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Point de presse de M. Jonathan Valois, député de Joliette

Version finale

Friday, May 5, 2006, 10 h 02

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures deux minutes)

M. Valois: Alors, bonjour, bonjour tout le monde. La rencontre de ce matin que je désire avoir avec vous est pour un peu mettre la table de ce que vous allez voir dans une heure. Dans une heure, vous allez voir ici, dans cette Assemblée nationale, un premier ministre du Québec et un premier ministre du Canada qui visiblement ne tariront pas d'éloges pour se dire à quel point il y a quelque chose d'historique qui est en train de se passer, et que l'ouverture de l'un, et que la main tendue de l'autre, et que les conditions d'entente sont tellement belles que le Québec fait des gains comme ça ne se peut plus. Essentiellement, là, c'est pas mal à ça qu'on peut s'attendre d'assister dans une heure, ici.
Et d'ailleurs il faut se rappeler que les visites de premiers ministres du Canada à l'Assemblée nationale sont quand même assez rares. Il y a quelque chose d'assez important à se rappeler. La dernière fois qu'un premier ministre est entré dans notre Assemblée nationale pour venir discuter formellement avec le gouvernement du Québec, d'après ce qu'on a pu noter nous-mêmes, il faut remonter à septembre 1987 où Brian Mulroney venait ici. Et ça, bien, c'est en pleine discussion constitutionnelle, notamment autour de Meech, et on connaît la suite.
Alors, si l'entente est si belle entre le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada, si l'ouverture de M. Harper est si réelle par rapport au Québec, la question demeure: Est-ce que le gouvernement du Québec va en profiter pour mettre sur la table les demandes constitutionnelles du Québec? C'est une chose de parler de déséquilibre fiscal, ç'en est une autre de parler de la place du Québec à l'UNESCO, mais il y a une question qui n'est toujours pas réglée et c'est celle de la reconnaissance de la nation québécoise à l'intérieur de la Constitution canadienne.

Écoutez, nous entrons cette année dans la 25e année où le Québec n'a toujours pas ratifié la Constitution canadienne. Vingt-cinquième année du rapatriement unilatéral de la Constitution avec toujours un Québec qui ne signe pas cette même Constitution-là. Non seulement ce n'est pas normal de voir un pays avec une constitution où une des composantes, une nation ne signe pas, mais en plus, ce qui est d'autant plus spectaculaire dans ce que nous voyons depuis quelque temps, c'est que non seulement nous avons un gouvernement du Canada qui se dit ouvert, mais d'un autre côté nous avons un gouvernement du Québec qui ne fait aucune demande. Alors, la question demeure: Est-ce que Jean Charest sera le premier premier ministre du Québec à ne faire aucune demande constitutionnelle, et ce depuis 25 ans?

À la limite, ce dossier-là, nous avons notre solution pour le régler, vous la connaissez, ça s'appelle la souveraineté du Québec. Mais, pour ce qui est des fédéralistes, la solution a toujours demeuré une série de demandes pour faire en sorte que le Québec finisse par signer 1982. Nous avons un gouvernement canadien qui se dit et un premier ministre canadien qui se dit ouvert. Nous avons un premier ministre canadien qui veut rouvrir la Constitution lui-même, qui ne met pas de côté le fait de rouvrir la Constitution, mais lorsqu'il le fait, il veut le faire notamment pour parler du Sénat.
Traditionnellement, lorsque nous avions ce type de premier ministre au Canada qui voulait toucher au dossier constitutionnel, on avait au moins du côté de l'Assemblée nationale et du côté du gouvernement du Québec quelqu'un qui disait: Vous ne toucherez pas à la Constitution pour parler de Sénat ou d'autres points si vous n'abordez pas en même temps la question du Québec. Malheureusement, encore aujourd'hui, c'est le silence le plus complet de Jean Charest.
Alors, le point étant fait, est-ce que M. Charest demeurera ou sera le premier premier ministre du Québec à ne faire aucune demande constitutionnelle et donc à envoyer un message d'acceptation tacite par rapport à la constitution et au rapatriement de 1982. La réalité sera que nous allons être en élection d'ici quelques mois. Nous avons une position. Vous la connaissez de toute façon. M. Charest n'arrête pas de la rappeler à tout le monde, cette position avec laquelle nous allons faire la prochaine élection, c'est-à-dire la souveraineté. Est-ce que Jean Charest fera la prochaine élection en lui-même arrivant avec des demandes formelles pour ce qui est de ses attentes par rapport à la constitution canadienne? Ou est-ce qu'il fera campagne électorale au Québec en disant que, pour lui, le statu quo est une bonne chose?
La question est lancée, mais, dans une heure, alors que les deux premiers ministres se féliciteront que tout va bien, ce que je vous demande et ce que je nous demande de regarder et de bien analyser, c'est de dire: À partir du moment où est-ce que deux personnes se disent d'une si grande ouverture, bien, le concret de cette approche qui serait supposément historique serait justement de voir si cette ouverture va aussi dans le plus fondamental des dossiers, c'est-à-dire la reconnaissance de la nation québécoise. Si la reconnaissance de la nation québécoise ne veut pas être abordée ni par M. Harper ni M. Charest, bien, dans une heure, tout ce que à quoi nous assisterons en termes de congratulation et d'ouverture et d'élément historique ne sera qu'un écran de fumée.

