To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Wednesday, May 27, 2015, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente minutes)

M. Khadir : Alors, merci de votre présence. Nous avons pris connaissance, comme vous, depuis quelques heures, du rapport du Vérificateur général du Québec. Bien, ce que j'y apprends, c'est d'abord que le gouvernement libéral continue de jouer au casino avec les fonds publics en ce qui a trait aux GMF, aux groupes de médecine familiale. Ça fait des années que des rapports de journalistes, que des enquêtes, que les critiques, les questions que nous posons à l'Assemblée nationale, des rapports que nous avons faits là-dessus à l'Assemblée nationale mettent le doigt sur le problème, que ça ne fonctionne pas, que ça ne répond pas aux besoins des patients, que les médecins, dans ces groupes de médecine familiale, parfois sont payés pour des patients inscrits sur leur liste, mais qu'ils ne suivent pas, ou même, au-delà de ce qui est inscrit sur leur liste, que l'accessibilité n'est pas au rendez-vous, les heures prévues ne sont pas au rendez-vous. Mais le gouvernement, encore hier, annonçait qu'il continuait dans la ligne des GMF.

Je vous rappelle, les GMF, là, c'est un peu comme un partenariat public-privé. C'était une décision libérale motivée par l'idéologie — d'accord? — en pensant que c'est toujours le privé.

Pourquoi je dis ça? Parce que considérez qu'il y a à peu près 250 GMF, mais il y a 284 points de service de CLSC qui auraient eu besoin de ces fonds-là pour étendre les heures d'activité, là on aurait eu une assurance, on aurait eu une assurance totale que, si on donne un fonds et qu'il faut que les heures d'ouverture s'étendent jusqu'à 8 heures, 9 heures le soir, là on aurait eu une assurance. C'est des services publics gérés par le public, ce n'était pas sous la discrétion de la direction privée de ces cliniques.

Malheureusement, le gouvernement, encore hier, l'annonce de M. Barrette, nous fait craindre que le gouvernement libéral va encore jeter son argent sur une table de casino. Parce que c'est ça, il n'y a aucune garantie, on va continuer. Ce n'est pas parce qu'il n'y avait pas des règles prévues, là. Donc, on ne peut pas se fier sur un système qui a si mal marché, si mal fonctionné. En fait, quand on regarde le rapport du Vérificateur général sur les GMF, c'est absolument accablant. Je ne sais pas comment un administrateur du système, du ministère peut aujourd'hui se regarder dans le miroir, pour l'administrateur qui s'occupait des GMF… autant de fonds publics si mal utilisés.

L'autre élément qui attire notre attention, c'est le petit scandale à Hydro-Québec, qui en cache un plus grand. Je vous parle de l'histoire de cette turbine vendue à 75 000 $, pour mille fois moins que ce que ça avait coûté à Hydro-Québec, soit 79 millions de dollars. Déjà, à sa face même, juste apprendre qu'on a soldé comme ça quelque chose d'une si grande valeur sans appel d'offres... on ne sait pas dans quelles circonstances. On aimerait bien savoir, on n'a pas eu le temps de vérifier, et à... Comment est-ce qu'on a pu autoriser une telle chose sans aucun appel d'offres?

Mais ça, c'est un petit scandale à côté du grand scandale de Gentilly-2 puis de la décision du gouvernement libéral d'alors, en 2008, avec la complicité du Parti québécois, qui n'a rien dit… parce que je me rappelle très bien, nous, on était le seul parti, en 2008, à dire : Non, n'allons pas engloutir encore des centaines de millions de dollars dans une centrale nucléaire dans un pays comme le nôtre où on a des surplus hydroélectriques, où on a déjà plusieurs grands projets de production hydroélectrique, on n'a pas besoin de ça. Mais ils ont procédé à donner des contrats à des firmes qui, aujourd'hui, sont devant la commission Charbonneau. Parce que c'est ça, le gros scandale. Rappelons-nous que la décision de procéder, malgré le fait que le Québec n'avait pas besoin de Gentilly-2, en fait, de la réfection de Gentilly-2, qu'on aurait dû commencer il y a cinq ans, ce que... sous pression populaire puis à cause de l'irrationalité de ça, finalement, le PQ a dû céder en 2013, c'est-à-dire son démantèlement, qui va coûter très cher aussi. Bien, on aurait pu prendre de l'avance et éviter des centaines de millions de dollars de dépenses inutiles, qui est un autre grand scandale parmi les scandales nombreux qui touchent les firmes qui ont obtenu ces contrats-là à l'époque.

Là, je vous passerai sur les motivations ultimes du gouvernement libéral, si on pense à tout le secteur de l'énergie au cours des années 2000 et comment le gouvernement libéral s'est lancé là-dedans sous la pression des secteurs, certains intérêts qui sont très proches du Parti libéral.

