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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Tuesday, May 19, 2015, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures cinquante-neuf minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Donc, écoutez, je voudrais d'abord féliciter Pierre Karl Péladeau pour son élection comme chef du Parti québécois. Évidemment que M. Couillard doit avoir ouvert une bouteille de champagne vendredi soir parce qu'on entend déjà ce matin M. Couillard se réjouir que l'élection de 2018 serait seulement sur la souveraineté.

Bien, moi, j'ai des petites nouvelles pour M. Couillard. On va travailler très fort, puis je suis convaincu que les Québécois sont capables de parler de d'autre chose que la souveraineté, souhaitent parler de d'autre chose que la souveraineté. Et le pari que je fais, c'est que les gens, ce qu'ils souhaitent, c'est un parti qui a un plan économique solide, un plan économique qui permet à la classe moyenne de voir ses impôts, ses taxes et ses tarifs diminuer. Puis ça, bien, c'est la CAQ.

Donc, moi, je suis très à l'aise, très content. Dans le fond, les choses sont claires avec Pierre Karl Péladeau. La priorité est bien identifiée, c'est la souveraineté du Québec. Ce n'est évidemment pas la priorité de la CAQ. La priorité de la CAQ, c'est de sortir le Québec du 57e rang en Amérique du Nord pour sa richesse, pour être capable de bien financer nos services et être capable de réduire les taxes, les impôts et les tarifs de la classe moyenne. Donc, les enjeux sont clairs, et bien hâte à cet après-midi, de voir M. Péladeau en Chambre.

Le Modérateur : On va passer à la période de questions. Alain Laforest.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Laforest (Alain) : M. Legault, M. Péladeau nous a dit ce matin que sa priorité, ce serait l'économie. Vous ne le croyez pas?

M. Legault : Bien, ça voudrait dire qu'il a changé d'idée parce qu'il nous a dit qu'il y avait juste une priorité, c'était la souveraineté du Québec. Moi, je pense que la dernière chose qu'on a besoin au Québec pour relancer l'économie du Québec, c'est de créer de l'incertitude avec un potentiel référendum. Donc, pour moi, les deux objectifs sont incompatibles. Oui.

Journaliste : Bonjour, M. Legault. Dans le sondage ce matin, on voyait diverses questions sur qui était le mieux placé pour s'occuper d'économie, s'occuper de finances publiques. Et c'est M. Péladeau avec le Parti québécois qui arrivait devant, avec une bonne marge, devant le Parti libéral, devant la CAQ, pour les deux questions, alors que, jusqu'ici, ça a toujours été votre créneau, la défense des contribuables. Est-ce que ce n'est pas inquiétant de voir ça?

M. Legault : Je ne sais pas quand le sondage a été fait.

Journaliste : Samedi et dimanche.

M. Legault : Je ne sais pas si ça été fait durant l'émission spéciale à Radio-Canada puis à TVA sur Pierre Karl Péladeau, mais, pour moi, le sondage, actuellement, avec toute la couverture qu'a eue M. Péladeau au cours de la fin de semaine, le sondage montre tout simplement une lune de miel, mais je ne crois pas le sondage. Je ne crois pas que, pour les gens, la priorité, c'est la souveraineté. Moi, je pense que, pour les gens, la priorité, c'est le fardeau fiscal de la classe moyenne. Oui.

Journaliste : Rebonjour, M. Legault. Certains analystes voient M. Péladeau comme l'homme de la dernière chance pour le projet du Parti québécois. Est-ce que vous en faites la même lecture?

M. Legault : Oui, écoutez, il y aura toujours des partisans de la souveraineté du Québec au Québec. Par contre, c'est une petite minorité, et actuellement les gens sont tannés de ce sujet-là. Donc, je pense, M. Péladeau arrive au mauvais moment. Je ne pense pas que M. Péladeau va réussir là où René Lévesque ou Lucien Bouchard n'ont pas réussi. Donc, non. Il y aura toujours une présence de souverainistes au Québec. Le problème, c'est qu'ils pourront de moins en moins aspirer à former le prochain gouvernement.

Journaliste : Vous avez dit ce matin que votre objectif, c'est, bon, d'abord de rétablir les finances publiques du Québec. À partir du jour où cet objectif-là sera atteint, est-ce que vous allez redevenir vous-même un souverainiste, comme vous dites en ce moment, là, qu'il y aura toujours des souverainistes?

