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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, et M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Wednesday, May 6, 2015, 11 h 27

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-sept minutes)

Mme David (Gouin) : Alors, écoutez, bien, on s'est levés aujourd'hui avec une excellente nouvelle. L'Alberta, le peuple albertain vient de décider d'opérer un changement assez radical merci. Il a mis dehors les conservateurs, qui étaient là depuis des dizaines d'années, et il a élu un parti progressiste, bon, le NPD, avec une nouvelle femme première ministre. Et, à notre avis, c'est une bonne nouvelle pour le Québec. Pourquoi? Parce que, si la population albertaine peut opérer ce tel changement, élire un gouvernement bien plus progressiste que tout ce qu'ils avaient avant, eh bien, pourquoi on ne pourrait pas le faire au Québec?

Vous savez, une élection partielle va certainement... deux élections partielles, en fait, vont certainement être déclenchées aujourd'hui, et le message que nous voulons envoyer, à Québec solidaire, c'est : Eh bien, oui, on peut changer, on peut se débarrasser des vieux partis, on peut changer de modèle économique, on peut décider de ne pas centrer tout notre développement économique sur les mines, le Grand Nord et le pétrole. On peut la diversifier, cette économie, ouvrir des emplois pour les hommes, pour les femmes, les ouvrir dans tous les secteurs. Et donc, ce que nous pouvons dire à nos concitoyens de Chauveau et de Jean-Talon, c'est que le Québec peut faire mieux et qu'on n'a pas à avoir peur du changement. Le changement, c'est l'espoir, c'est l'envie d'aller plus loin, d'avoir plus de justice sociale, c'est d'avoir une économie qui donne des emplois à tout le monde dans toutes les régions.

Alors, c'est ce que nous allons donc démontrer aux citoyens : non à l'austérité, oui à la justice sociale; non à un développement économique trop concentré sur des ressources naturelles lourdes, non renouvelables et qui ne sont même pas transformées au Québec, et oui à une économie diversifiée.

Je vous rappelle que la première... la maintenant première ministre de l'Alberta a promis, en campagne électorale, plus d'impôt pour les entreprises, plus d'impôt pour les gens très riches, un salaire minimum augmenté considérablement et de revoir les redevances pétrolières. C'est vraiment intéressant. Voilà un modèle dont le Québec pourrait s'inspirer tout à fait facilement, et c'est ce que nous allons proposer, entre autres choses, aux gens de Chauveau et de Jean-Talon dans les prochaines semaines.

M. Khadir : Just a few words in English. A really promising story is unfolding in Alberta. This is good news for the Albertan people. It's a very interesting news for the Québec people also. You know, what people of Alberta have done by electing a progressive government, which is going to base its policies on more redistribution of wealth, on a better appropriation of their resources, the oil revenues, and also trying to diversify, getting the Alberta, little by little, out of the oil business and enabling it to count on other sectors of activity, and more specially increasing the well-being and the wage of the lower incomes in order to guaranty better subsistence, better buying power for its people.

It's very good news for the Québec people because actually the Québec... the Alberta Government is a model for the Couillard economic policies. The people of Alberta has said : These policies don't work, they impoverish the State, they impoverish the people. They don't want it anymore. We hope that, in the two upcoming by-elections that will be held in Jean-Talon and Chauveau, in the Québec region, that the people will be inspired by this move, and get rid of the old parties, and renew with an economy that has promises for everybody, not only for big corporate business and the wealthiest among us.

M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce que cette élection change dans les efforts canadiens de lutte aux changements climatiques?

Mme David (Gouin) : Écoutez, ce qu'on sait pour le moment, c'est que la nouvelle première ministre avait indiqué qu'elle s'opposerait au projet de transport du pétrole vers l'Ouest. Il faut dire aussi que la Colombie-Britannique n'était pas très chaude à ce transport-là. Il faudra voir qu'est-ce qui va se passer dans son attitude face au pétrole. Évidemment, elle n'a pas dit : Le pétrole, c'est fini, je pense qu'elle n'aurait pas gagné ses élections, mais elle a dit quand même : Attention, il faut être moins dépendant des ressources qui nous viennent du pétrole et il faut diversifier notre économie. Alors là, il y a quelque chose d'intéressant.

