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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins

Version finale

Monday, May 25, 2015, 13 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures dix-neuf minutes)

Mme Lamarre : Alors, bonjour. Bonjour à tous. Ce matin, on a entendu le point de presse que le ministre a donné avec Dr Godin, le président de la FMOQ. Notre premier constat, c'est que le ministre a au moins reconnu que ces quotas n'avaient pas de raison d'être, qu'ils n'étaient pas réalistes, que c'était vraiment une approche qui était totalement non possible. Et, à ce moment-là, je pense que c'est ce qu'on a vraiment travaillé très fort pour réussir à lui faire reconnaître que ce qu'il avait imaginé sur un coin de table donnait quelque chose qui était tout à fait irréaliste pour... infaisable pour les médecins.

Maintenant, ce qu'on a comme constat en termes d'accès à la population, l'accès aux soins pour la population, c'est qu'on a un gouvernement qui est là depuis un an, plus d'un an maintenant, et qui n'a pas été capable d'apporter aucune amélioration. Et ce qu'il nous demande aujourd'hui, c'est un acte de foi pour deux ans et demi de délai supplémentaire en nous disant : Ça ira en décembre 2017. C'est étonnant tout ce qui va arriver à la fin de 2017 dans ce gouvernement-là. Donc, pendant tout le temps où ils vont être là, on doit faire confiance, mais on ne voit pas concrètement ce qui va arriver de mieux par rapport à ça.

On a bien hâte d'avoir accès à l'entente. C'est une entente qui a été négociée entre médecins, pour des médecins, et plusieurs groupes de patients déplorent de ne pas être entendus par le ministre actuellement. On n'a pas fait de place non plus pour les infirmières praticiennes spécialisées, les IPS, pour les psychologues, pour les pharmaciens, pour d'autres professionnels qui pourraient contribuer. Alors, c'est une entente qui est orientée, puis, si vous l'entendez bien, là, c'est comme ça que ça a été présenté, c'est une entente pour donner accès à un médecin de famille, mais pas nécessairement à notre système de santé et aux soins de santé. Et il y a une nouvelle façon de faire, il y a de l'interdisciplinarité qui doit être beaucoup plus implantée dans notre système. C'est les modèles qui fonctionnent bien actuellement dans les autres provinces et dans d'autres pays.

Je ne vous cacherai pas qu'on est très préoccupés par rapport aux coûts. Si vraiment la mesure qui est prise augmente le volume d'actes que les médecins vont poser pour améliorer l'accès, eh bien, s'il n'y a pas de changement dans les modes de rémunération, ça va augmenter les coûts. C'est sûr parce que, si on augmente les… il faudrait revoir les honoraires des médecins pour certains actes. Si on ne fait pas ça, il y a une augmentation des coûts. Déjà, on a vu le ministre annoncer beaucoup d'argent à investir dans les supercliniques. On a donné énormément et on donne encore beaucoup dans les GMF. Moi, je n'ai pas entendu rien qui garantissait que, les soirs et les fins de semaine, il y aurait un meilleur accès pour la population à la première ligne. Il n'y a rien non plus dans ça qui va nous garantir que nos patients en CHSLD vont avoir des soins plus complets, vont avoir les soins d'hygiène appropriés au niveau du nombre de bains.

Il y a plusieurs questions, je vous dirais. C'est sûr qu'on est obligés d'aborder ça sous des enjeux plus précis, plus techniques, mais les fameuses activités médicales particulières, si on considère que les médecins vont être obligés de faire moins d'heures en hôpital et… pour en faire plus et que ça compte quand ils voient des patients dans leurs bureaux, ce avec quoi on n'est pas contre, mais il reste un grand point d'interrogation : Qui va faire plus d'heures à l'hôpital? Ça veut dire que ce sont les spécialistes qui vont devoir prendre plus d'activités au niveau de l'hôpital. Là aussi, quels sont les coûts? Est-ce que ça va être négocié à l'intérieur des enveloppes qui ont déjà été négociées, pour lesquelles il n'y avait pas de reddition de compte? Et moi, je pense qu'un des grands enjeux actuellement c'est que l'argent a été donné, dans les deux dernières ententes avec la FMSQ et la FMOQ, mais on n'a pas demandé de garantie pour améliorer l'accès. Alors, comment on va réussir à faire ça? Moi, je ne l'entends pas actuellement.

