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Point de presse de M. Nicolas Marceau, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances et revenu

Version finale

Tuesday, April 21, 2015, 17 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix-sept heures seize minutes)

M. Marceau : Bonsoir, bonjour. Je veux simplement réagir au budget fédéral dont j'ai pris connaissance très brièvement.

Aujourd'hui, évidemment, c'est une journée de paradoxes, je pense que vous pouvez le constater. On vient de voter le budget de l'austérité ici, à Québec, un budget qui va avoir des conséquences réelles sur les services aux Québécois et puis qui asphyxie la croissance économique québécoise. Puis pendant ce temps-là, à Ottawa, c'est le budget des bonbons électoraux.

Alors, la différence, là, le contraste entre la situation fédérale et celle du Québec est saisissant, et ça se produit au moment même. Donc, en même temps, le budget des bonbons; de l'autre côté, le budget de l'austérité.

En même temps, j'aimerais dire que je déplore le fait que le premier ministre du Québec n'a fait aucune demande au gouvernement fédéral. Et évidemment, quand on ne demande rien, on n'obtient rien. Ça, ce n'est pas quelque chose de surprenant. Et effectivement, dans le budget fédéral, il n'y a rien pour le Québec. Même l'ancien premier ministre Jean Charest demandait plus, était plus vocal. Le premier ministre n'a rien fait.

Et j'aimerais dire que... certains d'entre vous pourront nous dire que la situation financière à Ottawa n'est pas si rose. J'aimerais qu'on prenne un peu de recul, là. On est dans une situation où effectivement les prix du pétrole ont chuté. Ça a eu des impacts sur Ottawa. Certains disent donc des impacts néfastes sur Ottawa, des impacts favorables pour le Québec. Et malgré tout, là, c'est l'inverse qu'on peut constater dans les budgets. Dans un cas, comme je vous le disais, celui qui est supposément en train de vivre des difficultés à cause de la baisse des prix du pétrole est celui qui distribue les cadeaux électoraux, puis celui qui vit une situation plus favorable, parce que les cours du pétrole ont été réduits, est celui qui dépose un budget qu'on a voté aujourd'hui puis qui est très mauvais pour les Québécois. Je vous dirais aussi que cette situation du prix du pétrole plus faible, c'est une situation qui est temporaire, et il n'y a personne qui prédit que les prix du pétrole actuels vont se maintenir pour le futur.

Et puis justement, pour le futur puis pour le plus long terme, le fédéral s'entête donc à maintenir des coupures dans les transferts en santé. Et je pense que les prochaines années vont être très difficiles au Québec. La recette qui consiste à dire : on coupe sans mettre en place des réformes importantes comme il se doit en santé puis avec un appauvrissement du financement provenant d'Ottawa, bien, ce n'est pas une recette qui va avoir du succès, puis ça va se traduire par des impacts réels sur les Québécois. Alors, je m'arrête là. C'est ce que je voulais vous dire.

Mme Prince (Véronique) : Qu'est-ce que vous auriez demandé, vous, au fédéral à la place de M. Couillard?

M. Marceau : Bien, écoutez, clairement un rétablissement du transfert en matière de santé. Ça, c'est une évidence. Les impacts sont réels, là. Les impacts, on parle de 9 milliards d'ici 2024‑2025. On parle de quelque chose comme 1 milliard par année. Et c'est dû à deux choses, là. C'est dû au fait que désormais la formule de répartition du transfert entre les provinces se fait sur une base per capita puis c'est dû au fait aussi que le gouvernement fédéral s'est protégé en imposant un plafond aux transferts. Alors, il y a ça, évidemment, qui est le gros élément parce que la population du Québec vieillit, le système de santé a des coûts qui croissent à un rythme rapide. Et ça va être une impasse, là. Si vous pensez que, cette année, tout va se régler au Québec, là, avec la possibilité qu'on atteigne l'équilibre budgétaire, ce n'est pas vrai, là. Les pressions vont être fortes l'année prochaine, vont être très fortes aussi dans deux ans, puis, à ce moment-là, les coupures supplémentaires du transfert en santé vont se matérialiser au Québec. Alors, ça ne sera pas évident, là.

M. Caron (Régys) : M. Marceau, en quoi ce budget-là peut-il alimenter la cause indépendantiste?

M. Marceau : Ah! bien, regardez, de mille façons. Moi, je vous dirais que, dans ce budget, on a vu, donc, les bonbons électoraux qui sont distribués à la base conservatrice, beaucoup pour les contribuables plus fortunés, hein, le CELI qui augmente, le fractionnement du revenu aussi pour les familles, qui a un impact pour les familles plus fortunées.

