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Point de presse de Mme Martine Ouellet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, de stratégie maritime et d'électrification des transports, M. Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia, Mme Lorraine Richard, députée de Duplessis, et M. Gaétan Lelièvre, député de Gaspé

Version finale

Wednesday, May 6, 2015, 11 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante et une minutes)

Mme Ouellet : Donc, bonjour. Je suis ici avec mes collègues Pascal, Lorraine et Gaétan concernant le transport régional : un autre coup dur pour les régions avec la baisse de services de Pascan, Pascan qui est une compagnie québécoise et qui éprouve des difficultés. Donc, une coupure de services de 50 % pour les destinations de la Côte-Nord, Sept-Îles en particulier, de 50 % pour les destinations de la Gaspésie, à Bonaventure et des Îles-de-la-Madeleine, coupure totale de services pour Gatineau, pour Havre-Saint-Pierre et même, du côté de la desserte pour les Îles-de-la-Madeleine, les gens qui sont malades, donc, ils ont été obligés aussi de couper ces services-là, ce qui fait en sorte que les gens devront prendre un autre transporteur, ce qui fait plus que doubler les coûts pour les gens qui devront être transportés.

Donc, ça nous inquiète beaucoup parce que le transport, dans les régions, c'est la base du développement économique. Déjà que, dans les dernières années — bien, en fait, dans la dernière année — il y a eu des coupures importantes du côté du transport par Orléans, du transport par autobus dans les dernières années, des coupures importantes de Via Rail. Donc, on voit que les régions sont en train d'être abandonnées du côté du transport, et nous demandons au gouvernement libéral d'intervenir. Nous pensons que c'est extrêmement important pour qu'il y ait un maintien des services de transport aérien dans nos régions et de supporter nos transporteurs régionaux dans ce sens-là.

M. Bérubé : Oui, alors, merci, Martine. Salutations à mes collègues, qui sont solidaires de la cause qu'on défend, celle du transport aérien dans l'Est-du-Québec. Je suis moi-même un usager de Pascan Aviation. Je suis à même de constater l'impact positif de cette entreprise dans notre région parce qu'elle dessert l'ensemble de l'Est-du-Québec.

Le message que nous envoie Pascan Aviation et les usagers, c'est de trouver une façon d'assurer le service, parce qu'on a la conviction que, si Pascan Aviation n'est plus là — elle vit des problèmes difficiles, qui sont maintenant connus — on ne croit pas qu'un autre transporteur va prendre en charge les municipalités desservies que sont, par exemple, Mont-Joli, Gaspé, Bonaventure, les Îles-de-la-Madeleine, Sept-Îles et Baie-Comeau.

Il y a des moyens à la disposition du ministre, et un de ces moyens, c'est une entente… en fait, un précédent qui date de janvier 2003, dont nous avons obtenu copie. Le gouvernement du Québec de l'époque, un gouvernement du Parti québécois, avait accordé une aide temporaire à Air Canada, et cette entente, qui est relativement, là, complexe, avait assuré la desserte des liaisons dont je vous ai parlé. Et, lorsqu'Air Canada s'est mis à mieux aller avec… il y a des fluctuations dans le domaine aérien, bien là l'entente, elle n'était plus nécessaire.

Alors, est-ce que les conditions qui prévalaient pour Air Canada à l'époque pourraient servir pour une entreprise québécoise qui a son siège social à Saint-Hubert, qui est présente dans nos communautés, qui crée des emplois et surtout assure une mobilité? Alors, il y a là un précédent qui peut servir au ministre des Transports, et j'espère qu'il donnera une attention non seulement… à la condition générale des transports. Mon collègue de Gaspé vous parlera de ce qu'on vit : autobus, train et maintenant aviation. On a besoin d'un soutien de Québec, et il y a des avenues qui sont possibles.

Merci, et je donnerais la parole à, peut-être, Lorraine puis ensuite Gaétan, pour conclure.

Mme Richard : Parfait. Merci, Pascal. Bonjour. Tout comme mon collègue Pascal, moi, il m'est arrivé, à maintes reprises, quand je résidais à Havre-Saint-Pierre, de prendre Pascan Aviation pour me rendre à Québec. Écoutez, avoir un service aérien dans un village tel qu'Havre-Saint-Pierre, c'était inespéré parce qu'au niveau du transport il faut souvent faire plus de 250 kilomètres pour se rendre à Sept-Îles, pour prendre l'avion pour venir à Québec. Donc, la venue de Pascan Aviation, pour nous, là, c'était extraordinaire, aussi au niveau de l'île d'Anticosti.

Présentement, Pascan Aviation a cessé toutes ses activités en Minganie, 50 % de moins au niveau de Sept-Îles. Nous ne sommes pas très bien desservis avec la compagnie Air Canada, qui profite également… Quand un transporteur régional s'installe, elle est plus compétitive au niveau de ses prix, donne plus de services; quand le compétiteur, comme Pascan, se retire du marché, Air Canada monte ses prix, on a plus ou moins de services. Je veux juste vous donner un exemple : un aller-retour, avec Pascan, de Sept-Îles—Québec, c'est environ 830 $; avec Air Canada, c'est plus de 1 200 $. Donc, c'est une bonne différence.

