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Point de presse de M. Pierre Moreau, ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire

Version finale

Wednesday, May 20, 2015, 14 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures six minutes)

M. Moreau : Alors, bonjour à tous. La vitalité économique des régions et des municipalités du Québec est une priorité pour notre gouvernement, et nous sommes toujours préoccupés par le développement et les enjeux particuliers à chacune d'elles. J'ai d'ailleurs eu l'occasion récemment de rencontrer plusieurs élus locaux et régionaux dans le cadre d'une tournée que je suis en train de faire partout au Québec.

J'ai pu discuter avec eux des défis propres à leurs régions. On m'a notamment sensibilisé aux difficultés que pose la mise en place d'infrastructures de qualité dans les petites collectivités où les ressources financières sont limitées. Nous nous sommes donc donné trois grandes priorités qui, dorénavant, guideront notre action. D'une part, maintenir le niveau d'investissement dans les infrastructures; d'autre part, donner plus de souplesse aux municipalités dans leurs décisions; et enfin, adopter des mesures spécifiques pour les petites municipalités dont les moyens sont limités. Ce dernier point est de la plus grande importance. Ces mesures peuvent faire la différence pour la réalisation d'un projet d'infrastructure.

Je suis donc heureux de vous annoncer aujourd'hui que notre gouvernement a décidé de reconnaître les besoins particuliers de ces municipalités par une mesure concrète. Le Programme d'infrastructures municipales d'eau, communément appelé PRIMEAU, doté d'une enveloppe de 550 millions de dollars, et le Programme réfection et construction des infrastructures municipales seront adaptés pour que la situation financière limitée de certaines municipalités du Québec soit mieux prise en considération. Les règles et les normes de ces deux importants programmes d'infrastructures sont donc modifiées pour faciliter la concrétisation des projets prioritaires de ces municipalités.

Tout d'abord, pour le PRIMEAU, dont l'objectif est de soutenir financièrement les municipalités dans la réalisation de projets, j'annonce qu'une bonification additionnelle de l'aide financière s'applique désormais aux municipalités de 6 500 habitants et moins présentant une situation financière plus difficile. Le taux d'aide majoré accordé à ces municipalités progressera alors plus rapidement, pour atteindre, le cas échéant, un maximum de 95 %. Le plancher d'aide actuel est de 50 % pour l'eau potable et de 85 % pour les eaux usées. Ces municipalités bénéficieront donc d'un accompagnement adapté pour concrétiser leurs projets prioritaires d'eau potable et d'eaux usées.

En ce qui concerne le RECIM, j'annonce que l'enveloppe de ce programme est augmentée dès maintenant de 180 millions de dollars. Cet argent est ainsi disponible pour la réalisation des projets de rénovation, de mise aux normes et de remplacement d'infrastructures des municipalités.

De plus, nous avons développé une nouvelle approche pour ce programme afin d'octroyer une aide aux municipalités dont la capacité financière est plus limitée et d'accompagner le plus grand nombre possible de municipalités dont les projets auront une incidence positive dans leur communauté. Seules les municipalités de 25 000 habitants et moins présentant une situation financière plus difficile sont désormais admissibles. Toutefois, les taux d'aide financière dont peuvent bénéficier les municipalités sont bonifiés. Ils passent d'une fenêtre située entre 50 % et 75 % à une fenêtre située entre 60 % et 85 %.

Le développement économique des régions passe avant tout par le dynamisme de ces municipalités, petites et grandes. C'est pourquoi nous posons des actions concrètes afin d'assurer le maintien de la qualité de vie des petites communautés. Cette qualité de vie passe entre autres par un accès à une eau potable et à des infrastructures municipales de qualité.

Je réaffirme aujourd'hui l'importance que le gouvernement du Québec accorde à l'investissement dans nos infrastructures et ainsi contribuer à la vitalité de toutes les régions au bénéfice de l'ensemble de la population du Québec. Voilà.