C'est sûr que nous, on considère qu'il y a eu une forme d'instrumentalisation de l'Assemblée nationale en faisant travailler des gens, des groupes. Il y a eu 48 groupes qui sont venus présenter sérieusement des mémoires sur ce qu'ils croyaient être réellement ce que le ministre avait prévu de mettre en application comme une loi. Une loi, ce n'est pas un bluff, ce n'est pas de la frime. Une loi, c'est quelque chose de sérieux, c'est quelque chose qu'on doit réfléchir, et on ne sent pas que le ministre prend ça au sérieux. Alors, il utilise le processus législatif pour faire travailler beaucoup de gens, pour faire travailler les députés et, dans le fond, il s'en sert comme d'un levier de négociation. Il reste… Pour moi, là, il démontre aujourd'hui qu'il est resté un négociateur qui n'a pas encore compris son rôle, sa mission, sa responsabilité d'être ministre. Et moi, je l'invite beaucoup à accepter les invitations qui lui sont faites par les groupes de patients, par des groupes de professionnels parce qu'il ne les rencontre pas puis il ne les écoute pas, et je pense qu'il y a énormément de solutions pour améliorer l'accès à la première ligne par ces rencontres-là. Il continue de parler seulement aux médecins, entre médecins.

Si vous regardez le temps qu'il a passé pour négocier l'étalement, hein, des rémunérations des médecins et le temps qu'il a passé avec la FMOQ, tous les groupes que, nous, on rencontre, nous disent : On ne réussit pas à avoir cinq minutes avec le ministre. Alors, il fait ses choix, mais, à ne jamais entendre ce que la population, les représentants de la population lui disent, il se prive peut-être de très bonnes idées. Et surtout je trouve qu'on assiste à une absence d'un plan global de qu'est-ce qu'il veut faire avec le système de santé, on est dans une approche de traitement par diachylons. On met des diachylons sur tout ce qui retrousse et on fait un système qui n'en peut plus maintenant, là, d'avoir… qui n'a pas les vraies solutions finalement.

Mme Prince (Véronique) : Juste pour comprendre un de vos points. Vous dites : On nous demande un acte de foi de deux ans et demi. Dans le fond, vous trouvez que la promesse qui est faite par les médecins et qui a été acceptée par Gaétan Barrette, à court terme, ça ne règle pas aucun problème. C'est ça?

Mme Lamarre : On n'a pas d'engagement. Est-ce que les rapports, qui sont supposés être demandés, vont être publics, les rapports… parce que, normalement, on aurait un tableau de bord, là. Mettons qu'on prend une planification stratégique, un plan d'action puis, après ça, on a des tableaux de bord, est-ce qu'on va avoir un tableau de bord pour dire clairement, de façon transparente, qu'est-ce qui s'est vraiment amélioré? On donne 82 millions de dollars par années pour les GMF puis on n'a pas les résultats attendus. Qu'est-ce qui nous dit, là, dans une entente qui a été signée médiatiquement, de façon un peu théâtrale… mais concrètement, là, concrètement, nous, on n'a rien. On n'a rien, on ne sait pas ce qu'il y a dans cette entente-là.

M. Lacroix (Louis) : Mais il dit également que la loi ne s'appliquera pas. Elle va exister, là, mais elle va être comme une espèce de suspens. Si jamais les médecins ne répondent pas à la demande, là elle va s'appliquer. Est-ce que vous considérez que ce n'est pas une forme de menace, ça, qui plane au-dessus de la tête des médecins? Est-ce qu'on a fait adopter… en fait, on a fait passer cette entente-là sous la forme d'une menace avec…

Mme Lamarre : Oui. En fait, vous savez, c'est qu'elle n'est tellement pas réaliste que, même s'il décidait, dans deux ans et demi, de la mettre en vigueur, on serait encore obligés de dire que ça n'a pas de bon sens, son système de quotas. Il n'y a pas un endroit au monde où on a des quotas individuels comme ça. Ça ne se peut pas et ça crée plein d'effets pervers. On l'a démontré cas après cas, que ce soit pour les gens en itinérance, que ce soit pour les patients avec le VIH-sida, pour les avortements, pour les soins à domicile. On l'a démontré systématiquement, ça n'a pas de bon sens.

