(Quatorze heures six minutes)
M.
Hamad
: Merci
de votre présence, mesdames et messieurs. Je vais faire le point sur la
stratégie gouvernementale vers la jeunesse et d'abord je vais expliquer un
petit peu la démarche faite par le gouvernement, les raisons.
Premier élément qui est très important, ce
que… et malheureusement nous constatons qu'au Québec il y a 200 000 jeunes
entre 15 et 29 ans qui ne sont pas ni aux études, ni en emploi. Et évidemment
cette triste réalité, on ne peut pas rester indifférents et inactifs face à
cette réalité-là. C'est là, le premier ministre et le gouvernement du Québec,
nous avons décidé d'agir le plus rapidement possible et surtout d'augmenter
notre présence auprès des jeunes, et près des jeunes, et partout, dans toutes
les régions, mais aussi dans toutes les localités au Québec.
Et c'est là la décision importante qui nous
a menés à décider de prendre 20 millions de dollars puis l'envoyer aux
carrefours jeunesse-emploi. Les raisons sont simples, c'est… les carrefours
jeunesse-emploi sont présents dans toutes les régions du Québec. Il y a
110 carrefours jeunesse-emploi, donc leur présence dans les localités… ils
sont près des jeunes et surtout, comme vous le savez, ils ont une expertise
aussi bâtie pour travailler avec les jeunes.
Alors, notre objectif, c'est vraiment
travailler avec les jeunes et être près, près des jeunes. Évidemment, on avait
des structures, avant, régionales, c'est les forums jeunesse, qui faisaient un
bon travail, mais la décision qui a été prise, c'est en fonction de la
nécessité d'agir auprès de 200 000.
Maintenant, c'est malheureux, j'aurais
aimé ça que le député du Parti québécois pose une question. M. Turcotte,
malheureusement n'a pas posé une question à l'Assemblée nationale, mais je suis
très surpris de la décision de M. Turcotte, mais je reviendrai.
Avant, j'aimerais aussi aujourd'hui
mentionner, à la demande du premier ministre, Emploi-Québec va contacter tous
les jeunes qui travaillent dans forum jeunesse pour les supporter, les aider,
et nous avons une entente avec les carrefours jeunesse-emploi pour avoir une
ouverture assez intéressante pour ces jeunes-là, aux forums jeunesse, parce que
ces gens-là, ils ont l'expertise, ils ont les connaissances et, je suis
convaincu, ils vont être une valeur ajoutée aussi pour les carrefours jeunesse-emploi.
Notre objectif, ce n'est pas de perdre des
emplois. Notre objectif, c'est travailler le plus près possible des
200 000 jeunes pour les ramener aux études ou à l'emploi et, bien
sûr, profiter de l'expertise qui a été dans les forums régionaux pour l'amener
près des jeunes dans toutes les régions.
Donc, les forums jeunesse, on va s'occuper
des jeunes qui travaillent actuellement, qui avaient un emploi, les carrefours
jeunesse-emploi, on augmente le budget de 20 millions de dollars, qui va
toucher deux secteurs importants. Le premier, c'est… on va travailler pour la
persévérance scolaire, on va travailler avec les jeunes en difficulté, on va
travailler pour l'entrepreneuriat et projets de jeunes, plus des projets
pilotes qu'on va partir aussi. Ces projets-là vont viser les communautés et les
écoles. Alors, le fait qu'il y a 110 carrefours jeunesse-emploi par
rapport à 17, vous comprendrez que nous allons être beaucoup plus présents, et
on va être surtout près et pour les jeunes.
Maintenant, la position de… le Parti
québécois, c'est très malheureusement, j'aurais aimé ça qu'ils posent des
questions, mais je suis surpris de la position de M. Turcotte, parce que,
rappelez-vous, M. Turcotte, il y a quelques semaines, s'est levé à
l'Assemblée nationale pour dire le rôle important de carrefours jeunesse-emploi…
Dans son Twitter, il disait que carrefour jeunesse-emploi y joue un rôle
important, nous sommes d'accord avec lui.
Mais là, cette semaine, on est dans la
semaine de contradictions, parce que là il veut enlever l'argent qu'on va
envoyer à carrefour jeunesse-emploi pour le maintenir dans un statu quo. Ce
qu'il va demander tantôt, c'est le statu quo. Donc, c'est une première
contradiction. On se rappelle, cette semaine, la contradiction, M. Drainville
qui, il y a quelques semaines, il disait : On ne fera jamais un chèque en
blanc pour M. Péladeau, et hier il a été un signataire de ce chèque-là avec le
geste qu'il a posé. Donc, on est dans une semaine de contradictions au Parti
québécois. Mais l'objectif, pour nous, c'est vraiment s'occuper de ces jeunes-là,
les 200 000. Voilà.
