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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, et M. Jean-François Lisée, porte-parole de l'opposition officielle en matière de services sociaux, de protection de la jeunesse, de soins à domicile et de prévention

Version finale

Thursday, June 4, 2015, 14 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures dix minutes)

La Modératrice : Bonjour et merci d'être présents à ce point de presse concernant l'impact de l'austérité sur les personnes vivant avec un handicap. Prendront la parole cet après-midi Mme Françoise David, députée de Gouin, Mme Carole Cartier, présidente du conseil d'administration d'Ex aequo, M. René Ménard, un militant d'Ex aequo qui livrera un témoignage, ainsi que M. Jean-François Lisée, député de Rosemont et porte-parole de l'opposition officielle en matière de services sociaux, de protection de la jeunesse et de soins à domicile ainsi que de prévention.

Mme David (Gouin) : Alors, bonjour, tout le monde. Nos excuses pour le petit retard que nous avons pris. Alors, je serai très brève parce que je souhaite laisser vraiment la parole à nos amis d'Ex aequo.

Nous sommes dans la semaine nationale des personnes handicapées, et donc c'est très important pour nous que le gouvernement tende l'oreille à des regroupements comme Ex aequo qui défendent le sort des personnes handicapées. Et, comme on est vraiment dans une période d'austérité, il faut vous dire que la vie n'est vraiment pas facile pour les personnes handicapées du Québec. Ex aequo est un organisme montréalais qui se consacre, depuis 1980, à la promotion et à la défense des droits des personnes qui ont une déficience motrice. C'est, bien entendu, un organisme sans but lucratif.

J'ajouterais simplement quelques mots, parce que nos amis vont illustrer bien davantage ce que je vais dire. L'austérité libérale, déjà, depuis bien des mois, depuis un an, a des conséquences importantes sur les personnes handicapées du Québec. Par exemple, sur les 180 000 élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, la Commission des droits de la personne nous a rappelé hier que l'austérité peut être dommageable pour ces personnes, pour ces enfants qui ont besoin de soutien, un soutien qu'on est portés… que le gouvernement coupe de plus en plus. Le gel de l'enveloppe pour les contrats d'intégration au travail empêche la création de nouveaux emplois pour des personnes handicapées. La Protectrice du citoyen signale aussi qu'au niveau des services de santé et des services sociaux il y a une sorte de déficit de services, manque de réponses aux personnes qui sont en difficulté qui ont besoin rapidement d'un diagnostic et de services. Et lundi dernier le gouvernement rendait son plan public, son nouveau plan d'action : beaucoup de réflexions, beaucoup d'évaluations, beaucoup de discussions, très peu d'action, pas d'argent. Bref, c'est décevant en cette semaine nationale des personnes handicapées.

Et, pour mieux vous en parler, je cède la parole, donc, aux représentantes et représentants d'Ex aequo.

Mme Cartier (Carole) : Merci, Mme David. En cette Semaine québécoise des personnes handicapées, le Parti libéral invite la population à poser des gestes concrets qui incluent les personnes handicapées. Ironiquement, c'est justement le gouvernement libéral qui compromet l'inclusion sociale des personnes en imposant des mesures d'austérité qui feront reculer de plus de 30 ans les acquis de ses citoyens. C'est pourquoi Ex aequo, qui milite depuis plus de 30 ans, 35 ans, remet, à l'aide des partis de l'opposition, à tous les élus de l'Assemblée nationale un livre de recettes proposant des solutions tangibles qui permettront notre inclusion sociale, professionnelle et économique.

En tant que présidente d'Ex aequo, je veux vous parler de la réalité quotidienne que nous vivons, mon conjoint et moi. Il a 52 ans, il habite en CHSLD, dû à un manque de ressources résidentielles avec des services de soutien à domicile 24 heures par jour, sept jours par semaine. Ce n'est pas son choix d'habiter en institution ni de se faire laver juste une fois par semaine. Il vit… qu'il vit… est inadaptée à ses besoins, il réside avec des gens en fin de vie. Plus souvent qu'autrement, mon conjoint se fait asperger par un vaporisateur hygiénique plutôt que de se faire laver ou nettoyer à la débarbouillette.