M. Brunet (Claude): ...fort bien que, pour modifier la constitution, ça ne prend pas uniquement l'aval de M. Charest et de M. Harper, mais des autres provinces. Alors, est-ce que votre argumentaire n'est pas un peu faussée, là?

M. Valois: M. Harper veut, pour ce qui est du Sénat, aller de l'avant, et prépare toutes les autres provinces, et dis lui-même que c'est un dossier... dans son discours du trône a lui-même dit qu'il était pour aller de l'avant avec une modification importante pour ce qui est de la composition et du mode de nomination, voir même d'élection des sénateurs. En ce sens-là, on a un leadership qui existe au niveau du gouvernement du Canada pour ce qui est de modifier fondamentalement les institutions fédérales et ce désir-là d'aller de l'avant est manifeste. En ce sens-là, est-ce que ce même désir, que M. Harper entretient pour le Sénat, est-ce qu'il l'a aussi pour ce qui est de la reconnaissance de la nation québécoise? C'est la question que nous posons.

M. Boivin (Mathieu): M. Valois, est-ce que c'est la position officielle du PQ que de réclamer une réouverture du dossier constitutionnel? Une sorte de «beau risque» numéro deux.

M. Valois: La position officielle du Parti québécois, c'est de régler la question du Québec, pour nous, ça ne passe que par la souveraineté du Québec. En ce sens-là, nous avons, pour nous, une solution pour ce qui est de cette reconnaissance de la nation québécoise. Les fédéralistes ont leur solution qui est encore une fois, même dans le document de M. Pelletier, une série de demandes qui feraient en sorte qu'on pourrait à terme régulariser la situation du Québec. La question est: Pourquoi est-ce qu'il y a autant de silence et aucune demande du gouvernement de Jean Charest, pourquoi aucune demande constitutionnelle? Ce serait la première fois que les fédéralistes seraient comme ça.

M. Boivin (Mathieu): Qu'on régularise la question du Québec au Canada pour ce qui est de la souveraineté, monsieur.

M. Valois: Bien, évidemment que le mouvement souverainiste est un mouvement qui à terme a pris naissance et prend de plus en plus d'ampleur parce qu'il y a de plus en plus de gens, jour après jour, qui voient bien que la façon de fonctionner avec un désir de reconnaissance de la part du gouvernement fédéral et des autres provinces de conditions qui feraient en sorte que le Québec serait à l'aise n'est pas au rendez-vous, ne sera jamais au rendez-vous. Pour nous, là, cette option-là fait en sorte qu'elle n'est pas enviable et c'est pour ça que nous avons cette solution de souveraineté. Maintenant, vous allez voir tout à l'heure deux personnes qui se féliciterons de l'ouverture de l'un et de l'autre.
Alors, pour aller vraiment tester cette réelle belle ouverture, posons la question du Québec. Et si nous ne voulons pas et si nous voyons les deux premiers ministres fédéralistes dans pourtant ce qui pourrait être les plus belles conditions gagnantes pour les fédéralistes, évacuer la question du Québec, bien, nous verrons tout le monde ensemble le bel écran de fumée de ce matin par rapport à l'UNESCO et à la place réelle qu'on veut faire au Québec. Il me semble qu'on doit aussi être critique par rapport à ce que nous allons vivre dans la prochaine heure.

