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Conférence de presse de M. Sam Hamad, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale

Présentation d’un projet de loi proposant des modifications à la Loi sur les décrets de convention collective

Version finale

Tuesday, May 26, 2015, 15 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures cinquante-six minutes)

M. Hamad : Mesdames et messieurs, bon après-midi. Alors, je suis accompagné avec Mme Martine Hébert, qui est la vice-présidente de la fédération des entreprises indépendantes du Québec, à ma droite, et M. François Lamoureux, qui est le responsable ou… le président du Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre.

Alors, aujourd'hui, j'ai déposé un projet de loi à l'Assemblée nationale, un projet qui modifie la Loi sur les décrets des conventions collectives, et c'est une loi un peu méconnue. C'est une loi qui, en fait, est une loi importante, mais elle est très peu connue par la population. En fait, c'est une loi qui couvre 75 000 travailleurs au Québec, plus 2 300 artisans et plus de 8 700 employeurs au Québec. En fait, il y a 15 décrets en vigueur, notamment dans l'entretien des édifices publics, dans les services automobiles et aussi dans les agents de sécurité.

Alors, ces décrets-là sont généralement administrés par des comités paritaires, qui sont formés de représentants syndicaux et patronaux. Et la loi — ça, c'est important de noter — dont il est question qu'on parle, en fait, date de 1934. Elle est même antérieure au ministère du Travail, qui a été créé en 1931, c'est-à-dire qu'elle est ancienne. En fait, c'est une des plus anciennes lois dans les relations de travail au Québec, donc, 1934, et cette loi-là n'a pas été modifiée ni touchée depuis plus de 20 ans. Donc, c'est là l'importance de moderniser ce projet de loi là et travailler pour s'adapter aux réalités du marché du travail.

Donc, ce que nous avons fait, le ministère a fait une tournée pour regarder, cueillir les commentaires des intervenants. Nous avons reçu 25 mémoires, on a rencontré une quarantaine de groupes. Et par la suite j'ai demandé, lors de mon arrivée, de déposer les mémoires et la consultation faite par le ministère au comité consultatif. Et, juste pour votre information, le comité consultatif est composé d'une table très importante sur les matières de relations de travail au Québec. D'après moi, c'est la place où on discute le plus les dossiers de relations de travail.

Et nous avons à cette table-là les patrons et les représentants syndicaux, c'est-à-dire on a la FCEI, on a les conseils du patronat, on a la Fédération des chambres de commerce et on a les exportateurs manufacturiers. Et, de l'autre côté, nous avons les représentants des syndicats, c'est-à-dire la FTQ, la CSQ, la CSN, la CSD. Donc, c'est... Et, à cette table-là — qui est dirigée par M. Lamoureux, cette table-là — il y a eu des discussions sur cette loi-là pour voir les mesures. Et je suis très fier... Et, d'abord, je vais le remercier, M. Lamoureux, et Mme Hébert, et l'équipe qui a travaillé à cette table-là. Ils sont arrivés à un consensus entre les patrons et les syndicats pour les modifications que nous proposons dans ce projet de loi, c'est très important, et ce consensus-là va dans le sens d'améliorer le projet de loi.

Et je vais en citer quelques-uns, mais je suis très fier de voir le travail fait. Évidemment, c'est des heures et des heures de discussion. Il y a des fois des compromis entre les deux parties et des discussions très, très solides, mais je pense qu'ils ont fait un bon travail, un travail exceptionnel. Évidemment, lorsque nous avons un consensus des représentants de travailleurs et des représentants des employeurs, bien, le Québec se porte bien, et nous sommes... nous pouvons réussir des grandes choses au Québec.

