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Point de presse de M. Carlos J Leitão, ministre des Finances

Version finale

Tuesday, April 21, 2015, 17 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix-sept heures quarante et une minutes)

M. Leitão : Alors, bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Comme vous avez remarqué, j'étais en Chambre jusqu'à très récemment, alors je n'ai pas eu vraiment le temps de trop… de beaucoup voir ce qu'il y a dans le budget fédéral, mais j'ai quand même certaines remarques que je vais faire.

Et donc le budget fédéral déposé aujourd'hui contient, à notre avis, de bonnes nouvelles, de bonnes nouvelles en matière de développement économique, qui favorisent la croissance au Québec et les particuliers québécois. Par contre, il est décevant, il est décevant de constater que nos demandes en santé, en transferts en santé, n'aient pas été entendues et que les efforts en matière d'infrastructures demeurent, à notre avis, très insuffisants. Alors, ça, ce sont nos commentaires d'ouverture.

Pour ce qui est des mesures de développement économique, je pense que les mesures d'aide aux PME, donc, de diminuer leur fardeau fiscal, ainsi que d'aide directe à certains secteurs manufacturiers, ça, évidemment, nous sommes pour, nous sommes d'accord avec ça, et ça s'insère très bien dans notre propre politique économique, donc c'est très bien.

Mais, comme j'ai dit tantôt, le transfert canadien en santé, en particulier, le fait que la formule de transfert n'a pas été retenue, les facteurs que nous avançons depuis un certain temps, qu'il faudrait moduler ces transferts-là selon la réalité sociodémographique des différentes provinces, ça n'a pas été retenu, et donc, à compter de 2017‑2018, la formule changerait. Je dis bien «changerait» parce que, d'ici là, on va continuer de faire nos représentations, avec nos collègues des autres provinces, pour que cette formule-là soit adaptée.

Pour ce qui est des infrastructures, encore une fois, bon, il y a de nouvelles initiatives, surtout en transport en commun. Bon, très bien, mais, encore une fois, on n'a qu'à regarder les chiffres : nous, au Québec, par exemple, c'est 88,4 milliards de dollars que nous allons investir en infrastructures avec notre Plan québécois d'infrastructures, PQI, sur 10 ans, 88 milliards sur 10 ans, et le Canada, le gouvernement fédéral, c'est 47,5 milliards, pour tout le pays, dans le cadre de leur programme 2014‑2024. Alors, à notre avis, encore une fois, c'est nettement insuffisant. C'est quelque chose qu'on avait déjà souligné aussi au gouvernement fédéral, par exemple en décembre, lors de notre réunion fédéral-provincial des ministres des Finances, avec nos collègues de l'Ontario. On avait très clairement dit que ce montant-là était nettement insuffisant.

La Modératrice : …déclaration en anglais…

M. Leitão : Oh! Peut-être… So, the federal budget that was tabled today has good news, in our opinion, good news in terms of economic development, in terms of tax relief for both businesses and for consumers. So, that's welcome, and we're certainly pleased with that.

On the other hand, it is disappointing, it is disappointing to note that our requests in terms of transfers in health care... that weren't heard and that the formula remains unchanged so that it does not take into account the demographic reality of the different provinces.

And in terms of infrastructure, it's clearly insufficient, the amount that the federal Government is putting forward. Québec alone is going to spend $88.4 billion over 10 years, so $47.5 billion for the whole of Canada over 10 years is clearly insufficient.

Mme Prince (Véronique) : M. Leitão, est-ce que vous trouvez que les mesures économiques arrivent quand même tard? Vous félicitez les bonnes nouvelles économiques, là, mais ce n'est quand même pas pour tout de suite.

M. Leitão : Oui, enfin, c'est selon les moyens du gouvernement fédéral. Mais, comme c'était notre cas aussi, quand on parle d'allégement fiscal pour les entreprises… évidemment, le montant est important et le timing aussi, mais d'indiquer d'ores et déjà que c'est dans telle direction qu'on va aller, en soi-même, c'est important parce qu'on envoie un signal aux entreprises, on envoie un signal aux investisseurs que c'est dans cette direction qu'on va aller. Donc, même si ça prend effet seulement plus tard du côté fédéral, c'est quand même bénéfique qu'ils l'annoncent aujourd'hui.

M. Croteau (Martin) : M. Leitão, est-ce que vous avez l'intention d'emboîter le pas au gouvernement fédéral et de hausser à votre tour le plafond de cotisation aux CELI, et, si oui, de combien ça va priver d'argent les coffres de la province?

