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Point de presse de Mme Martine Ouellet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, de stratégie maritime et d'électrification des transports, et M. Sylvain Gaudreault, porte-parole de l'opposition officielle en matière de développement durable et d'environnement

Version finale

Wednesday, April 15, 2015, 12 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures trente et une minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour et bienvenue à ce point de presse de la députée de Vachon et porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, d'électrification des transports et de stratégie maritime, Mme Martine Ouellet, qui va prendre la parole pour commencer.

Mme Ouellet : Oui. Bien, bonjour. Donc, très fière d'être ici ce matin pour vous présenter le projet de loi zéro émission. Donc, c'est quoi, une loi zéro émission? Bien, en fait, c'est pour obliger les manufacturiers à offrir des véhicules électriques, et, lorsque je parle de véhicules électriques, bien, c'est les tout électriques ou les hybrides branchables.

Et pourquoi c'est nécessaire au Québec? Bien, au Québec, on avance à pas de tortue dans la vente de véhicules électriques. En 2014, on parle de ventes de juste 2 250 véhicules électriques, et, si on veut accélérer le pas, bien, ça prend des outils comme la loi zéro émission. Au Québec, il n'y a que... seulement quatre modèles de véritablement disponibles. Il y a 12 modèles qui sont disponibles, par exemple, aux États-Unis, mais qui ne sont pas disponibles au Québec. Je vous parle ici en particulier de la eGolf.

Je suis même allée au Salon de l'auto et j'ai rencontré les gens de Volkswagen en disant : Pourquoi ce n'est pas offert ici au Québec? Et ils m'ont répondu : Bien, c'est parce que, comme on a des lois zéro émission aux États-Unis, il faut qu'on remplisse nos obligations. Elles sont donc offertes aux États-Unis en priorité. Donc, on ne prévoit pas en avoir pour le Québec. Il y a 10 États américains qui ont une loi zéro émission. Donc, on parle, là, de 30 %... près de 30 % du marché de l'automobile américain qui est couvert par une loi zéro émission. Donc, ça se fait aux États-Unis et, des commentaires qu'on a, ça va très bien.

Et, avec une loi zéro émission, bien, très clairement, c'est aussi pour une réduction des gaz à effet de serre, mais ça nous permettra aussi… parce que les économies réalisées dans l'achat de pétrole, qui est en importation, permettront d'investir, premièrement, en électricité verte du Québec, puis c'est 85 % d'économie, parce qu'en électricité ça coûte beaucoup moins cher qu'en pétrole, et la balance, les économies réalisées, bien, dans l'économie locale au Québec, donc faire rouler le développement économique.

Donc, voilà, et nous espérons vraiment que le gouvernement accueillera favorablement ce projet de loi là. Nous sommes très ouverts sur les modalités. Nous proposons l'objectif de 2 % des véhicules en 2016, des nouvelles ventes, et jusqu'à 11 % des nouvelles ventes en 2019, donc ce qui représenterait, là, 47 000 véhicules pour les ventes de 2019. Juste un point de comparaison : la Norvège est déjà rendue à 50 000 véhicules électriques vendus sur son territoire. Donc, ce sont des objectifs qui sont atteignables, et, si on veut véritablement réduire nos gaz à effet de serre, il faut vraiment se donner, je vous dirais, des moyens corsés pour atteindre nos objectifs, parce que sinon, nous ne les atteindrons pas.

La Modératrice : Merci, Mme Ouellet. Maintenant prendra la parole le député de Jonquière et porte-parole de l'opposition officielle en matière de développement durable.

M. Gaudreault : Oui. Merci. Alors, rapidement, simplement pour dire qu'évidemment c'est avec beaucoup d'enthousiasme que j'appuie ma collègue Martine dans le dépôt de loi zéro émission. C'est vraiment un geste important qui est fait ici et qui est en toute cohérence avec la Stratégie d'électrification des transports que nous avions présentée et déposée comme gouvernement, sous le gouvernement de Mme Marois.

Simplement, rappeler que 45 %… autour de 45 % des gaz à effet de serre au Québec dépendent du secteur des transports. Donc, on n'a pas le choix. Si on veut faire un pas réel pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, il faut agir dans le transport. Et il faut donc déposer un projet de loi forçant un peu la main, au fond, aux constructeurs automobiles via, évidemment, tous leurs réseaux dans les régions du Québec, à présenter aux consommateurs des véhicules électriques.

