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Point de presse de M. Jean-Marc Fournier, leader parlementaire du gouvernement

Version finale

Tuesday, November 24, 2015, 11 h 55

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-huit minutes)

M. Fournier : Tel qu'entendu, je ferai quelques commentaires et prendrai aussi quelques-unes de vos questions sur le rapport de la commission. Alors, ce matin, j'interviens rapidement, dans les minutes qui suivent la publication du rapport par la commission Charbonneau. Un travail important a été accompli, il recevra maintenant toute l'attention requise.

Rappelons-nous d'abord que la commission a fait oeuvre utile avant même le dépôt de ce rapport et des recommandations, une soixantaine, qu'il contient. La simple existence de la commission, la tenue des différentes audiences, les témoignages qui ont été entendus ont entraîné une prise de conscience collective et des actions gouvernementales et législatives, dont différents projets de loi déposés autant par un gouvernement libéral qu'un gouvernement péquiste. Le premier ministre a indiqué d'emblée que notre gouvernement mettrait en oeuvre les recommandations qui seraient formulées par la commission.

Dans les jours à venir, nous procéderons donc à une analyse exhaustive de l'ensemble du rapport et de ses recommandations. De nombreuses pistes de solution qu'il contient seront analysées dans l'objectif de les appliquer. Soulignons que le rapport conclut que ce rapport n'est qu'une étape d'une démarche continue. La commission nous invite à une vigilance permanente. Il y a de nombreuses recommandations, vous les avez vues. J'en nommerais quelques-unes simplement pour les mettre en exergue, mais elles ne sont pas nécessairement plus importantes que d'autres, mais, quand même, permettent de dresser un portrait des lieux.

D'abord, on recommande de créer une instance nationale d'encadrement des marchés publics. On demande aussi qu'un comité d'experts indépendant soit chargé d'approuver la programmation du ministère des Transports. On demande d'améliorer le régime de protection des lanceurs d'alerte, d'accélérer les efforts d'accroissement de l'expertise interne au ministère des Transports afin d'atteindre les cibles établies pour 2017, que le mode de nomination et de destitution du Commissaire à la lutte contre la corruption soit analogue à ceux du Directeur des poursuites criminelles et pénales, d'adopter une loi permettant aux citoyens de poursuivre les fraudeurs au nom de l'État, et aussi l'abolition du Commissaire à l'éthique et à la déontologie de l'Assemblée nationale de même que du Commissaire au lobbyisme du Québec pour voir ces deux fonctions remplacées par la nomination d'un commissaire à l'éthique et au lobbyisme par les deux tiers des voix de l'Assemblée nationale pour un mandat fixe de sept ans et évidemment avec un horizon ou un univers de travail plus large.

Toutes les instances démocratiques, tous les partis politiques, incluant le nôtre, à qui s'adresse ce rapport, doivent maintenant prendre connaissance et prendre acte du rapport. Le gouvernement agira.

Maintenant, au-delà d'un premier survol de ce rapport et de l'écoute que j'ai pu faire de Mme la présidente Charbonneau, nous allons analyser les recommandations dans l'optique, donc, de les appliquer, et, à ce moment, je suis prêt à prendre quelques-unes de vos questions en français puis en anglais.

M. Gentile (Davide) : M. Fournier est-ce que ça vous inquiète qu'on énonce, dans la portion qui a trait au financement politique, que l'esprit de la loi a été contourné, entre autres par votre formation politique?

M. Fournier : Bien, je vois dans les éléments qui sont mentionnés, d'une part, par la juge Charbonneau, la présidente de la commission, qu'elle n'établit pas qu'il y a un lien direct, mais plutôt un lien indirect entre le financement et l'attribution de contrats. Je note que M. Lachance, qui était l'autre membre de la commission, ne voit ni de lien direct, ni indirect, mais, dans les deux cas, ils s'entendent sur la vulnérabilité et donc sur l'importance, dans les recommandations sur lesquelles ils s'entendent tous les deux, pour qu'on mette de côté cette vulnérabilité. Et donc c'est un engagement que nous allons, bien sûr, respecter.