Qu'est-ce qu'il y a dans cette loi-là? En fait, cette loi, qui vise transparence, reddition de comptes, simplification et allégement réglementaire et aussi il y a l'élimination d'un des décrets... On a parlé de 15 décrets au Québec, on parlait, qui couvrent l'entretien ménager, couvrent l'agent de sécurité, les concessionnaires d'automobiles, et aussi il y avait un décret qui est resté, qui couvrait les coiffeurs dans la région de l'Outaouais. Alors, je vais commencer par la loi comme telle, puis après ça je vais finir par le décret sur la région de l'Outaouais.

Le premier, c'est une grande transparence des activités du comité paritaire. Dans ces décrets, nous avons des gens qui représentent... C'est un comité paritaire qui est représenté par des gens des patrons, des gens de syndicats qui gèrent les conventions... le décret... de chaque décret, il y a un comité paritaire, et là ce que nous voulons par cette loi-là, en fait, la demande des patrons et des syndicats, c'est d'avoir davantage des transparences dans les activités de comités, c'est-à-dire toutes les données seront sur Internet, publiques, ce qui va permettre aux gens de savoir qu'est-ce qui se passe au comité paritaire, quelles sont les décisions, les états financiers, le nombre de personnes qui travaillent au comité, les dépenses, etc. Donc, c'est une transparence accrue et ça devient accessible aux travailleurs et évidemment aux employeurs qui participent, qui paient pour ce comité paritaire là, aussi une meilleure connaissance de l'utilité des décrets et du rôle du comité paritaire. C'est davantage pour décrire le rôle, les responsabilités, les décisions prises par les comités paritaires. C'est important parce que le comité paritaire veille à l'application de la convention, fait l'inspection pour voir si la convention est applicable, peut évidemment appliquer la convention, et son rôle, quand même, il faut qu'il soit dans une transparence dans la reddition de comptes. C'est important aussi que l'application soit juste et claire et corresponde à la convention, au décret.

Et c'est une innovation aussi, ce que nous faisons, c'est une simplification importante, un recours possible à l'égard des décisions rendues par le comité paritaire. Donc, avant on pouvait aller à la Cour supérieure, donc il y avait des coûts énormes dans le système judiciaire. Maintenant, nous demandons… s'il y a des litiges, on va aller à la Commission des relations du travail. Donc, c'est zéro coût par rapport à la Cour supérieure ou d'autres cours du Québec. Et aussi il peut y avoir la possibilité de conciliation à la Commission des relations du travail, donc c'est une simplification importante.

Et, par exemple, Mme Hébert me donnait l'exemple, s'il y a un inspecteur qui s'en va inspecter une entreprise, et l'entreprise n'est pas satisfaite de l'inspection faite par l'inspecteur, mais l'entreprise peut déposer une plainte puis contester le rapport de l'inspecteur, et la même chose pour les travailleurs.

Et aussi nous mettons la possibilité… vous savez, 20 ans plus tard, la formation, la qualification des travailleurs, donc c'est un «win-win», c'est-à-dire on va mettre l'accent davantage sur la formation des travailleurs, et aussi, bien sûr, un employeur souhaite avoir des travailleurs qualifiés.

Alors donc, des changements majeurs, et ces changements-là simplifient le processus, plus transparent, plus clair. Les responsabilités sont claires, et les gens ont droit de recours aussi s'ils ne sont pas satisfaits. Quand je parle des gens, je parle des employeurs qui font partie d'un décret, et des fois ça peut avoir… un petit employeur que lui, il n'a pas beaucoup de moyens, alors, en allant à la Commission des relations du travail, on donne davantage un pouvoir, et la même chose, le pouvoir pour les travailleurs. Donc, c'est une innovation dans ce domaine-là et c'est un changement qu'on ne l'a pas fait depuis longtemps.

L'autre élément, évidemment, quand on prend une loi puis on la met à jour, c'est sûr que les amendes, il faut aussi les améliorer, les adapter ou les indexer, si vous voulez. Alors, les amendes, depuis plusieurs années, n'ont pas été actualisées. Les amendes étaient entre 20 $ et 25 $, et maintenant ça devient à 200 $ et plus, dépendant de l'infraction que nous avons. Donc, ça, c'est l'élément de la convention… les décrets, c'est-à-dire.

