(Quinze heures quinze minutes)
M. Poëti
: Alors,
bonjour à tous. En fait, je me serais attendu à une question, à la période de
questions, sur les propos ce matin du député de Groulx, qui a été absent.
Alors, j'imagine que c'est une contrainte de période de questions. Ça m'aurait
permis de rectifier les faits, en fait de dire les vraies choses, et je pense
que c'est important pour l'ensemble des citoyens du Québec. On ne peut pas
avancer des chiffres qu'on ne peut pas prouver. On ne peut pas donner des
chiffres... je ne le crois pas de mauvaise foi, mais je pense qu'il ne connaît
pas le dossier encore et qu'il n'est pas capable d'analyser les chiffres qu'il
reçoit lorsqu'il fait des demandes à l'accès à l'information. Donc, il y a
peut-être... C'est beaucoup de chiffres, c'est vrai, ce pour quoi j'ai une
certaine tolérance, mais, d'un autre côté, on est obligés de rétablir les
faits.
Il a dit ce matin que, depuis
2009 — et vérifiez ses propos — depuis 2009, il y avait eu
28 ou 29… 28 nouveaux ingénieurs engagés au ministère des Transports. Il a dit :
depuis 2009. Je vais lui laisser une certaine marge de manoeuvre. Moi, je vais
partir depuis 2012. Oublions qu'il a dit 2009. Moi, je vous dis que,
depuis 2012 — les chiffres sont ici, je pourrai vous les
fournir — le ministère des Transports a engagé 224 nouveaux
ingénieurs. Des 224 nouveaux ingénieurs — lui, il a souligné aussi 28
seulement qui ont de l'expérience — des 224 nouveaux ingénieurs
depuis 2012, 40 % de ceux-ci, qui représente 89 ingénieurs, ont plus de
six ans d'expérience. Alors, il doit rectifier rapidement les chiffres qu'il a
donnés ce matin. Dans un deuxième temps, au niveau des techniciens en travaux
publics, des gens qui travaillent avec les ingénieurs, nous en avons engagé 173
depuis 2012, et 60 % de ceux-ci, c'est-à-dire 103, ont plus de six ans
d'expérience.
Alors, ce qui a été dit ce matin sur
l'embauche et l'expertise du ministère des Transports avec les ingénieurs est
faux. Dans une projection plus longue, de 2012 à 2017, l'objectif était d'avoir
970 postes sur un horizon de cinq ans. Nous en avons acquis 568 à jour. Il nous
reste jusqu'en 2017 dans cette vision-là, donc on a 59 % de la cible
d'atteinte.
Lorsqu'on parle de l'évolution du nombre
total d'ingénieurs et de techniciens en travaux publics, il était
exact — la commission Charbonneau l'avait soulevé, on n'a pas attendu
et on n'attend pas le rapport de la commission — depuis 2006,
l'augmentation des ingénieurs au ministère des Transports, de 2006 à 2015, a
connu un bond de 70 % sur l'évolution du nombre d'ingénieurs et 27 %
sur les techniciens en travaux publics. Ce sont des chiffres que vous pouvez
valider, que je vais vous fournir après. Il est encore inexact de tenir les
propos, ce matin, que le député de Groulx a tenus. C'est bien malheureux, mais
c'est la réalité.
Il faut que vous sachiez également que le
MTQ poursuit toujours sa lutte à la collusion et à la corruption, notamment par
le rapatriement de l'expertise à l'interne. Encore récemment, le directeur de
l'UPAC a dit que le ministère des Transports a été le premier ministère à avoir
cette entente de collaboration permanente. Il y a 3 300 employés du
ministère des Transports qui ont reçu une formation pour être capable
d'identifier la collusion et la corruption à l'intérieur du ministère.
L'autre détail qui est très important
relativement aux avenants, 70 % des contrats qui ont été regardés par la
CAQ, dont ils ont fait la demande, évidemment, à l'accès à l'information, ce
qui est très bien en soi, 70 %, du 1er octobre 2014 au
1er février 2015, sont des contrats qui ne sont pas terminés. Tant qu'un
contrat n'est pas terminé, il peut aller à la hausse et à la baisse, et c'est
pour ça qu'on doit faire le jugement, l'analyse et l'évaluation du coût quand
le contrat est terminé. Alors, il y a des contrats, qui avaient débuté en 2008,
en 2009, qui se terminent. C'est un peu difficile de changer le passé, mais,
depuis notre arrivée au gouvernement, on a mis une attention particulière à ça.
Ce que la CAQ ne vous a pas dit ce matin,
et ça aussi, c'est la vérité, et je peux la prouver, c'est que les contrats
accordés par le ministère au cours de l'exercice 2013‑2014 qui sont terminés
ont généré des économies d'environ 13 millions de dollars et que les
données préliminaires pour l'année financière 2014‑2015, bien que les contrats
ne soient pas encore tout à fait terminés, nous approchent de 2,9 millions
de dollars en économies parce que l'année n'est pas terminée.
Pour les dépenses supplémentaires aux montants
prévus dans les contrats… et ça, c'est aussi une correction à ce qui a été dit.
Le député de Groulx a dit qu'on pouvait… qu'on donnait l'augmentation de
l'avenant lorsque c'était terminé. C'est inexact. On n'accorde pas d'avenant
quand le travail est terminé. Les avenants doivent être autorisés avant que les
travaux soient réalisés. Une autre fausseté, chose inexacte. Je réitère encore,
ce n'est pas sur une base personnelle, mais, de toute évidence, il n'a pas fait
l'analyse du dossier.
