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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Tuesday, June 2, 2015, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures cinquante-neuf minutes)

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Le peuple québécois est en deuil. Cette nuit, il a perdu l'un de ses grands bâtisseurs. Jacques Parizeau s'est éteint, entouré de ses proches, à 84 ans. Je suis touché par cette mort. C'est un grand homme d'État que le Québec vient de perdre, un homme hors du commun, qui laissera un héritage hors du commun.

M. Parizeau a eu un impact important sur mon cheminement. Étudiant, j'ai été fasciné par sa façon de voir l'économie. Il a élargi mes horizons. J'ai appris grâce à lui que le développement économique pouvait être mis au service de nos concitoyens. Il a été, pour moi, une inspiration, une des raisons pourquoi je me suis lancé en politique. J'ai eu ensuite le privilège d'avoir de longs lunchs privés avec lui, c'était toujours passionnant. Aujourd'hui, je regrette plus qu'un ancien premier ministre, mais aussi un mentor, un guide, un sage.

Jacques Parizeau venait d'un milieu aisé. Il a fait de brillantes études à Paris, à Londres. S'il avait voulu, il aurait pu faire carrière n'importe où dans le monde, mais il a décidé de rester ici, près des siens, et laissez-moi insister sur ce point qui me paraît important : les Québécois doivent savoir qu'il y a des gens ici, peu importe leur allégeance politique, qui se sont sacrifiés pour eux et pour leur avenir.

Jacques Parizeau a participé à la création de la Caisse de dépôt et placement du Québec, à la Société générale de financement, au Régime d'épargne-actions du Québec, il a été un homme d'État au parcours exceptionnel. Aux côtés des Jean Lesage et des René Lévesque, il a fait partie des grands bâtisseurs du Québec. C'était un géant.

M. Parizeau a toujours gardé foi en les Québécois. Il n'a jamais perdu confiance. Jusque dans ses dernières années, il continuait à se déplacer pour rencontrer les jeunes, leur parler de l'avenir du Québec. Je souhaite qu'on se souvienne de lui, oui, comme un homme de caractère, de convictions, qui regardait droit devant lui, qui ne baissait jamais les bras, mais aussi je souhaite qu'on se souvienne de lui comme d'un homme généreux, qui toute sa vie a tendu la main. Il tendait la main en particulier aux nouvelles générations parce qu'il savait garder l'avenir ouvert. C'est à notre tour aujourd'hui de lui tendre la main, de lui dire merci pour tout ce qu'il a fait pour nous. Notre gratitude est immense.

Donc, en terminant, je tiens, au nom de ma formation politique, à transmettre à Mme Lisette Lapointe ainsi qu'aux proches de M. Parizeau nos plus sincères condoléances. Merci.

Le Modérateur : On va prendre trois ou quatre questions rapides sur le sujet.

M. Laforest (Alain) : Alain Laforest, TVA. Bonjour, M. Legault. Vous avez écrit le budget de l'an 1, vous en avez parlé avec M. Parizeau. Est-ce qu'il a été critique à votre endroit concernant le budget… Est-ce que ça a été le professeur, le pédagogue Parizeau qui vous est revenu avec votre document?

M. Legault : Non. Il a été extrêmement utile. Je me souviens, le document avait une centaine de pages, et il m'est revenu avec des commentaires, des questions presque sur chaque page, mais des suggestions souvent constructives. Il connaissait tellement tous les dossiers, les pensions, les régimes de retraite, le partage de la dette, là. C'était passionnant parce que c'était quelqu'un… Vous savez, parfois, il y a des gens en politique qui surfent un peu, mais lui, c'était quelqu'un de travaillant, qui, de toute évidence, avait lu les 100 pages, était allé faire même des petites recherches. Donc, c'était un studieux, un travaillant, et, non, il m'a beaucoup aidé à améliorer le document.

M. Laforest (Alain) : Le premier ministre vient de confirmer que l'édifice de la Caisse de dépôt va porter le nom de Jacques Parizeau maintenant. Est-ce que… Vous en pensez…

M. Legault : C'est une excellente idée parce que, vous savez, Jacques Parizeau avait compris que le peuple québécois a besoin de la Caisse de dépôt. Encore aujourd'hui, je le dis souvent, il n'y a pas 10 familles au Québec qui sont capables d'écrire un chèque de 1 milliard. On a besoin, parce qu'on n'a pas une longue tradition en affaires au Québec, d'avoir la Caisse de dépôt pour développer puis garder nos sièges sociaux d'entreprises au Québec. Et c'est une de ses grandes réussites, et il croyait à Caisse de dépôt. Je me souviens, quand on a eu la fameuse commission sur la Caisse de dépôt, j'avais passé une bonne partie d'une journée avec lui à discuter de comment ça devrait fonctionner, la mission de la caisse, qu'est-ce qui était arrivé pour qu'on se retrouve avec une perte exceptionnelle, et il connaissait encore très bien, là, la Caisse de dépôt, ses interventions. Puis je trouve que c'est une excellente idée, là. C'est une de ses grandes réalisations, puis la Caisse de dépôt, aujourd'hui, c'est probablement un de nos outils économiques les plus importants, sinon le plus important.

