vos yeux?

Mme David (Gouin) : Absolument pas.

Mme Plante (Caroline) : Do you think that CPE managers should cancel their training event at Château Frontenac?

Mme David (Gouin) : I think they have the responsibility to… think themselves about it. It's their responsibility, it's not our. I think it's a little bit ridiculous to see all deputies, except us, vote for a motion here, in the National Assembly, on a situation with whom we don't have all the details. We have one article in one newspaper. We know that, for example, the other parties, not us, when they make their caucuses, they go in a very luxury hotel, you know, big hotels, not cheap hotels, and that is paid by the National Assembly. So that is paid by public funds. We know that the doctors — with respect for my colleague — make many, many meetings, big events, who cost a lot of money, in very beautiful and very expensive hotels. With what? With public funds. So, you know…

M. Khadir : It's supported by public funds.

Mme David (Gouin) : Yes. So, you know, finally, I think people in day care have the responsibility to have training, and, in fact, they have no choice, it's a rule. So they must do this training. Where do they have to go, with what kind of teams, that is their responsibility. I am sure that they will think about it and they will make their decisions.

Mme Plante (Caroline) : You recognize that, from an image point of view, one day after threatening to cut meals in day-care, it doesn't look good.

M. Khadir : Of course, this wasn't planned, but sure it's… we deplore some choices that are made, that, even if you go in the details and they are not so bad, but the image is very, very damaging for these superior administrators, which doesn't mean that, you know, those who work every day on CPEs are involved in that decision. But we are very… it's very «déplacé», inappropriate for us, for the Liberal Party, to associate ourselves with the Liberal Party, to condemn them, because the Liberal Party is practicing… just last September, they were gathering in a very expensive hotel at the cost of the State.

So we cannot give lessons to these superiors. Actually, the Liberals are giving them the same… this lesson that, you know, everything is due to them. Look how they behave with the contract with Mr. Thierry Vandal. You know, when the superior officers of the State give themselves so much advantage, how can we be surprise to see such thing to be reproduced in society. So the example must come from up to down, and actually there is a very bad example given by the Liberals, by their elite to those administrators.

M. Gagné (Louis) : …de revenir en français, peut-être juste une... Je comprends que vous avez refusé de ramener la motion…

Mme David (Gouin) : Un petit résumé en français, c'est ça?

M. Gagné (Louis) : Oui, c'est ça, s'il vous plaît.

Mme David (Gouin) : Bien, en résumé, c'est assez simple. On a réfléchi beaucoup parce qu'évidemment, à la lecture de l'article, bon, le Château Frontenac, il y a quelque chose de symbolique, hein, juste le nom, là. Finalement, on regarde le prix des chambres, ce n'est pas plus élevé qu'ailleurs, ils ont certainement eu des bon prix. On regarde les titres des conférences, bon, questionnant. Mais après on cherche et on téléphone aux gens, on prend la peine de s'informer pour se rendre compte que finalement c'est tout un colloque qui va permettre aux gestionnaires de CPE d'essayer de trouver comment gérer l'austérité, dans le fond. On peut les comprendre un petit peu.

Maintenant, comme disait mon collègue, c'est sûr qu'au niveau de l'image ça tombe mal, etc., mais allons un peu plus dans les détails puis rendons-nous compte que le 1 % auquel sont astreints les employeurs pour de la formation… On les oblige, de toute façon, à organiser ces formations. Et, de plus, nous nous sentons extrêmement mal placés, comme députés à l'Assemblée nationale, de s'associer, par exemple, aux députés libéraux qui, eux, se réunissent en caucus à tous les ans dans des hôtels assez somptueux merci, tout ça aux frais des contribuables, puisque c'est l'Assemblée nationale qui paie ces frais-là, et d'aller faire la leçon à des gens qui vont se donner un colloque somme toute, oui, coûteux, mais pas tant que ça si vous calculez le nombre de gens qui vont être là, les conférences et les ateliers, si vous calculez les repas, les nuits, etc. Donc, on se calme, là, on ne sombre pas dans ce genre de démagogie.

On souhaite, bien sûr, que les gestionnaires de CPE, peut-être, réfléchissent à une manière de diminuer les coûts, par exemple, mais ils ont le droit de se former et ils ont surtout le droit de se former quand on leur impose, justement, de gérer l'austérité. Ils ont vraiment le droit de se demander comment ils vont faire.

M. Gagné (Louis) : Même si, au-delà de la formation, bon, ce qui a retenu l'attention, entre autres, c'étaient des ateliers qui n'avaient pas nécessairement rapport, de prime abord, à l'éducation des enfants, des cours de zénitude et de yoga, de...

M. Khadir : Oui, oui. C'est des gestionnaires. C'est des gestionnaires.

Mme David (Gouin) : Oui, oui. Puis allez voir le contenu des ateliers, là. Alors, la directrice nous a bien expliqué que le titre était accrocheur pour attirer les gens, mais le contenu des ateliers, c'est vraiment comment s'organiser pour gérer nos centres à la petite enfance avec moins d'argent, avec pas trop de stress, en mettant les gens ensemble. Vous le savez très bien que souvent, dans les colloques, maintenant, tous colloques confondus, hein, d'ailleurs, on essaie d'être accrocheur. Mais il faut aller voir les contenus, il faut aller en bas du titre, là, puis il faut parler avec les gens. Donc, je vous invite à leur téléphoner puis à vous informer, et ils vont vous donner la même information qu'à nous.

M. Khadir : C'est vraiment... Moi, je suis vraiment déçu parce que ces nuances qu'apportent ma collègue, ce sont les principes de base pour éviter de tomber dans la démagogie. Or, moi, j'étais persuadé que les libéraux allaient refuser, n'allaient pas donner leur consentement à cette motion de la CAQ, mais je vois que les libéraux ne connaissent aucune limite à emprunter les idées de la CAQ, y compris tomber dans leur démagogie.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 40)

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