Alors, maintenant, vous nous avez assez entendus, on vous demande maintenant d'écouter, d'agir, redonner la vie dans la dignité au lieu d'y mourir. On vous demande de stopper l'effet domino dévastateur causé par l'austérité, qui augmente les inégalités. Aidez-nous plutôt à sauver l'inclusion sociale des personnes handicapées, on y a droit. Merci.

M. Ménard (René) : Bonjour. Je vais vous parler de ma situation à moi. Je m'appelle René Ménard. Moi, j'ai été principalement affecté par la coupe au niveau des blocs repas. Ça m'oblige… je dois débourser 48 $, à chaque mois, juste pour un service que je qualifie d'essentiel. Mais, selon le gouvernement, ça ne semble pas être essentiel parce qu'on vient chercher ça dans nos poches, moi qui est déjà à faibles revenus.

Et, comme disait Mme Cartier, l'effet dévastateur de cette coupe-là, de ce choix-là, qu'on n'a pas choisi puis qu'on dénonce avec vigueur, il y a effectivement, dans mon cas, les blocs repas, mais il y a aussi, dans ma coop, la fin des conventions. C'est pour bientôt. Alors, si, en plus de payer pour mon bloc repas, je n'ai pas un logement adéquat, bien, je fais quoi? Je frôle l'itinérance? On va laisser les personnes handicapées à eux-mêmes? C'est inacceptable.

On ne vous demande pas, on exige une qualité de vie, on exige une dignité qu'on nous avait promise, parce qu'il faut se rappeler qu'on n'a pas choisi d'être handicapé. Alors, ces choix-là sont inacceptables, c'est un gouvernement… c'est de l'inconscience sociale. Alors, s'il vous plaît, dépêchez-vous de corriger la situation.

Un autre exemple concret qui va me toucher, c'est la fin, possiblement, de ma mesure au niveau de l'emploi. Bien, pour moi, travailler, c'est une façon non seulement d'être utile à la société, mais de me revaloriser, de m'accomplir. Alors, ça, c'est très important. C'est ça qu'on veut dire, messieurs les décideurs, le gouvernement Couillard, par l'«effet dévastateur». Prenez conscience que vos décisions ont plus d'un impact pour nous, les personnes handicapées, alors, s'il vous plaît, réveillez-vous!

C'est urgent de réagir à une situation qu'on n'a pas choisie puis qu'on ne veut certainement pas vivre, parce que la dignité, pour nous, c'est important. Ça nous empêche d'évoluer puis on veut garder notre autonomie. Ça fait que c'est très, très important qu'on abolisse… non pas les adoucir, les… Il n'y a pas de mots pour décrire l'inconscience du gouvernement. Il faut abolir ces mesures-là. Il faut dénoncer ça avec vigueur. Je ne comprends pas qu'un gouvernement qui se dit évolué puisse proposer ça aux personnes handicapées. Je suis, en tant que citoyen, outré, déçu des choix du gouvernement. Alors, je pense que ça se passe de mots.

On vous a donné, Ex aequo, un témoignage clair, on a brossé une situation la plus fidèle possible de ce que vivent quotidiennement les personnes handicapées. Ça nous pend au-dessus de la tête comme une épée de Damoclès. Moi, j'ai l'impression d'avoir un handicap associé : l'austérité. Alors, ce n'est vraiment, vraiment pas drôle.

On n'est pas là pour vous faire rire, on n'est pas là pour quémander quoi que ce soit. Je pense que c'est quelque chose qu'on doit, en tant que citoyens, s'attendre à une rectification prochaine, immédiate de la situation. Alors, bonne journée.

M. Lisée : Alors, d'abord, je veux vous remercier, tous les deux, d'avoir le courage de venir jusqu'à Québec pour porter votre message. Je tiens à vous féliciter aussi pour votre dévouement. Vous travaillez tous les deux à Ex aequo, vous mettez l'énergie que vous avez au service d'autres personnes handicapées pour assurer leur insertion. Puis là, ici, on n'est pas en présence de gens qui se plaignent, on est en présence de gens qui sont actifs, qui veulent être actifs, qui veulent être intégrés, qui veulent contribuer à la société, qui veulent être des citoyens à temps plein. Et, au cours des décennies, les gouvernements québécois ont réussi à établir un certain nombre de services qui aident cette autonomie-là, et, en ce moment, l'austérité libérale, elle retire un à un les moyens qu'on avait établis pour aider le retour à l'autonomie des handicapés. Ce n'est...

