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Point de presse de M. Jean-Marc Fournier, leader parlementaire du gouvernement

Version finale

Monday, June 1, 2015, 16 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures quatre minutes)

M. Fournier : Alors, merci de répondre à l'invitation que je vous fais pour un court point de presse qui vise à vous informer, d'une part, de la réception d'une lettre signée par le président et chef de la direction de Québecor, M. Pierre Dion, qui m'a écrit dans les heures qui ont suivi la période de questions de mercredi dernier, ainsi que la réponse que je lui fais parvenir aujourd'hui, après avoir réfléchi à la lettre en question.

D'abord, je me permettrai de dire que je n'ai jamais reçu de lettre de ce genre malgré le fait que je fasse de la politique depuis 20 ans. Je ne sais pas s'il y en a beaucoup qui en ont reçu dans le passé. Dans cette lettre, M. Dion demande à ce qu'on ne parle pas de Québecor ou de Vidéotron à l'Assemblée nationale.

Je tiens à vous rappeler d'abord les échanges qui ont précédé cette lettre. Bernard Drainville du Parti québécois accuse Hydro-Québec de charger des taux usuraires de 14,4 %. Le ministre Arcand répond que le taux est celui généralement admis dans les affaires. Bernard Drainville revient à la charge en en additionnelle. Il qualifie encore ce taux de taux usuraire. M. Arcand dit : Chez Vidéotron, c'est 19,56 %.

Il est tout à fait pertinent de remettre le Parti québécois devant ses propres contradictions. Un député trouve qu'un taux à 14,4 %, c'est usuraire. Le chef de l'opposition est actionnaire de contrôle d'une compagnie qui a un taux de 19 %. Ou bien le chef du Parti québécois rappelle à l'ordre son député ou bien il choisit l'incohérence.

Québecor se plaint d'être amenée dans le débat politique partisan. C'est son actionnaire de contrôle qui l'amène dans ce débat. Il revient à M. Péladeau et Québecor de trouver une solution. Il s'agit d'une illustration des conséquences de l'absence de mur séparateur entre la charge du chef de l'opposition officielle et l'actionnaire de contrôle de l'entreprise. Je note que M. Dion ne veut pas que l'on fasse de rapprochement entre Québecor et M. Péladeau, mais ils ont choisi eux-mêmes de ne pas prendre de distance entre eux. Il revient à M. Péladeau de sortir du déni et de réaliser que, dans l'intérêt du Québec et même dans celui de Québecor, il ne peut pas porter les deux chapeaux à la fois.

Voici les quelques commentaires que je voulais faire avec les lettres que j'ai. Je ne sais pas si vous avez des questions. Je sais bien que vous venez de recevoir la lettre. Essentiellement, comme je le disais, dans une des lettres, on nous dit… et c'est M. Dion qui dit : «Notre souhait est de demeurer à l'écart de tout débat politique partisan.» Je rappelle dans la mienne les échanges qu'il y a eu. Et je rappelle que, s'il y a présence de Québecor dans les débats politiques partisans, c'est un choix qui a été fait par son actionnaire de contrôle. Ce n'est pas un choix qui est fait par le gouvernement ou quelque parti politique que ce soit, et c'est à eux de prendre, donc, des distances. Si on cherchait, depuis le temps qu'on parle de la difficulté de porter les deux chapeaux, on cherche… les gens veulent se demander quelles sont des illustrations, je pense que nous avons ici une illustration de la difficulté.

M. Dutrisac (Robert) : Vous avez surtout insisté sur le fait que M. Péladeau possédait des médias, que ça le mettait dans une situation vraiment intenable. Là, ce dont il s'agit, il s'agit de son deuxième chapeau, c'est-à-dire propriétaire d'un câblodistributeur. Est-ce qu'il n'y a pas une différence à faire, essentiellement?

M. Fournier : Écoutez, d'abord, pour commencer, le point qui est ici, c'est une compagnie qui s'appelle Québecor, qui possède Vidéotron, qui intervient dans le débat politique et demande à ce qu'on ne parle pas d'eux à l'Assemblée nationale, que les parlementaires ne parlent pas d'eux. Je tiens à vous dire que ce n'est pas le choix qui est le nôtre d'avoir comme chef de l'opposition celui qui est l'actionnaire de contrôle, et forcément cela amène des illustrations d'incohérence qu'il peut y avoir au sein de son équipe. C'est ce avec quoi il doit vivre.