M. Leitão : C'est une très bonne question. Comme j'ai dit d'entrée, je viens d'apprendre ces choses-là maintenant, alors c'est quelque chose qu'on va regarder, qu'on va regarder très convenablement, et il faut répondre à ça rapidement. On ne peut pas non plus attendre à l'année prochaine, donc il faut répondre rapidement, mais ce n'est pas ici, maintenant, je ne peux pas vous donner cette réponse.

M. Croteau (Martin) : Combien ça coûte, selon votre...

M. Coiteux : Combien ça coûte? Est-ce qu'on s'harmonise ou pas ou comment, ça... On va travailler là-dessus et probablement qu'encore cette semaine on pourra avoir une réponse là-dessus.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous considérez… Parce que, tout à l'heure, M. Marceau disait que c'étaient des bonbons électoraux. Il parlait, entre autres, des CELI, il parlait aussi du fractionnement du revenu. Est-ce que, selon vous, c'est des bonnes mesures pour les Québécois ou c'est des bonbons électoraux destinés à faire réélire les conservateurs?

M. Leitão : Écoutez, les familles québécoises, les Québécois en général, vont, comme tous les Canadiens, bénéficier de tels changements, donc ce n'est pas moi qui va empêcher les contribuables québécois de bénéficier d'allègements fiscaux venant du gouvernement fédéral. C'est clair que ce n'est pas non plus dans nos priorités. Si moi, j'avais cette marge de manoeuvre là, j'aurais fait les choses différemment, mais c'est le choix du gouvernement fédéral.

M. Caron (Régys) : Ce refus du gouvernement fédéral d'ajuster ses calculs en santé, par exemple, suivant les demandes du Québec, qu'est-ce que ça annonce pour votre gouvernement en termes d'effort budgétaire? Vous comprimez les dépenses. Ça n'annonce pas encore des temps encore plus difficiles, M. Leitão?

M. Leitão : O.K., plusieurs choses. D'abord, ce n'est pas seulement les revendications du Québec. Il y a d'autres provinces, donc toutes les provinces à l'est du Québec sont aussi nettement dans notre cas; celles à l'ouest, moins, mais celles au milieu… l'Ontario semblait aussi nous... être d'accord avec notre changement de formule. Donc, on va voir ça.

Pour ce qui est de comment ça va affecter notre budget, nos dépenses en santé, bon, jusqu'à 2017‑2018, incluant 2017‑2018, il n'y a pas de changement. Donc, ça continue la même formule, ça augmente, 6 % par année. Après 2017‑2018, si rien ne se fait, si rien ne se passe, oui, il y aurait un changement qui aurait comme résultat un ralentissement de la croissance des transferts fédéraux en santé.

M. Lacroix (Louis) : Mais qu'est-ce que ça aura sur l'effort que le gouvernement devra faire ou devra demander aux réseaux, aux contribuables? Il va y avoir un impact.

M. Leitão : Il va y avoir un impact, et cet impact va être résorbé à l'intérieur de nos budgets. Mais je veux souligner aussi qu'on ne parle pas ici de réduire les dépenses en santé de la part du gouvernement fédéral, c'est de ralentir la croissance du transfert. Donc, ça aurait un effet, un impact sur nos budgets au-delà de 2017‑2018, et, je pense, d'ici là, nous avons encore le temps, avec nos collègues des autres provinces, de continuer de mettre beaucoup de pression sur le gouvernement fédéral pour que la formule du transfert soit revue.

M. Lacroix (Louis) : Mais, en même temps qu'on réduit les transferts en santé, on augmente le budget de la défense, est-ce que... bien, d'à peu près... d'un montant à peu près équivalent, même davantage. Est-ce que c'est un... c'est des choix que vous partagez, ça, M. Leitão? Est-ce qu'il n'aurait pas été mieux d'en donner davantage dans les transferts plutôt que de faire le choix de la défense?

M. Leitão : Encore une fois, les choix du gouvernement fédéral... Je ne vais pas me substituer à M. Oliver, il a fait ces choix, et c'est lui qui va vivre avec ces choix, son gouvernement. Mais encore une précision : pour cette année, l'année prochaine et l'autre après, les transferts en santé continuent d'augmenter de 6 % par année. La formule change après 2017‑2018. Donc, on n'est pas encore rendus au point où il y a une nette décélération des transferts en santé, ça continue encore. Mais, d'ici à après 2017‑2018, en effet, ça serait un problème, et c'est ça qu'on va essayer de corriger d'ici là.