Nous sommes tributaires, les gens de l'Est-du-Québec, mais aussi de la Côte-Nord, des aléas, souvent, du marché, de la demande. Mais il faut aider un transporteur tel que Pascan Aviation. Pour nous, c'était extraordinaire de l'avoir en région. Et on ne peut pas se permettre que Pascan Aviation quitte une région comme la mienne, en plus des pertes d'emploi, et vraiment d'être vraiment, je vous dirais, pris à la gorge par Air Canada. Merci.

M. Lelièvre : Bonjour. Beaucoup de choses ont été dites. Ce que je voudrais rajouter concernant la question des transports dans les régions, c'est vraiment que... Vous savez, les transports, c'est une question de... c'est une condition de base au développement. C'est impossible de développer une région si on n'a pas un minimum de services de transport au niveau des passagers et des marchandises. Et ce qu'on vit présentement avec Pascan...

Ça fait au-delà de 30 ans que je m'implique dans le développement régional, mais également dans le transport en région, puis je me souviens qu'Inter-Canadien, Air Montréal, Québecair Express, pour n'en nommer que quelques-uns, sont aussi d'autres compagnies qui sont venues s'implanter en région, mais qui, malheureusement, n'ont pu demeurer. Et souvent les régions qui voient un deuxième transporteur régional quitter se retrouvent en monopole avec Air Canada, et là ce que ma collègue Mme Richard mentionnait, c'est effectivement ce qui se passe, les prix explosent et le service diminue. Donc...

Mais, au-delà de ça, il y a une lumière jaune qui est allumée pour plusieurs régions présentement, puis je parle de ma région, la Gaspésie, et les Îles : on parle de chemin de fer qui est interrompu depuis deux ans, donc le service ferroviaire dans une grande partie de la Gaspésie, au-delà de 400 kilomètres; on parle d'Orléans Express, qui a diminué de 50 % sa couverture en autocars et en plus, pour une première fois, une partie de la péninsule, le secteur Gaspé—Percé, qui est hautement touristique, n'est plus desservi par le service d'Orléans Express; s'ajoute à ça aujourd'hui ce qu'on vit au niveau de transport aérien.

Donc, les régions sont vraiment aux prises avec une problématique majeure, puis la saison touristique arrive, on parle… pour le commerce également, c'est important. Et, vous savez, c'est...

Le gouvernement du Québec doit se donner une vision globale, une politique des transports qui va permettre de solutionner la problématique des transports qui perdure depuis très longtemps. Puis c'est vraiment un frein aux acteurs du développement local et régional. Merci.

M. Ouellette : S'il y a des questions?

M. Poinlane (Pascal) : Oui. J'aimerais savoir si l'un d'entre vous a une idée de combien ça prendrait, d'après vous, pour remédier à la situation, la part du gouvernement, là. Je comprends qu'il y a…

M. Bérubé : Vas-y, Martine, puis je compléterai.

M. Ouellette : Bien, c'est ce que présentait, un peu, Pascal. S'il faut s'asseoir, il faut s'asseoir avec les acteurs et il faut trouver une entente où on assure l'utilisation. C'est ça aussi, là. Il faut assurer une utilisation, donc avoir une entente du gouvernement, un peu comme le gouvernement du Parti québécois avait fait en 2002 avec Air Canada, donc assurer un certain nombre de vols qui fait en sorte de maintenir les liens puis, en même temps, d'assurer un prix, là, hein? C'est du donnant-donnant, là.

M. Poinlane (Pascal) : À l'époque, ça revenait à combien, là, ce que le gouvernement...

M. Bérubé : Bien, en fait, c'est parce que ça prend différentes formes. Par exemple, là, il y a toute la question, là, dans le domaine des soins de santé, d'assurer, par exemple, le transport, notamment aux Îles-de-la-Madeleine et à Gaspé… puisse transiter par ce transport-là. Il y a des garanties quant aux coûts que l'entreprise doit fournir. En fait, il y a tellement de clauses, ça a été extrêmement complexe, mais c'est une entente qui a permis, à terme, à Air Canada de se sortir la tête de l'eau, sachant, à l'époque, qu'il n'y avait personne pour prendre la relève si Air Canada se sortait de la région.

Donc, c'est monétaire, mais en même temps c'est des garanties, parce que le gouvernement du Québec a plusieurs de ses employés de l'État qui doivent utiliser le transport aérien. Il pourrait prioriser Pascan au lieu d'Air Canada, par exemple. Ça, c'est une des avenues dans le domaine de la santé, les fonctionnaires. Aussi avec Hydro-Québec : Hydro-Québec a sa propre flotte qui permet à des employés d'aller dans le Nord-du-Québec et transiter par Sept-Îles et Baie-Comeau. Est-ce qu'on pourrait favoriser Pascan, qui est là aussi pour les civils? Les gens qui quittaient, par exemple, très concrètement, le matin à Mont-Joli ou de Bonaventure pour se rendre à Montréal, ils pouvaient revenir dans la même journée. C'était fantastique. Là, ça n'existe plus, les vols du matin, maintenant.

