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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et M. Éric Caire, leader parlementaire adjoint du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Friday, June 12, 2015, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-deux minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Donc, la session se termine aujourd'hui. Je pense qu'on peut dire sans se tromper que la dernière session a été beaucoup marquée par la fin de la course au leadership au PQ. Donc, on a beaucoup parlé, vous avez beaucoup parlé de souveraineté du Québec. Et évidemment ça a polarisé encore une fois le débat au Québec entre ceux qui sont pour puis ceux qui sont contre la souveraineté du Québec. Ça a eu un impact, il faut le reconnaître, sur les élections partielles dans Chauveau et dans Jean-Talon, mais je suis convaincu plus que jamais que c'est que situation temporaire et qu'éventuellement les Québécois vont rechercher une troisième voie pour sortir de cette polarisation puis recommencer à faire avancer le Québec.

Maintenant, ce qu'on a vu aussi durant la dernière session, c'est un gouvernement qui a continué à mettre de la pression sur la classe moyenne, moins de services, mais aussi moins d'argent dans leurs poches. Et je pense qu'il faut faire un constat avec ce que certains appellent la rigueur, l'austérité. C'est que, oui, c'est nécessaire de réduire certaines dépenses au gouvernement, mais ça a ses limites. Il faut dire les choses clairement, là : On a besoin, au Québec, de créer plus de richesse. Mathématiquement, il faut faire le constat que c'est impossible à la fois de bien financer nos services publics et à la fois de réduire le fardeau fiscal de la classe moyenne. C'est mathématiquement impossible si on ne crée pas de la richesse.

Et c'est là que le gouvernement a le plus de difficulté. Je l'ai répété souvent : Le Québec, quand on regarde sa richesse par habitant en Amérique du Nord, le Québec est 57e sur 61 États, et M. Couillard n'a aucune ambition, pour toute la durée de son mandat, de changer cette situation. En fait, quand on regarde les prévisions, autant du ministre des Finances que les prévisions des économistes des grandes banques, on voit que, dans trois ans et demi…

Une voix :

M. Legault : Est-ce qu'on arrête? On peut continuer, c'est les cloches. Donc, ce qu'on voit, c'est que, dans trois ans et demi, donc à la fin du mandat de M. Couillard, on peut prévoir que le Québec sera toujours au 57e rang sur 61 États. Donc, aucune ambition. Je trouve ça triste que M. Couillard soit résigné. On a un gouvernement libéral qui est résigné à ce que le Québec soit plus pauvre que ses voisins. C'est quand même triste, c'est grave, et ça, à la CAQ, on ne l'acceptera jamais. C'est mon combat, c'est pourquoi je suis en politique, parce que je suis convaincu que…

Une voix :

M. Legault : Ça doit être des péquistes ou des libéraux, là. Je suis convaincu que… Non, je ne dirai pas la prochaine blague.

Je suis convaincu que le Québec est capable de faire mieux. Je suis convaincu qu'on a la créativité, la qualité des universités, des jeunes dynamiques. Je suis convaincu qu'on est capables d'être meilleurs que 57e sur 61. Je suis convaincu qu'on n'est pas obligés de recevoir 9,5 milliards de péréquation par année parce qu'on est plus pauvres que le reste du Canada. Je suis convaincu qu'on est capables d'être aussi riches que nos voisins. Mais, pour ça, ça prend de l'ambition, puis le gouvernement libéral n'en a pas et actuellement profite de la polarisation pour ne pas avoir à avoir un plan pour sortir de la cave du classement.

La CAQ a fait des propositions concrètes pour créer de la richesse. Évidemment, je vous rappelle le Projet Saint-Laurent, tout le monde a lu mon livre, les zones d'innovation, revoir le rôle d'Investissement Québec, créer des emplois de qualité, donc demander à Investissement Québec puis au ministère des Finances de mettre plus d'emphase sur l'aide aux entreprises qui créent des emplois de qualité, parce que, oui, il y a une différence entre un emploi à 10 $ de l'heure puis un emploi à 30 $ ou 40 $ de l'heure. M. Couillard se promène partout en montrant ses chiffres de création d'emplois. Il oublie juste de dire que le Québec crée beaucoup d'emplois à 10 $ ou 15 $ de l'heure puis pas beaucoup d'emplois à 30 $, 40 $ de l'heure. C'est pour ça, quand on compare le salaire moyen au Québec avec, par exemple, le salaire moyen en Ontario, quand M. Couillard est arrivé, on était à peu près à 4 000 $ d'écart, on est rendu à 5 000 $ d'écart avec l'Ontario sur le salaire moyen. Donc, on a beau créer des emplois, on ne crée pas d'emplois payants, et ça va prendre de l'ambition, ça va prendre de la création de richesse, si on veut être capables d'assurer la pérennité de nos programmes sociaux.