Et là on touche aux nécessités de la vie, hein? On n'est pas dans le gras, on n'est même pas dans le muscle, on est dans la moelle épinière, là, on est dans la nécessité de la vie.

Ce que M. Ménard raconte sur la réduction des services alimentaires, on l'entend constamment dans nos bureaux de comté, des gens qui viennent puis qui disent : Bien, maintenant, ils ont réduit le service alimentaire qu'on me donnait pour que je puisse rester à la maison. Comment est-ce que je peux rester à la maison?

Ou bien j'ai vu un cas où on m'a expliqué : Bien là, la personne qui venait faire de la bouffe pour une semaine, elle avait deux heures pour le faire; maintenant, elle doit prendre ces deux heures-là pour faire de la bouffe pour deux semaines, alors vous pensez bien que le nombre de mets que cette personne-là me fait a été réduit, la qualité et la diversité ont été réduites. Alors, c'est de ça dont on parle, et c'est inimaginable, effectivement, qu'on en soit là.

Alors, c'est une question de dignité, vivre dans la dignité, comme vous l'avez dit très bien. C'est une question de bonnes politiques publiques parce que, si les handicapés qui sont autonomes ne sont plus autonomes, hein, ils vont coûter beaucoup plus cher à la société. Ils vont être plus malheureux, ça va être indigne, mais ça va coûter plus cher — ils vont se trouver à l'urgence, c'est 600 $ par jour — ils vont se trouver à l'itinérance, et on sait les difficultés que ça provoque.

Et c'est une question de droits aussi, parce que l'Assemblée nationale a voté des lois qui donnent des droits, et aujourd'hui, en cette semaine des handicapés, le président de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec, M. Jacques Frémont, a émis un communiqué. Il a dit : «La Commission des droits de la personne s'inquiète de l'impact du contexte budgétaire actuel sur le droit à l'égalité des personnes en situation de handicap.» Et M. Frémont dit : «Il ne suffit pas [...] de regarder les chiffres, mais de prendre en considération les obligations légales dans l'offre de services aux personnes en situation de handicap. [...]Plusieurs témoignages récents [...] impliquent que certaines décisions du gouvernement pourraient toucher directement les services de différents organismes ou les programmes destinés aux élèves à risque ou aux élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage dans les commissions scolaires.» Alors donc, on est, là... l'austérité est en train de nier le droit à l'égalité de plusieurs de nos citoyens.

Alors, aujourd'hui, Ex aequo publie ce petit cahier, Refusons l'austérité, et donne la recette qu'une société civilisée devrait appliquer pour respecter les droits. Je l'ai déposé à l'Assemblée nationale ce matin à la fin d'une déclaration de député. On l'a distribué à tous les députés. On espère que les libéraux et les caquistes, qui sont favorables à l'austérité, vont se rendre compte que ça ne doit pas être un handicap de plus. Comme vous l'avez bien dit, M. Ménard, qu'il y a handicap et un deuxième handicap qui est l'austérité. Si on peut agir sur l'un des deux, qu'on le fasse, et on appelle le gouvernement à être non seulement à l'écoute, mais en action. Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup. Y a-t-il des questions?

M. Caron (Régys) : Bonjour. Est-ce qu'il est possible de savoir de façon précise quelles sont les mesures qui touchent les personnes handicapées? Quelles sont les mesures qui...

M. Ménard (René) : Bien, par exemple, les coupes au niveau des blocs repas, c'en est une.

M. Caron (Régys) : Mais c'est quoi, les blocs repas? C'est...

M. Ménard (René) : Je vais prendre mon exemple personnel, là : à chaque semaine, il y a quelqu'un qui vient chez moi pour me faire des blocs repas. Alors, avant, voilà pas si longtemps, récemment, c'était gratuit, c'est-à-dire depuis le mois d'octobre dernier. Alors, moi, qui est à faibles revenus, comme je l'ai dit tantôt, bien, on m'ampute — sans jeu de mots, parce qu'on est des personnes handicapées — de 48 $. Alors, c'est ça. Ça, c'en est une mesure, là, qui…

Mme Cartier (Carole) : Il y a aussi les gels aux contrats d'intégration au travail.