M. Duchesne (Pierre): M. Valois, M. Harper est au pouvoir depuis à peine quatre mois, il s'est entendu avec le gouvernement du Québec sur la question de l'UNESCO, est-ce que la question aussi qu'on doit se poser, c'est: est-ce que la population est contente, est satisfaite de voir qu'il y a deux gouvernements qui s'entendent? Comme élu, est-ce que ce n'est pas la question à se poser aussi?

M. Valois: Bien, la réalité, c'est que, depuis que le gouvernement Harper est arrivé, il a quand même déchiré l'entente sur les services de garde, a quand même tourné le dos à Kyoto. Il me semble qu'au Québec Kyoto veut dire quelque chose, ça a, non seulement dans le concret l'environnement, quelque chose, mais ça a même valeur de symbole, au Québec, à quel point Kyoto, c'est important. Pour ce qui est de l'UNESCO, nous verrons. Par rapport au discours de M. Harper du mois de décembre, je ne sais pas ce qui va être réellement offert au Québec, encore faut-il prendre le réel, le concret. Encore une fois, cette entente-là serait-elle une entente? Est-ce qu'il y a réellement quelque chose comme une entente administrative qui arrivera, quand on sait le sort des ententes administratives? Dans les faits, ce que je suis en train de vous dire, c'est que c'est bien beau, là, de façon ponctuelle, des gouvernements qui semblent bien s'entendre, mais on le voit très bien que les ententes administratives ne règlent pas de façon définitive les avancées du Québec, qu'une autre entente qui semblait être très, très bonne, celle sur les services de garde, bien, a été déchirée, ne serait-ce que par un gouvernement minoritaire. Une des seules façons d'avoir une entente ou de faire avancer le Québec serait de justement faire en sorte que cette belle entente là et cette belle harmonie là soient constitutionnalisées à quelque part.
Alors, en ce sens-là, les Québécois peuvent être, il me semble, dans un premier temps, satisfaits de voir qu'il y a un désir d'aller de l'avant, sauf que ce désir d'aller de l'avant là, on va se rencontrer, ici, dans combien de mois avec peut-être un nouveau gouvernement qui, lui, dira: Non, pour ce qui est de l'UNESCO, moi, je ne suis pas trop à l'aise par rapport à ça.
Ce que je vous dis, moi, c'est que c'est très fragile et précaire, les avancées, et qu'en ce sens-là, là où il y a... On parle de choses sérieuses, puis est-ce qu'on est réellement sérieux par rapport au Québec, et c'est pour ça que je vous pose la question: Si on est réellement sérieux par rapport au Québec, bien qu'on règle la chose qui est la plus sérieuse, c'est-à-dire la reconnaissance de la nation québécoise.

M. Duchesne (Pierre): Le chef nationaliste M. Duceppe va voter en faveur du budget parce qu'il trouve qu'au niveau de l'autre dossier du déséquilibre fiscal, c'est suffisamment encourageant. Donc, ce gouvernement-là est en train de satisfaire un partie des nationalistes, non?

M. Valois: Bien, regardez, là, de toute façon, pour ce qui est du déséquilibre fiscal, là, ça a toujours été sur l'agenda des souverainistes. Bernard Landry lui-même a donc poussé, puis on n'a pas poussé le dossier du déséquilibre fiscal pensant qu'il n'était jamais pour se régler.

