To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier, et Mme Carole Poirier, porte-parole de l'opposition officielle en matière de relations internationales

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier, et Mme Carole Poirier, porte-parole de l'opposition officielle en matière de relations internationales

Version finale

Thursday, April 23, 2015, 9 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures vingt-trois minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour, tout le monde. Merci d'être ici pour ce point de presse concernant la tragédie des 43 étudiants mexicains disparus au mois de septembre dernier dans l'État de Guerrero. J'invite d'abord le député de Mercier, Amir Khadir, à prendre la parole.

M. Khadir : Alors, merci d'être là. Il y a moins d'un an, une atrocité s'est produite au Mexique. 43 étudiants mexicains, qui étaient au début de leur formation pour devenir des enseignants dans la province de Guerrero, dans l'État de Guerrero, ont disparu suite à une intervention de groupes armés non identifiés qu'on soupçonne être liés à de la criminalité, c'est-à-dire le narcotrafic. De nombreuses familles, comme vous pouvez le penser, ont été éplorées et, depuis ce temps, demandent enquête et justice. Malheureusement, à ce jour, la situation n'a pas été clarifiée à la satisfaction de ces familles, ni des avocats de droit qui s'en occupent, ni des instances internationales telles que le Comité sur les disparitions forcées de l'ONU.

En raison, donc, de cet oubli qui est en train de s'installer, parce que l'enquête est actuellement close au Mexique, une délégation est parmi nous, au Canada comme dans d'autres pays. Cette délégation est composée... et que nous accueillions à l'Assemblée nationale, est composée de Mme Hilda Vargas, qui est la mère d'un des disparus; de M. Jorge Luis Balbuena qui est un élève, en fait un étudiant, un des collègues des 43 disparus. Et Mme Carole Poirier et moi-même, nous sommes très préoccupés et présents ici pour signifier notre solidarité avec cette délégation et pour ensemble, aujourd'hui, présenter une motion à l'Assemblée nationale en appui à ces familles.

Le Modérateur : Merci, M. Khadir. J'invite maintenant Mme Carole Poirier, députée d'Hochelaga-Maisonneuve et porte-parole de l'opposition officielle en matière de relations internationales, à vous adresser quelques mots.

Mme Poirier : Alors, je suis ici présente aux côtés d'Amir ainsi qu'aux côtés des représentants de la caravane solidarité pour témoigner de notre appui, au Parti québécois, à toutes les mères, à tous les parents qui ont vu leur fils ou leur fille disparus. Je veux leur témoigner de ma solidarité, je veux leur témoigner de notre engagement et je souhaite, je souhaite tout comme eux, que lumière soit faite, que lumière soit faite sur l'investigation pour s'assurer que l'on puisse, comme parents, avoir la vérité dans cette affaire, et, là-dessus, vous avez tout notre appui, toute notre solidarité, et je pense que tous les Québécois aussi sont avec nous aujourd'hui. Comme parent, on ne peut pas accepter la disparition de son enfant sans savoir, et, là-dessus, soyez certains que les Québécois partagent votre peine.

Le Modérateur : Merci, Mme Poirier. J'invite maintenant Marie-Ève Marleau, du Comité pour les droits humains en Amérique latine, à vous entretenir sur le contexte de cette caravane pancanadienne.

Mme Marleau (Marie-Ève) : Bonjour, tout le monde. Le 26 septembre 2014, une attaque des forces policières contre les étudiants de l'école rurale Raul Isidro Burgos à Ayotzinapa, dans l'État de Guerrero, au Mexique, a causé la mort de six personnes et la disparition de 43 étudiants. Le gouvernement fédéral a été trop lent pour… et a fait trop peu et trop tard pour entamer les enquêtes pour traduire en justice les responsables d'un crime qui a levé le voile sur une grave crise des droits humains au Mexique.

Du 11 avril au 2 mai 2015, une délégation composée de la mère d'un des étudiants disparus, un étudiant de l'école normale rurale d'Ayotzinapa et un avocat du Centre pour les droits humains de la Montaña sont au Canada pour témoigner de la crise des droits humains actuelle au Québec. Donc, des groupes de la société civile, dont ici, à Québec, le Comité de solidarité québécoise avec Ayotzinapa reçoit cette délégation. Le 28 avril, les membres de la délégation témoigneront devant le Sous-comité des droits internationaux de la personne du Parlement canadien.