M. Bellerose (Patrick) : C'était quoi, les motivations ultimes du Parti libéral?

M. Khadir : Mais on... Bien, regardez, un article d'un de vos collègues dans LaPresse montre bien comment, au tournant des années 95, Power Corporation voulait se lancer, voulait se lancer. Parce que Power Corporation, vous savez, la famille Desmarais, avec une famille de très riches industriels belges, sont parmi les principaux actionnaires de Total. En fait, Total, la grande entreprise française d'énergie, pétrole et nucléaire, est contrôlée par des fonds institutionnels, mais les fonds privés, là, les principaux actionnaires privés, c'est les Desmarais avec cette famille belge, je pense la famille des... Frère. Et c'était une décision qui venait de là, et Total voulait se lancer et déployer autant que possible tout le secteur nucléaire. Et tous les grands projets, quand on les examine de près, font du sens du projet libéral, ne font pas de sens pour Hydro-Québec, ne font pas de sens pour les sommes englouties, sauf si on le regarde, un, sous l'angle des contrats octroyés à des firmes qui sont maintenant devant la commission Charbonneau et du plan stratégique de Power Corporation de se lancer dans la réfection, la réfection et le déclassement des centrales nucléaires.

M. Poinlane (Pascal) : C'est intéressant, votre réflexion globale. Et, si on revient, cela dit, à la vente de la turbine elle-même, on constate… ou la Vérificatrice générale constate qu'Hydro-Québec, dans le fond, a essayé de vendre, sans véritablement lancer d'appel d'offres, pendant à peu près seulement trois mois.

M. Khadir : Ce qui est absolument étonnant, hein? Pour un objet de beaucoup, beaucoup moins grande valeur, n'importe qui tenterait de mettre ça en vente, chercher des vendeurs pour un objet qui a une si grande valeur, de même déployer une équipe à l'échelle internationale, d'aller regarder partout dans le monde où il y a des besoins pour trouver un preneur.

Moi, je suis impliqué dans une petite entreprise industrielle puis on fait souvent face à ce genre de chose là. On a un équipement dont on n'a plus besoin, bien, on ne le solde pas comme ça à un millième du prix, à moins que ce soit de l'incompétence ou de l'insouciance pour les fonds publics, et ça, ça pose des graves questions par rapport à l'exercice de l'administrateur principal d'Hydro-Québec, M. Thierry Vandal, qui est parti avec des grosses primes et un salaire à vie, pratiquement, à très gros chiffre sur le dos des contribuables québécois pour ce genre d'incompétence.

M. Poinlane (Pascal) : Cependant, la Vérificatrice générale estime aussi que, comme c'est quand même fait sur mesure, c'est vrai que ce n'était pas si facile de trouver un preneur sur le marché international.

M. Khadir : Bien, peut-être pour la turbine elle-même, mais, quand même, le métal en lui-même devait coûter certainement plus que 75 000 $. Je suis dans le domaine moi-même puis je peux vous le dire, c'est vraiment... C'est incompréhensible, c'est incompréhensible.

M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce que ça dit sur la gestion, la transparence chez Hydro-Québec?

M. Khadir : C'est des graves questions que nous posons depuis des années. Ça fait plusieurs années que nous demandons, avec la CAQ, d'ailleurs, qu'Hydro-Québec regarde du côté... que le Vérificateur général soit autorisé, mandaté pour vérifier l'optimisation des ressources au sein d'Hydro-Québec, et, vous voyez, le rapport actuel démontre la justesse de notre demande. On a agi bien trop tard. Peut-être que, si on avait commencé il y a cinq ou six ans, quand qu'on avait commencé à le soumettre, bien, on n'en serait pas là.

Et je signale, pour le bénéfice de la Vérificatrice générale, qu'il y a d'importants contrats qui ont été octroyés à l'occasion des grands projets d'infrastructure que sont la Rupert et la Romaine. J'ai déjà signalé à vos collègues que neuf des plus importants contrats de structure, qui sont les plus gros contrats de béton et d'infrastructure pour la Romaine, ont été donnés à des entreprises qui ont contribué, deux familles d'entreprises, les uns d'Accurso, les autres de Fava, qui ont contribué à la caisse libérale. Et on n'a pas encore fait d'enquête là-dessus, et la commission Charbonneau n'a pas eu le moyen ni le temps de se pencher là-dessus, et j'aimerais ça que nos institutions, notamment la Vérificatrice générale, puissent se pencher sur ce dossier très grave.

Mme Plante (Caroline) :Mr. Khadir, Hydro-Québec was pressed for time, it seems. How realistic would it have been to wait it out and really do the work to try to find the most interesting bidder? They were very pressed for time.

M. Khadir : I don't understand why, for an object of such an important value, almost $80 million, it's a question of a few months, with an enterprise with the capacities of Hydro-Québec, they could not find two, three people in the sales representatives to carry on an energetic tentative to sell it at a better price. It's just, you know, just… it's such a blatant disregard for public funds that it's unbearable. But unfortunately it's a testimony of how severe the Government is with public officials, civil servants, cutting and scrapping jobs for a few hundred thousand dollars or a few million dollars but, when it comes to these responsibilities of tens of millions of dollars, they behave with no consideration.

Mme Plante (Caroline) : Do you think that Hydro-Québec should be heard in a parliamentary commission?