Alors, c'est une forme d'improvisation et c'est grave, là. On joue avec la moitié du budget du Québec et on improvise. On ne peut pas se permettre ça. Et je ne connais pas aucun autre système qui donnerait cette latitude-là. On adopte des budgets dans n'importe quelle organisation, ça nous prend une planification stratégique, des plans d'action puis de la reddition de comptes, de l'imputabilité. Elle est où, l'imputabilité formelle, là, à l'intérieur de ce projet-là?

En tout cas, qu'il nous présente l'entente, qu'il la rende publique demain. C'est sûr que ça nous aiderait beaucoup si on avait cette entente-là. Elle a été signée, là, alors ils ne peuvent pas dire qu'elle n'est pas signée. Elle est signée, ils en ont fait un événement public, qu'il nous la dépose. Ça nous aidera aussi à travailler sur l'étude article par article du projet de loi n° 20.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous avez parlé d'augmentation des coûts. Pouvez-vous m'expliquer ce que vous vouliez dire exactement?

Mme Lamarre : Bien, c'est parce que, si on ne change pas le mode de rémunération puis qu'on réussit vraiment à augmenter le nombre de consultations, hein, bien… parce qu'on concentre tout sur les médecins, bien, c'est un principe où il va falloir qu'il y ait de l'argent neuf qui soit mis quelque part.

Mme Lajoie (Geneviève) : Avez-vous une évaluation de ce que ça pourrait coûter de plus?

Mme Lamarre : Pardon?

Mme Lajoie (Geneviève) : Avez-vous une évaluation de ce que ça pourrait coûter de plus?

Mme Lamarre : Non. On va attendre de voir l'entente avant, là, mais c'est sûr qu'il va y avoir des coûts si on réussit à augmenter ça. C'est pour ça qu'ailleurs on a utilisé davantage des infirmières praticiennes spécialisées, des psychologues, des nutritionnistes, des inhalothérapeutes, des pharmaciens, parce qu'on réussit, à coût moindre assez souvent, à offrir quand même des services de première ligne efficaces et on réserve les consultations auprès des médecins pour des situations plus complexes.

M. Robillard (Alexandre) : Vous dites qu'on ne saura pas avant dans deux ans et demi si l'objectif est atteint. Est-ce que, dans ce sens-là, vous demandez des rapports d'étape pour faire un suivi de ça ou…

Mme Lamarre : Absolument, absolument. On veut qu'ils soient rendus publics, ces rapports d'étape là. Donc, aux trois mois, ça doit, parce qu'on le sait très bien, on l'a vu, le simple fait d'être inscrit, ça ne donne pas de garantie que les patients vont pouvoir être vus quand ils vont avoir… Actuellement, il y a beaucoup de patients qui s'en plaignent : ils sont inscrits, les médecins ont touché les primes pour les avoir inscrits, les primes d'inscription dont le Dr Bolduc a bénéficié, mais ça nous a permis simplement de démontrer comment la prime avant le service n'était pas la solution. Elle ne donne aucune garantie que les gens vont être disponibles.

Le ministre va vous parler de l'accès adapté. L'accès adapté, c'est un système de rendez-vous où, là, les gens vont avoir des plages horaires libérées. Il y a déjà plusieurs médecins qui utilisent l'accès adapté puis qui n'ont pas eu de bonus pour ça. Alors, moi, j'ai hâte de voir, est-ce qu'il va bonifier la rémunération des médecins quand ils ont ça. Moi, j'ai vu à l'étude sur la Commission de l'administration publique qu'il y avait déjà un budget de 6,3 millions qui était prévu pour un logiciel. Là, j'entends déjà qu'on va demander un budget pour les employés qui vont gérer ça, les secrétaires qui vont gérer le système de rendez-vous. Alors, moi, j'ai bien hâte de voir si ça va se faire à coût nul, si ça va être considéré dans l'enveloppe qui avait été prévue pour les médecins. On le sait, on a déjà 210 millions de dollars qui est consacré aux spécialistes, une centaine de millions pour les médecins de famille, puis 208 millions pour l'ensemble de tout le reste du système de santé dans le budget de cette année. Alors, je crois qu'il y a vraiment des façons différentes de le faire, puis on n'a pas de garantie et on n'a encore surtout pas de transparence.