Ce qu'on voit de plus en plus, puis malheureusement ça ne se reflète pas encore dans l'opinion publique, puis c'est mon défi au cours des prochains mois puis des trois prochaines années, c'est qu'encore il y a des gens qui pensent que le Parti libéral est le parti de l'économie. Or, le Parti libéral, c'est le parti du statu quo. Je dirais même pire, le Parti libéral, c'est le parti du déclin tranquille du Québec. Donc, il faut que les gens réalisent ça. Puis j'ai un défi, puis j'en prends le blâme, je n'ai pas réussi à passer ce message-là, donc je vous demande votre aide, à vous, les médias, pour en parler davantage.

Je crois sincèrement que M. Couillard va avoir fait perdre quatre ans aux Québécois pour faire le rattrapage qui est nécessaire en économie. On le voit, c'est un gouvernement qui n'a pas de vision, qui improvise. Une journée, il envoie des taxes scolaires, des comptes de taxe scolaire qui augmentent; l'autre journée, il coupe dans les services aux élèves. Donc, avec le gouvernement Couillard, c'est toujours plus de taxes puis moins de services.

Au cours des derniers jours, M. Couillard a en plus, encore une fois, montré son malaise face à l'identité québécoise, à la défense des valeurs québécoises. Il a refusé d'appuyer le consensus qu'on peut appeler le consensus Bouchard-Taylor, c'est-à-dire interdire les signes religieux pour tous les employés qui sont en autorité comme les policiers, les juges, les gardiens de prison. Moi, je tends la main encore une fois à M. Couillard. Lorsqu'on gouverne, on a la responsabilité d'accepter les consensus, de rassembler les Québécois. M. Couillard ne peut pas imposer à ses députés… parce que je suis convaincu qu'il y a plusieurs de ses députés qui sont d'accord avec le consensus Bouchard-Taylor. Je ne peux pas croire que M. Couillard va continuer d'imposer sa vision personnelle plutôt que de mettre en place ce que l'ensemble des Québécois souhaitent, c'est-à-dire interdire les signes religieux aux personnes qui sont en autorité.

Donc, je termine en vous disant qu'il ne faut pas se leurrer. On est encore dans la polarisation sur la question nationale. Il faut sortir de l'impasse parce que ce sont les deux vieux partis qui nous ont amenés dans la situation actuelle. Les hausses de taxe scolaire, c'est à cause du Parti québécois puis du Parti libéral. La hausse à répétition des tarifs d'électricité, c'est à cause du Parti québécois et du Parti libéral. Les deux vieux partis ont toujours les mêmes vieilles recettes : piger plus dans les poches des contribuables. Il faut sortir de cette alternance, il faut vraiment adopter une troisième voie et il ne faut pas se résigner ce qu'on vit, là, c'est-à-dire le déclin tranquille du Québec. Donc, les Québécois se retrouvent devant un choix puis un choix qui est de plus en plus clair, hein? Il n'y a plus d'ambiguïté avec l'arrivée de Pierre Karl Péladeau, le Parti québécois est là pour faire l'indépendance du Québec, pour faire un référendum. Pendant ce temps-là, on des défis économiques qui sont immenses, et il faut être capable de faire face à la musique puis choisir nos priorités.

Je termine en disant que je suis très fier de l'équipe que j'ai à la CAQ. On a une équipe de députés qui gagne à être connue. Évidemment que ça dépend des sujets, ça dépend de l'actualité, ça dépend des dossiers, mais on a vu, dans cette session, certains députés se démarquer. J'en nomme quelques-uns : Jean-François Roberge en éducation, François Paradis avec ses interventions auprès des aînés, Nathalie Roy avec des propositions très concrètes sur la lutte à l'intégrisme; Simon Jolin-Barrette, des propositions très concrètes sur l'immigration; Benoit Charrette, des propositions très concrètes pour réformer nos institutions démocratiques. Et puis on a aussi, en Chambre, deux parlementaires très aguerris : François Bonnardel puis Éric Caire qui n'en manquent pas une, et puis je suis très fier de les avoir dans mon équipe.

Sinon, bien, écoutez, je souhaite à tout le monde un bon été, des bonnes vacances. On va essayer de tirer des leçons, essayer de trouver des moyens pour plus parler d'économie puis on va revenir à l'automne, avec beaucoup de force, parler d'économie, d'éducation, de santé et d'identité et plus unis que jamais. Donc, merci puis bonnes vacances à tout le monde.

Une voix :

M. Legault : Ah oui! Il y avait M. Caire qui veut vous parler.

M. Caire : Juste si tu veux. Alors, bonjour, tout le monde. Je voulais faire un petit bilan de la session du point de vue parlementaire et législatif. Au début de la session, M. Legault nous avait demandé d'être une opposition constructive, et je pense que c'est mission accomplie. Nous avons déposé quatre projets de loi. Le projet de loi, évidemment, qui a été appelé hier, sur les nominations partisanes, on est effectivement très fiers de ça. Sur le directeur parlementaire du budget, je pense que c'est une proposition extrêmement concrète et fondamentale pour la suite des choses. Les conditions de travail des députés, on l'a vu avec les primes de départ qui ont été encaissées par des députés qui ont démissionné, on voudrait mettre fin à ça, donc on a déposé un projet de loi dans ce sens-là. Et finalement un projet de loi sur la protection du contribuable pour éviter les augmentations de taxes et de tarifs dont les Québécois ont été les victimes, dans la dernière année, du gouvernement libéral.