La question ici n'est pas de savoir si c'est des médias ou si c'est de la câblo dont il est question. À tous égards, cela provoque des questionnements. Par exemple, le fait que… Et, quand on parle de TVA, admettons, ou d'autres… on laisse la câblo pour revenir plus dans les… que ce soient Le Journal de Québec, Le Journal de Montréal ou… dans le média lui-même, il n'y a pas que les informations dans les médias. C'est un ensemble beaucoup plus large qui est couvert. Et donc, moi, une des questions que je me suis posées… et je n'ai pas de réponse. Je dois vous dire, je n'ai pas de réponse, mais j'ai réfléchi à la question qui m'a été envoyée parce que je ne sais pas quelles en seront les conséquences de la sortie que je fais devant vous.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, si on lit la lettre de Québecor, en filigrane, cette lettre-là dit : Nous sommes une entreprise, nous employons 12 000 personnes. Ils semblent vouloir sous-entendre qu'ils subissent des préjudices commerciaux en raison des propos qu'a tenus le ministre Arcand. Est-ce qu'il n'y a pas un danger, justement, à ce que l'entreprise souffre, si on veut, d'être impliquée dans des débats politiques?

M. Fournier : Et je crois que c'est là où… Et là je laisse un point d'interrogation, ce sera à M. Dion de le préciser, mais c'est là où il y a toute une problématique d'interprétation politique de la lettre. M. Arcand n'a pas fait les qualificatifs qu'a faits M. Drainville sur les taux de 14 %. Ce n'est pas M. Arcand, c'est M. Drainville, c'est le Parti québécois qui s'est trouvé à atteindre peut-être Québecor. Pourtant, c'est moi, comme leader du gouvernement, qui reçoit la lettre de M. Dion. Si j'apprenais qu'il en avait envoyé une aussi à M. Drainville, disons qu'on pourrait rediscuter à nouveau de ce qu'on discute présentement, mais disons que je serais plutôt étonné que M. Drainville en ait reçu une.

Et, lorsque vous regardez les événements, il faut faire attention à la réécriture qui est venue par la suite. Encore une fois, je vous convie à aller voir les transcripts. La question vient de M. Drainville, du Parti québécois, qui établit que 14 %, c'est usuraire, et la première réponse de M. Arcand, c'est : C'est dans le cours normal des affaires. C'est une fois qu'il revient à la charge en disant : Non, non, non… Et là il y a un exemple qui vient du monde des affaires. C'est exactement le même tarif, d'ailleurs, et Québecor a même fait un communiqué pour dire que c'était un taux qui était meilleur que ceux de ses compétiteurs, alors… mais on reçoit une lettre comme celle-là, et je dois vous avouer que c'est pour le moins étrange.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que les taux des banques et des cartes de crédit sont usuraires?

M. Fournier : Ce n'est pas à moi de… Posez la question à M. Drainville et à M. Péladeau, pas à moi.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que c'est des taux exagérés?

M. Fournier : Moi, je ne réponds pas à cette question-là, M. Laforest, parce que ça, c'est faire dévier le sujet. Le vrai sujet, c'est : Est-ce que M. Péladeau considère que le taux de 14 % est un taux usuraire, comme le dit M. Drainville? C'est ça, la véritable question. C'est à lui que vous devez la poser, pas à moi, pas à moi.

M. Croteau (Martin) : Est-ce que vous soupçonnez Québecor de faire cette lettre pour servir les intérêts politiques de M. Péladeau?

M. Fournier : Je vous laisse répondre à la question. Je me pose la question et je n'ai pas de réponse. J'ai aujourd'hui… depuis mercredi dernier, j'ai en ma possession une lettre. J'ai répondu. Vous avez la teneur de ce que j'ai considéré utile de répondre. Je ne peux pas interpréter outre mesure ou prêter des intentions, mais je n'ai jamais vu une lettre comme celle-là, et elle n'est pas méritée en fonction de ce qui s'est dit à l'Assemblée nationale. Au contraire, le sujet qui a été soulevé a été soulevé par le Parti québécois. Alors, je reste très interrogatif.

M. Croteau (Martin) : Vous laissez entendre néanmoins que Québecor a écrit cette lettre-là pour venir au secours de M. Péladeau.