M. Lessard (Denis) : Vous avez choisi de répondre, de répliquer tout de suite après. Personne n'a passé à travers le rapport, là. Vous avez... Par exemple, sur le 30 000 $ qu'aurait obtenu M. Bibeau de Zambito, il n'y a pas de réponse, il n'y a pas de... On prend la version de Zambito. Est-ce que ça ne soulève pas des doutes sur... sans que ce soit du... Ça n'a pas été allégué que ça a été du financement au PLQ, mais quand même, il y a eu des problèmes qui, à sa face même, là, soulèvent des questions quant à l'intégrité...

M. Fournier : Autant pour les démarches, comme pour l'UPAC ou pour la commission, l'intention du gouvernement a toujours de garder une saine distance et une totale indépendance, autant à la commission qu'à l'UPAC, et c'est ce qu'on continue de respecter. Aujourd'hui, il y a un rapport qui a été écrit en toute indépendance et qui nous est soumis. Nous le prenons avec ce qui y est contenu, qui est, dans le fond, un rapport factuel qui fait le récit de ce qui a été entendu, relate des expertises qui ont été reçues, notamment cette référence à une loi américaine, et le soumet au gouvernement pour que la démarche d'intégrité se poursuive, et c'est dans ce sens-là que nous réagissons.

M. Lessard (Denis) : Est-ce que vous pensez que certaines personnes qui ont été accrochées par le rapport vont faire un peu comme M. Chrétien à l'époque de Gomery, c'est-à-dire soulever des protestations en cour?

M. Fournier : Je ne saurais le dire. Je réagis au rapport, surtout pour indiquer que, dans son ensemble, il y a des recommandations solides que l'on trouve dans ce rapport et que notre intention est, bien sûr, de les analyser, de les partager avec l'ensemble des gens qui se sentent concernés, notamment les autres partis politiques, pour que nous puissions aller de l'avant. Oui?

Mme Plante (Caroline) : Certains passages blâment assez sévèrement Julie Boulet, qui est toujours députée de votre formation politique. On parle notamment d'interventions politiques pour influencer la programmation des travaux. Qu'est-ce qui va se passer avec Mme Boulet?

M. Fournier : Bien, d'abord, je note qu'il y a le récit des témoignages. Je ne crois pas avoir vu le mot «blâme», mais j'ai peut-être lu rapidement le texte, mais je ne crois pas avoir vu qu'il y avait un blâme de la commission là-dessus. Il y a... et les deux, Mme Charbonneau, M. Lachance, qui ne s'entendent pas sur l'aspect direct, indirect des liens, cela dit reconnaissent une vulnérabilité, et je crois qu'à cet égard-là les mesures qu'ils nous soumettent pour régler cette question de vulnérabilité doivent être mises de l'avant.

M. Robitaille (Antoine) : Donc, la vulnérabilité, elle est partagée... c'est-à-dire le constat est partagé par les deux commissaires, ils s'entendent là-dessus. Vous, vous semblez d'accord, là. Est-ce que, vous, vous vous êtes déjà senti vulnérable, vous qui avez travaillé dans une entreprise de génie-conseil à un moment donné, dans un intermède de votre carrière politique?

M. Fournier : Non, je ne me sens pas... Je ne me suis pas senti vulnérable et je ne me sens toujours pas vulnérable. Et pour revenir à la question fondamentale, plutôt que de personnaliser le débat, le rapport fait état, réfléchit, étudie, d'ailleurs c'était le mandat, la question du lien entre le financement des partis politiques provinciaux et l'attribution de contrats. Mme Charbonneau en arrive à la conclusion qu'il n'y a pas de lien direct entre l'un et l'autre, considère qu'il y a un lien indirect, qu'elle appelle une apparence de lien.

M. Lachance, qui est donc l'autre membre de la commission, établit qu'il n'y a aucune preuve établissant un lien direct...

M. Robitaille (Antoine) : Mais comment diminuer la vulnérabilité?

M. Fournier : Si vous me permettez, par simple politesse, dans l'autre cas, M. Lachance n'établit pas de lien direct ou indirect. Il dit que la preuve ne l'établit pas. Par contre, les deux reconnaissent qu'il y a une position qui peut être de vulnérabilité et, à cet égard-là, proposent des pistes de solution pour que cette vulnérabilité ne soit plus présente, et c'est ce que nous allons étudier. Oui?

M. Salvet (Jean-Marc) : M. Fournier, si vous permettez, est-ce que vous estimez que le Parti libéral a un mea culpa tout de même à formuler?