La Modératrice : Est-ce qu'il y a des questions?

Journaliste : Oui.

M. Moreau : Veuillez vous identifier et nommer votre média.

M. Gagnon (Marc-André) : On est entre nous. Marc-André Gagnon, Journal de Québec.

M. Moreau : Oui. Bonjour.

M. Gagnon (Marc-André) : Juste pour être sûr de bien comprendre, donc, en ce qui concerne PRIMEAU, avant on parlait de 50 % pour l'eau potable, 85 % pour les eaux usées. Je vois, dans le communiqué, qu'il est question de 95 %. Mais est-ce que ça s'applique, donc, tant à l'eau potable qu'à l'eau usée, le 95 %?

M. Moreau : Oui, exactement, pour les deux, et c'est substantiel. Ce que je pourrais vous donner de plus, là... 50 %, c'était l'eau potable; 85 %, les eaux usées. Ça passe à 95 % et ça touche... Là, on parle de PRIMEAU? C'est ça. Attendez un petit peu, je vais vous dire combien ça touche de municipalités.

Pour les municipalités de 6 500 habitants et moins qui présentent une situation financière difficile, on parle d'environ 400 municipalités au Québec. Il y a 900 municipalités de 6 500 habitants et moins. 400 d'entre elles présentent une situation financière plus difficile et c'est à elles que s'adresse ce programme de bonification. Pour les municipalités de 25 000 habitants et moins présentant une situation difficile, on parle d'environ 700 municipalités sur un total de 1 000.

M. Gagnon (Marc-André) : Il y a le congrès de l'Union des municipalités du Québec à Montréal. Alors, pourquoi faire cette annonce-là aujourd'hui et pourquoi ne pas avoir attendu à demain, au fond, pour le faire, annoncer la bonne nouvelle aux maires?

M. Moreau : Parce que... bien, en fait, les maires, on le réitérera demain, mais l'important, c'est que ça touche l'ensemble du territoire du Québec et pas seulement les municipalités qui sont membres de l'Union des municipalités du Québec. Alors, on souhaitait avoir une tribune qui fasse à la fois oeuvre utile pour les municipalités membres de l'UMQ, mais aussi pour toutes les municipalités au Québec. Alors, c'est réparti sur l'ensemble du territoire, ça touche toutes les régions, et c'est pour ça qu'il nous est apparu important, de toute façon, de faire l'annonce avant le congrès de l'Union des municipalités du Québec et de le faire plus largement.

M. Gagnon (Marc-André) : Demain, il sera certainement question du pacte fiscal…

M. Moreau : Sans aucun doute.

M. Gagnon (Marc-André) : …donc le pacte fiscal que vous demande l'Union des municipalités du Québec, vous le trouvez exagéré, c'est le cas?

M. Moreau : Non, c'est-à-dire que ce que j'ai dit…

M. Gagnon (Marc-André) : C'est ce que vous avez dit pourtant, c'est ce qui est rapporté dans…

M. Moreau : Non, non, non. Ce que j'ai dit, ce n'est pas que le pacte fiscal est exagéré, le pacte fiscal, c'est essentiel…

M. Gagnon (Marc-André) : Leur demande…

M. Moreau : La demande qui consiste à transférer 1,2 milliard de dollars — c'est-à-dire un point de TVQ, ça correspond à 1,2 milliard de dollars — oui, je pense que c'est une demande qui est exagérée. À l'heure actuelle, le gouvernement fait des efforts considérables. On a déposé un budget qui est à l'équilibre financier, ces efforts-là doivent se poursuivre. Alors, le gouvernement ne dispose pas des moyens pour transférer 1,2 milliard de dollars, mais il faut comprendre le problème plus largement.