Mais plus généralement, donc, on voit qu'on a un gouvernement fédéral qui agit en faveur de sa base et qui n'a aucun intérêt ou qui n'a aucune sensibilité pour les intérêts du Québec. Le Parlement fédéral, dans le fond, fonctionne sans tenir compte des intérêts du Québec. C'est quand même la moitié, si vous voulez, des décisions qui nous concernent qui sont prises dans ce Parlement dans lequel on n'a, désormais, là, aucune influence.

Et on le voit bien que les priorités du Québec n'ont pas été prises en compte, là, dans ce budget. Est-ce que vous avez vu la santé renouvelée? Est-ce que vous voyez un financement cohérent des infrastructures, alors que, pour chaque dollar dépensé par le fédéral, le Québec en dépense 10 en infrastructures? Écoutez, il y a vraiment, là... Les priorités du gouvernement fédéral, c'est la... vous avez vu, c'est la Défense nationale. Bon, bien, écoutez, on est loin, loin des préoccupations des Québécois.

La Modératrice : En anglais, peut-être.

Mme Montgomery (Angelica) : Mr. Marceau, how do you explain that the federal Government seems to be able to create a surplus when they've lost money, while here we are in the middle of this...

M. Marceau : Well, it's structural. The fact is that the federal Government... It's true that, for a very short period of time, momentarily, they are experiencing more difficult times because the price of oil has gone down, but this is not structural. Structurally, the federal Government is providing very few services to the population, a number of transfers to the population a little bit, but to provinces, and it's quite easy for them to balance the budget.

On the other hand, you have in Québec a government which is providing services, fundamental services to the population, and it's extremely difficult to contain the cost of those services, and this explains the difference between the situations that we have in Ottawa and in Québec.

Mme Montgomery (Angelica) : So what do you think of all that's being offered, the increase of the tax-free savings account, there's better... there's measures for seniors, for care givers, many for public transit?

M. Marceau :OK. Some of them could be... I just want to point out that the one on CELI — I don't remember the name in English — C-E-L-I, the one...

Mme Montgomery (Angelica) : On the tax-free savings account.

M. Marceau : Tax-free...yes, that's right, and the one on the fractioning of income... income splitting, those are measures basically built for the most wealthy among us. These are measures that are basically put in place to cater to their electoral base, and, I mean, this is far from what Québec needs.

Québec is struggling with the financing of its health care system. It will be struggling… I mean, I'm saying that today, but I can tell you that next year, in two years, in three years, I will be saying the same thing. And, as those cuts in the transfers become effective in two years, and at the same time the population will have aged a little bit more in Québec, and it will be even more difficult than it is right now.

So I just want to repeat what I said in French : This year will be extremely difficult, especially in the health care system in Québec, especially for the people that are sick, but it's going to be worst in two years and in three years. It's going to be worst. And, certainly, something has to be done, and again, the Premier, here, has been extremely weak, has said absolutely nothing, has been requesting absolutely nothing, and no wonder we got nothing.

M. Croteau (Martin) : Peut-être une petite question technique, si vous permettez. Est-ce que la hausse du plafond de contributions au CELI a des impacts fiscaux pour le Québec?

M. Marceau : C'est une très bonne question. Ça va dépendre de la réponse du Québec, c'est-à-dire que le Québec... Le Québec, à chaque budget fédéral, là, prend la liste de toutes les mesures qui ont été annoncées par le gouvernement fédéral et doit décider si elles s'harmonisent ou pas. O.K.? C'est une décision politique qui est prise par le ministre des Finances. J'ai eu à prendre ces décisions-là à la suite de budgets fédéraux. Et M. Leitão — ça serait une très bonne question pour lui, vous lui demanderez ce qu'il va faire — pourra décider ou pas de s'harmoniser. Je m'attends, parce que les pressions vont être très fortes, que M. Leitão choisisse de s'harmoniser.

M. Caron (Régys) : Mais c'est une dépense fiscale, au moment où on se parle, là…

M. Marceau : Bien sûr. Si le Québec s'harmonise, ça va lui coûter des sous. Absolument.

Excusez-moi, c'est qu'on n'est pas seuls apparemment. Merci.

(Fin à 17 h 25)

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