M. Caron (Régys) : Les gels aux contrats d'intégration au travail, dites-vous?

Mme Cartier (Carole) : Oui. Ceci est un programme pour aider à pallier à nos manques dus à notre handicap, qui fait qu'on est plus compétitifs sur le marché du travail. Il y a aussi, au niveau du transport, le budget qui n'est jamais augmenté, malgré le fait que l'achalandage augmente d'année en année.

J'essaie de penser, là, parce qu'on est tellement touchés dans presque tous les aspects de notre vie quotidienne. Il y a aussi... René a mentionné tantôt, au niveau de l'AccèsLogis. Tu peux-tu en parler?

M. Ménard (René) : Au niveau de l'habitation, dans ma coop, on est, présentement… on va être bientôt en fin de convention. Alors, ça, ça veut dire que, si on n'a pas de subvention, bien, mon loyer va augmenter de façon exorbitante. Moi qui est déjà à faibles revenus… C'est ce que je disais tantôt, quand je parlais qu'on va peut-être frôler l'itinérance. Bien, je suis déjà à faibles revenus, si je ne peux pas payer mon loyer, je vais aller où, hein? Puis, en plus, ce qu'il faut mentionner, c'est que la plus grande fierté d'une personne handicapée, c'est de garder son autonomie, c'est de garder son indépendance.

Alors, nous ce qu'on ne veut pas, en tant que personnes handicapées, c'est dépendre de la société, c'est dépendre de nos familles. Moi, je ne veux pas être un fardeau pour ma famille. Je veux prendre mes propres décisions, me réaliser en tant que personne handicapée. Alors, si on nous coupe ça, bien, c'est comme si on était sur le respirateur artificiel. C'est ça, présentement, là, on est sur le respirateur articifiel. Les mesures, ça nous pend comme une épée de Damoclès. Alors, c'est très, très, très grave, là, la situation. C'est ce que je disais tantôt, l'habitation, le moyen de se valoriser, pour une personne handicapée, par exemple, bien, c'est l'emploi, c'est de rencontrer des gens, c'est de se réaliser, de s'affirmer. Si on coupe tout ça, alors, on est aussi bien de nous euthanasier, hein?

Puis il ne faut pas oublier que les personnes handicapées sont très… peuvent être un apport important pour la société. Oui, on a besoin d'adaptation, on a besoin de subventions pour pallier à notre déficience physique, mais on peut tellement apporter autre chose pour les employeurs, les organismes. Alors, il faut absolument que ça cesse, comprenez-vous? C'en est, ça, des mesures concrètes, puis qui nous touchent quotidiennement.

M. Caron (Régys) : Mme la présidente, avez-vous une idée du nombre de personnes qui ont pu perdre leur emploi, là, du fait de la coupure, dites-vous, des contrats d'intégration au travail?

Mme Cartier (Carole) : Ce n'est pas une coupure présentement, c'est un gel. Ça veut dire que des nouvelles personnes sur le marché du travail n'auront pas cette option-là à offrir à l'employeur pour pallier au manque au niveau productivité. Merci.

M. Lisée : Je peux vous expliquer. Alors, c'est un programme qui subventionne les employeurs parce qu'on dit : Bien, il y a peut-être 20 % à 30 % de productivité de moins pour employer un handicapé, donc on vous donne cette somme-là pour intégrer le handicapé. Et l'expérience montre qu'après deux ou trois ans, parfois, l'employeur embauche à temps plein le handicapé. Alors, c'est une très bonne mesure d'insertion.

Le gouvernement libéral a mis un cran d'arrêt aux nouvelles cohortes. Parce que, chaque année, il y a des nouveaux handicapés qui veulent le faire. Ça, c'est la première chose.