M. Fournier : Je dis qu'ils nous envoient une lettre nous disant qu'ils ne veulent plus qu'on parle d'eux à l'Assemblée nationale. C'est ça qui est écrit dans la lettre. Je ne peux pas… ce n'est pas comme si je l'inventais, là, c'est écrit dans la lettre. Alors, pourquoi? Il me dit : parce qu'il y a eu la période de questions. Qu'est-ce qui s'est passé à la période de questions? Là, je viens de vous le dire, je ne le répéterai pas. La question a été soulevée sur les taux.

Alors, moi, rendu là, on se dit : Mais, écoutez, si on ne peut plus parler de vous, pourquoi donc? Pourquoi vous ne voulez pas être dans le débat partisan? Ah! parce que le chef de l'opposition est l'actionnaire de contrôle. Ce problème-là, c'est ce dont on parle depuis maintenant près d'un an et là on a une illustration que porter les deux chapeaux ne fonctionne pas. Et je crois et je pense qu'on peut aller comprendre la lettre de M. Dion comme disant : Ce n'est pas dans l'intérêt de Québecor, cette situation-là. Et moi, je pense que depuis un an, on dit que ce n'est pas dans l'intérêt du Québec non plus.

Donc, ni dans l'intérêt du Québec, ni de Québécor que M. Péladeau porte les deux chapeaux, et il va falloir sortir du déni.

M. Dutrisac (Robert) : Est-ce que vous trouvez particulièrement insultante cette lettre-là ou si c'est essentiellement une demande aux parlementaires de se taire, de changer de sujet?

M. Fournier : La deuxième partie de ma réponse est de le rappeler que, dans une société démocratique, les parlementaires peuvent et doivent avoir la liberté de s'exprimer, et je le fais en me disant que c'est peut-être utile de passer ce message-là.

M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce que c'était, l'intérêt de donner l'exemple de Vidéotron à la période des questions, selon vous?

M. Fournier : Quand on est devant une question qui établit que… Vous êtes le ministre d'Hydro-Québec, et on vous dit : À 14 %, 14,4 %, c'est un taux usuraire, que vous répondez : Écoutez, c'est le cours dans les affaires, c'est comme ça que ça se passe. Et la personne du Parti québécois se relève et dit : Non, non, 14 %, ça, c'est un taux usuraire. Bien, vous êtes en mesure de vous lever puis de dire : Bien, la personne qui est le chef de votre parti est actionnaire de contrôle d'une compagnie qui, elle, est à 19 %. Qu'est-ce que vous en pensez?

Alors là, la question revient à M. Drainville, qui ne s'est pas exprimé là-dessus, revient à M. Péladeau qui ne s'est pas exprimé là-dessus, et moi, je crois qu'ils doivent, comme je le dis, ou bien il le rappelle à l'ordre, son député, M. Péladeau, ou bien il vit avec l'incohérence qu'il laisse en place.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, vous cibliez directement M. Péladeau avec cette...

M. Fournier : On cible le Parti québécois qui vit dans ces contradictions. Alors, je vous repose la question. Vous êtes devant quelqu'un qui dit : Le taux de 14 % est usuraire. On vous dit : Mais s'il était à 19 %, qu'est-ce que vous en penseriez? C'est une comparaison tout à fait utile, légitime, pertinente dans le débat, qui met en lumière le fait que le chef du Parti québécois a deux chapeaux. Si on veut avoir des illustrations des problèmes, on en a là, on en a avec la lettre que M. Dion nous envoie.

M. Robillard (Alexandre) : Puis est-ce que vous craignez… Vous avez dit le mot «conséquences» tout à l'heure. Pourquoi utiliser ce mot-là? Est-ce que vous craignez que…

M. Fournier : Parce que je termine en souhaitant que Québecor respecte le mandat démocratique de tous les parlementaires parce que ce n'est pas tous les jours que vous recevez la lettre, quelques heures après les faits, du président de la compagnie. Elle doit avoir un sens, cette lettre-là, et je souhaite… je ne les connais pas, les conséquences. Je souhaite qu'il n'y en ait pas, je souhaite que nous soyons totalement libres de faire les interventions que nous avons à faire et, en plus, de ne pas nous-mêmes recevoir une interprétation de la part du président de Québecor qui laisse entendre…

