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Point de presse de Mme Carole Poirier, porte-parole de l'opposition officielle en matière de condition féminine, et M. Guy Leclair, porte-parole de l'opposition officielle en matière de travail

Version finale

Thursday, May 28, 2015, 9 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-cinq minutes)

M. Leclair : Alors, bonjour à tous. Ce matin, nous tenons à faire un point de presse concernant le projet de loi n° 42, un projet de loi qui regroupe l'organisation des travailleurs au Québec, bien entendu : la Commission des lésions professionnelles, ainsi que l'équité salariale, et aussi tout ce qui est des relations de travail au Québec. Alors, bien entendu, nous sommes au début du projet de loi, il n'y a que quelques articles de faits. Hier, nous avons fait des gains importants.

Beaucoup de groupes ont venu en commission parlementaire, malheureusement les groupes n'ont pas pu tous venir en commission parlementaire pour déposer leurs mémoires, le temps étant très court, donné par le ministre. Alors, nous rappelons qu'il est important de savoir que nous avons voté contre le principe du projet de loi, car à pareille date, lors du principe, nous n'avions aucun amendement déposé, et, à suivre tous les mémoires, tous les gens avaient une grande inquiétude face à l'équité salariale qui, pour eux, était nécessaire de maintenir cette indépendance à l'équité salariale, contrairement aux autres groupes, aux autres missions, soit de la commission des lésions professionnelles et des relations de travail qui, on doit se le dire, est une commission qui sont plus paritaires, donc on négocie, alors que l'équité salariale est une loi, ce sont des normes, on doit l'appliquer.

Alors, hier, nous avons franchi une belle étape, là, malgré qu'elle soit au début du projet de loi, pour maintenir une bonne partie de l'indépendance sur l'équité salariale. Alors, je tiens à souligner ce point-là déjà, d'entrée de jeu, et je laisserais la parole à ma collègue la députée d'Hochelaga, qui est porte-parole pour l'opposition officielle en matière de condition féminine.

Mme Poirier : Merci. Hier, et suite au refus du ministre du Travail de reculer sur sa volonté de fusionner la Commission de l'équité salariale avec la Commission des normes et la Commission de la santé et de la sécurité au travail, et suite aussi à des discussions avec les différents intervenants, on en est venus à regarder qu'est-ce qu'il était possible de faire pour assurer à la Commission de l'équité salariale le maximum d'indépendance possible pour préserver sa mission et assurer ses activités.

Dans cette dynamique, les groupes ont revendiqué que l'on revienne dans la composition de la commission, que, pour prendre des décisions — on avait, avant, trois commissaires — on revienne à trois commissaires. Le ministre avait proposé que seulement que la vice-présidente puisse dorénavant prendre des décisions, et il a accepté un amendement qui fait en sorte qu'on revient, que les décisions vont être prises par trois commissaires. Ces commissaires auront aussi un mandat exclusif en matière d'équité salariale, ce qui est aussi un gain par rapport à ce qui était dans le projet de loi actuel. De plus, la vice-présidente aura aussi un mandat exclusif à l'équité salariale.

Alors, on vient faire en sorte de mettre la direction de l'équité salariale à l'abri d'un amalgame vers la santé et sécurité et les normes du travail. En plus, nous avons obtenu que l'ensemble des paramètres de la Loi sur l'équité salariale, dans sa constitution, son organisation, soit maintenu, mais, encore plus, un amendement est venu préciser que le budget de l'équité salariale sera dorénavant sous la responsabilité du ministre afin qu'on préserve la mission et la poursuite des activités, surtout le maintien des activités de la Commission de l'équité salariale.

Alors, c'est un gain important, c'est un gain qui est en lien avec ce que les groupes, les associations, tant patronales que syndicales, ou les groupes de femmes qui ont communiqué avec nous… et, durant la commission, on répond à leurs demandes. Il est bien sûr que notre souhait le plus sincère était l'exclusion de la Commission de l'équité salariale de ce projet de loi, donc son maintien avec une indépendance totale. Mais, devant l'état de situation, on se rappellera que c'est la troisième fois que le gouvernement essaie de fusionner la Commission de l'équité salariale. Cette fois-ci, on voyait bien que la seule issue possible était de s'assurer de l'indépendance dans cette nouvelle structure de la commission, et c'est à ça qu'on en est arrivé hier. Et finalement le ministre s'est rendu à nos arguments et a accepté que l'on puisse garder l'indépendance. Et ça, c'est pour les femmes du Québec, c'est pour nos filles éventuellement, parce que l'avancée de l'équité salariale au Québec, on se rappellera, est une avancée importante.