M. Robillard (Alexandre) : Puis cet engagement-là à faire un rapport aux trois mois, vous souhaitez l'obtenir comment de la part du ministre?

Mme Lamarre : Bien, ça devrait être inclus dans le projet de loi n° 20.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, c'est un amendement que vous avez exigé?

Mme Lamarre : Ça pourrait être une bonne idée, hein?

M. Robillard (Alexandre) : Bien, j'essaie de comprendre quelle forme vous voulez que cet engagement-là prenne lorsque...

Mme Lamarre : Bien, écoutez, oui, mais cet engagement-là, vous comprenez que, là, on va devoir travailler ça rapidement, là. On est dans... Mais, oui, certainement, moi, je pense qu'il faut absolument un engagement clair, net et précis du ministre à fournir aux trois mois... On a assez donné, là. Les Québécois ont assez donné d'argent dans leur système de santé, ils sont en droit d'avoir des garanties de retour, des garanties, et ça, ça prend de l'imputabilité et du suivi. Alors, déjà, dans trois mois, il faudrait qu'il y ait quelque chose de concret qui se passe. Parce que, là, on vient d'éteindre le feu, là, hein? Vous comprenez bien, là, qu'il y avait comme une... on avait créé une sensation, un sentiment d'urgence et là on vient d'éteindre tout ça, là. Tout le monde dit : Ouf!

Et on n'est pas contre qu'il y ait un processus de négociation plus raisonnable, mais, en même temps, la façon dont ça se produit, sous forme d'entente très secrète et très confidentielle, ça ne nous permet pas d'apprécier les garanties. Moi, je parle au nom des citoyens, là, puis je n'ai rien de plus comme garantie qu'on va avoir mieux en termes d'accès, pas juste au niveau de l'inscription, en termes de disponibilité.

La Modératrice : En anglais.

M. Harrold (Max) : So what is missing from this deal?

Mme Lamarre : What is missing is that we don't have any guarantee that we will get real better access to health care. We may have a better access to physicians, family physicians, but not necessarily to health care and a guarantee to get care when we need them at the right time.

M. Harrold (Max) : And you talked about accountability. Tell me what you want from this government in terms of that.

Mme Lamarre : We would like him to give to the population a report every three months on how many people have been able to get access, get appointments with their physicians, not only be subscribe and be… have inscription to their physicians, but really have been able to get appointment with their physicians, had a good result and had outcomes, health outcomes.

M. Harrold (Max) : I just want one more question. You said about fees, you're worried about fees going up. So what do you want to see happen to fees? Review the fees of the doctors?

Mme Lamarre : I don't know, but if, as they said this morning… Dr. Godin and Dr. Barrette said if they want physicians to do more activities and… so there will be more costs. So, if they don't review the remuneration fees, then it will cost more.

Mme Montgomery (Angelica) : And do you think M. Barrette ever intended to pass this law because you were talking about bluffing in the use of the National Assembly?

Mme Lamarre : We knew since at least a few months that he realized that it was not possible. It was impossible. This project, this quota system was unreasonable, and I think that he believed in that a few months ago when he just deposed it. And people have to understand that he may… his improvisation is so important at a certain point. We had this with the law 10 too. You know how many amendments he did.

So he's not working on his project of… on his bill project. He's just trying to send us a kind of «brouillon», and then he managed, and he's just moving in forward, and he's just trying to make something about that. But he is able to change his mind completely and, for sure, during the last weeks, during the last months, I would say, he has been told probably by many of his colleagues and by all the health professionals and patients that there were… and by the Opposition, for sure, that this was unrealistic, that… was unable to do anything good with this quotas system. Thank you.

(Fin à 13 h 36)

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