Et on voulait aussi être une opposition farouche par rapport à un gouvernement qui est hautement critiquable, et je pense que, là aussi, c'est mission accomplie. Je pense au travail qui a été fait notamment sur le scandale des bains, là, de contrebande, si on peut appeler ça comme ça, qui est François… pas François Bonnardel, pardon, François Paradis, qui a mis ça au jour, donc il y a encore là un excellent travail. Je pense évidemment à cette mauvaise décision qui avait été d'annuler l'entente avec la clinique RocklandMD. Mon collègue François Paradis, encore une fois, qui a forcé le ministre à revenir sur cette décision-là. Je pense à notre opposition au projet de loi n° 37, qui est un très mauvais projet de loi, sur la cimenterie de Port-Daniel, qui crée une concurrence déloyale avec des cimenteries déjà établies au Québec qui peinent à arriver, qui est un projet extrêmement nocif au point de vue environnemental, en fait le plus polluant de l'histoire du Québec; sur le plan économique, hautement hasardeux. Donc, la coalition est le seul parti qui avait les mains libres pour dénoncer ce type de projet de loi là. Le projet de loi n° 28, projet de loi mammouth, là où les Québécois se sont fait passer toutes sortes de choses, notamment les bonis aux hauts dirigeants d'Hydro-Québec, là, qui sont confirmés par cette loi-là qui a été votée sous bâillon par le Parti libéral.

On a aussi été une opposition, je pense, extrêmement vigilante sur plusieurs, plusieurs sujets, et, au final, ce qui était important pour nous, c'est d'offrir, je pense, la vision d'un gouvernement de la CAQ dans notre travail d'opposition. En fait, M. Legault nous avait donné le mandat, oui, de dénoncer, mais aussi d'arriver avec des propositions constructives, et je pense que, de ce côté-là, c'est mission accomplie.

Finalement, dernière mission que M. Legault nous avait confiée, c'était d'être les défenseurs des contribuables. Je pense que, là aussi, c'est mission accomplie. En fait, la CAQ était le seul parti à dénoncer notamment les augmentations de tarifs chez Hydro. Pourquoi? À cause des investissements dans l'éolien qui étaient de très mauvais investissements. Dénoncer les augmentations de taxe scolaire qui étaient, évidemment, le fait de la sous-traitance des augmentations de taxes du Parti libéral, une idée qui avait été copiée du Parti québécois. Donc, vous comprendrez que le Parti québécois était assez mal placé pour s'opposer à ça. Même chose au niveau municipal. Les augmentations de taxe sur l'essence, 0,036 $ avec le projet de bourse du carbone. Bon, des augmentations de tarif de tout genre. 1 400 $ de moins dans les poches des contribuables québécois du fait du Parti libéral dans la dernière année.

Évidemment, la Coalition avenir Québec était le seul parti qui avait les mains totalement libres, là, pour dénoncer ces abus-là du gouvernement libéral envers les contribuables québécois. Donc, de ce côté-là, je pense que nous pouvons dire aussi que c'est mission accomplie. Merci.

Le Modérateur : On va maintenant passer à la période des questions en commençant par Michel Pépin, micro de droite, en vous limitant, s'il vous plaît, à une question et une sous-question.

M. Legault : Bonjour.

M. Pépin (Michel) : Bonjour. Bonjour, Mme Roy, M. Caire. M. Legault, vous avez dit : On va essayer de tirer des leçons au cours de l'été quand même, essayer de voir... Je me doute que vous ne voulez pas changer de cap, mais peut-être modifier vos stratégies, vos approches. Comment vous voyez, justement... C'est toujours difficile, une année après l'élection d'un gouvernement majoritaire, probablement, là, pour un parti d'opposition. Est-ce que vous voyez quand même des changements substantiels qui peuvent être apportés à vos stratégies?

M. Legault : Bon, d'abord, quand vous regardez les résultats de 2014 après l'élection, rappelez-vous les deux partielles : Lévis, qu'on a gagné à plate couture; et Richelieu, où on a augmenté notre score de cinq points puis on est venus à 700 voix de battre, dans un château fort, les péquistes. 2015, moi, je l'avais annoncé, je vous l'avais dit : Ça va être une année difficile pour nous. Pourquoi? Parce qu'il y a eu la course au leadership au PQ qui a, un, donné une immense visibilité au PQ et à la souveraineté du Québec, qui a ramené une polarisation sur la question nationale. Puis évidemment, nous, on est nationalistes. Si M. Couillard dit : Ah! il faut s'enlever de sur la clôture puis il faut être dans une des deux boîtes, comme il a fait dans la dernière semaine dans Chauveau, c'est certain que c'est au désavantage de la CAQ.