M. Robillard (Alexandre)
:
Est-ce que ce que vous dites, quand il va y avoir des contacts qui vont être
pris avec les employés des forums jeunesse, donc, est-ce que… Je pense que la
table de concertation disait qu'il y avait 80 personnes, à peu près, qui
travaillaient là…
M.
Hamad
: Oui,
il y a à peu près 90. On passe à 70. Ils vont être tous… être contactés par les
CLE, les centres locaux d'emploi d'Emploi-Québec pour voir les opportunités,
qu'est-ce qu'on peut faire avec. Et l'objectif aussi, l'entente qu'on a avec
les carrefours jeunesse-emploi, c'est qu'ils soient en priorité pour être
embauchés par les carrefours jeunesse-emploi.
M. Robillard (Alexandre)
:
Cette idée-là, cette annonce-là de restructurer ces activités-là, est-ce que
c'est quelque chose qui était prévu depuis longtemps?
M.
Hamad
: En
fait, c'est la suite des CRE, la suite des CLD, alors c'est tout ce
mouvement-là où on veut concentrer plus de services et moins de structures. Et
je rappelle que la structure avant coûtait 4 millions de dollars. Ce
4 millions là va aller en services maintenant directement aux jeunes.
M. Robillard (Alexandre)
:
Mais qu'est-ce que vous répondez aux représentants régionaux qui voient un coût
de plus sur les infrastructures dont ils disposent pour leur développement?
M.
Hamad
:
Première réponse, c'est : On va… D'abord, on augmente les montants
d'argent pour les jeunes. On parle de 20 millions plus le… Il y a
4 millions, le secrétariat qui va être adressé aux jeunes. On utilise les
110 carrefours jeunesse-emploi qui sont dans toutes les régions, et, dans
chaque région, il y a plusieurs carrefours jeunesse-emploi. Donc, on augmente
la présence, le travail qu'on fait auprès des jeunes dans les régions.
Le chiffre est simple, là, on a 19 forums
jeunesse, on va travailler avec 110 carrefours emploi. 110, 19, ça démontre
facilement que l'implication va être beaucoup plus importante pour les jeunes
dans les régions parce que la majorité des carrefours jeunesse-emploi sont dans
toutes les régions du Québec.
M. Robillard (Alexandre)
:
Puis est-ce que ça vous surprend de voir que ça suscite du mécontentement?
M.
Hamad
:
Chaque changement qu'on fait dans la vie, ça pose une incertitude. Les gens
posent des questions, et on est là aujourd'hui pour répondre à ces
questions-là. La question est simple, on veut travailler davantage pour les
200 000. Quel est le meilleur moyen? Quel est… Et on veut concentrer nos
efforts pour répondre à ça. La façon de le faire, c'est 110 carrefours emploi
qui ont l'expertise, la connaissance et la présence, et surtout sont près des
jeunes, et l'efficacité est meilleure. 110 versus 19, le choix, il est là.
Mme Biron (Martine)
:
Mais ils existaient déjà les carrefours.
M.
Hamad
: Oui,
mais on met 20 millions de plus dans les carrefours jeunesse-emploi pour
s'occuper de notre objectif pour les 200 000 sans emploi et sans études.
Mme Biron (Martine)
:
Le budget des 19 forums, c'était quoi?
M.
Hamad
: On
donnait 10 millions plus 4 millions d'administration. Alors là, ces
10 millions et plus 4 millions, ils vont être maintenant dirigés vers
les carrefours jeunesse-emploi.
M. Robillard (Alexandre)
:
Donc, le budget des carrefours, ça va être combien?
M.
Hamad
: Ça va
augmenter de 20 millions. Il y avait déjà 45 millions, donc ils vont
arriver à 65 millions. Plus, il y avait des programmes irréguliers que les
carrefours font appel. On peut monter à à peu près 70 millions au total
pour les…
Mme Biron (Martine)
:
Mais, c'est quoi, la différence du mandat entre les forums puis les carrefours?
M.
Hamad
: En
fait, les carrefours… c'est que, nous, on a établi les priorités qu'on veut
travailler. Maintenant, les carrefours vont répondre à la demande du
gouvernement pour les priorités. Les priorités que nous avons, d'abord, la
première priorité, ça, c'était réglé avant, c'est s'occuper des jeunes à l'aide
sociale et les jeunes à l'assistance sociale. Ça, c'est le mandat de
45 millions que nous avons signé avec les carrefours.
Le deuxième mandat maintenant, avec les
20 millions qu'on veut injecter dans les carrefours jeunesse-emploi, c'est
pour travailler avec les jeunes qui sont en décrochage scolaire, travailler
avec les jeunes qui sont en difficulté, travailler avec les jeunes qui ont des
projets d'entreprise, l'entrepreneuriat et aussi faire des projets dans la
communauté et les écoles.
Mme Biron (Martine)
:
Mais c'est quoi, la différence des mandats entre ce qu'il y avait avant et les
forums…
M.