M. Duchesne (Pierre): ...M. Boisclair, là-dessus.

M. Valois: Pardon?

M. Duchesne (Pierre): Êtes-vous d'accord avec M. Duceppe ou M. Boisclair là-dessus?

M. Valois: Bien, je pense que les deux, là-dessus, conviennent qu'il y a un budget qui est de transition, qui, pour la première année, ma foi, a des irritants. Il y a une promesse de règlement qu'on ne doit pas non plus laisser de côté. Ça fait qu'imaginez-vous, imaginez-vous, là, un règlement sur le déséquilibre fiscal, imaginez-vous un gouvernement du Québec avec quelque chose comme 3 milliards de plus, puis imaginez-vous que ce gouvernement-là est souverainiste. Imaginez-vous un gouvernement souverainiste avec 3 milliards de plus, pas obligé de couper en éducation, pas obligé de couper en santé, mais être capable de parler de son projet parce qu'il pourra, de façon générale, régler bien des choses.
Je ne suis pas sûr, moi, qu'un gouvernement du Parti québécois puis un mouvement souverainiste se voie, là, mais vraiment amputé ou, tu sais, affaibli parce qu'on règle le déséquilibre fiscal. Au contraire. Alors, en ce sens-là, moi, qu'on aille de l'avant puis qu'il y ait des gains pour le Québec à terme, encore faut-il le voir, parce que là on semble voir le Québec qui va être assis directement à la table de l'UNESCO. Encore faut-il voir. Là, je vous parle du 3 milliards pour ce qui est du déséquilibre fiscal, encore faut-il voir. Les marges de manoeuvre, dans deux ans, lorsque Harper, M. Harper voudra réellement régler le dossier du déséquilibre fiscal, vous le voyez comme moi, il n'en a plus.
Alors, entre le discours et la bonne volonté, le show de boucane que nous allons peut-être voir tout à l'heure et la réalité, c'est-à-dire la question du Québec et de sa reconnaissance, et du fait qu'on entame aujourd'hui la 25e année où le Québec refuse de signer une constitution qui a été rapatriée unilatéralement, il me semble qu'il faut revenir aussi, une fois de temps en temps, sur le fond des choses lorsque nous avons deux premiers ministres fédéralistes, un à Ottawa et un à Québec, où les deux se disent bien s'entendre et vouloir aller de l'avant.

M. Plouffe (Robert): Mais est-ce que ça ne démontre pas, M. Valois, que vous commencez vous-même à manquer un peu d'arguments, où là on est en train de régler le déséquilibre fiscal en partie, on est en train de donner une place au Québec à l'UNESCO? Donc, on vous tire un peu le tapis sous les pieds. Et là, vous nous ramenez avec la constitution, là, là vous êtes rendu au rapatriement de la constitution. Est-ce que ce n'est pas un signe un petit peu de panique de la part du Parti québécois?

M. Valois: Moi, ce que je dis là-dessus, là, c'est: De un, attention, là, pour ce qui est du déséquilibre fiscal et son réel règlement, attention à la place du Québec à l'UNESCO réelle, là. Allons voir dans le concret ce que ce sera. Mais admettons, là, que le Québec a sa place à l'UNESCO, là, pas une petite chaise à côté, mais qu'il a sa place autour de la table, ce que je ne suis pas sûr qu'il va arriver, mais admettons qu'on règle le déséquilibre fiscal, êtes-vous en train de me dire que, moi, comme souverainiste, je ne suis pas en train de faire des avancées? Êtes-vous en train de me dire que le tapis est en train de me glisser sous les pieds parce que, comme parti souverainiste, je vais avoir, lorsque j'arriverai au gouvernement, 3 milliards de plus?

M. Brunet (Claude): Vous perdez des arguments pour la souveraineté.

M. Valois: La réalité, la réalité, lorsque le Québec pourra parler de sa propre voix sur la scène internationale, si toutefois quelque chose semblable pouvait arriver... Imaginez-vous un gouvernement souverainiste pouvant parler de souveraineté au monde, imaginez-vous les Québécois qui prennent le goût de ça, parler au reste du monde. Moi, là, à chaque fois que le Québec avance, et regardons aussi l'avancée du mouvement souverainiste, ça n'a jamais été, lorsque le Québec... les percées historiques à long terme du mouvement souverainistes se sont toujours faites aussi à l'aide de certains gains au niveau du gouvernement du Québec et de sa place. On n'a jamais...