Mais moi, je reste convaincu que c'est temporaire, qu'on va revenir dans la situation dans laquelle on était en 2014, c'est-à-dire les gens sont tannés de ce débat-là. Là, ils n'ont pas le choix, on ne voit que ça dans les médias depuis huit mois, mais les gens, là, vont vouloir que le Québec recommence à avancer sur d'autres sujets : sur l'économie, sur l'éducation, sur la santé, sur l'identité. Ce n'est pas vrai que le Québec est condamné à ne parler que d'un sujet : est-on pour ou contre la souveraineté? Je ne crois pas ça. La vraie question, c'est : Ça va prendre combien de temps pour qu'on sorte de la lune de miel de Pierre Karl Péladeau?

Puis là, bien, on a le retour, en plus, de Gilles Duceppe. Donc, ça va jouer, le retour de Gilles Duceppe. Moi, j'ai décidé que la meilleure manière de ne pas faire un retour, c'est que je vais rester longtemps. Ça fait que c'est... Mais on voit évidemment, là, le retour de Gilles Duceppe, ça va jouer. Donc, il va... Puis il y a l'élection fédérale. Donc, on va entendre parler de : Faut-il voter pour le Bloc ou pour un parti fédéraliste?

C'est difficile, parce que moi, je souhaite parler d'économie. Puis sincèrement, là, soyons objectifs, regardons les médias... ne parlent pas beaucoup d'économie. On ne parle pas souvent du fait que le Québec est 57e sur 61, puis, bien honnêtement, même dans la population, cette information ne s'est pas rendue. Quand je faisais du porte-à-porte, je l'apprenais aux gens qu'on était 57e sur 61. Donc, il faut travailler et puis il faut travailler sur nos solutions. Ce n'est pas facile, parler d'éducation, d'innovation, mais je vais persister puis je suis certain qu'on va y arriver. Et évidemment je vais avoir besoin de votre collaboration.

Bon, on a embauché une nouvelle personne dans le domaine des médias sociaux. On va essayer de passer par-dessus les médias puis d'aller direct à la population via les médias sociaux, mais on va trouver des nouvelles stratégies pour passer le message parce que je continue à croire fondamentalement que le message de la CAQ, c'est le bon message.

M. Pépin (Michel) : Vous parlez de polarisation, mais vous êtes, si je ne me trompe pas, là, fédéraliste, là, quand même, hein? C'est bien ça. Alors, entre choisir un camp fédéraliste libéral ou caquiste, pourquoi pas les libéraux, là, qui sont peut-être plus clairement fédéralistes que vous? Je ne sais trop, là.

M. Legault : Bon, regardez, je suis clair, jamais un gouvernement de la CAQ va faire un référendum sur la souveraineté. On est nationalistes, O.K.? Le Québec d'abord à l'intérieur du Canada.

Puis regardez le dossier des accommodements raisonnables. Il y a toute une différence entre nous puis les libéraux, là. Donc, quand vient le temps de défendre nos valeurs, notre langue, on est beaucoup plus à la défense des valeurs québécoises que le gouvernement fédéral… que le Parti libéral, donc… mais il faut le passer ce message-là. Ça fait 40 ans que les gens vivent avec deux boîtes : fédéralistes, souverainistes. Donc, nous, on essaie de dire : Il y a une troisième boîte, nationaliste. Ça va prendre du temps, la CAQ existe depuis trois ans et demi. On va continuer à travailler, puis évidemment, là, les huit mois de course au leadership au PQ, ça n'a pas aidé à parler de notre option.

Le Modérateur : Alain Laforest, micro de gauche. Alain Laforest.

M. Pépin (Michel) : …sous-question, là, mais vous avez dit : Je veux rester là longtemps. Est-ce que ça dépasse… Est-ce que vous allongez finalement votre période…?

M. Legault : Oui, oui, oui. J'ai parlé de ça avec ma femme, là, puis, après 2018, je reste, oui.

M. Pépin (Michel) : Après 2018, vous restez?

M. Legault : Je reste, si les militants le veulent bien.

M. Pépin (Michel) : Merci, M. Legault. D'accord.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, M. Legault, M. Caire, Mme Roy.

M. Legault : Oui, bonjour.

M. Laforest (Alain) : Vous êtes devenu pessimiste, M. Legault?

M. Legault : Non. Je suis…

M. Laforest (Alain) : Bien, vous avez fait un bilan très pessimiste, ce matin, là.

M. Legault : Non, non. Ce que j'ai dit, c'est qu'on est retombé dans la polarisation, mais je suis convaincu que c'est temporaire. Donc, moi, je garde l'espoir et, si je n'avais pas d'espoir, je ne serais plus ici. Mais j'ai l'espoir qu'on va arriver à sortir de cette polarisation puis à recommencer à faire avancer le Québec, à se sortir du déclin tranquille. Moi, ça me choque, le déclin tranquille. Dans ce sens-là peut-être que je suis pessimiste pour la durée du mandat. Écoutez, M. Couillard nous annonce que, dans quatre ans, à la fin de son mandat, on va être encore 57e sur 61. Donc, je ne peux pas me réjouir de ça.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que Chauveau vous a fait perdre la session?