M. Khadir : I think it is much more than that. I think it was a questioning about the way Hydro-Québec has behaved over the 10 last years, spending public money in big infrastructure projects which seems to be politically oriented and motivated to adapt to the wish of the Liberal Government to give contracts to its friends. I mentioned, just a few seconds ago in French, that nine of the most important contracts of one of the biggest dams, projects of dams that we are constructing in Québec were given to the family, the Neilson enterprises, which is owned by Mr. Fava and his family, who are fund collectors for the Liberal Party, and the other part was given to Mr. Tony Accurso, and that is a big problem. We need, and we have asked, for several years, the Vérificateur général to inquire into those matters.

Mme Plante (Caroline) : Do you suspect that there is corruption at Hydro-Québec?

M. Khadir : I don't know if we can call a corruption but, when Hydro-Québec decides to spend public funds to respond to the interests of the party in power without consideration that these are public funds and they do not «appartiennent»… they do not belong to the Liberal Party, to give contracts to close friends and enterprises, it's a form of corruption of the decision making. The process of decision making in Hydro-Québec should correspond to the benefits of the society, to the benefit of the State, to the benefit of public, not to the benefit of the Liberal party.

Mme Plante (Caroline) :About the family medicine groups, do you consider that the Auditor General has put severe blame on these groups?

M. Khadir : I think the Auditor General has given a report which is an incredible blame on the whole project of the «groupes de médecine familiale». It shows that they do not deliver on access, they do not deliver on optimization of resources, a lot of money is spent without control, doctors are paid without even following those patients that are supposed to follow, some patients that are supposed to be seen within a few months have had to wait several years to be seen by these groups, and we're asking why. You know, there is an ideological choice by the Liberal Government to favour this private-public partnership instead of taking these funds and optimize their use by funding appropriately CLSCs, which we have already paid, which exist all over Québec and which are in need of money to allow more prolonged hours for receiving patients.

Mme Plante (Caroline) : …that Bill 20… I'm sorry, it's my last one. Do you think that Bill 20 and the new deal with doctors will fix everything, like Dr. Barrette says?

M. Khadir : Of course not because there is nothing for the CLSCs in that. You know, if we want to improve access, we should get rid of these GMF projects. Those that are there, that's OK, but we should stop that because it's an under optimized use of public funds. We should concentrate on axing the whole first line on CLSCs because there, it's already implemented, an approach that is multidisciplinary as it is supposed to be. You know, everybody came here to say that it should be multidisciplinary, not to be axed on the doctors, but on a team. Actually, the Vérificateur général says a lot of acts that are done there could have been done in the GMFs but by other professionals than doctors. It would cost less, it's a better use of public funds, but it's not carried like that. Why? Because there is the problem of the wage system for the doctors, payment… «paiement à l'acte»…

Une voix : Pay-per-act.

M. Khadir : …pay-per-act system, which encourages this type of bad utilization of public funds.

M. Harrold (Max) : So, on the CSST, the findings of the AG are kind of troubling in terms of what this means for the person who's had the accident at work, a lot longer to wait. What do you think is the cause of that? Could it be bureaucracy? How would you see the…

M. Khadir : In general, that's another distortion for those who are «les accidentés du travail», accidents of work. We have also denounced that since several years. The fact that the CSST has lost its favorable… «un préjugé favorable», favorable inclination to take into account the plight and the needs of the workers makes… have brought us into seeing that the CSST is contesting quite systematically opinions of doctors which are favorable to patients, OK, «accidentés du travail» who have been injured in the workplace. So the doctors, who don't have time, who are under pressure for many reasons, don't want to be entangled in judiciary processes where the CSST asked them to go for one or two days in the court to contest their judgment. That's a big, big problem. We are asking for a reform of that, and one of its consequences is that… it's that those who are… already have had the bad luck of being injured at the workplace have a more difficult capacity than normal citizens to have access to a doctor because a lot of doctors are fearing that it's just a burden, you know. If you feel that there's always a risk, a 50%, 60% of chance that, if you take the side of your patient, you will go in court, that's a big problem.

M. Harrold (Max) : So, how do you know that's a probusiness approach? Or is it just that doctors, individually, don't want to end up waiting… wasting time fighting in the court system?

M. Khadir : As I mentioned, I don't think that is because of the probusiness approach, that it's because the CSST is systematically putting into question the judgment of doctors who give a favorable advice on people injured in the workplace. So, «de deux choses l'une» : a lot of doctors just take the side of the CSST to be secure, in many cases — I've seen it — because many patients now are in big trouble because of confronting these experts of the… who give advice favorable to CSST to not pay for injuries, and those who have a little bit of «gêne», are shy to do that, well, don't want to be in… to get into trouble and they have already so many patients to see and, you know, they won't want to lose one, two days and go to the court. I think it's because we have a problem at the CSST. We have a problem with the system of expertise, not only for CSST, but for other matters. We need to have an independent panel of experts which are not paid by CSST, which are not paid by patients, which are just independent and give opinions on medical matters that oppose the patients, the public, with the institutions of State. Thank you for your attention.

(Fin à 13 h 48)

Participants


Document(s) Related