M. Croteau (Martin) : M. Leitão, est-ce que le fractionnement du revenu et la hausse du plafond de contribution aux CELI, philosophiquement, vous considérez que ce sont des mesures justes?

M. Leitão : Comme j'ai dit tantôt à un de vos collègues, si c'était moi qui avais cette marge de manoeuvre, j'aurais fait les choses différemment. Le gouvernement fédéral a choisi de faire ça comme ça. Ça va quand même bénéficier les familles québécoises.

Une chose qui n'est pas dans le budget, puisque ça avait déjà été annoncé avant, mais je pense que c'est aussi utile qu'on se rappelle de ça, c'est l'amélioration, la bonification de la PUGE, je veux dire de la Prestation universelle pour garde d'enfants, et ça, ça va avoir un effet très important pour toutes les familles québécoises, hein? Donc, quand on prend l'effet combiné des annonces d'aujourd'hui plus la bonification importante de la PUGE, je pense que les familles québécoises de tous revenus vont bénéficier des changements fédéraux.

M. Gentile (Davide) : Est-ce que l'augmentation en défense, à tout le moins... Pensez-vous que le Québec peut, je ne sais pas, moi, aller chercher... Vu qu'on a une industrie de l'aéronautique, est-ce qu'il y a moyen, au moins, là… Parce que le constat que vous dressez n'est pas tellement rose. Mais là, moi, la seule chose que j'ai vue, c'est des augmentations en défense, en sécurité. Est-ce que nos industries peuvent profiter de ça d'une manière ou d'une autre?

M. Leitão : Bien sûr, au Québec, nous avons des industries dans l'aérospatiale et d'autres domaines aussi, construction navale, etc., qui, en principe, pourraient et devraient bénéficier d'une augmentation des dépenses fédérales dans ce domaine-là. Donc, nous allons continuer de nous... de faire ce qu'on peut pour que cela soit le cas, pour que les entreprises québécoises puissent avoir leur part.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Montgomery (Angelica) :…the fact that the tax-free savings account, that it's going to, now, go up to $10,000, just how much of a pickle or situation does this lead Québec into? I mean, where does this leave you?

M. Leitão : Well, it will have an impact on our budget, clearly… on our finances. We haven't had the time to fully appreciate that, to fully examine that question, we will do that in the coming days. It's not a question of weeks or months, in the coming days we will do that. It will have an impact probably in the range of, you know, 15 to 20 million, we will see. But it will have an impact, yes.

Mme Montgomery (Angelica) : And when you talk about the disappointment that you have when it comes to not getting more money for health care and for infrastructure, can you give us some examples or some kind of idea of what it is you wanted to do with that money that you're not going to have now?

M. Leitão : Well, it's not now. The change in the formula to calculate health transfers takes effect after 2017‑2018. So, this year, next year and the following year, we still have an increase in federal health transfers of 6 % per year. So, there's no change in that.

Presumably, after 2017, there will be a change. The change will be that the growth in the transfers will slow. So, between now and then, we'll see how we adjust to that and we'll see if, in fact, the federal Government goes in that direction, there's still time. Today they told us that they're not going to review the formula, but we see what they say six months from now.

M. Croteau (Martin) : 15 à 20 millions, c'est l'impact…

M. Leitão : 15 à 20 millions, c'est ce que j'estime, comme ça, un peu dans ma tête, là, mais il va falloir l'examiner comme il faut.

M. Croteau (Martin) : Ça, c'est… peut-être, pour être très précis, c'est l'impact…

M. Leitão : Sur nos revenus.

M. Croteau (Martin) : …de la hausse si Québec décide de hausser à son tour le plafond.

M. Leitão : C'est ça, exact. C'est ça.

M. Croteau (Martin) : O.K. Merci. La décision n'est pas prise encore à ce sujet-là?

M. Leitão : Si on s'harmonise entièrement avec ce que le gouvernement fédéral vient de faire, moi, j'estime, comme ça, en faisant un calcul rapide dans ma tête, 15 à 20 millions, mais, comme je vous ai dit, il y a deux choses qu'on doit faire : d'abord, examiner ça comme il faut, et deuxièmement est-ce qu'on s'harmonise ou pas. Donc, cette décision n'a pas encore été prise, mais, comme je vous ai dit, ça va se faire, c'est une question de jours et pas semaines ou mois. Merci beaucoup. Merci.

(Fin à 17 h 53)

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