On sait qu'il y a la conférence de Paris en décembre prochain. Est-ce que, grâce à l'arrivée de cette nouvelle première ministre, on peut imaginer un front commun des provinces, avec peut-être un nouveau gouvernement canadien, on ne sait jamais, qui là pourrait commencer à se comporter comme les gens dirigeant un pays qui souscrirait de nouveau aux accords de Kyoto, qui se rendraient à la conférence de Paris avec un message d'espoir pour les gens qui veulent lutter contre les changements climatiques? Tous les espoirs sont permis, avec un peu de réalisme aussi. Mais là quand même s'ouvre une porte qui était complètement fermée avant. C'est très important.

M. Poinlane (Pascal) : Cependant, les sables bitumineux, là, on ne fera pas de miracle avec ça, là.

M. Khadir : Oui, mais ça dépend de la quantité que le Canada continue à produire puis de l'effort ou l'importance qu'accordent différents gouvernements pour que notre économie soit moins basée sur l'exportation de ces pétroles sales. En fait, le Canada pourrait enfin devenir un pays responsable vis-à-vis les changements climatiques plutôt que d'être considéré par ses partenaires internationaux comme un État voyou. En matière de changements climatiques, le Canada est considéré aujourd'hui, par les intervenants à ce niveau, comme un État voyou, et je pense que ça ne représente pas l'opinion des Canadiens, même des Albertains, on vient de le voir.

M. Poinlane (Pascal) : Mais, à vos yeux, quelle est la solution? L'Alberta, qu'est-ce qu'elle devrait faire dans sa production de pétrole des sables bitumineux?

M. Khadir : En fait, ce que l'Alberta cherche à faire, d'après ce qu'on comprend — ça reste à voir — c'est de développer une économie qui soit plus vibrante et plus moderne, qui ne soit pas basée uniquement sur les revenus pétroliers. Les revenus pétroliers, là… Baser uniquement une économie sur les revenus d'une seule ressource, ça, c'est pas mal un modèle de pays en développement, un modèle de pétromonarchie. Un pays moderne du XXIe siècle comme le Canada doit absolument trouver le moyen de ne pas recourir à ça.

Et nous, au Québec, malheureusement, il y a une partie de notre économie qui est beaucoup fondée sur l'extraction des ressources : la forêt, l'eau avec l'hydroélectricité, les mines. Puis on dépense beaucoup, là. On subventionne l'industrie minière. Ce n'est pas à notre avantage, puis c'est exactement ce que Québec solidaire dit : Il faut, petit à petit, faire en sorte d'être dans la deuxième, troisième transformation, extraire moins, développer plus d'autres types d'économie et surtout les énergies renouvelables.

M. Poinlane (Pascal) : Sauf que les électeurs albertains ont quand même voté contre des hausses d'impôt pour les contribuables. Pour les entreprises, on comprend… pour les contribuables. Alors, est-ce qu'il n'y a pas aussi un message, là, qu'on ne veut pas que l'État soit omnipotent, on ne veut pas donner trop de moyens à l'État non plus, on ne veut pas hausser les impôts des contribuables…

Mme David (Gouin) : Non, mais, attention, attention, là.

M. Khadir : Ce n'est pas la même chose.

M. Poinlane (Pascal) : …pour faire appliquer les règlements? Non, mais c'est parce qu'on ne haussera pas l'impôt des entreprises de 10 %, là, ça ne sera pas…

Mme David (Gouin) : La première ministre de l'Alberta a proposé, dans sa plateforme électorale, que les électeurs albertains devaient connaître, j'imagine, hein, de hausser les impôts des entreprises et de hausser les impôts des contribuables aux revenus les plus élevés, je vous le souligne. D'ailleurs, c'est assez Québec solidaire, ça.