Hamad
: La
différence, c'est qu'on a 110 joueurs dans toutes les régions du Québec
maintenant qui vont travailler…
Mme Biron (Martine)
: Oui,
mais ils existaient déjà, ces 110 joueurs-là. Ce que j'essaie de voir, c'est
que…
M.
Hamad
: Mais
ils vont prendre le mandat des forums jeunesse, ils vont réaliser ces
mandats-là que je viens de mentionner.
Mme Biron (Martine)
:
C'était quoi le mandat des forums jeunesse?
M.
Hamad
: Il y
avait des projets. Les forums jeunesse faisaient des projets, par exemple, des
projets interrégions, interrégional, international, des projets de
persévérance. Alors, il y a des projets, qui se faisaient par les forums, que,
ces projets-là, on va les donner maintenant à carrefours jeunesse-emploi.
Mme Biron (Martine)
:
Tout ça, ça va exister encore, là? Persévérance, international?
M.
Hamad
: Oui. Absolument.
Mme Biron (Martine)
:
Ils vont faire… carrefours jeunesse ramassent tous les mandats de…
M.
Hamad
:
Exactement, tout ce qui se faisait avant, et plus, on va concentrer sur
l'objectif de 200 000 jeunes qui sont ni… sans emploi, ni à l'étude, et
ces jeunes-là, pour nous, deviennent la priorité d'action pour les carrefours
jeunesse-emploi.
Mme Biron (Martine)
:
Puis combien il va y avoir d'employés de plus à carrefour?
M.
Hamad
: Bien
là, on va... Il y a 20 millions. Évidemment, il va y avoir plus d'employés. Ça
va être une demande, et chaque demande on va l'analyser avec carrefour, selon
les projets qui vont être soumis, et on va analyser les projets, bien sûr.
Le Modérateur
:
Dernière question.
Mme Biron (Martine)
:
Vous estimez que le carrefour est capable de l'absorber sans nécessairement une
augmentation?
M.
Hamad
: Non,
non. Avec 20 millions additionnels, nous sommes convaincus que les
carrefours vont avoir besoin des jeunes additionnels pour faire les projets, et
là on a des jeunes qui sont aux forums emploi… aux forums jeunesse, que ça va
permettre à ces jeunes-là de trouver une opportunité avec les carrefours.
M. Robillard (Alexandre)
:
M. Hamad, est-ce que vous pouvez nous… parce que ce regroupement-là, les activités,
l'objectif, c'est de réaliser des économies. Est-ce que vous pouvez nous
chiffrer…
M.
Hamad
: L'objectif,
il n'y a aucune économie… En fait, la seule économie, c'est sur la structure,
de 4 millions qu'on leur retourne en projets. On prend 4 millions de
la structure, on la convertit en 4 millions de projets. Et les budgets ne
sont pas coupés, au contraire, ils sont augmentés par la façon qu'on travaille,
c'est-à-dire on enlève des structures pour donner des services. Puis il n'y a
pas de coupure dans le budget, il y a une augmentation d'argent pour les jeunes
puis il y a une concentration sur la mission et les besoins que nous, on veut,
que le gouvernement… Quand vous comprenez qu'il y a 200 000 jeunes sans
études et sans emploi, il faut s'en occuper, là. C'est ça, l'objectif.
Mme Biron (Martine)
:
Mais vous êtes… Est-ce que je comprends mal… Là, vous dites : Il n'y a pas
d'économie, on augmente le budget, ils vont faire la même affaire, mais… Vous
êtes en train de nous dire que, quand vous avez créé les forums, en plus des
carrefours, vous avez créé une aberration?
M.
Hamad
: Non.
Il y avait… Les carrefours faisaient un travail intéressant. Les forums
faisaient un travail intéressant. Là, ce qu'on fait, devant la réalité
aujourd'hui de 200 000 jeunes sans emploi, sans études, il y a une urgence
d'agir. Il faut concentrer les efforts puis surtout être très près des jeunes
dans les localités, dans les régions. Alors là, on avait 17…
Mme Biron (Martine)
: Mais
quand on fait ça, c'est parce qu'il y a quelque chose qui ne marche pas. Ça
fait que, c'est quoi qui ne marchait pas?
M.
Hamad
: En
fait, on fait ça parce qu'on veut être présent davantage dans les régions auprès
des jeunes. Et les carrefours… Il y a 110 carrefours jeunesse-emploi, 110. Donc,
ils sont présents dans les localités, ils sont proches de la clientèle visée et
ils la connaissent, la clientèle visée. Les carrefours ont déjà travaillé avec
cette clientèle-là. Ils vont continuer à travailler avec cette clientèle-là.
Maintenant, on donne plus d'argent parce qu'on veut plus de résultats. Merci
beaucoup.
(Fin à 14 h 17)