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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, et M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Tuesday, June 2, 2015, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures une minute)

Le Modérateur : Alors, bonjour, tout le monde. Bienvenue. Merci d'être venus à ce point de presse concernant le décès de M. Jacques Parizeau. C'est Mme David qui va prendre la parole, et il y a aura du temps pour des questions, suite à son intervention.

Mme David (Gouin) : Alors, je veux joindre ma voix à celle de mes collègues, mes collègues d'abord de Québec solidaire et mes collègues de tous les autres partis politiques, pour exprimer notre peine devant le départ de ce géant qu'a été Jacques Parizeau.

Aujourd'hui, bien des Québécoises, bien des Québécois se sentent orphelins. Mes pensées, nos pensées vont d'abord à Lisette Lapointe, une grande dame, que j'ai côtoyée, que nous avons côtoyée, et qui a vécu un amour sincère et profond pour M. Parizeau. Je sais, et nous savons parce que nous avons été proches d'elle à certains moments, qu'elle doit être très attristée aujourd'hui. Nous lui exprimons donc notre amitié et notre soutien dans cette épreuve. Lisette pourra se consoler dans le fait d'avoir partagé un bon bout de chemin avec un homme hors de l'ordinaire, un homme qui a marqué le Québec et le marquera pour longtemps.

Plusieurs choses ont été dites sur monsieur depuis ce matin : un économiste brillant, un homme d'État intègre, au service du public, un souverainiste convaincu et inspirant. Nous sommes d'accord, bien entendu, et nous appuyons toutes ces réflexions. Qu'ajouter à ces hommages? Je me permettrai donc de partager avec vous un souvenir personnel. Vous savez que la lutte pour l'égalité entre les hommes et les femmes a été au coeur de mon parcours. Sur ce chemin, à un moment charnière, j'ai rencontré Jacques Parizeau, qui a été plus qu'un allié. Il a été, pendant quelques heures, un marcheur de la marche Du pain et des roses de 1995. Il y a donc 20 ans cette semaine, nous marchions côte à côte dans cette marche qui a duré 10 jours. Au terme de la marche, M. Parizeau, premier ministre du Québec, a eu le courage et l'audace de se présenter devant toutes ces femmes et ces hommes qui attendaient des résultats à leurs revendications et il a présenté lui-même les réponses. Je n'ai jamais vu, depuis, un premier ministre du Québec avoir cette audace.

M. Parizeau avait compris l'importance d'appuyer les revendications des femmes qui demandaient plus d'égalité. Il croyait sincèrement que des choses devaient changer. Il s'était engagé, à l'époque, à rendre automatique la perception des pensions alimentaires. Il s'était engagé aussi à déposer une loi sur l'équité salariale. Tout cela a été fait, et les Québécoises ont donc connu un pas en avant important vers l'égalité.

Jacques Parizeau était un homme de clarté, un homme de dévouement et de générosité, un homme dont les convictions ne souffraient pas de compromis, au risque, bien sûr, parfois de déplaire. C'était un sage. Ses réflexions ponctuelles sur la situation québécoise nous manqueront, et moi, il me manque déjà. Il avait de grandes idées pour le Québec. Tout comme lui, ses idées resteront longtemps gravées dans le coeur des Québécoises et des Québécois. Bon repos, monsieur.

Le Modérateur : On va prendre quelques questions. Je vous demanderais de vous présenter, s'il vous plaît.

M. Lavallée (Hugo) : Bonjour, Mme David. Hugo Lavallée, Radio-Canada. Peut-être nous en dire un peu plus sur cette rencontre que vous aviez eue à l'époque de cette marche. Comment était-il personnellement lorsque vous l'avez côtoyé?

Mme David (Gouin) : Écoutez, tout le monde sait bien que M. Parizeau n'était pas un homme de grands épanchements, mais ça m'avait frappée, on était au premier ou deuxième jour de la marche, et donc on marchait dans son comté, qui était L'Assomption, et il s'est tout simplement joint à nous. C'est ça qui m'a frappée. Il n'y a pas eu de grands appels aux médias. Ça n'a pas été un grand événement. C'est tout simplement, tout d'un coup, M. Jacques Parizeau est arrivé.