Alors, c'est tout ça, on vient de l'obtenir, donc on imagine que le ministère, lui, l'a déjà. Alors, il a les capacités de l'analyser et voir que le geste important, c'est celui que Québec s'est déjà entendu avec un transporteur et ça a donné des résultats. Maintenant, il y a un autre transporteur qui a besoin d'aide, qui, celui-là, a un siège social au Québec, à Saint-Hubert, et qui est dans nos régions, est-ce qu'on pourrait lui accorder la même attention? C'est ce qu'on demande au ministre.

M. Poinlane (Pascal) : Comment décririez-vous l'urgence de la situation?

M. Bérubé : Ah! J'ai parlé, moi, au propriétaire pas plus tard que jeudi dernier, et ça va très mal. Ça va très mal, puis ce que je peux dire est public, il l'a dit lui-même. Je crois que, sur 24 avions, il y en quelque chose comme 18 qui sont en vente présentement, et ça, ça vous donne un cas… À Baie-Comeau, ils ont fermé le kiosque, et Martine a fait référence tantôt à des pertes d'emploi, c'est énorme, puis il y a le besoin de liquidités. Donc, ça ne va pas très bien.

M. Poinlane (Pascal) : Est-ce qu'il est minuit moins une, là? C'est…

Mme Ouellet : Bien, vous le voyez déjà avec les coupures qu'ils ont annoncées de 50 %, des coupures complètes. On le voit que, déjà là, ça a un gros impact. Puis, vous savez, le transport, que ce soit le transport par autobus, par train ou par avion, si on diminue le service, bien, il y a moins d'attrait; il y a moins d'attrait, il y a moins de monde qui le prend, ils diminuent le service, et c'est comme qu'à un moment donné ça ne fonctionne plus.

Donc, c'est pour ça qu'on dit : Dans les ententes, c'est aussi de fournir des utilisateurs. Ce n'est pas nécessairement de l'argent, c'est des utilisateurs, parce que, là, à ce moment-là, on fait rouler le service, puis, plus il y a de monde qui le prend, bien, plus c'est intéressant. Plus le service est intéressant, plus il y a de monde qui le prend. Vous connaissez la recette, on appelait ça la «saucisse Hygrade» à l'époque. Donc, c'est vraiment ça dans le cas du transport, des transports collectifs.

M. Bérubé : Quant aux négociations, ce que j'ai comme information… Moi, j'ai parlé à M. Charron quand j'étais ministre du Tourisme, et il me parlait d'un certain nombre de projets qu'il avait, mais ses premières représentations concrètes quant à la situation financière de Pascan, c'est : été 2014, c'est ce qu'il m'indique. Il y a des eu négociations en haut lieu au ministère des Transports, la Coalition avenir Québec a posé des questions en Chambre, on a entendu la réponse du ministre.

Nous, ce qu'on ajoute, de façon constructive, au-delà de dénoncer la situation, c'est qu'il existe un précédent, puis il existe surtout, oui, une urgence, mais une nécessité que, si on veut assurer le développement économique, ça passe par le transport. Et là il n'y en a pas, de transport alternatif, il n'y a pas de train rapide, il n'y a pas d'autobus. Le transport aérien répond à une demande qui est importante. Il se pourrait que, pour la première fois de l'histoire, les régions de l'Est-du-Québec soient non desservies d'un point de vue aéroportuaire, et ça, vous comprendrez qu'il y a des impacts considérables pour notre économie, pour les malades, pour les gens qui veulent venir nous visiter, pour le tourisme. Alors, tout ça est en jeu.

M. Poinlane (Pascal) : Une petite dernière à Mme Ouellet, pendant que je vous ai devant moi. Si M. Céré doit se retirer de la course à la direction, est-ce que vous avez l'impression que vous avez des chances de récupérer une partie des gens qui l'appuient?

Mme Ouellet : Si vous me permettez, je ferai ça en aparté, parce que c'est vraiment un point de presse sur le transport régional. Donc, ça me fera plaisir de vous parler, là, en aparté sur ce dossier-là.

Et, moi, juste en terminant sur ce point-là, nous demandons au ministre Poëti d'intervenir. Et, lorsqu'on n'intervient pas, bien, on l'a eue, la coupure du transport au niveau du transport par autobus d'Orléans, elle est effective et elle a des gros impacts pour les gens de la Gaspésie. Donc, c'est maintenant qu'il faut intervenir; s'il attend, il va être trop tard. Et donc on lui demande d'intervenir maintenant pour les régions, pour le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, la Côte-Nord, les Îles-de-la-Madeleine et même pour l'Outaouais. Donc, on lui demande d'intervenir maintenant, de s'asseoir et de parler avec les transporteurs régionaux et principalement avec Pascan, qui est un des gros transporteurs pour l'Est-du-Québec.

Des voix : Merci.

(Fin à 11 h 53)