M. Robillard (Alexandre) : Ce n'est pas une mise en demeure, là.

M. Fournier : Pardon?

M. Robillard (Alexandre) : Ce n'est pas une mise en demeure.

M. Fournier : Ce n'est pas une mise en demeure, il n'y a pas un avocat impliqué là-dedans. C'est le président de Québecor qui écrit au leader du gouvernement puis il dit : Je ne veux pas que vous parliez de nous autres à l'Assemblée nationale.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous vous êtes senti visé, M. Fournier, en lisant cette lettre-là…

M. Fournier : Je me suis posé la question si la lettre voulait nous amener jusque là. Elle n'est pas… Elle est polie, la lettre, elle est quand même directe, et aujourd'hui je pense qu'il est important de revenir tous à un niveau qui serait le plus convenable. Le plus convenable, c'est que Québecor permette aux parlementaires de faire leurs débats. Le plus convenable, ce serait de ne pas interpréter les échanges à la période de questions comme étant une intervention du gouvernement sur Québecor, alors que c'était une intervention sur les taux d'intérêt. Si Québecor s'est senti visé, c'est parce qu'il est là avec son chef de l'opposition.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça met la table pour l'audition du jurisconsulte demain?

M. Fournier : Honnêtement, je ne sais pas qui voulait mettre la table. Moi, je ne voulais pas recevoir la lettre du président de Québecor.

M. Robillard (Alexandre) : Non, mais est-ce que les éléments que vous amenez ce matin…

M. Fournier : Les éléments qu'on amène…

M. Robillard (Alexandre) : …cet après-midi vont servir à alimenter le débat demain?

M. Fournier : Moi, je crois que les éléments sont un autre élément dans le dossier où on se pose la question : Est-ce qu'on peut être propriétaire d'un grand conglomérat de médias puis faire de la politique quand l'entreprise dans laquelle on est actionnaire principal dit : Bien, je ne veux pas être amenée dans la politique partisane? Mais, c'est toi qui l'est, c'est toi qui nous y amène, alors forcément il y a une illustration là qui ne vient même pas du monde politique, là, qui est adressée au monde politique par le média lui-même, par l'entreprise elle-même. Et je crois… En conclusion, moi, je crois être capable d'entendre l'appel de M. Dion qui a de l'air à nous dire : J'aimerais que vous ne parliez pas de nous, ce n'est pas tellement bon pour l'entreprise. Mais, écoutez, peut-être que vous devriez vous parler avec M. Péladeau plutôt que vous adresser à moi.

M. Dutrisac (Robert) : Avez-vous parlé à M. Dion? Avez-vous parlé à M. Dion?

M. Fournier : Non, je n'ai pas parlé à M. Dion. Honnêtement, honnêtement, non.

Mme Lajoie (Geneviève) : M. Legault, récemment, a dit : Bien, écoutez, peut-être que, M. Péladeau, s'il ne gardait que Vidéotron, par exemple, et il vendait, par exemple, il vendait, par exemple, TVA, Journal de Québec, Journal de Montréal, ça, ça serait peut-être convenable. Il a dit ça voilà quelques jours. Je comprends que, vous, vous n'êtes pas du tout de cet avis-là?

M. Fournier : Qu'est-ce que vous comprenez? Parce que je n'ai pas parlé de ça aujourd'hui.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bien, parce que... là, ça concernait Vidéotron, cette fois-ci, et vous dites que vous avez attaqué le chef de l'opposition officielle sur une entreprise qu'il a, mais c'était Vidéotron cette fois.

M. Fournier : On n'attaque pas le chef de l'opposition, on le met devant ses contradictions. A-t-il rappelé à l'ordre son député? Non. A-t-il lui-même justifié les questions qui ont été posées? Non. Alors, c'est à lui de répondre à cela. Lorsqu'on invoque quelque chose du côté de l'opposition, il faut qu'ils soient en mesure de soutenir leurs éléments. Alors, c'est ça qu'on a fait la semaine passée.

Je ne veux pas intervenir sur quelle est la meilleure solution. Aujourd'hui, mon point, c'est exactement celui-là, madame, c'est sur le fait suivant : Québecor dit : Ne parlez plus de moi. Je ne veux pas aller dans les débats partisans. Et nous disons à Québecor, que ce soit son volet Vidéotron ou n'importe quel autre volet : Vous êtes amenés dans le débat partisan par votre actionnaire principal. Ne vous adressez pas à nous, adressez-vous à lui et trouvez le moyen de faire une séparation entre l'entreprise et lui. On les renvoie à eux, finalement. On n'a pas à trouver toutes les réponses de leurs problèmes.