M. Legault : Oh! écoutez, moi, je savais que l'année 2015 serait difficile. Je savais que l'année 2015, avec la course à la chefferie au PQ, que ça… puis avec l'arrivée d'un nouveau chef, hein, il y a toujours une lune de miel. J'en ai profité moi-même quand j'ai lancé la CAQ. Je savais qu'une lune de miel, ce n'est pas bon pour ceux qui sont mariés déjà depuis un certain temps, mais la lune de miel, ça dure un certain temps. À un moment donné, tous les couples passent à travers la lune de miel…

M. Laforest (Alain) : Oui, sauf que… je ne veux pas vous contredire, là, mais c'est M. Couillard, là, qui a gagné l'élection, ce n'est pas M. Péladeau, là.

M. Legault : Oui, parce que M. Couillard profite de la polarisation, absolument. Lui, là, il doit avoir ouvert une bouteille de champagne quand M. Péladeau a été élu puis a dit : Mon objectif, mon seul objectif, c'est l'indépendance du Québec. Il doit avoir fêté toute la nuit parce que lui, il profite de la polarisation. Ça fait 40 ans que les libéraux profitent de la polarisation. Ça fait 40 ans qu'on a cette alternance puis que les libéraux n'ont pas besoin d'avoir de plan économique. Ils ont juste à dire : On est contre la souveraineté. Ce n'est pas un plan économique, ça, de dire : Je suis contre la souveraineté. Mais, pour l'instant, c'est tout ce que M. Couillard a à dire. J'espère qu'on va être plus exigeant envers les libéraux que de juste accepter qu'ils soient juste contre la souveraineté du Québec.

Le Modérateur : Martine Biron.

Mme Biron (Martine) : Bonjour. Qu'est-ce que vous avez ouvert, vous, quand M. Péladeu a été élu?

M. Legault : Bien, de la patience. J'ai exercé ma patience. Là, je suis en train de penser sérieusement au yoga, à la méditation pour passer à travers la lune de miel, la période temporaire. Mais je suis convaincu que c'est une période temporaire. Et puis, écoutez, en plus, il arrive Gilles Duceppe. On va parler de souveraineté, là. Mais c'est difficile, hein?

Je faisais du porte-à-porte dans Chauveau, puis je leur disais : Écoutez, là, vos taxes scolaires ont augmenté de 33 %. Trouvez-vous ça correct? Puis ils me disaient : Oui, mais êtes-vous souverainiste? Allez-vous faire un deal avec M. Péladeau? Non, je ne ferai pas de deal avec M. Péladeau. Non, je ne suis pas souverainiste. On est nationalistes, puis ce qu'on veut, c'est rassembler les Québécois pour être plus fiers de notre économie puis se donner les moyens de nos ambitions. Mais je suis fait fort. On va passer à travers cette période temporaire.

Mme Biron (Martine) : Mais vous… Quand vous dites : 2015, c'est une mauvaise année, là, vous l'avez dit plusieurs fois, puis que l'arrivée de Gilles Duceppe… ça veut dire que tout l'automne aussi, là, vous allez être sur le… jouer sur le banc, là, si je comprends bien.

M. Legault : Bien, jusqu'au mois d'octobre, là, je vais être obligé de vous prier pour nous donner un petit peu de visibilité, mais ça va être à vous à voir si ça vous tente de parler un peu d'économie puis de d'autres choses que de Gilles Duceppe puis des élections fédérales.

Mme Biron (Martine) : Donc, ça ne regarde pas très bien pour la CAQ d'ici la fin de 2015. Il va falloir attendre 2016.

M. Legault : Bien, c'est une période difficile, mais on va essayer, hein? Comme je vous dis, on va essayer via les médias sociaux, on va essayer, en parlant directement à la population, de passer notre message. Mais c'est certain qu'en pleine campagne d'élection fédérale, ça va être difficile. Puis on est encore dans la lune de miel de M. Péladeau, puis je pense qu'on n'a pas fini de voir M. Péladeau bras dessus, bras dessous avec M. Duceppe.

Le Modérateur : Julie Dufresne.

Mme Dufresne (Julie) : Bonjour, M. Legault. Vous dites : Ça va être difficile jusqu'à la campagne fédérale. Mais après ça, si c'était la fin des exils, comme l'a dit M. Aussant, comment est-ce que ça pourrait avoir un impact sur vous et votre parti?

M. Legault : Bien, la fin des exils de qui?

Mme Dufresne (Julie) : Des souverainistes. S'il y avait un ralliement des forces souverainistes par exemple.

M. Legault : Bon, bien, écoutez, là, je pense qu'ils sont pas mal là, là. Je pense que M. Aussant a comme annoncé qu'il s'en venait, là. Bon. Je pense… À un moment donné, ça va arrêter, là. À un moment donné, les gens vont quand même dire : Écoutez, là, on a tout vu, là. Puis moi, je demeure convaincu qu'il n'y a pas une majorité de Québécois qui sont en accord avec la souveraineté du Québec. Donc, on va finir ce constat-là. Au-delà, là, des feux d'artifice, on va éventuellement revenir à la réalité, puis la réalité, c'est que le Québec vit un déclin tranquille, puis que c'est bien beau, là, parler d'indépendance, mais actuellement, on est très dépendants de la péréquation canadienne, là. 9,5 milliards qu'on reçoit du reste du Canada parce qu'on est plus pauvres que le reste du Canada. Aïe! «Wake up!»