M. Brunet (Claude): ...place à l'UNESCO va vous servir à parler de souveraineté au monde, si je comprends bien.

M. Valois: Bien, à la limite. Regardez, moi, je ne verrais pas pourquoi des souverainistes n'iraient pas, lorsqu'ils parlent d'éducation et de culture, parler aussi que ces deux projets-là s'imbriquent dans une nation qui aspire aussi et que la personne qui est là, qui parle à l'UNESCO, est une personne démocratiquement élue ayant comme mandat aussi de faire la promotion de la souveraineté. Moi, ce que je suis en train de vous dire, c'est que le nationalisme de ressentiment, de «c'est parce qu'on n'a pas de place pour parler, c'est parce que, bon, on est à la limite étranglés qu'il faut quitter le Canada», je n'ai jamais été de cette option-là.
Il me semble que je suis venu souvent ici vous parler de ce qui faisait en sorte que le mouvement souverainiste existait. Et lisez les documents du Parti québécois, ça n'a jamais été des documents qui se sont basés sur le fait que c'est parce qu'on était timorés à l'intérieur du Canada. Le Parti québécois, le mouvement souverainiste vit parce qu'il a un désir d'affirmation et un désir justement de parler, et de faire exister, et de faire connaître la nation québécoise.
Il me semble, à ce moment-ci, à partir du moment où est-ce que nous entamons la 25e année d'un pacte fédératif, d'une constitution, que le Québec n'a pas signé, il me semble, il me semble, alors que, tout à l'heure, le premier ministre du Canada et le premier ministre du Québec nous diront qu'ils sont dans la plus belle entente. Mais pourquoi ne pas prendre cet élément-là qui semble être favorable pour les fédéralistes pour ne pas justement faire ce que tous les gouvernements fédéralistes ont fait avant, c'est-à-dire arriver avec des demandes constitutionnelles? Pourquoi...

M. Plouffe (Robert): M. Valois, je veux juste bien comprendre. Vous voulez dire que c'est une bonne nouvelle ce matin parce que supposons que vous reprenez le pouvoir, vous allez utiliser la petite chaise pour faire la promotion de la souveraineté...

M. Valois: Regardez, moi, là, je ne peux pas spéculer sur la petite chaise qu'on va nous donner, là. Tu sais, la petite chaise, c'est dans la délégation canadienne, faire la promotion de la souveraineté dans l'oreille du Canada puis de l'Ontario, écoutez, là, ce n'est pas sérieux. Mais est-ce que nous aurons réellement une place autour de la table? Là est la question. Bon. On regardera.

M. Plouffe (Robert): Mais l'UNESCO ne le permet pas.

M. Valois: Bien. Exactement. Le statut de l'UNESCO. Bien, il faudrait être membre associé. Je ne suis pas sûr que c'est vraiment là-dedans qu'on s'en va. Alors, en ce sens-là, regardez, on n'aura pas, nous, et je pense que... encore faut-il bien évaluer ce qui sera réellement offert entre... puis ce qui sera mis sur la table, je ne peux pas spéculer à ce moment-ci de toute façon de ce qui sera donné tout à l'heure. Mais tout à l'heure, ce que je sais pas mal, par exemple, c'est qu'on va avoir un gouvernement... un premier ministre canadien puis un premier ministre du Québec qui parleront de cette merveilleuse entente entre ces deux personnes-là qui fait en sorte que le Québec progresse. Mais le Québec progresse réellement lorsque...

M. Plouffe (Robert): ...spéculer sur ce que ça peut apporter comme popularité à Jean Charest, cette entente-là? Parce que vous avez vu le sondage ce matin, disons que deux tiers des Québécois sont contre... voudraient le voir partir à la tête du parti, à la tête de la province.

M. Valois: Moi, je... regarder, là, je ne peux pas spéculer, je ne connais pas l'entente encore. Encore faut-il qu'il y ait quelque chose de concret dans ce qui va se passer tout à l'heure. Ce que je parle, moi, ce n'est pas tant de l'entente autant que de ce spectacle qu'on va vous servir autour de l'entente et qu'on va donc vous dire que c'est parce qu'il y a de l'ouverture d'un côté et un désir de l'autre de bien s'entendre. Et à partir du moment où est-ce qu'il y a ces deux choses-là, bien, posons la question qui a toujours été posée: Est-ce qu'il n'est pas là temps justement, alors qu'il y a une si belle entente et une si belle harmonie, de régler ce qui est fondamental et qui n'est pas réglé depuis 25 ans? Alors, moi, c'est ça la question que je pose.
Pour ce qui est de l'entente, nous l'évaluerons. Pour ce qui est aussi de la réalité du règlement du déséquilibre fiscal, lorsque ça arrivera nous l'évaluerons. Présentement, on est quand même à nous offrir depuis quelque temps des beaux discours d'ouverture, et il me semble qu'on doit aussi mettre un peu de sérieux dans ces discours-là puis...