Journaliste : Et, si on vous suit...

M. Laforest (Alain) : ...M. Fournier, Québecor est devenu un acteur politique — c'est ce que vous nous dites, là — et a embarqué dans le jeu politique.

M. Fournier : En tout cas, une chose est sûre, il est venu dire aux parlementaires de ne pas parler d'eux. Il a interprété la période de questions dans un seul sens. Et ce que je souhaite pour l'avenir... Et je n'en dis donc pas plus, M. Laforest. Je n'ai pas utilisé les mots que vous avez utilisés à escient. Je constate ce que j'ai constaté, c'est ce que je viens de vous dire, et je souhaite que, pour l'avenir, nous soyons respectueux des uns et des autres.

M. Croteau (Martin) : ...vous considérez qu'à l'instar de monsieur... Vous dites que M. Péladeau doit tracer une ligne ou un mur plus étanche entre ses avoirs et sa vie politique.

Est-ce que vous êtes en train de dire que Québecor doit également faire davantage pour créer un mur entre...

M. Fournier : Écoutez, M. Dion écrit : Je ne veux pas que vous fassiez de rapprochement entre nous et M. Péladeau. Bien, aidez-nous, prenez vos distances entre vous. C'est tout simplement ce que je dis aujourd'hui.

Et, à force de ne pas vouloir prendre vos distances entre vous, si vous croyez que des lettres adressées au leader du gouvernement vont faire l'affaire pour qu'on ne parle plus de cette difficulté dans laquelle vous placez notre démocratie, bien, je pense que vous n'êtes pas sur la bonne piste.

M. Croteau (Martin) : Concrètement, quelles mesures attendez-vous de Québecor pour rendre plus étanche la séparation?

M. Fournier : Ils ont à convenir entre eux et leur actionnaire principal des moyens qui vont permettre à la population de ne pas être dans une situation comme celle-là, aux parlementaires de ne pas être dans une situation comme celle-là, de s'arranger pour qu'on puisse bien voir la séparation. C'est à eux, et on verra pour la...

M. Croteau (Martin) : Ce moyen-là, c'est la fiducie sans...

M. Fournier : Écoutez, je ne veux pas... Honnêtement, là, je ne fais pas un point de presse aujourd'hui pour dire quelle est la méthode. Est-ce que c'est l'institut de la gouvernance? Parce que ce que vous faisiez référence... Et M. Legault faisait référence à l'institut de la gouvernance. On connaît cette solution-là depuis le mois d'octobre dernier. Il y en a plein de solutions, il y en a plein de sujets. Vous m'avez entendu parler souvent de l'existence des intérêts, de la nature des intérêts puis de l'ampleur des intérêts. C'est trois éléments différents qui amènent trois genres de solution différents.

Le point de presse aujourd'hui, ce n'est pas là-dessus. Le point de presse aujourd'hui, c'est que Québecor m'a écrit une lettre pour me dire d'arrêter de parler de Québecor, qu'il ne fallait pas faire de rapprochement. Et ce n'est quand même pas de notre faute s'il y a rapprochement, ils ne sont pas séparés.

Mme Plante (Caroline) : Mr. Fournier, what is so insulting about this letter?

M. Fournier : Well, the first thing is that the letter, sent just after a question period, is not referring to the subject of question period. And it's not to us to receive this letter. This letter should have been addressed, if it should have been addressed, to the Parti québécois and not us. First point.

But is it normal to address parliamentarians about what you should talk or not in an assembly? That's another question. But really the topic here is the fact that this letter is an illustration of the fact that there is no separation at all between M. Péladeau and Québecor. If you want to have an illustration of what everybody's saying about the reality of that link, it's the fact that I received a letter from Mr. Dion, who is the president of Québecor, a few hours after question period. I was surprised.

Mme Plante (Caroline) : Doesn't Mr. Dion have a point, though, that exchanges in the House could have an impact on the company's bottom line?