Il reste un élément, ce que... ça existait, le dernier décret pour les coiffeurs dans la région de l'Outaouais, et, de par le projet de loi, nous allons mettre fin à ce décret-là pour les coiffeurs dans la région de l'Outaouais. Donc, il n'y a plus des prix fixés, ou des conventions, ou d'un décret, c'est éliminé. Ça va être le libre marché dans la région de l'Outaouais.

Alors, je vais laisser la parole à Mme Hébert d'ajouter quelques mots puis après ça M. Lamoureux.

Mme Hébert (Martine) : Merci, M. le ministre. Je vous dirais que les PME du Québec, en tout cas les membres de la FCEI, vont sûrement se réjouir du dépôt de ce projet de loi là. Comme vous le savez, M. le ministre, en fait, ça fait 10 ans que la FCEI demande un dépoussiérage important de cette loi-là, une loi, comme le ministre… là, qui n'a pas été touchée depuis 20 ans. Et on sait que les pratiques en matière de gouvernance, de transparence, les conditions de marché aussi ont énormément évolué au cours des deux dernières décennies. Donc, ça fait plus de 10 ans, là, qu'on demande un dépoussiérage, et on est très heureux de l'initiative, là, du gouvernement aujourd'hui de déposer ce projet de loi là.

Le ministre l'a bien mentionné, évidemment il y a des éléments dans le projet de loi qui ont fait l'objet de consensus auprès des membres du Conseil consultatif sur le travail et la main-d'oeuvre, duquel nous faisons partie. Évidemment, il y a d'autres doléances aussi qu'on avait, là, d'autres éléments qui ont été apportés dans le projet de loi, qui sont intéressants. On va prendre le temps, évidemment, de le regarder en profondeur, de bien l'étudier, mais plusieurs choses, je vous dirais, en tout cas, à première vue, de prime abord, là, qui sont des demandes importantes qui ont été faites par les PME au cours des dernières années, notamment en matière de transparence, vous l'avez mentionné tantôt. Vous savez, lorsqu'une PME se retrouve assujettie à un décret de convention collective, souvent elle n'a pas d'aviseur juridique, elle, là, pour lui expliquer c'est quoi, ses obligations, qu'est-ce qu'elle doit faire, c'est quoi… pourquoi est-ce qu'elle est assujettie à ça.

Donc, plus de transparence de la part des comités paritaires. Et aussi le projet de loi prévoit, là, que les comités paritaires vont devoir mieux informer les membres qui sont assujettis à un décret de convention collective, donc, ça, c'est une très bonne chose.

L'autre chose, je vous dirais, en matière de recours aussi, effectivement, M. le ministre, vous aviez raison tantôt de dire que, lorsque plusieurs PME qui se voyaient assujetties à un comité paritaire n'avaient pas de possibilité, là, de contester, en tout cas, auprès d'une instance neutre, là, à moins… ce n'était pas très accessible, donc je pense que les dispositions du projet de loi qui visent à permettre le recours auprès de la CRT, que ce soit en matière de conciliation, ou de plaintes, ou autres, sont très intéressantes, et ça va être très, très bien accueilli aussi par les PME du Québec.

Bon, l'abolition du décret sur la coiffure, je vous dirais : Enfin! Je ne peux pas croire qu'en 2015 au Québec… Et d'ailleurs on s'en est… je vous en ai déjà parlé, j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire…

M. Hamad : Je me souviens.

Mme Hébert (Martine) : …oui, vous dire : M. le ministre, ça n'a pas de bon sens qu'on… on a-t-u vraiment encore besoin d'une loi qui encadre les conditions de travail des coiffeurs dans l'Outaouais au Québec en 2015? Je pense que, ça aussi, il y a plusieurs de nos membres, là, qui sont dans le domaine de la coiffure, qui seront sûrement contents de voir ça dans le projet de loi.