Alors, bien sûr, on était assez impressionnés. Je dois dire qu'à l'époque c'était un monsieur qui m'intimidait un peu, quand même. Et il a passé quelques heures comme ça avec nous. Mais ce que je retiens surtout, c'est l'audace dont il a fait preuve lorsque le 4 juin, devant 18 000 personnes, il s'est présenté ici, devant l'Assemblée nationale, sur l'estrade, avec quelques ministres pour apporter les réponses aux revendications des femmes. Et il savait très bien que certaines de ces réponses seraient jugées insuffisantes par les femmes, et les femmes n'ont pas manqué de le dire.

Moi, je trouve, et si je regarde aujourd'hui, là, que ça prend du courage de la part d'un homme politique pour prendre ce genre de risque. Et M. Parizeau, il avait le goût de ce genre de risque, pas du beau risque. Le «beau risque», ça, ça l'avait fait démissionner parce que M. Parizeau était un homme de conviction. Mais il avait de l'audace, puis nous, à Québec solidaire, nous aimons bien les gens audacieux.

M. Lavallée (Hugo) : Vous représentez un parti indépendantiste. Quelle leçon, pensez-vous, peut-on tirer de son héritage pour la suite des choses pour le mouvement indépendantiste au Québec?

Mme David (Gouin) : Pour nous, l'héritage de M. Parizeau, c'est celui de la clarté, c'est celui de refuser les compromis, c'est celui d'avoir confiance dans le jugement du peuple québécois. On a failli y arriver, à l'indépendance, en 1995, il faut quand même le dire. Comme indépendantiste, le message, c'est aussi l'indépendance, elle ne se fera pas, elle ne mobilisera pas les gens si on n'est pas capable d'y associer un projet social.

M. Parizeau était un authentique social-démocrate, ce qui ne veut pas dire qu'il était totalement sans défaut. Aujourd'hui, j'ai plus envie de parler de ses qualités. Mais c'était un authentique social-démocrate, c'était quelqu'un qui croyait au bien commun, c'est quelqu'un qui croyait au rôle de l'État dans la diminution des inégalités sociales. Et, comme indépendantiste, je ne peux imaginer qu'on se donne un pays autrement.

Le Modérateur : Micro de gauche.

Journaliste : So you were talking about this gathering outside of the National Assembly in the 1990s.

Mme David (Gouin) : 1995.

Journaliste : 1995. O.K. So describe to me what it felt like to see the Premier of Québec walk out and address the demonstrators.

Mme David (Gouin) : We knew that it would be like that because we asked for that. And first of all, some people around the Prime Minister told us : It's impossible, the Prime Minister doesn't do that kind of thing, you know, because there's a risk. And finally Mr. Parizeau… But we knew that before, the day before, we knew that Jacques Parizeau, on the 4th of June, will address the people. We knew that. And he did that with «humour», with… because he knew…

Une voix :

Mme David (Gouin) : Yes, with joy. He knew that he didn't give us all we asked, but he gave a lot of things, you know. So, at some moment, some women began to say : No, it's not too much. And I remember his sentence. He said : OK, come back later, come back in the National Assembly. And in fact, the year after that, so in 1996, we came back and we made a big, big «chaîne humaine», a big… We were…

Une voix : Human chain.

Mme David (Gouin) : Human chain. We were thousands of women around the National Assembly during 24 hours and, at that time, we won definitely the law on wage equity for women.

Journaliste : If you could just sum him up, his… what you think of him though. You said in French, audacious, did a lot for women, a true social democrat. I want to hear, in your words, what do you think of Jacques Parizeau.

Mme David (Gouin) :OK. If you don't mind, I will read a little declaration in English. It's better for me and for you, I think. And after that, if you want, I can add something.

So not everyone shared Mr. Parizeau's commitment to a free Québec, but I am convinced the great majority of Quebeckers will recognize the important role he played in ushering Québec into modernity. He was a man of integrity and always defended his ideas honestly. Thanks to Mr. Parizeau, the Québec economy was modernised without sacrificing social solidarity. He was a model for all parliamentarians who place public service at the heart of their political engagement. So it's what we think about Jacques Parizeau. Merci beaucoup.

M. Khadir : Merci de votre attention.

Le Modérateur : Merci, tout le monde.

(Fin à 13 h 10)

Participants


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