Deuxième chose que M. Ménard explique, c'est qu'il y a eu un resserrement de la qualification de centaines de personnes, peut-être de milliers — on n'a pas le bilan global — où on a dit : Bien, avant, on vous donnait un service d'aide à la bouffe qui était de 100 $, puis maintenant on a décidé que c'était seulement 50 $. Alors, c'est personne par personne, et ils affirment qu'ils ont ajusté en fonction de l'évolution du besoin, alors que souvent le besoin n'a pas évolué.

Troisièmement, on sait qu'en habitation le gouvernement a renoncé même à sa promesse d'avoir 3 000 nouveaux logements sociaux par année — il y en aura moins que ça — et on sait que, sur l'ensemble du budget de la santé et des services sociaux, le budget affecté à l'ensemble des services de handicap augmente moins que l'inflation cette année, ce qui nécessite... ce qui veut dire des coupures. Et on sait qu'il y a une augmentation importante, par exemple, du nombre d'autistes, ou de d'autres déficiences, ou de d'autres difficultés. Puis là on n'a même pas parlé des coupures dans les écoles, là.

C'est vraiment... c'est cumulatif, et en plus, bien, le fait de ne pas avoir, comme on l'avait promis, augmenté les budgets des missions des groupes communautaires fait que presque tous les groupes communautaires au Québec, en ce moment, réduisent leurs services alors que la demande augmente.

Mme David (Gouin) : Si je peux ajouter, extrêmement brièvement, l'automne dernier on avait déjà dénoncé aussi toute la difficulté d'avoir recours à ce fameux programme qui s'appelle PAAS Action. C'est un programme d'Emploi et Solidarité sociale qui permet à des gens éloignés du marché du travail parmi lesquels il y a des personnes handicapées de pouvoir participer aux travaux de différents organismes communautaires, de pouvoir avoir des cours d'alphabétisation, de pouvoir, dans le fond, s'intégrer à une vie sociale et communautaire, et ça aussi, les budgets ont été diminués.

Donc, comme dit mon collègue, là, il y a vraiment un effet cumulatif, sans parler, effectivement… parce qu'on en parle beaucoup à l'Assemblée nationale, donc on ne se répétera pas trop, mais les coupes dans le domaine de l'éducation, écoles primaires, secondaires, les coupes des professionnels non enseignants qui viennent en aide, justement, aux personnes handicapées, les coupes de préposés aux personnes handicapées, tout ça s'ajoute et il y a vraiment un effet cumulatif.

M. Chouinard (Tommy) : Bonjour, Tommy Chouinard, La Presse. Je ne sais pas si la question a été posée, je m'en excuse si c'est le cas, je n'étais pas là au début de la conférence de presse. Est-ce que vous avez eu l'occasion de rencontrer des représentants du gouvernement, ministres, pour tenter de renverser certaines décisions que vous déplorez aujourd'hui?

Mme Cartier (Carole) : Oui, on a l'impression d'avoir été entendus, parce qu'on parle assez souvent, mais pas d'avoir écoutés.

M. Chouinard (Tommy) : D'accord. Et à qui vous avez parlé?

Mme Cartier (Carole) : On a parlé à M. Dyotte, du bureau du ministre Barrette, qui est venu s'entretenir avec Ex aequo, je pense que c'était au début de janvier de cette année…

Une voix :

Mme Cartier (Carole) : O.K. Mme Montpetit.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que vous avez eu l'occasion de demander une rencontre avec un ministre comme tel?

Mme Cartier (Carole) : Mais c'est ça, à chaque fois, on a de la misère à avoir le contact et, quand on a un contact, on nous envoie un relationniste ou autre qu'un ministre.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. Mais vous êtes ici à Québec, est-ce qu'il y a eu des tentatives de rencontrer… Est-ce qu'on vous a dit : Ce n'est pas possible de rencontrer le ministre — ou la ministre — comme tel, selon le cas?

Une voix :

M. Chouinard (Tommy) : Oui, oui, si vous voulez, il n'y a pas de problème. Pardon.

M. Lévesque (Pierre-Yves) : …tu vas répéter pour moi.

Une voix : O.K. Je vais répéter pour M. Lévesque.