Mme Dufresne (Julie) : Mais, M. Legault, comment va le moral des troupes? À vous écouter parler ce matin, ce n'est pas évident de se dire qu'on va bien finir l'année.

M. Legault : Non. Écoutez, on a eu un caucus mercredi, où on a fait le post-mortem, et puis j'ai eu droit, même, à une ovation debout. Je peux-tu le dire, oui? Et les gens souhaitent qu'on continue à se battre, puis on va se battre pour le bien des Québécois. On va se battre. Même si on est encore dans la vieille polarisation sur la question nationale, on est tous convaincus à la CAQ que ce n'est pas ça, la voie d'avenir, puis que ça vaut la peine de se battre. Puis on va se battre, et puis on se tient les coudes serrés, puis on a une belle équipe, puis on a une équipe qui est unie. Puis, quand je lis ce qui se passe au Parti libéral, là, je pense qu'on est pas mal le parti le plus uni.

Le Modérateur : Martin Croteau.

Journaliste : Si vous me permettez, une dernière… Est-ce que le tchador et le débat sur la question identitaire pourraient être votre planche de salut?

M. Legault : Écoutez, moi, pour moi, la priorité, là, c'est l'économie, O.K.? Mais il y a d'autres dossiers, évidemment, et moi, je pense qu'il faut prendre ça au sérieux, d'abord la neutralité de l'État, là. Ce n'est pas pour rien que M. Charest a fait une commission Bouchard-Taylor en 2008. À tous les trois mois, six mois, arrive un cas d'accommodement religieux ou raisonnable, puis ça enflamme encore toute la société québécoise. Donc, c'est un problème qui n'est pas réglé puis qui ne sera pas réglé avec le projet de loi qui est là.

Puis la lutte à l'intégrisme, bien, on pense que le gouvernement ne va pas assez loin. Il faut arrêter de permettre à des «preachers», là, de prêcher contre les valeurs québécoises, entre autres l'égalité entre les hommes puis les femmes. Puis ce n'est pas juste un problème de sécurité, il faut aussi faire de la prévention. Donc, c'est un dossier qu'on va porter, mais je vous répète que la priorité, c'est l'économie.

Le Modérateur : Martin Croteau.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, M. Legault. Pendant la campagne… En fait, j'aimerais… Vous avez beaucoup parlé de la polarisation autour de la question nationale, mais il y a un autre front, là, sur lequel vous semblez souffrir. Pendant la campagne, votre pitch de vente, c'était le ménage, c'était mettre de l'ordre dans les finances publiques. Depuis le début de la session, depuis le début du mandat du gouvernement libéral, il a beaucoup été question, justement, de faire le ménage dans les finances publiques.

Et vous, pendant cette session, on vous a entendu sur la question de l'immigration, sur les accommodements, sur la réforme des institutions démocratiques. Est-ce que vous avez le sentiment qu'on vous a volé votre cheval de bataille?

M. Legault : Non. D'abord, il y a une différence entre faire le ménage dans les dépenses puis faire le ménage dans le portefeuille des Québécois. Je trouve que les libéraux, ce qu'ils ont surtout fait, c'est le ménage dans le portefeuille des Québécois : Hausser les taxes scolaires, hausser les tarifs d'électricité de plus que l'inflation, briser des promesses. Donc, je trouve que le ménage a été mal fait, mais, comme je disais tantôt, le ménage dans les dépenses, ça a ses limites. C'est un ménage qui est nécessaire, mais on n'arrivera pas… Je vous donne un chiffre, là, si le Québec avait le même niveau de richesse que l'Ontario, le gouvernement du Québec aurait 8 milliards de plus de revenus par année. C'est pas mal plus important que le ménage de 2, 3 milliards dans les dépenses, ça. Donc, il faut travailler à créer de la richesse, puis ça, je n'en entends pas parler.

Puis, écoutez, je pense que le ministre du Développement économique, je l'ai déjà dit, n'est pas la bonne personne. Puis je l'entends même dans le monde des affaires, il y a des projets actuellement qui n'avancent pas dans le monde des affaires parce que Jacques Daoust, bien, écoutez, c'est un banquier puis ce n'est pas un développeur.

M. Croteau (Martin) : Donc, si vous traversez une période difficile, pour reprendre votre expression, en ce moment, c'est strictement à cause de la polarisation autour de la question nationale ou ça n'a rien à voir avec le fait que peut-être le gouvernement actuel a mis en oeuvre des politiques qui auraient pu plaire à vos électeurs?

