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Point de presse de M. Jean-François Roberge, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'éducation, d'enseignement supérieur, de recherche et de science

Version finale

Friday, October 2, 2015, 9 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures cinquante-cinq minutes)

M. Roberge : Bonjour. Merci d'être venus. Donc, je suis ici aujourd'hui pour annoncer la position de la Coalition avenir Québec dans le cadre de l'interpellation de ce matin. C'est le premier ministre qui est interpellé ce matin. Je pense, c'est très important de le mentionner parce qu'ultimement, quand le ministre de l'Éducation ne fait pas le travail, comme on dit, bien, c'est le premier ministre qui est redevable, au bout du compte.

On vient d'assister à une sortie, il n'y a pas très longtemps, qui faisait écho à ce qui s'est passé hier avec la Coalition avenir Québec. On vient d'entendre des porte-parole d'organisations nationales, mais hier, je pense qu'il faut le rappeler, c'est très important, il y avait des gens sans parole, des gens sans voix qui se sont déplacés à l'Assemblée nationale pour venir s'exprimer eux-mêmes, ici, et par ma voix lors de la période de questions. On a eu Mme Marie-Josée Rémillard, une éducatrice spécialisée à qui on a réduit les heures de travail cette année, une coupure effective cette année, donc Mme Rémillard qui peut servir moins d'élèves cette année que l'an passé, tellement que ce sont ses ex-élèves qui la contactent sur les réseaux sociaux pour lui demander de l'aide.

Hier, on a eu Mme Isabelle Cyr, psychoéducatrice, qui, cette année, a constaté, dans son milieu, la fermeture de classes de langage. Ça, ça veut dire des enfants qui sont dyslexiques, dysorthographiques, qui ont été renvoyés de force dans des classes supposément régulières où il n'y a pas de services pour eux, des enfants laissés pour compte, dénoncé par Mme Isabelle Cyr hier, ici même.

On a eu Mme Amélie Tétrault, mère d'une jeune fille, qui s'est vu refuser les services d'un pédopsychiatre, une jeune fille qui pourtant était en détresse psychologique tellement grande qu'elle ne pouvait même plus aller à l'école. Bien, les besoins sont tellement grands depuis les coupures du Parti libéral que même un enfant en crise qui ne peut plus aller à l'école ne se qualifie pas comme une urgence.

Hier, on a eu Mme Marie-Claude Berger qui, elle aussi, parce qu'elle n'avait pas les services nécessaires à l'école pour ses enfants, a dû tenir le fort tant qu'elle a pu, jusqu'à ce que la crise devienne tellement grande qu'elle a dû se rendre à l'hôpital avec son enfant pour obtenir des services pour aider à gérer les difficultés d'adaptation et de comportement de son enfant.

Donc, je pense que ce qui se passe aujourd'hui, c'est vraiment l'écho de ce qui s'est passé hier, quand les parents se sont déplacés et des professionnels se sont déplacés pour être dans les tribunes puis assister à la période de questions. Je me souviens qu'hier les deux mamans qui se sont déplacées à l'Assemblée nationale sont venues me voir après la période de questions. Elles étaient ébranlées. Il y en a même qui ont dû sortir des tribunes pendant la période de questions parce qu'elles étaient trop émotives par les réponses... suite aux réponses du ministre, qui faisait preuve de mépris, d'inconnaissance... de méconnaissance du réseau et qui faisait le tour des questions en disant : Ah! vous savez, ce sont des cas particuliers, comme si son travail n'était pas justement de s'assurer à ce que chacun des cas particuliers au Québec, chacun des enfants au Québec ne soit pas laissé pour compte. Or, hier, quand les quatre personnes sont venues témoigner ici, je le répète, des personnes sans voix, les vraies personnes, les parents, des psychoéducatrices, des éducatrices spécialisées, quand elles sont venues ici hier, bien, elles sont venues porter la voix du coeur, et malheureusement ça n'a pas été entendu par le ministre qui a fait encore la sourde oreille.