M. Fournier : If there's a problem, it's up to Mr. Péladeau and Mr. Dion to settle the situation, you know, because, if they want to continue to avoid to talk about that and understand that there's a problem, that problem will exist. Going back to that exchange in the Assembly, Mr. Drainville saying that a rate of 14% is a shylock rate — that is the word he used — Mr. Arcand answered : It is a rate normally used in business. Mister... raised again and said : 14% is a shylock rate. He said : Well, Vidéotron is at19 %. Vidéotron, it's... Your leader is the «actionnaire principal» of Québecor and Vidéotron, so ask him. So, it's... You know, in all debate, when there's a contradiction in front of you, you've got to address that contradiction.

But since that, since then, who asked Mr. Drainville about that contradiction? Nobody. Who asked Mr. Péladeau? Nobody. What's the debate now? It's that Mr. Arcand has talked about Vidéotron? Come on! The issue was about a rate, and somebody else tried to bring us to another kind of debate. We've got to open our eyes and see what is the real issue here. The issue was about a rate. If somebody wants to talk about something else, that's up to them to explain why they want to change the channel.

M. Harrold (Max) : The issue was about the interest rates, right? So why did Mr. Arcand choose Vidéotron? He could have chosen many other companies. Aren't you, yourselves, the Liberals, the ones attacking, picking a fight here? That's what you want.

M. Fournier : That's the way Mr. Péladeau wants us to see it, because we have to talk about everybody but not him. But, you know, if you want to prove the contradiction, I won't go to Bell, or Rogers, or something else. The leader of the Parti québécois, who is still the owner of Québecor, has a rate over 14%. So there's a contradiction when one of his Members stand up and shout with «qualificatifs» that are very strong, and it's just normal to show the contradiction. And, if I follow you, we should never talk about nobody who is in link with Mr. Péladeau because they don't want us to do that. Well, we've got to open our eyes. They want us to change the channel, but I received a letter from Québecor saying that they don't want us to talk about them, they don't want to come in the partisan politics. Well, we didn't bring them in politics, Mr. Péladeau did, and, if they want to settle that, they should find a solution with Mr. Péladeau.

M. Lavoie (Gilbert) : M. Fournier, le Commissaire à l'éthique, la semaine passée, a dit : Ce n'est pas à moi de vous dire quoi faire; si vous avez un problème, c'est aux législateurs à le corriger, en termes de code d'éthique. Et là vous dites, vous : Bien, c'est à Québecor à régler la situation. Est-ce à dire qu'il n'y aura aucune intervention de la part du législateur?

M. Fournier : Non, ce n'est pas à dire ça. Aujourd'hui, le point que je fais, c'est que j'ai été fortement étonné de recevoir une lettre de Québecor et…

Journaliste :

M. Fournier : Si vous me permettez, je vais essayer de finir de répondre à votre collègue. Et je veux illustrer par cette lettre ce que ça provoque, le mélange des genres. Lorsque vous dites : Politiquement, est-ce qu'on va trouver une solution... Déjà, clairement, le Parti québécois est dans le déni et a choisi qu'il n'y avait rien à faire. Il nous l'a dit. Ça nous bloque déjà un peu, côté Assemblée — pas totalement, mais quand même pas mal, je tiens à le dire — parce qu'un code d'éthique, d'habitude, c'est tous les membres qui se le donnent, tout le monde accepte; et puis là, tout à coup, il y a un groupe qui ne veut vraiment pas. Bon. Alors, ça amène un problème.

Maintenant, est-ce qu'il n'y a rien à faire? Quand Québecor prend la peine de m'écrire, j'imagine, j'imagine que c'est parce que, pour eux, ils souhaitent ne pas être amenés là-dedans. Alors, eux et M. Péladeau peuvent peut-être se rendre compte que c'est un peu dû au fait qu'il porte les deux chapeaux. Et, si tout le monde chez eux le réalisait, comme à peu près tout le monde dans la société le réalise, bien, je pense qu'il pourrait arriver à nous faire une solution qui pourrait tenir. Mais aujourd'hui, je dois vous dire qu'on est rendus quand même dans une situation plutôt intenable.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que c'est significatif, selon vous, que ce soit Québecor et pas Vidéotron qui vous ait écrit?

M. Fournier : Je n'ai pas trouvé de… honnêtement, je n'ai même pas pensé à la question. Je n'ai pas fait cette analyse fine. J'ai reçu une lettre. Dans les heures qui ont suivi, j'ai été très étonné et en réflexion pendant un bon bout de temps avant de savoir ce que je devais en interpréter. Merci beaucoup.

(Fin à 16 h 28)

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