M. Legault : Non. Moi, je pense, là, que… quand je disais aux gens de Chauveau, là, est-ce que vous trouvez ça correct que le gouvernement libéral ait augmenté vos taxes scolaires de 33 %, vos tarifs d'électricité de 7 %, ils disaient : Non, on ne trouve pas ça correct, mais là on est inquiets de Pierre Karl Péladeau. On est inquiets, il a l'air sérieux, ce gars-là, là. Et évidemment, à Québec, c'est très fédéraliste, puis quand on a peur de la souveraineté, bien, on se cache chez les libéraux. Ça fait 40 ans que c'est comme ça, il faut rechanger ça.

Le Modérateur : Le temps file, et vous êtes encore nombreux. On va essayer de se limiter à une question par personne, s'il vous plaît. Marco Bélair-Cirino.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, rapidement. En fait, je vais poser une question à deux volets. Tout d'abord, le thème de l'indépendance ne risque pas de s'évaporer. Ce n'est pas parce que la course à la direction du Parti québécois est terminée que ce thème-là va disparaître. Il va y avoir notamment l'institut de recherche appliquée sur l'indépendance qui va amorcer ses travaux sans doute au cours des prochains mois.

Comment comptez-vous concrètement réussir à convaincre les Québécois d'emprunter la troisième voix que vous leur suggérez? Avez-vous l'impression aujourd'hui de vivre… de prêcher dans le désert?

Puis le deuxième volet à ma question : Vous avez mentionné, il va y avoir des élections fédérales qui vont occuper beaucoup l'espace médiatique. Avec quelle formation politique fédérale la CAQ a-t-elle le plus d'accointances?

M. Legault : Ah! bien, écoutez, d'abord, on l'a dit clairement, on ne s'impliquera pas dans l'élection fédérale puis on n'appuiera aucun parti fédéral. On risque par contre de déposer une liste de demandes, là, donc pour interpeller tous les partis.

Maintenant, pour ce qui est de comment on sort de la polarisation, bien, écoutez, il faut répéter le message, il faut compter un peu sur vous. Il faut rejoindre la population, il faut expliquer qu'actuellement, l'enjeu, c'est le déclin tranquille du Québec et puis que l'urgence, c'est de rassembler tous les meilleurs au Québec pour créer de la richesse. Donc, je vais répéter ce message-là. Puis une lune de miel, ça dure un certain temps, j'en suis la preuve vivante.

Le Modérateur : Hugo Lavallée.

M. Lavallée (Hugo) : Vous avez dit, M. Legault, mercredi, en dressant le bilan des élections partielles, que vous vous étiez rendu compte, bon, peut-être une hausse de taxes de 30 %, ce n'est pas ce qui compte le plus, là, dans la tête des électeurs. M. Caire, on l'a entendu dire, justement, durant la période des questions, je pense, les gens ont besoin de nouvelles routes pas d'un nouveau Diamant, des choses comme ça.

Est-ce que la CAQ n'a pas cédé à une certaine facilité ou à un certain populisme, justement, dans le cadre de ces élections et que finalement ça n'a pas fonctionné?

M. Legault : Bien, moi, je pense, là, qu'on est allés à l'essentiel, à ce que, nous, on considère l'essentiel, c'est-à-dire les moyens de la classe moyenne. Actuellement, la classe moyenne, là, n'est pas capable de se payer des vacances cet été, a de la misère à acheter certains jouets à leurs enfants. Pour moi, c'est ça, l'essentiel, mais je prends le blâme, là. Ce que je me suis rendu compte dans le porte-à-porte, c'est que l'inquiétude face à l'arrivée de M. Péladeau puis de la souveraineté, ça jouait plus, malheureusement, que ces éléments-là, mais je pense que c'est temporaire. C'est temporaire parce qu'on va se rendre compte qu'il y a une minorité de Québécois qui souhaite la souveraineté du Québec et, à partir de là, bien, c'est un projet qui n'a pas d'avenir. Et moi, je ne crois pas, là, que c'est en montant le volume qu'on va en convaincre plus. Je ne crois pas ça.

Le Modérateur : Geneviève Lajoie.

M. Lavallée (Hugo) : Pour compléter sur la question de mon collègue tout à l'heure concernant les élections fédérales, est-ce que ça ne serait pas logique pour votre formation politique d'appuyer le Parti conservateur? Parce qu'il a un peu le même discours : croissance économique, mettons de côté les enjeux de réforme constitutionnelle, ce n'est pas la priorité des gens. On sent qu'il y a une parenté évidente sur ces deux sujets-là, ça serait naturel. En plus, on se doute qu'il y a des militants de la CAQ qui sont aussi chez les conservateurs.

M. Legault : Mais écoutez, là, il y a plusieurs enjeux. Actuellement, oui, il y a l'économie, mais il y a aussi certains dossiers sociaux où parfois on n'est pas d'accord avec les conservateurs. On souhaite que le Québec soit reconnu comme une nation dans la Constitution puis dans la charte canadienne. Bon, à part... il n'y a pas de parti qui défend ça, là, actuellement. Donc, il y a plusieurs dossiers. Il y a certains dossiers sur lesquels on est d'accord avec certains partis, puis, dans d'autres cas, c'est d'autres partis. Donc, on ne s'impliquera pas. Oui.