M. Robitaille (Antoine): Est-ce que M. Boisclair va réagir aujourd'hui?

M. Valois: Je présume.

M. Brunet (Claude): Comment vous expliquez que le Parti québécois perde des points depuis que M. Boisclair est son chef.

M. Valois: Ah! Ah! Regardez, là, moi, j'ai... de toute façon, les sondages, les sondages, commencer à... Vous voyez, je n'ai même pas, je n'ai même pas...

M. Boivin (Mathieu): Peut-être qu'une autre candidate aurait mieux fait?

M. Valois: Je n'ai même pas... Ah, quand même. Je n'ai même pas, vous voyez, je n'ai même pas commenté les sondages sur le taux de
popularité de M. Charest. Je veux dire... Regardez, là, on...

M. Brunet (Claude): ...perte de vitesse, vous êtes en perte de vitesse depuis que M. Boisclair est là. Vous ne le percevez pas, ça?

M. Valois: Moi, là, moi, ce que je constate, c'est que je suis vraiment heureux d'être dans le parti de M. Boisclair plutôt que de M. Charest. Si vous voulez que je commente: moi, quand j'ai regardé... ce que j'ai regardé aussi par rapport aux sondages, j'attends, avec un petit sourire en coin quand même, là, les commentaires de M. Béchard sur les derniers sondages qu'on vient d'avoir. Je sais qu'il a toujours de très bons commentaires sur les sondages, mais, pour le reste, là, écoutez, je pense que la sagesse veut qu'on ne commente pas les sondages.
Présentement, le Parti québécois est en train de travailler très, très fortement et ça, à la base, ce n'est peut-être pas quelque chose qui est très, très, très flamboyant présentement, mais c'est quelque chose qui est important parce que lorsqu'un chef veut envoyer des mots d'ordre et faire en sorte que toute une structure se déplace, encore faut-il travailler justement à rencontrer tous ces gens-là un peu partout. M. Boisclair est en train de faire ça. Regardez, lorsque les rendez-vous seront là, lorsque le jeu sera plus médiatique, plus, on pourrait dire, public et moins organisationnel, vous me reposerez la question. Mais, pour tout de suite, là, moi, par rapport au travail qu'on est en train de faire, je suis très satisfait de la situation dans laquelle on se trouve politiquement.

M. Robitaille (Antoine): Par rapport au Sénat élu, êtes-vous d'accord avec M. Pelletier qui a des grandes réticences et qui veut...

M. Valois: Moi, je pense honnêtement que ça n'a pas... pour ce qui est du Sénat élu, on sait, là... et c'est pour ça que, d'un autre côté, on n'a pas juste un Stephen Harper qui est là puis qui dit... Puis, moi, je vous parle de Constitution comme ça comme si j'inventais ça. On un Stephen Harper qui, lui-même, veut rouvrir, puis des fois il dit: Puis si la Constitution, c'est trop compliqué, j'irai avec une loi fédérale. Imaginez-vous, une loi fédérale pour changer de la façon dont fonctionne le Sénat, donc pour changer l'équilibre démocratique. Ce n'est pas rien. Est-ce qu'on peut faire ça par une loi fédérale? Moi, personnellement, je ne le pense pas. Et c'est pour ça que je me dis: Si Stephen Harper veut aller vraiment de l'avant avec son... et Dieu sait qu'il est au nom de l'Ouest, il veut aller beaucoup... il veut aller très loin avec le Sénat. Il va être obligé, à un moment donné, de passer par une ronde constitutionnelle.
Bien, j'aimerais au moins entendre... et là, là, ce n'est pas... Je ne demande pas la lune. J'aimerais au moins entendre un Jean Charest avoir le même discours qu'un Robert Bourassa à l'époque, puis de dire: Si on passe par une ronde constitutionnelle, la première question du Québec, ce n'est pas le Sénat. C'est la reconnaissance de la nation québécoise pour... Ça fait 25 ans qu'on n'a pas signé la Constitution. Si vous voulez la rouvrir, s'il vous plaît, il va falloir... le passage obligé, c'est Québec. Je ne l'entends même pas du Québec. On a un Jean Charest qui ne veut même pas parler et élaborer ses demandes constitutionnelles. Il risque d'être le premier premier ministre du Québec à ne pas le faire et donc d'acquiescer tacitement au rapatriement de 1982, malgré un Stephen Harper qui veut aller de l'avant.
Et moi, ce que je dis, c'est: D'un côté, on a un M. Pelletier qui dit: Le Sénat, ce n'est pas si sérieux que ça. On est vigilants, mais je ne suis pas sûr que ça va aller de l'avant. Mais, quand le même Stephen Harper, il dit qu'il va aller de l'avant avec le déséquilibre fiscal, alors qu'il n'y a rien de réellement concret, alors qu'il veut aller de l'avant avec d'autres dossiers, ça, là-dessus, par exemple, ils s'emballent, ils sont tous contents, là, de la suite, d'où ça va aboutir dans deux ans, mais, pour le Sénat, non, non. On minimise beaucoup, je trouve, la volonté de Stephen Harper de vouloir aller puis de concréter les affaires.