Présentement, là, si vous allez dans une salle de montre d'un concessionnaire de Jonquière, là, bien, il n'y en aura pas de voiture électrique. Moi, je suis un amateur de Volkswagen, là, ça fait cinq que j'ai, là. J'aimerais ça avoir la eGolf, là, je ne peux pas l'avoir au Saguenay. Il faudrait que j'aille l'acheter à Burlington, au Vermont, puis payer des taxes en traversant la frontière pour avoir une eGolf, où il n'y aura pas de mécanicien dans ma région pour la réparer si jamais il arrive un problème technique. Alors, ce n'est pas très encourageant, dans ce contexte-là, pour des consommateurs québécois de s'acheter des véhicules électriques.

Donc, il faut forcer un peu la machine, et c'est ce que propose Martine avec son projet de loi. Évidemment, je suis entièrement en accord avec cela. Je demande au gouvernement de l'appeler. Et je rappelle, pour les gens qui pourraient être sceptiques, que de passer à un véhicule électrique, c'est certainement se libérer des pétrolières. On évalue les économies entre 1 000 $ et 2 000 $ par année seulement dans le fait qu'on n'a plus besoin d'acheter d'essence, puis de faire la file à la pompe, puis de faire le changement d'huile. Alors, c'est vraiment des économies importantes.

Alors, je pense que, si le gouvernement, qui veut soi-disant soulager la classe moyenne, là, s'il est sérieux dans ce qu'il dit, là, bien, il devrait appeler le projet de loi déposé par Martine sans délai pour qu'on puisse soulager la classe moyenne en les encourageant à passer aux véhicules électriques.

La Modératrice : Merci. Pour la période de questions, on va prendre les questions sur le sujet. Micro de gauche, Michel Corbeil, Le Soleil.

M. Corbeil (Michel) : Bonjour. Ma droite, ma gauche, là… Simplement pour savoir si vous avez… ce projet de loi là, vous avez compté sur la collaboration de Daniel Breton, qui est à la tête d'un mouvement pour, justement, avoir une plus grande disponibilité de véhicules électriques?

Mme Ouellet : Oui, tout à fait. Il y a eu des discussions, là, avec M. Breton et avec les différents intervenants, là, du côté de l'électrification des transports.

M. Corbeil (Michel) : M. Breton s'était proposé d'aller voir, je pense, au bureau du premier ministre. Est-ce que vous savez quel accueil il avait eu… il a eu?

Mme Ouellet : Actuellement, là?

M. Corbeil (Michel) : Oui.

Mme Ouellet : Ah! non, je ne pourrais pas vous dire. Il faudrait vraiment…

M. Corbeil (Michel) : Il y a quelques mois, en fait.

549 8431 MmeOuellet: Oui. Bien, ce que je sais, c'est qu'il y avait une ouverture de la part du gouvernement libéral. En fait, l'été passé, ils se disaient ouverts du côté d'une loi zéro émission. Et là semble-t-il que, dans les dernières semaines, bien, les délais se rallongent, et se rallongent, et se rallongent. Et donc ce que nous disons aujourd'hui, c'est que c'est possible de le faire, de le faire rapidement. On offre toute notre collaboration pour, comme dans le projet de loi n° 25, que j'ai travaillé avec M. Poëti, qui a été adopté, là, dans un très court laps de temps, que nous puissions adopter ce projet de loi là d'ici la fin de cette session-ci parlementaire.

M. Corbeil (Michel) : Avez-vous laissé tomber l'idée d'avoir un véhicule électrique fait au Québec, conçu au Québec?

Mme Ouellet : Écoutez, ce que nous avions dans la Stratégie d'électrification des transports et ce que nous avions commencé à avancer — mais 18 mois, comme vous savez, c'est un peu court — c'est le projet Nomade. Donc, c'était la construction au Québec d'un véhicule tout électrique complètement fabriqué au Québec, avec de l'aluminium du Québec, avec le moteur électrique de TM4, du Québec, industrialisé ici, au Québec, mais qui est un véhicule en libre-service, qu'on aurait pu, là, faire en collaboration avec la ville de Montréal ou la ville de Québec, dans un premier temps. Et donc, ça, je pense, c'est encore une idée qui est très, très d'actualité. J'espère que le gouvernement libéral va aller de l'avant avec un tel projet, mais, pour l'instant, sur le terrain, je n'entends aucun écho dans ce sens-là pour le projet Nomade.

M. Corbeil (Michel) : Est-ce qu'on peut revenir ensuite pour… Est-ce que vous préférez passer tout de suite à des questions qui sont à côté du sujet, si vous voulez?

M. Gaudreault : Non. À côté du sujet, ce sera à côté de la conférence de presse.

Mme Ouellet : Après.

M. Corbeil (Michel) : Tout de suite après?

M. Gaudreault : Oui.

La Modératrice : Martin Croteau, LaPresse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour. En fait, j'ai une question peut-être plutôt technique, là. Mais comment exactement fonctionnerait cette obligation, pour les concessionnaires, de fournir ou d'offrir des véhicules électriques, là? Qu'est-ce qu'il… Il y aurait des pénalités s'ils ne le faisaient pas? Comment ça fonctionne exactement?