Alors, écoutez, je pense qu'on souhaite vivement que, dans sa facture finale, là, le projet de loi, au terme de son étude, permettra de corriger les lacunes actuelles, la LDCC, et d'éliminer, là, certains décrets, en fait, comme celui de la coiffure, qui, pour nous, n'ont plus leur raison d'être en 2015. Puis évidemment on va porter une attention particulière au renforcement de la gouvernance et de la transparence des comités paritaires, pour… parce que c'est important dans le contexte que nous connaissons, et il y a certainement place à amélioration, là, après 20 ans qu'on n'a pas touché à cette loi-là.

Alors, grosso modo, excellente nouvelle pour les PME du Québec aujourd'hui.

M. Hamad : Merci. Merci, Mme Hébert. M. Lamoureux, peut-être parler un peu de fonctionnement de votre comité et en plus le défi que vous avez avec deux leaders, les leaders syndicaux et les leaders patronaux.

M. Lamoureux (François) : Oui, bien, je tiens à souligner, d'abord, que le CCTM a pu profiter de l'important travail qui avait été fait par la Direction du ministère du Travail suite à une grande consultation qui avait eu lieu. Et il y avait eu un rapport important avec 46 recommandations et pour lequel vous avez demandé au CCTM de se pencher, et vous disiez tantôt, les organisations patronales et syndicales les plus représentatives, tout au long des travaux, ils ont eu deux préoccupations, et ça transparaissait vraiment des discussions. La première, c'est moderniser vraiment la loi. Les parties avaient vraiment à coeur, en disant : Ça fait 20 ans qu'elle n'a pas été modernisée, cette loi-là, et il y a des irritants, donc adressons-les et tentons de trouver des solutions.

Alors, les discussions ont été bonnes, ardues à certaines occasions, mais, en même temps, la volonté d'y arriver puis de faire face à ces deux défis-là, c'était là, et en se disant : Il se peut que, sur certains éléments, que nous ne nous entendions pas, mais peu importe, nous allons aller de l'avant avec l'ensemble des consensus. Et ce qu'on remarque, M. le ministre, c'est que, majoritairement, les consensus sur lesquels les parties se sont entendues se retrouvent majoritairement dans le projet de loi. Donc, on pense que les partenaires devraient être satisfaits, et ce que ça veut dire pour les partenaires aussi, c'est lorsqu'ils voient le fruit de leur travail traduit dans un projet de loi, et avec la volonté d'un ministre d'aller de l'avant et de le traduire dans un projet de loi, c'est valorisant pour les parties, qui passent beaucoup, beaucoup de temps. Donc, là-dessus je suis sûr qu'ils vont être bien contents de la suite des travaux.

M. Hamad : Et vous avez raison, M. Lamoureux, de souligner de travail — je l'ai mentionné tantôt — du ministère. 25 mémoires, 40 groupes, alors ça a quand même… ils ont fait plusieurs mois de travail, et il y avait un rapport très intéressant, un rapport qui a fait le tour de la question, qui a permis, d'ailleurs, à la table…

Alors, voilà. Merci beaucoup et merci d'être là, merci de votre support, merci pour votre travail. C'est un très beau travail. Je souhaite maintenant que les oppositions prennent connaissance… et on va être là pour leur expliquer les enjeux, c'est très important.

Mme Hébert (Martine) : Tout à fait.

M. Hamad : Rappelons-nous, en 1934…

Mme Hébert (Martine) : C'est une vieille loi, elle n'est pas jeune.

M. Hamad : Ça fait longtemps, alors… Je ne peux pas dire que j'étais là.

Mme Hébert (Martine) : Moi non plus.

M. Hamad : Non, c'est ça, on n'était pas là, les trois. Merci beaucoup, merci.

Mme Hébert (Martine) : Merci, merci à vous.

(Fin à 16 h 10)

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