Le Modérateur : Geneviève Lajoie.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous avez parlé plus tôt de... bien, quand vous vous êtes lancé, quand vous avez lancé la CAQ, vous avez dit : Je reviens pour 10 ans. Là, vous nous annoncez ce matin, finalement, que vous allez rester après 2018.

Est-ce que c'est donc dire que vous avez hésité à rester, donc vous pensiez peut-être quitter?

M. Legault : Bien, écoutez, effectivement, j'avais, à un moment donné, dit... parce que je me dis aussi, peut-être que quelqu'un va être meilleur que moi pour vendre cette excellente idée, cet excellent programme de la CAQ, là. Mais, en parlant à mes collègues, on m'a demandé de rester après 2018, donc je vais rester après 2018. Ça fait que je ne pourrai pas faire de retour comme certains, là, puisque je vais être resté.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais donc vous avez réfléchi quand même à la possibilité de quitter?

M. Legault : Bien, pour le bien du parti. Pour le bien du parti, mais je me rends compte que ce n'est pas facile, sortir de 40 ans de polarisation. Il faut se donner du temps.

Le Modérateur : Simon Boivin, dernière question en français.

M. Boivin (Simon) : Oui. Bonjour, M. Legault. Lors de la dernière élection générale, vous aviez aussi parlé de la polarisation, du rôle que le référendum a joué dans la campagne, ce qui ne vous avait pas empêché de remporter Chauveau avec 52 % des votes. Dans la défaite de Chauveau, plusieurs analystes ont constaté qu'il y avait le facteur de M. Deltell qui avait pu jouer. Est-ce qu'a posteriori vous ne regrettez pas de l'avoir démis de ses fonctions de leader et du rôle que vous lui aviez donné à la CAQ, qui l'ont peut-être poussé vers la sortie, là?

M. Legault : Écoutez, là, quand on est un chef, là, il faut être capable de prendre des décisions difficiles, O.K.? Puis je ne veux pas rentrer dans le détail de l'histoire, là, mais il y avait des bonnes raisons pour démettre M. Deltell, O.K.? Puis je ne rentrerai pas dans le détail. Maintenant... puis je l'ai fait pour le bien du parti, le bien du caucus.

Maintenant, je pense qu'il faut distinguer une élection générale d'une élection partielle puis il faut distinguer le fait, là, qu'on vive, depuis six, huit mois, une lune de miel avec l'arrivée comme chef de Pierre Karl Péladeau. Je pense, c'est une situation différente de la situation durant les élections générales, où la cheffe était Mme Marois, où ce n'était pas clair si elle était pressée de faire un référendum. La situation n'est pas la même, n'était pas la même.

M. Boivin (Simon) : ...bonnes raisons de démettre M. Deltell, vous dites? Les bonnes raisons, est-ce que vous pouvez élaborer un peu?

M. Legault : Non, je ne veux pas élaborer.

Le Modérateur : Caroline Plante, questions en anglais.

Mme Plante (Caroline) : …Mr. Legault, are you afraid that what people are going to remember from this session when it comes to the CAQ is that you lost those two by-elections?

M. Legault : Yes, of course it will be part of conclusions, but I think that right now, unfortunately, for the last six or eight months, we saw a lot Mr. Péladeau, we talked a lot about the sovereignty of Québec and we came back to a polarization between the pros and the cons about the sovereignty of Québec. So it had an important role in these two by-elections.

So I knew, at the beginning of 2015, that it would be a tough year because we didn't have much visibility to explain our program. So we have to be patient because I'm convinced that it's a temporary situation, and my guess is that eventually most of the Quebeckers, French, English, from all communities, they will want to have a government having some ambition for Quebec. We are at the 57th rank of States in North America for our GNP per capita. We have to improve this position, and right now Mr. Couillard doesn't have any economic ambition, and the only economic proposal of Mr. Couillard, it is to say that he's against sovereignty. It's not enough.

Mme Plante (Caroline) : Very quickly. You talked about making changes in hiring a media, a social media specialist, moving forward. But do I understand that it's going to be… you're going to be taking a page out of Mr. Péladeau's book in bypassing traditional media to go straight to the population? Is that a good strategy?

M. Legault : I think that, of course, medias are, in some cases, close to some parties, but also I think that it was normal that they be interested in the leadership race at the PQ, and until October you will all be interested in the federal election. So I have to accept that and find other ways to reach the population with our ideas.

Le Modérateur : Max Harrold.

M. Harrold (Max) : When people hear you say that what they need is a party of ambition, a party for the economy, it sounds a lot like what Couillard says. What's the hope… well, that's what he says. He says he's for the economy and he says he's ambitious. What is the hope for your party, going forward? How do you separate yourself and standout, make your point?

M. Legault :OK. I'm a businessman, hein? I look at results, and, when I look at the forecast of the Minister of Finances, he's showing, for the next four years, that the growth in Québec will be less than our neighbors. So it means that right now we are at the 57th rank and we'll stay at this rank in four years. I have got more ambition than that.

Le Modérateur : Merci.

M. Legault : Thank you.

(Fin à 10 h 12)

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