(Quatorze heures quarante-cinq minutes)
Mme Roy (Arthabaska)
:
Je vous remercie de vous être tous déplacés. C'est pour ma réaction à la ligne
du Saguenay à Montréal.
Je peux vous dire que j'ai étudié le
dossier, puis on sort d'une étude de crédits qui a duré plusieurs heures, et on
a discuté beaucoup avec le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles,
et puis, dans ce dossier-là, Chamouchouane—Bout-de-l'Île, la ligne, il y a eu
deux rapports : la Régie de l'Énergie et le BAPE. Nous sommes d'accord
avec ces deux rapports. La Régie de l'Énergie dit que le rapport est… Le
rapport conclut que cette ligne-là est nécessaire parce qu'il y a une
croissance démographique dans Lanaudière et qu'il faut acheminer l'électricité.
On est tout à fait d'accord avec ça.
Le BAPE dit, par contre, qu'il faut
retourner à nos devoirs, et je vais vous le lire : «Il faut revoir la
procédure d'évaluation et des impacts pour avoir une ligne qui va favoriser
moins d'impacts sur l'environnement et la population».
J'aimerais que le gouvernement demande à
Hydro-Québec de refaire ses devoirs et de reconsidérer le cheminement de la
ligne. Donc, c'est notre réaction à cette proposition parce que la population
de Lanaudière n'est pas d'accord, et l'acceptabilité sociale, ce que le BAPE a
comme outil de mesure, dit que les citoyens, les agriculteurs, les gens
d'affaires de la région ne sont pas d'accord. Donc, il faudrait reconsidérer le
tracé de la ligne.
M. Lecavalier (Charles)
:
Oui. Sur Gentilly, qu'est-ce que le gouvernement peut faire pour forcer les
employeurs à travailler, ou est-ce qu'il devrait les accommoder en donnant de
l'ouvrage dans la région de la Mauricie, ou… Qu'est-ce que le gouvernement peut
faire?
Mme Roy (Arthabaska)
:
Bien, la question, c'est 79 ou 78, ingénieurs, je ne sais pas si c'est des
ingénieurs spécialisés en nucléaire, dans ce cas-là, il faut peut-être qu'ils
reconsidèrent leurs options parce que du nucléaire à Québec, il y avait
seulement… dans le Québec, il y a seulement Gentilly, donc la norme de la convention
collective à 48 kilomètres, ça n'a pas d'effet. Si c'est des ingénieurs civils,
c'est autre chose.
Nous, on pensait que ça prendrait un
centre intégré de recherche et puis que, de ce centre-là, ils pourraient
disperser leur expertise, parce que c'est une expertise extrêmement
spécialisée, l'expertise du nucléaire, et il y aurait pu avoir des mandats de
partout dans le monde, parce que maintenant, avec Internet, on est capables de
disposer de dossiers. Et ça ne serait pas une perte sèche comme ça l'est
actuellement.
M. Laforest (Alain)
: Sur
la ligne électrique, tant Thierry Vandal que le premier ministre disent qu'il
n'y en a pas, de problème, là, au niveau des revendications des gens, qu'ils
ont fait tout pour satisfaire à leurs demandes.
Mme Roy (Arthabaska)
:
Ils ont bien beau dire ça, mais, si on lit le rapport du BAPE, ce n'est pas les
prétentions du BAPE.
Moi, le BAPE, là, je trouve que ça sert
d'étendard ou de paravent. On s'en sert pour dire : Le BAPE… Moi, je ne
peux rien faire parce que le BAPE a dit ça, ou on ne peut rien décider parce
qu'on n'a pas la décision du BAPE. C'est pareil comme la scierie McInnis, où on
dit : Bon, on n'a plus besoin du BAPE. Mais sinon, dans d'autres dossiers,
on dit : Bien, le BAPE a dit ça, je suis obligé d'écouter. Tu sais, c'est
le BAPE à temps partiel.
M. Laforest (Alain)
:
Êtes-vous en train de remettre en question le BAPE?
Mme Roy (Arthabaska)
: Non,
c'est le contraire, je dis qu'il faut le respecter. On citerait un organisme
quasi judiciaire, et puis ils prennent des décisions, puis on les écoute ou on
ne les écoute pas quand ça fait notre affaire. Le ministre, là, quand il veut
se sauver, là, bien, il s'abrite derrière le BAPE puis, quand il ne veut plus,
bien, il ne s'en occupe pas.
M. Laforest (Alain)
:
Alors, on fait quoi pour corriger la situation?
Mme Roy (Arthabaska)
:
Bien, on fait ce que je fais : on dénonce.
M. Laforest (Alain)
:
Mais ça n'empêchera pas la ligne de construire, là.
Mme Roy (Arthabaska)
:
Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Si le gouvernement a décidé d'aller
à l'encontre des décisions du BAPE puis des décisions des citoyens, ce ne sera
pas la première fois, là. Mais c'est à moi de le dire.
M. Laforest (Alain)
:
Est-ce qu'on doit aller plus loin? Est-ce qu'on doit entreprendre des
manifestations, empêcher la construction? Iriez-vous jusque-là?
Mme Roy (Arthabaska)
:
La population va le décider. Je sais qu'il y a un groupe qui s'est
formé; à la tête, une agricultrice. Et puis le MAPAQ, qui a décidé,
là-dedans, sans consulter les cultivateurs, les… Mais il faut… Eux autres, ils
disent : Retournez à votre planche à dessin, retournez voir une meilleure
ligne, essayez de prendre les emprises qui sont déjà existantes.
M. Laforest (Alain)
:
Mais c'est ce que Thierry Vandal a dit, là : On a utilisé au maximum les
emprises existantes, on n'a pas à excéder ça. Vous trouvez que ce n'est pas
suffisant?
Mme Roy (Arthabaska)
:
Bien, regardez, là, on a ici une décision du BAPE, qui est fort documentée. On
a une décision de la régie qui dit que, oui, on en a besoin, puis ça, on est
d'accord. Nous, on est d'accord avec les deux décisions. Le gouvernement est
d'accord avec seulement une décision, puis il s'en sert pour passer ça en travers
de la gorge du monde.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
(Fin à 14 h 51)