M. Lévesque (Pierre-Yves) :

Une voix : Ça fait déjà plus que 30 ans que le milieu associatif rencontre le ministre. À chaque fois qu'il y a une nouvelle élection, chaque fois qu'il y a un nouveau gouvernement d'élu, c'est toujours à recommencer.

M. Lévesque (Pierre-Yves) :

Une voix : On a demandé plusieurs fois par des lettres, par des rencontres avec, bon, M. Dyotte, entre autres, de rencontrer M. Barrette, de rencontrer le ministre, en fait, qui s'occupe des personnes en situation de handicap, qui s'occupe des services à domicile, surtout, parce que c'est ça qui est le problème, là présentement, là, surtout qu'on voit… c'est les services à domicile, entre autres, puis sans réponse encore.

M. Lévesque (Pierre-Yves) :

Une voix : Peut-u répéter, Pierre, s'il vous plaît?

M. Lévesque (Pierre-Yves) : Non!

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Lévesque (Pierre-Yves) :

Une voix : Il ne veut pas nous… O.K. Les médecins ont eu de la misère à rencontrer M. Barrette, c'est ça?

M. Lévesque (Pierre-Yves) : Oui.

M. Chouinard (Tommy) : Oui, O.K., je comprends, mais…

M. Lévesque (Pierre-Yves) :

Une voix : Les organismes communautaires en défense des droits des personnes en situation de handicap, c'est tout ce que… C'est difficile.

M. Lévesque (Pierre-Yves) :

Une voix : On voit… on rencontre les attachés politiques, mais ça a resté… ça ne va pas plus loin.

M. Chouinard (Tommy) :

M. Lévesque (Pierre-Yves) :

Une voix : Son nom est Pierre-Yves Lévesque, c'est le directeur général d'Ex aequo.

M. Lévesque (Pierre-Yves) : Merci.

Mme Cartier (Carole) : Imaginez-vous que les personnes dans nos situations ont de la misère à avoir plus d'un bain par semaine, avec la canicule qui va être… cet été, c'est… On est considérés des hors-la-loi parce qu'ils veulent sentir bon. Quand que tu sens bon, les gens peuvent t'approcher. Et c'est des choses «basic» comme ça qu'on nous refuse.

Journaliste : I'm going to do separate interviews afterwards, but I wanted to ask you, Mr. Lisée or Mme David… Well, you were a member of a government, we just heard that the situation has not been very good for many years, what's the difference now?

M. Lisée : Well, the difference is that we had a commitment, under the Marois Government, to make sure that there would be more funding for all these associations like Ex aequo and others that would have more resources to help them. That's one thing.

And the second thing is that a lot… the key for the integration of these people is being able to stay at home, and it was our priority, stay at home, for them and for the elderly. The Liberal Government… Liberal Party promised a $150 million per year for these programs and delivered zero dollars. That was a broken promise. And what they're doing now, well, we had this program to subsidize the employers to hire handicapped people, they have stopped the program in terms of new hires, stopped it completely. And they are tweaking the grid that allows people to have food services at home, always saying that you don't need so much. And I never though that I would live to see the day where a minister of Health would say that he does not want to guarantee two baths a week for handicapped and elderly people. I did not think that was possible. And that's where we are now.

So, we are on the basics of life : food at home, just care… Mrs. Cartier just said that it's not only the… «débarbouillettes» that is used…

Une voix : The washcloths.

M. Lisée : The washcloths. It went from bath to washcloths, and now it's a vaporizer. You know, that's where we are. I mean, I can't believe this is Québec in 2015.

Journaliste : Mme David, you know, we've heard over and over the Government say that there's got to be a way for the agencies that are having their budget cut to make this work without affecting direct services, and yet we see example after example. So, is the Liberal Government lying or is there a lack of communication with the health agencies? What's going on?

Mme David (Gouin) : Seriously, the Liberal Government lie. It's lying to say to the people : Yes, we have to make some measures to obtain the zero deficit, but it's without problems on social and health services, without problem on education. I think many people know now, because of what we see since six or 10 months, many people now know exactly that austerity means cuts, and cuts into services, and services who are needed by some people we respect and we want to see as citizens of our society, like handicapped people.

Journaliste :Merci beaucoup.

(Fin à 14 h 38)

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