Ce que les municipalités nous disent, c'est : On va pouvoir réaliser des projets avec ça parce que les municipalités, disent-elles, investissent x % dans les infrastructures, le gouvernement du Québec x %, puis le gouvernement fédéral x %. La réalité, c'est qu'il y a une partie qui investit 100 % dans les infrastructures, c'est le contribuable. Alors, de déplacer l'effort du gouvernement du Québec vers les municipalités, en somme, ce n'est pas une solution.

Et l'autre élément qui doit être pris en considération, et ça, je l'ai dit, puis ce n'est pas lancer une pierre, c'est véritablement un message, je pense, qui est entendu par les municipalités du Québec, on va devoir, dans ce pacte fiscal, s'attarder à la croissance des dépenses des municipalités. À l'heure actuelle, et c'est l'exemple que je donnais, si vous demandez aux contribuables : Est-ce que vous avez 1,2 milliard? Souhaitez-vous qu'il soit investi par une entité dont la croissance des dépenses est de 1,7 % ou par une entité dont la croissance des dépenses est de 5,7 %? Je pense que poser la question, c'est y répondre. Mais ce n'est pas en ces termes-là, ce n'est pas en déplaçant le champ fiscal d'un point à l'autre.

Ce que l'on dit aux municipalités, c'est : Dans le cadre du pacte fiscal, on va négocier des transferts de compétence, entre le gouvernement du Québec et les municipalités, pour nous assurer que telle compétence soit située au meilleur endroit pour être plus efficace et rendue au meilleur coût possible pour le contribuable.

S'il y a un transfert de compétence, il y aura des transferts de fonds pour exercer cette compétence-là, mais, sans transfert, de ne transférer que 1,2 milliard de dollars aux municipalités, pour nous, ce n'est pas une solution.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais, si la croissance des dépenses des municipalités est si importante, est-ce que ce n'est pas un peu un non-sens que de vouloir confier, à ce moment-ci, davantage de pouvoirs aux municipalités? Parce que c'est l'intention avouée du gouvernement depuis votre arrivée au pouvoir.

M. Moreau : C'est l'intention avouée du gouvernement et de s'attaquer aussi à ce que constitue la croissance des dépenses des municipalités.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, l'un n'ira pas sans l'autre.

M. Moreau : Un ne va pas sans l'autre, c'est clair, parce que, puis je le dis très ouvertement, quand on parle de la croissance des dépenses des municipalités qui est supérieure à l'inflation, qui est supérieure à la croissance des dépenses du gouvernement du Québec, je ne lance pas de pierres aux maires, je dis : C'est un fait, c'est constaté, là, les chiffres ont la tête dure, c'est prouvé depuis de nombreuses années. Ce faisant, on doit identifier ce qui cause cette croissance importante des dépenses. J'entends déjà les municipalités dire : Bien, le gouvernement est générateur de certaines dépenses chez les municipalités. Moi, je suis prêt à dire, oui, vous avez raison, on va regarder ce que c'est, puis, si on peut s'y attaquer puis éliminer ces éléments qui augmentent la croissance des dépenses des municipalités et qui est générée par le gouvernement, on va le faire.

On a lancé le comité de M. Perrault — je m'excuse — le comité Perrault, pour simplifier les redditions de comptes. C'est aussi une façon de s'attaquer à la croissance des dépenses des municipalités. Puis on va leur dire : Vous devrez, vous aussi, vous poser la question s'il n'y a pas des éléments qui sont indépendants du gouvernement, indépendants de la reddition de comptes et qui contribuent à augmenter la croissance des dépenses des municipalités.

Alors, c'est tout ça qu'on veut mettre sur la table et c'est le bon temps de le faire parce que, le jour où on transférera des compétences aux municipalités, on va vouloir s'assurer que ces compétences-là soient exercées au meilleur coût possible parce qu'il y a une seule personne, encore une fois, qui met 100 % de l'effort, c'est toujours le contribuable, et c'est à lui qu'il faut penser.

M. Gagnon (Marc-André) : Merci.

M. Moreau : Bienvenue.

(Fin à 14 h 17)

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