Donc, vraiment, je pense que ce qu'il faut retenir, c'est que les quatre intervenants d'hier puis les trois porte-parole d'aujourd'hui qui sont venus à l'Assemblée nationale, bien, c'est un message extrêmement fort que le ministre de l'Éducation ne peut plus ignorer puis que le premier ministre aussi ne peut plus ignorer, parce qu'aujourd'hui l'interpellation, c'est au premier ministre, parce que je pense qu'on se rend compte qu'il n'y a pas de service au numéro que l'on compose. Quand on appelle au bureau du ministre de l'Éducation, on a l'impression d'entendre : Votre appel est important pour nous, mais, au fond, les gens sont sur une liste d'attente, sont sur... à la ligne en attente, et les parents sont laissés pour compte et surtout les enfants sont laissés pour compte.

M. Poinlane (Pascal) : Vous avez dit : le ministre est inflexible. Qu'est-ce qui pourrait le faire changer d'avis, d'après vous?

M. Roberge : Bien, je pense que l'écho du vrai monde, l'écho des parents qui viennent à l'Assemblée nationale témoigner de ce qui se passe, ça va finir par percer sa carapace, ça va... Il y a quelque chose qui va finir par passer à travers puis qui va lui toucher le coeur. J'ai espoir que ça va se passer aujourd'hui.

M. Lacroix (Louis) : M. Roberge, tout à l'heure... le ministre Blais vient de dire, il y a quelques secondes, là... parce qu'on entendait les intervenantes en bas tout à l'heure dire que ça prend un réinvestissement immédiat pour réembaucher des gens, des professionnels pour venir en aide aux enfants qui sont en difficulté, qui vivent des problématiques particulières. Le ministre a dit que ce serait imprudent de le faire maintenant, qu'il ne peut pas réinvestir.

M. Roberge : Ce serait imprudent d'investir en éducation, sérieusement? Excusez-moi, là, je... Le ministre a dit : Ce serait imprudent d'investir en éducation? Bien, voyons! C'est irresponsable de ne pas le faire. C'est complètement aberrant de penser qu'il trouve ça imprudent d'investir en éducation.

Il y a des enfants, en ce moment, là, dont on est en train de compromettre le parcours de vie. Je ne peux pas nommer leurs noms, mais j'ai leurs noms juste ici devant moi parce que j'ai des parents qui m'ont écrit des messages.   Mme Deneault qui témoigne que, dans son école, il n'y a plus de service d'ergothérapie en maternelle. Écoutez, c'est imprudent de couper dans les services d'ergothérapie en maternelle et en première année. Elle est là, l'imprudence.

Puis là il va falloir qu'il y ait quelque chose qui arrête, là. Je ne suis plus capable d'entendre le premier ministre dire que c'est pour les jeunes qu'il coupe en éducation. Ce n'est pas pour les jeunes qu'il coupe en éducation. Quand il coupe en éducation, il coupe dans la jeunesse, pas pour la jeunesse.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Les cas que vous venez de lire, les témoignages que vous mentionniez également en Chambre, est-ce qu'ils datent? Est-ce qu'ils sont tout récents? Parce que le ministre nous laissait entendre ce matin que c'est souvent des témoignages qui datent de plusieurs mois, plusieurs années, que ce ne sont pas des cas nécessairement récents?

M. Roberge : Non, non. Hier, là, on avait Mme Rémillard, là, qui est aujourd'hui éducatrice spécialisée, qui disait que cette année, là, depuis le mois de septembre, on a coupé ses heures d'intervention dans les écoles. Donc, l'année passée, elle avait plus de disponibilité pour aider des enfants en détresse. Le gouvernement libéral coupe, et, cette année, elle a moins d'heures. Ça ne peut pas être plus «up-to-date» que ça, excusez-moi l'anglicisme.

M. Lacroix (Louis) : M. Roberge, est-ce qu'il n'y a pas aussi un problème avec les commissions scolaires, par exemple? Parce que les coupures sont dirigées vers les commissions scolaires. C'est des choix que les commissions scolaires doivent faire : dans quel poste budgétaire, eux, ils affectent de l'argent. Alors, est-ce qu'il n'y a pas un problème à ce niveau-là aussi?

M. Roberge : Il y a un double problème. Il y a un problème de gouvernance. Est-ce que chaque dollar qu'on envoie dans les commissions scolaires est le mieux investi, le mieux administré? Non. Mais est-ce que le ministre peut se déresponsabiliser, se cacher derrière les commissions scolaires, s'en laver les mains? Encore moins, encore moins.