M. Khadir : C'est exactement ce qu'on propose.

Mme David (Gouin) : Alors, moi, je pense qu'au contraire les électeurs et électrices ont dit oui. Ils ont dit : Oui, il faut hausser les impôts des entreprises, même si ce n'est pas énorme, et ils ont dit : Oui, il faut hausser les impôts des gens qui gagnent, je pense, 130 000 $ et plus. Alors, moi, je pense qu'elle est en phase avec son électorat. Et nous, nous disons pour le Québec qu'il faut aussi hausser les impôts des grandes entreprises, financières entre autres, et, oui, qu'on peut demander un effort additionnel aux contribuables les plus riches. C'est faisable.

M. Khadir : Et, contrairement à ce que vous semblez avoir compris, les Albertains ont voté pour un gouvernement qui a dit aux électeurs : Je vais m'occuper de l'économie au lieu du laisser-faire des conservateurs ou du gouvernement Couillard. Il a dit : Je vais augmenter le salaire minimum substantiellement. Il a dit : Je vais changer le paradigme économique pour diversifier, donc je vais investir dans ces domaines-là.

Donc, les Albertains, devant le laisser-faire qui a beaucoup nui à l'économie albertaine, qui a créé des disparités énormes et qui a cassé l'État parce qu'ils ont donné des congés de taxe, ont voté pour un gouvernement, un parti qui a dit : Moi, je vais m'occuper de l'économie, je ne vais pas me mettre partout à contrôler tout, mais m'occuper d'économie pour relancer l'emploi et l'économie.

Mme David (Gouin) : Et s'occuper des gens.

Mme Plante (Caroline) : So this is a great day for you because there's a lot of what was in the NDP platform is what you've been saying all along.

M. Khadir : It's amazing. Well, you know, whether it's NDP, or any other name, or Québec solidaire, the important to retain is the Albertans have voted for a government which says : I'm going to support an economy based on the middle-class and lower wages. I'm going to improve their situation, and it's going to improve the economy. And they're going to tax the richest, the wealthiest. Even, they go further, a little further than us because, you know, the level of taxation of rich people in Alberta was very low. So they're increasing it up, they ask big corporate business to contribute to person more than they used to do, all that to give to the Alberta other sources of revenue than only oil. So it's really a good news for all Canadian people, including Quebeckers.

We have the right, in Québec, to get rid of old parties. First lesson. Second lesson : the Government can do a lot to improve the conditions of living and wages and the economy for all, not only for big corporate business and the wealthiest.

Mme Plante (Caroline) : What's your role for the environment and the Paris conference?

M. Khadir : Conférence de Paris.

Mme David (Gouin) : Oui. My hope is to see all prime ministers of Canadian provinces and perhaps a new prime minister in Canada make a coalition, go to the Paris Conference, and bring Canada into the circle of nations who want to do something with climate changes, you know, because, for the moment, we are really the bad student. So my hope is on all these changes. I think it's possible, perhaps.

Mme Plante (Caroline) : And what… I think you touch the point briefly when you were talking about… in your opening remarks, but what signal is it sending Quebeckers specifically?

M. Khadir : The signal sending to Quebeckers is that we have the right, first, to get rid of an old party, which has been there for so long and has, you know, broken the Alberta economy by its reliance only on the oil revenues.

And on the other hand, it gives the hope that, you know, there is a place now to see Canada regaining its role as a leading nation in environment, in climatic change, instead of being a rock State, as unfortunately, we are not considered by our allies on these issues.

Mme David (Gouin) : I can just add a little thing : For people of Chauveau and Jean-Talon, that means you can vote… you can change your vote. Change is possible, hope is possible.

(Fin à 11 h 40)

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