M. Robitaille (Antoine): Ils ont demandé des avis juridiques.

M. Valois: Mais ça, ils les ont demandés l'an passé, et on veut mettre la main là-dessus. C'est impossible de mettre la main sur ces avis juridiques là. N'empêche que, lorsqu'on j'entends M. Pelletier, je peux comprendre à la lumière des propos qu'il a que ces avis juridiques font en sorte qu'aucune réforme du Sénat n'est possible sans changements constitutionnels.

M. Grant (John): Mr. Valois, I mean, in the real world, Stephen Harper and Jean Charest are going to control the spin on today, it won't be you. So, I don't know how it could possibly be anything but bad news for the Parti québécois, what's happening today, and good news for Jean Charest.

M. Valois: Well, I, for one, don't think that what we're going to see... And what I'm saying today - it's in the real world, as you say: Let's talk about real things, let's talk about the Québec nation and the fact that Québec didn't sign the Constitution, and, if we have two prime ministers, one of Québec and one of Canada, which are so friend and outgoing, and everything is just fine between them, well, why does M. Charest not put on the table the claim which federalists of Québec usually have for Canada? If this happiness is so big and so great and they seem to get along, well, if you get along that well, why you do not put the question of Québec on the table?

M. Grant (John): If the agreement they'll sign today is the same agreement as we've seen in the papers this morning, in what way is anything changed for Québec in terms of being able to sit in the Canadian delegation, being able to maybe open an office in Paris? But what changes in real terms with this agreement to what Québec already does?

M. Valois: I don't want to speculate on what they will be talking about. What I know is that we'll be very careful about that and M. Simard is going to give you the facts, when we are going to have facts, the position of the Parti québécois on that issue.

Journaliste: (Question inaudible).

M. Valois: If those two Prime Ministers which are saying to you for an hour, an hour long that it's because of the opening of one and the great will of the other and that when we have two federalisms that Québec is having, it's much easier to have something for Québec. Well, that would be a smoke screen if they not talk about real things, and one of the real things is that for 25 years, Québec has not signed the Constitution and Ottawa and Canada does not recognize the Québec nation. And if you get along that much, if everything is going so well, why don't you talk about the question of the identity of Québec? That is the first and real question. And if they don't want to talk about that, then we'll know that Mr. Charest is not willing to have any claims for the federal Government and he will be as so the first one, the first Premier of Québec, to never have acclaimed for the federal Government for the recognition of the Québec in the Canada.

Mme Plante (Caroline): ...to be very doubtful about how serious they are at giving Québec a see at UNESCO. Why are you so doubtful?

M. Valois: Why? I saw some paper this morning. I saw also the paper that Mr. Pelletier and Mme Gagnon-Tremblay wrote and they didn't even ask for that. They just ask to be recognized inside the federal group. So, from a few months ago, they start lower the expectation about what it would be a good news for them, and this good news would not be a Québec which is going to sit at the table but behind Canada. So, we're very doubtful that Québec is going to have his home voice at the UNESCO, but we'll se. We'll see about that. This morning, the point I want to make this morning is that two Premiers, two Prime Ministers are going to talk about how much they get along and usually, when you get along, you take that chance to resolve much serious things, and if they don't, so, well, this morning it's just a big smoke...

Une voix: Thank you.

(Fin à 10 h 31)

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