Ultimement, c'est lui qui est responsable, et normalement ce qu'il devrait faire, là, et ce qu'aurait dû faire le gouvernement libéral, c'est, aussitôt qu'il arrive au pouvoir, revoir la gouvernance scolaire et, s'il y a des économies à faire, tant mieux. Tant mieux s'il y a des économies à faire, mais il ne peut pas couper, créer des victimes avec des enfants qui n'ont pas les services quand ils ont besoin, des enfants, là, en difficulté d'apprentissage qui vont être en échec, là. Concrètement, là, il va y avoir des enfants qui vont être en échec à cause du gouvernement libéral. Puis après ça, dire : Ah! je vais réorganiser le réseau. C'est vraiment mettre la charrue devant les boeufs.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, il faudra un réinvestissement important à court terme...

M. Roberge : Il va falloir un réinvestissement...

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...quitte à ce que l'équilibre budgétaire soit reporté?

M. Roberge : Non. L'équilibre budgétaire, là, on est capable de l'atteindre en regardant ailleurs.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais les revenus ne sont pas au rendez-vous.

M. Roberge : Non, mais les dépenses, est-ce qu'elles sont contrôlées? Est-ce que... Les crédits d'impôt au Québec, on en a pour des milliards, de crédits d'impôt. Est-ce que le ménage a été fait avant de dire : Je coupe en éducation? Non. Ils ont d'abord coupé puis, après ça, ils se sont dit : Comment on pourrait faire pour organiser l'État? C'est de procéder à l'envers.

On ne peut pas couper dans les services aux élèves, leur dire de se débrouiller, les laisser en crise, les laisser échouer leur année scolaire puis, après ça, se demander comment on pourrait économiser. C'est complètement irresponsable. Comme si c'était aux élèves, là, aux plus vulnérables à pâtir pendant un an ou deux. Puis quand le gouvernement... puis M. Couillard qui dit : Bien, c'est un exercice de rigueur, c'est difficile, vous savez, pendant un an... cette année-là, elle ne reviendra jamais pour les enfants.

M. Caron (Régys) : Mais, M. Roberge, on est en campagne électorale fédérale. Bon, vous vous adressez au premier ministre, le ministre de l'Éducation. Il y a un rapport, l'an dernier, qui est sorti au Conseil de la fédération révélant qu'il y avait un nouveau déséquilibre fiscal. Ne devriez-vous pas saisir l'occasion pour interpeler les chefs des partis fédéraux pour dire : Les provinces, dont le Québec, manquent d'argent pour les services directs?

M. Roberge : Bien, je pense qu'en santé il y a un problème au niveau des transferts en santé. En éducation, je ne pense pas que le Québec soit le parent pauvre. On reçoit déjà pas mal d'argent en péréquation — si je ne me trompe pas, c'est 9 milliards cette année — alors je pense qu'il faut mieux gérer nos dollars, là. Ça, c'est classique du Parti québécois d'être toujours la victime du gouvernement fédéral, là. Quand ça va bien, c'est grâce au PQ; quand ça va mal, c'est la faute du fédéral. Je ne tomberai pas dans cette rengaine-là.

M. Poinlane (Pascal) : Mais votre parti était d'accord avec des compressions dans les commissions scolaires, mais il y a seulement 3 % des budgets des commissions scolaires qui vont aux frais administratifs. Alors, c'est... Vous avez l'air surpris qu'il y ait des compressions dans les services aux élèves, mais vous êtes d'accord avec les compressions dans les commissions scolaires.

M. Roberge : Non, on n'est pas d'accord avec des compressions dans les commissions scolaires, on est d'accord pour réorganiser le réseau des commissions scolaires. Si la CAQ avait été au pouvoir, là, on n'aurait pas eu les élections à 20 millions en novembre 2014. Je viens de trouver 20 millions pour le réseau. 20 millions, là, c'est 400 intervenants à temps plein. En ce moment, cette année, le gouvernement libéral a coupé 260 professionnels. Nous, juste en abolissant les élections scolaires, on allait rechercher 400 intervenants à temps plein. Ça veut dire qu'avec la CAQ les 260 intervenants étaient toujours là, on en rajoutait 140. Ça, c'est juste pour l'élection. Et 8 millions, ça, c'est les salaires pour les commissaires scolaires, on allait en chercher 130 de plus.

Alors, ce n'est pas de cautionner les compressions dans les commissions scolaires, la CAQ. C'est de réorganiser le réseau puis d'en faire bénéficier les élèves.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Roberge : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 6)

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