Alors, mon collègue, est-ce que vous avez d'autres…

M. Leclair : Bien, peut-être en terminant, juste de spécifier que nous sommes toujours au début de ce projet de loi là qui a… il maintient plus de 200 articles, alors nous espérons de maintenir la collaboration du ministre car beaucoup de choses encore devront être amendées dans le projet de loi. Bien, à voir l'ouverture du ministre, déjà là, en cette première journée, bien, ça nous rassure pour la suite des choses. Alors, le message est passé pour le ministre, on maintient l'évolution puis en espérant que le projet de loi vise une fin souhaitée pour tout le monde, tous les groupes. Merci beaucoup.

Mme Poirier : Merci.

Mme Biron (Martine) : J'aimerais savoir les conséquences, si la commission était fusionnée, selon vous.

Mme Poirier : Bien, si elle était fusionnée dans la forme que le ministre le souhaitait, eh bien, on ne préservait pas du tout la mission ni les activités puisqu'on se rappellera que le ministre a retiré le financement du gouvernement à la Commission de l'équité salariale. Dorénavant, ce ne seront que les cotisations des employeurs, qui paient déjà la CSST et les normes, et c'est à même ce fonds-là que la Commission de l'équité salariale va obtenir son budget. Alors, pour nous, il était important de préserver le budget de façon indépendante et que le ministre soit imputable de cela.

Mme Biron (Martine) : Mais avec la petitesse du budget de la Commission de l'équité salariale — puis même si elle demeure indépendante, il va quand même rétrécir — est-ce que la commission est capable de vraiment... de faire son mandat?

Mme Poirier : Bien, selon la commission elle-même, selon sa présidente actuelle, selon les partenaires aussi avec qui on a parlé, l'équipe qui est en place présentement, qui effectue un travail extraordinaire et qui est à compléter, justement, le mandat qui lui a été donné d'atteindre plus d'entreprises de petite taille, eh bien, dans la forme actuelle, oui, elle va pouvoir maintenir son mandat, elle va pouvoir même continuer ses activités.

Le ministre nous dit — et ça, on se met sous toutes réserves, on verra au résultat — que le fait de déployer la commission à l'intérieur de cette nouvelle structure là devrait lui donner plus de moyens, nous allons observer et nous allons suivre le déroulement de ça. Mais déjà, d'avoir préservé le budget, l'enveloppe budgétaire qui n'est pas assimilable aux deux autres, je pense que c'est un gros gain qu'on vient de faire. Et c'était d'ailleurs ce que nous ont demandé les groupes, de s'assurer que l'imputabilité du budget soit de la responsabilité du ministre et non pas seulement que du C.A. de ce nouvel organisme.

Mme Biron (Martine) : Le fait qu'il y ait 5 000 entreprises, petites entreprises, qui ne sont pas… qui ne se soumettent toujours pas à la loi, dont 3 000 depuis 2010, qu'est-ce que ça veut dire, selon vous?

Mme Poirier : Bien, ça veut dire qu'il y a un manque... Moi, je pense que, dans un premier temps, il y a un manque d'information. Ce n'est pas nécessairement connu de tous, cette obligation, malheureusement. Et on le sait, il y a encore des entreprises qui sont réfractaires à procéder à cela, et on a... bien des entreprises ne comprennent pas qu'elles ont l'obligation de le faire. On le voit, c'est particulièrement dans les petites entreprises qu'on est encore à débattre de c'est quoi, l'équité salariale.

Alors, moi, je pense que c'est une plus grande campagne d'information de la commission sur le terrain. Il faut que la commission se rende dans les entreprises. Ce n'est pas en envoyant des lettres… Je pense qu'il faut qu'il y ait un geste plus pratique pour aller sensibiliser les entreprises. Et naturellement, on le sait, il y a des amendes qui sont reliées à cela. Eh bien, malheureusement, il y a des entreprises qui seront mises à l'amende parce qu'elles ne se seront pas conformé…

Mme Biron (Martine) : Ça fait cinq ans. Il y en a qui sont en défaut puis il ne se passe rien.

Mme Poirier : Oui. Exactement.

Mme Biron (Martine) : Est-ce que la commission a les moyens de faire son travail? Tu sais, je veux dire, cinq ans, là, c'est quand même…

Mme Poirier : Bien, on avait été souples, je dirais, mais je pense que ce qu'on nous a dit en commission, c'est que justement la commission était pour justement démarrer ce travail de serrer, je dirais, un peu… serrer les moyens sur les entreprises qui sont en défaut.

Mme Biron (Martine) : Elle ne le faisait pas avant?

Mme Poirier : Elle ne l'a pas fait parce qu'elle était dans une démarche d'ouverture avec les entreprises, mais on se rend bien compte que la main tendue n'a pas fonctionné à date, alors il va falloir serrer un peu les moyens. Merci.

(Fin à 9 h 55)

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