La caravane d'Ayotzinapa à Ottawa est soutenue par un large éventail d'organisations de solidarité et de droits humains et fait écho à des tournées similaires partout sur la planète. Les objectifs de la caravane au Canada, pancanadienne, sont d'informer le public sur les violations des droits humains et de la violence systémique, de renforcer des liens avec des organisations civiles entre le Canada et le Mexique et de demander au gouvernement canadien de reconnaître la grave crise des droits humains au Mexique et de retirer le Mexique de la liste des pays sûrs, c'est-à-dire la liste des pays d'origine désignée.

Donc, la caravane sera avec nous à Québec le 23 avril, réalisant différentes activités avec des étudiants et avec des groupes de solidarité internationale. Donc, je vous remercie infiniment.

Le Modérateur : Merci, Mme Marleau. Maintenant, j'inviterais Jorge Luis Clemente Balbuena qui est étudiant, et militant mexicain, et collègue de classe des disparus.

M. Clemente Balbuena (Jorge Luis) : [Interprétation] Bonjour, tout le monde. Je me nomme Jorge Luis Clemente Balbuena, étudiant de secondaire III de l'école de Guerrero. Le 26 et la matinée du 27 septembre, les forces policières d'Iguala ont réveillé, la nuit, 46 de nos copains, et ils ont tué six personnes. C'étaient trois étudiants : deux personnes qui venaient d'arriver et le chauffeur de l'autobus qui amenait les gens.

    Voilà l'exemple de gouvernement que nous avons au Mexique, où les étudiants sont tués et disparus.Ça fait sept mois que nous recherchons nos copains, et, pendant ce temps-là, le gouvernement n'a pas voulu se faire responsable du sort de nos copains.C'étaient les forces policières qui ont amené nos frères, nos soeurs, et, jusqu'à date, nous ne savons s'ils sont disparus et nous ne savons pas si le chef municipal et sa femme sont en prison, s'ils paient pour les délits qu'on leur a imputés. Il faut le mentionner, les motifs pour lesquels ils ont emmené en prison ce couple-là, c'était pour d'autres délits et jamais pour la cause qui nous amène aujourd'hui ici.

Nous avons commencé une lutte dans la recherche de nos 43 copains, comme des étudiants, comme des organisations et comme des professeurs que nous sommes. Et je voulais juste ajouter que, parce qu'ils les ont emmenés encore vivants, on les veut de retour encore vivants. [Fin de l'interprétation]

Le Modérateur : Merci, Jorge. Maintenant, j'invite Hilda Legideño Vargas, mère d'un des étudiants disparus.

Mme Legideño Vargas (Hilda) : [Interprétation] Bonjour, je suis Hilda Legideño Vargas, la mère de Jorge Antonio Mon fils a 20 ans. Il est étudiant de l'école normale. Il doit travailler pour subvenir à ses besoins comme étudiant.

Depuis le 26 septembre, nous avons parcouru toute la ville d'Iguala et tous les villages qui sont près d'Iguala. Comme pères de famille que nous sommes, nous ne pouvons pas croire à la version que le gouvernement nous donne parce que, depuis les premiers moments, ce que le gouvernement a dit, c'est que nos enfants étaient morts.

Depuis le 27 janvier, le gouvernement mexicain a dit qu'il fallait accepter la situation, qu'il fallait se résigner, mais nous autres, comme pères de famille que nous sommes, on ne va pas l'accepter. Pour le gouvernement, c'est un cas clos, et, comme pères de famille que nous sommes, nous faisons des manifestations au Mexique. Mais le gouvernement fait de la répression envers nous et nous envoie la police… Ils nous répriment.

À ce moment-ci, il y a un groupe d'experts indépendants qui travaillent sur le cas et qui font déjà les premières recommandations là-dessus. Une des premières recommandations qu'ils ont faites, c'est que la recherche de nos enfants doit continuer.

Il n'y a rien qui va nous arrêter parce que nous sommes des parents, et, même si on doit sortir de notre pays et aller ailleurs pour demander de l'aide, c'est ça qu'on va faire. Ce que nous demandons au gouvernement canadien, c'est qu'ils envoient une délégation des parlementaires à Oaxaca parce que nous n'allons pas nous arrêter. Nous voulons retrouver nos enfants. Toute déclaration que vous faites à cet égard, ça sera très bien accepté et ça sera très important pour nous, et nous voulons retrouver nos enfants. Merci. [Fin de l'interprétation]

Le Modérateur : Merci, tout le monde, d'être venus.

(Fin à 9 h 37)

Participants


Document(s) Related