Le Modérateur : Julie Dufresne.

M. Legault : Bonjour.

Mme Dufresne (Julie) : M. Legault, vous avez oeuvré aux côtés de M. Parizeau comme un militant souverainiste. Que reste-t-il de son projet aujourd'hui, à votre avis?

M. Legault : Bien, écoutez, c'était quelqu'un qui était passionné du Québec, passionné de l'économie du Québec. Encore dernièrement, il écrivait que c'était important d'augmenter la productivité puis la richesse au Québec pour être capable de se donner les moyens de nos ambitions. Bon, peut-être que ses ambitions n'étaient pas les mêmes que tous les Québécois, mais il avait de l'ambition, puis je pense que ce qui reste… bien, il a toujours souhaité un Québec fort. Puis c'était un économiste, c'était quelqu'un…

Écoutez, moi, si ce n'était pas du Régime d'épargne-actions du Québec, on n'aurait peut-être pas lancé Transat. Donc, ce qu'il a mis en place, c'était pour permettre aux Québécois de s'intéresser davantage à l'économie, de reprendre le contrôle de notre économie. Moi, je dirais qu'un des plus grands gains de la Révolution tranquille, c'est le fait qu'on est passé d'avoir des entreprises qui étaient des succursales américaines à des entreprises qui nous appartiennent. Donc, tout ça, là, ça fait partie de son héritage.

Mme Dufresne (Julie) : Est-ce que la souveraineté de Jacques Parizeau est toujours vivante?

M. Legault : Bien, écoutez, là-dessus, on a une question… on a un différend sur le timing, puis je ne pense pas qu'aujourd'hui je veux commencer à vous faire des analyses, là, sur la date du prochain référendum. Mais je peux vous dire une chose, c'est que M. Parizeau voyait grand pour le Québec, puis là-dessus, bien, on est tous les deux très d'accord.

Le Modérateur : Robert Dutrisac, une question en français. Après, on va passer en anglais.

M. Dutrisac (Robert) : Oui. Vous avez décrit M. Parizeau comme un homme de conviction, un homme qui ne baissait pas les bras. Qu'est-ce que vous retenez de lui, fondamentalement, compte tenu de votre parcours à vous et votre décision à vous de ne certainement pas suivre son exemple?

M. Legault : Oui. Bien, ce qu'il souhaitait, c'est d'avoir un Québec fort, un Québec qui a les moyens de ses ambitions. Donc, là-dessus, je suis 100 % d'accord avec lui.

Est-ce que, la souveraineté, c'est un moyen? C'est une fin? Moi, je pense que c'est un moyen, mais ce qui est important, c'est de viser un Québec fort, puis là-dessus, on s'entendait. On s'entendait sur l'importance d'offrir à nos jeunes des emplois de qualité pour que nos enfants, nos petits-enfants fassent leur vie au Québec. Maintenant, les outils pour y arriver, bien, il y a des choses sur lesquelles peut-être qu'on ne met pas les priorités à la même place, moi et lui. Mais j'étais content de voir dernièrement qu'il disait que c'était important d'augmenter la richesse puis la productivité au Québec. On ne peut pas laisser nos entreprises, entre autres, manufacturières ne pas s'être mises à jour, ne pas avoir de l'équipement à jour, avoir des technologies de l'information à jour. Il disait tout ça, là, il y a encore un mois ou deux.

Donc, je pense que c'était un visionnaire, et, bien, l'économie du Québec, d'un Québec fort, on est d'accord là-dessus.

Le Modérateur : Question en anglais. Max Harrold.

M. Harrold (Max) : So you agree that he had this vision that was important for Québec in terms of the caisse, but why is that vision no longer applicable? How do you see his legacy in terms of… as a separatist?

M. Legault : OK. I think he was an authentic leader. He tabled some concrete projects, like the Caisse de dépôt, like the Régime d'épargne-actions du Québec, like the Société générale de financement, in order to make sure that we have more headquarters in Québec, that we can offer to our young people all tools to reach their total potential.

So it's with deep sadness that I learned this morning that he passed away. I think that we lost one of the greatest statesman in Québec, a guy who didn't work for himself but who worked really because he loved Québec. Merci, tout le monde.

(Fin à 11 h 9)

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