M. Legault : Non. Je l'ai déjà dit, la CAQ ne fera jamais… Il n'y a jamais un gouvernement de la CAQ qui va faire un référendum sur la souveraineté. Ça, j'ai toujours été très clair là-dessus depuis l'existence de la CAQ.

Maintenant, la priorité, ce n'est pas seulement de faire le ménage dans les finances publiques comme le fait le gouvernement libéral actuellement, il faut aussi avoir un plan économique. On en a proposé un avec des zones d'innovation. Mais le Québec ne peut pas rester au 57e rang en Amérique du Nord pour sa richesse, et penser financer correctement ses programmes, et réduire à un niveau raisonnable le fardeau fiscal de la classe moyenne. Donc, il faut aussi avoir un plan économique. Je ne le vois pas, ni au PQ, ni au Parti libéral.

Journaliste : Sur la vente d'Archambault, réaction.

M. Legault : Oui. Bien, écoutez, actuellement les librairies sont très menacées par l'apparition des achats en ligne, entre autres, de grandes entreprises comme Amazon. Donc, c'est peut-être une bonne chose que... On va voir ce que disent les autorités sur les lois de la concurrence, mais je pense, c'est une bonne chose, là, qu'on mette nos efforts en commun pour être capables de compétitionner les Amazon de ce monde.

Le Modérateur : Martin Ouellet. Bonjour, M. Legault. Vous étiez ministre des Finances dans un gouvernement souverainiste. Vous nous dites...

M. Legault : En tout cas, allez-y, mais… Je n'ai jamais été ministre des Finances. Je sais que tout le monde pense ça, mais je n'ai jamais été ministre des Finances.

M. Ouellet (Martin) : Vous avez raison, vous avez raison. Vous faites bien de me corriger. Mais vous avez été quand même membre de l'Exécutif d'un gouvernement souverainiste puis aujourd'hui vous nous dites : C'est impossible de parler d'économie et parler de souveraineté.

M. Legault : Bien, actuellement, là, on est au 57e rang, on est dans un déclin tranquille. Il y a une urgence de rétablir l'économie. À l'époque, on avait des gros surplus à Ottawa, on recevait 4 milliards de péréquation par année. Actuellement, il n'y a plus de surplus à Ottawa, puis on reçoit 9,5 milliards de péréquation. Donc, moi, je ne pense pas, là, que c'est... C'est la dernière chose, je pense, que l'économie du Québec a besoin, de créer de l'incertitude. Il faut attirer... Là, il nous manque 10 milliards par année d'investissements des entreprises, il faut tout mettre nos énergies dans ce domaine-là.

M. Ouellet (Martin) : Mais, par son aura d'homme d'affaires qui a réussi, est-ce que M. Péladeau n'est pas en mesure, enfin, d'apaiser les tensions, de réduire les craintes ou l'incertitude?

M. Legault : Bien, d'abord, je vais mettre un bémol sur un homme d'affaires qui a réussi, un homme d'affaires qui a donné un rendement plus faible que si on avait investi dans les obligations du Québec, un homme d'affaires qui a fait faire faillite à tout le secteur imprimerie de Québecor, un homme d'affaires qui a réussi à faire perdre 500 millions en achetant Sun Média. J'en connais qui ont mieux réussi que lui.

Maintenant, le problème avec Pierre Karl, c'est que sa priorité, c'est de faire la souveraineté du Québec, et, s'il ne fait pas ça, d'ailleurs, je ne lui donne pas beaucoup de temps à l'intérieur du PQ pour se faire rattraper par les militants qui ont voté pour lui parce qu'ils l'ont cru. Donc, moi, non, je ne vois pas comment on peut à la fois créer de l'incertitude et à la fois créer de la richesse. Qu'on me dise qu'on voudrait faire la souveraineté pour des raisons culturelles, oui, mais pour des raisons économiques, non.

Le Modérateur : Questions en anglais.

Journaliste : So the…

Le Modérateur : Dernière question en français, David Gentile.