Mme Ouellet : En fait, l'obligation est sur les manufacturiers, et c'est déjà prévu, là, dans les lois américaines, et ça fonctionne par un système de pénalités et crédits. Donc, ceux qui n'atteignent pas leurs objectifs ont des pénalités, et ceux, par exemple… pour la nommer, parce qu'elle est facile, celle-là, la compagnie Tesla, qui ne vend que des voitures électriques, bien, à ce moment-là, elle a droit à des crédits qui sont échangeables pour ceux qui n'atteignent pas leurs objectifs.

M. Gaudreault : Et c'est vraiment des objectifs de ventes, hein? Ça veut dire ce n'est pas que des objectifs d'avoir, disons, 2 % dans la salle de montre de chez Arnold, Chevrolet-Oldsmobile à Jonquière. C'est qu'à la fin de l'année il faut avoir vendu 2 % de véhicules électriques.

M. Croteau (Martin) : Pourquoi est-ce au gouvernement de faire ça et pas simplement aux marchés? C'est-à-dire que, si un véhicule électrique était si positif, est-ce qu'il n'y aurait pas plus de consommateurs qui en voudraient, tout simplement, là, sans que le gouvernement ait à intervenir là-dedans?

Mme Ouellet : Bien, je pense qu'on le voit avec ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est parce qu'il y a quand même de la résistance au changement, et cette résistance-là provient en particulier des manufacturiers. Les consommateurs seraient prêts à en acheter plus. Elles ne sont pas disponibles. Et, lorsqu'on va chez un concessionnaire actuellement, même, comme je vous parle, des quatre modèles disponibles au Québec, c'est des délais. On ne peut pas nécessairement les essayer, puis c'est des délais de trois à six mois pour pouvoir faire l'achat. C'est une grande barrière à l'entrée, ça, et c'est donc au manufacturier à lever cette barrière à l'entrée là, et c'est le rôle du gouvernement de faire en sorte que les manufacturiers lèvent cette barrière à l'entrée là.

C'est sûr qu'eux autres sont habitués d'être dans le pétrole depuis longtemps, donc c'est peut-être plus facile de continuer comme ils ont toujours fait. Et ça fonctionne très bien aux États-Unis. Effectivement, le nombre de véhicules électriques a augmenté, et les différents manufacturiers offrent leurs nouveaux modèles dans les États loi zéro émission. Donc...

M. Croteau (Martin) : Proposer des véhicules aux consommateurs, ça engendre des coûts, forcément, pour n'importe quelle entreprise, c'est-à-dire que, si on oblige tous les concessionnaires à avoir en magasin un véhicule électrique qu'un consommateur pourrait essayer afin de l'acheter, forcément que ça entraînerait des coûts pour le détaillant. Est-ce que cette politique ne risque pas de faire augmenter le prix des autres véhicules?

Mme Ouellet : Je ne crois pas, et ce n'est pas ce qui a été remarqué aux Etats-Unis, et ces coûts-là sont compensés par les ventes. Parce que ce n'est pas juste l'offre de véhicules électriques, c'est des ventes de véhicules électriques. L'objectif est sur le nombre de ventes. Donc, pour pouvoir vendre, c'est sûr qu'il faut qu'elles soient offertes et disponibles, là, chez les concessionnaires. Mais, encore là, la responsabilité est au manufacturier. C'est important de le dire, là.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Panne de son)

Mme Ouellet : ...oui, mais, comme les États américains, qui sont dépendants de manufacturiers qui sont à l'extérieur de leurs États. Il y a le Vermont, il y a la Californie, il y a l'État de New York. Donc, ce n'est pas nécessairement dans ces États-là que se font fabriquer tous les modèles d'automobiles, là.

M. Gaudreault : Je voudrais peut-être juste terminer en disant une chose. C'est que, pour nous, c'était important — pour Martine en particulier, comme porteuse du projet de loi — qu'on puisse déposer le projet de loi dans le contexte du sommet sur les changements climatiques qui a eu lieu hier.

Donc, vous savez qu'on a interpellé le gouvernement pour agir plus rapidement, prendre... assumer le leadership au Canada dans la lutte aux gaz à effet de serre, parce que le Canada, le gouvernement fédéral est le cancre mondial en cette matière. Donc, pour nous, comme opposition officielle, on voulait aussi passer à l'action, montrer qu'on pose des gestes concrets. Donc, déposer ce projet de loi sur… la loi zéro émission aujourd'hui, ce n'est pas anodin, là. C'était planifié. Alors, voilà.

Mme Ouellet : Merci.

(Fin à 12 h 42)

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