Alors, je veux juste souligner que le MTQ,
à travers les années, l'expertise va en progressant. La préoccupation de
l'intégrité sur la formation… Et j'ai fait, je rappelle à tout le monde, ma
conférence de presse sur l'autorisation et la signature de l'échangeur Turcot
assis à côté de M. Robert Lafrenière, qui était le directeur de l'UPAC. Si
personne ne s'est aperçu à ce jour que notre collaboration avec l'UPAC pour
s'assurer de la qualité du travail, combattre la collusion et la corruption,
moi, je pense qu'il faut être aveugle.
Alors, je pense qu'on a démontré à tout le
monde notre intention, et ce que j'aimerais vraiment, c'est que le député de Groulx
corrige ses chiffres. Je ne veux pas qu'il s'excuse, il ne connaît pas les
dossiers encore, il vient d'arriver. Maintenant, je l'inviterais vraiment à me
consulter, à venir me voir,
Et, à partir du 30 avril, et ça, je
m'étais engagé à le faire, je l'ai devancé avec le contrat de l'UPAC, tous les
contrats du ministère des Transports, tous les avenants qui pourraient s'y
retrouver vont être sur le site du ministère des Transports. Il peut aller sur
le site du ministère des Transports, aller consulter l'ensemble de nos
dossiers, l'ensemble des avenants, une des 12 raisons pour lesquelles il
peut y avoir un avenant, et je rappellerai aussi clairement qu'évidemment, dans
les rapports qui avaient été faits, de KPMG-Secor, il avait été dit, et je cite
le rapport : «Il est ainsi préférable de se retrouver dans un contrat
comportant plusieurs avenants pour de bonnes raisons que dans un contrat sans
avenant pour de mauvaises raisons.»
Alors, je veux rassurer l'ensemble de la
population. Les chiffres qui ont été transportés ce matin étaient inexacts. Je
peux prouver et je veux que le député de Groulx se corrige et qu'à l'avenir,
bien, s'il ne veut pas me parler, qu'il puisse aller minimalement sur le site
du ministère des Transports, où aujourd'hui vous pouvez aller sur le site et
voir le plus grand contrat que le Québec a donné en matière d'ouvrage routier, c'est-à-dire
l'échangeur Turcot, et avoir, point par point, dépense par dépense, étape par
étape, comment ce contrat-là va se comporter avec les coûts, pour la première
fois de l'histoire, et tous les coûts collatéraux indirects reliés aux
contrats, et ça, c'est une première. Alors, j'inviterais aussi le député de Groulx
à le reconnaître minimalement.
M. Croteau (Martin)
: Peut-être
une question. La proposition qui est avancée par la CAQ ce matin, c'est que, si
on offrait… si on bonifiait les offres qui sont faites aux ingénieurs du gouvernement,
ça permettrait de renforcer l'expertise interne du ministère des Transports.
Est-ce que c'est une idée qui vous sourit?
M. Poëti
: Bien, écoutez,
on est dans une période, actuellement, de négociation globale pour l'ensemble
du gouvernement. On n'y fait pas exception. Cependant, le premier ministre,
dans son discours inaugural, avait fait certaines exceptions sur l'embauche. On
a été autorisés, au ministère des Transports, à engager davantage d'ingénieurs
à cause, évidemment, de la perte d'expertise, qui a été reconnue, puis on la
reconnaît.
Alors, à partir de là, évidemment, il y a
des négociations salariales qui sont en cours. Il faut quand même se dire que
je vais laisser mon collègue M. Coiteux faire ces conditions de travail
là. Dans certains cas, il y a des ingénieurs qui nous quittent, dans d'autres, évidemment,
on en a 224, ce n'est pas rien. Je pense que les conditions salariales… mais je
pense que les conditions de travail au MTQ sont aussi intéressantes pour les
ingénieurs.
M. Croteau (Martin)
: Mais
comme gardien des bonnes pratiques au MTQ, justement, est-ce que vous estimez
que votre ministère, dans les conditions actuelles et à la lumière des offres
sur la table, est capable de rivaliser avec le privé pour attirer des bons
ingénieurs?
M. Poëti
: Vous savez,
écoutez, là, il y a toujours un choix personnel qui s'établit. Quand j'ai
décidé de venir à l'Assemblée nationale, le salaire du privé, l'Assemblée
nationale ne rivalise pas. On ne peut pas se comparer au privé.
Maintenant, lorsqu'on parle d'un travail
comme d'un professionnel, comme les ingénieurs ou des techniciens, ils peuvent
comparer leurs conditions de travail avec le privé. Dans certains cas, ça peut
paraître plus alléchant; dans d'autres cas, non. Alors, à partir de là, c'est mon
collègue M. Coiteux, évidemment, qui s'occupe des négociations, mais sachez que
notre préoccupation dans ce domaine-là est présente, que nous travaillons à
recruter et que le premier ministre, malgré qu'on a respecté, de notre part, le
volet budgétaire des demandes de coupures du gouvernement, le nombre d'ETC, en
ce qui nous concerne, peut être un peu plus élevé compte tenu de la spécificité
des ingénieurs. Et chaque emploi additionnel, et chaque technicien ou
ingénieur, on doit passer au Conseil du trésor pour le faire. Merci.
(Fin à 15 h 25)