M. Gentile (Davide) : C'est parce que je ne vois pas comment vous allez vous placer entre les deux, M. Legault. Vous nous dites : La souveraineté crée de l'incertitude, il y a un parti qui garantit ne pas aller dans ce sens-là, c'est le Parti libéral, de l'autre vous avez le PQ. Vous…

M. Legault : C'est bien simple, là. Actuellement, les libéraux prévoient que, pour les quatre prochaines années, on va avoir une croissance économique inférieure à 2 %. Ça veut dire… Le Parti libéral prévoit que, pour les quatre prochaines années, on va rester 57e sur 61. On a un parti, la CAQ, qui a un projet, avec le Projet Saint-Laurent puis les zones d'innovation, de remonter dans le rang des États en Amérique du Nord pour la richesse.

Donc, c'est bien beau dire : On ne veut plus rien savoir de la souveraineté, maintenant ça prend aussi un plan pour créer de la richesse, puis il y a juste un parti qui en a un, c'est la CAQ. Il faut complètement changer ce qu'on fait chez Investissement Québec. Et actuellement ce qu'on comprend des rumeurs en fin de semaine, là, c'est que même Jacques Daoust va perdre son poste cet été. Donc, c'est vraiment un aveu d'échec. Le ministre de l'Économie n'est pas apprécié, n'a plus la confiance du premier ministre. Donc, moi, je pense, là, que ça va jouer beaucoup sur l'économie.

Le Modérateur : Martin Croteau, LaPresse.

M. Croteau (Martin) : M. Péladeau, tantôt, lorsqu'on lui a demandé de commenter la transaction d'Archambault, il n'a pas précisé s'il avait été consulté avant la transaction. Vous, est-ce que vous le soupçonnez d'avoir été consulté dans le cadre de...

M. Legault : Ah! bien, je ne suis pas au courant. Il faut poser la question à lui, là.

M. Croteau (Martin) : Est-ce que ce serait normal qu'il soit consulté, à vos yeux?

M. Legault : Bien, en tout cas, ça serait normal, comme actionnaire majoritaire, mais ça ne serait pas normal comme politicien.

M. Croteau (Martin) : Pourquoi?

M. Legault : Bien, parce qu'il y a un conflit d'intérêts, évidemment. On a même un gouvernement qui est en train de parler de la place du livre puis de la distribution du livre au Québec.

Le Modérateur : Caroline Plante.

Mme Plante (Caroline) :OK. So the perception is that Mr. Péladeau is a very successful businessman, but you are saying it might not be the case?

M. Legault : OK. I think that we have to remember that, during the 14 years he was in charge of Québecor as CEO, the yield was less than obligation, less than 3%. So I think it's no a success. And he bought some media for about a billion dollars and resold it for $500 millions. You have to work very hard to lose $500 million; he was able to do so. So, for me, it's not a success, for sure.

Mme Plante (Caroline) :Québecor sold Archambault to Renaud-Bray this morning. Ensued lots of questions to M. Péladeau about his role in the transaction. Do you think that this situation can last?

M. Legault : It's another proof that you cannot both be a majority shareholder of a company like Québecor and be in politics. There's a clear conflict of interest. But regarding the transaction, I'm happy to see that we put forces together to fight against the Amazon and companies similar to…

Mme Plante (Caroline) :How long do you think his honeymoon will last? And also…

M. Legault : Oh! it's very tough to say, but it shouldn't be more than a few months, yes.

Le Modérateur :Max Harrold.

M. Legault : Hello.

M. Harrold (Max) :So a lot of people look at… yes, Mr. Péladeau, they  see a person from business, a business background, and you're a person from business background. Tell me how he is not a threat to you and your party.

M. Legault : First, as a businessman, I gave yield to my shareholders of over a thousand percent, while the 10 years I was there. He gave a yield of about 3%. He lost $500 million with Sun Média, so he was not successful.

Second, the priority of Mr. Péladeau is not the economy, it's the sovereignty of Québec and you cannot do both. Right now, the last thing we need right now is uncertainty to attract some private investment. So he's in a very bad position to attract private investment, for sure.

M. Harrold (Max) : If he takes a page from Scotland, and that's what I've heard that they're trying to do, is trying to rally businesses to see that there is a duplicity, there's a… you know, doubling up of costs and programs, you can't see how that might be effective to rally business people to the cause?

M. Legault : I think that right now, we have to remember that we receive, every year, unequalization payments of $9.5 billion because Québec is more poor than the rest of Canada. So we have to take that into consideration. Thank you.

(Fin à 13 h 11)

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