M. Fournier : Je crois que, lorsqu'on lit l'ensemble du rapport... et je vous invite évidemment à le faire puis je dois vous dire que le mien est un survol très rapide, je le concède d'ailleurs. Mais ce que je vois, c'est qu'il y a, pour notre formation, comme pour toutes les formations politiques, il y a un rapport imposant sur des mesures de correction qui doivent être apportées. Et, à cet égard-là, il y a une conscience très développée chez nous que nous devons aller de l'avant avec ces recommandations. Le premier ministre l'avait dit, mais on souhaite pouvoir y aller.

Il est évident que, lorsqu'on voit le récit pour l'ensemble de l'oeuvre démocratique, dans le fond, lorsqu'on regarde le récit au municipal, au provincial, il est évident qu'il y a là une surprise à laquelle nous avons assisté au cours des quatre dernières années, à entendre les témoignages.

Cela étant dit, je crois qu'il s'adresse à notre formation politique comme aux autres.

M. Salvet (Jean-Marc) : Est-ce que vous estimez qu'il y a, comment dire, des méthodes qui ont eu lieu, qui ont eu cours, qui sont à réprouver, que vous réprouvez...

M. Fournier : Je réponds par votre question ce que Mme Charbonneau a elle-même écrit et un peu dit aussi, je crois, tantôt. D'une part, la reconnaissance par la commission, puis ce qui est tout à fait normal, là, qu'elle voit que, durant ces quatre années, pendant que son travail se faisait et que la conscience collective se développait et qui est toujours là aujourd'hui, le gouvernement... les gouvernements sont intervenus sur plusieurs thèmes, notamment dans le domaine du financement des partis politiques. Elle note elle-même la loi anti-prête-noms que j'ai moi-même passée, mais, peu importe, elle évoque plusieurs des gestes qui ont été posés aux Transports, avec l'UPAC et autres. Ça, c'est une chose.

Donc, il y a déjà des gestes qui ont été posés. Mais, au-delà de ça, sa contribution est de nous offrir 60 autres recommandations pour la suite des choses, en vous disant que nous avons l'intention de les étudier dans leur exhaustivité, de le faire en visant leur application. C'est évident qu'en disant cela nous comprenons qu'il y a des choses à changer, en même temps qu'il y en a déjà plusieurs de changées.

M. Dutrisac (Robert) : Concernant la recommandation de s'inspirer d'une loi américaine, le False Claims Act, concernant cette recommandation-là, ça semble supposer ou, en tout cas, observer que la mesure actuelle, la loi actuelle, là, où volontairement les compagnies décident de rembourser le gouvernement, ce n'est pas suffisant. Est-ce que vous êtes d'accord avec ce constat-là?

M. Fournier : Bien, je ne fais pas le lien entre les deux...

M. Dutrisac (Robert) : Bien, le lien entre les deux, là, parce que c'est une question de récupérer l'argent.

M. Fournier : Je comprends que vous faites ce lien, mais je commente le rapport, et, dans ce rapport-là, il n'y a pas de liens entre les deux qui sont, à mon premier survol, là, qui sont établis. Cela dit, cette disposition-là ou cet exemple qu'elle nous convie d'analyser pour appliquer est fort intéressant, et évidemment qu'on va l'analyser, certainement. Je l'ai d'ailleurs noté par exprès.

Mme Lajoie (Geneviève) : Juste revenir sur la vulnérabilité. Vous avez dit : Moi, je ne me suis jamais senti vulnérable. Mais vous étiez là au moment où vous aviez 100 000 $ à ramasser par ministre. Elle a évoqué, Mme Charbonneau, le fait que cette mesure-là mettait inévitablement les gens en état de vulnérabilité. Donc, même lorsque vous aviez 100 000 $ à ramasser, vous ne vous sentiez pas vulnérable, M. Fournier, aux pressions?

M. Fournier : Je prends votre question parce qu'elle est personnelle comme on me l'a posée tantôt. Je veux réagir au rapport dans son ensemble, mais je veux bien répondre. J'ai répondu à cette question-là tantôt, je réponds encore, non, je ne me suis jamais senti vulnérable. J'ai déjà répondu à ça durant les auditions de la commission, où, à l'occasion, on m'a posé cette question-là.

Et simplement j'attire votre attention sur le fait que les deux, M. Lachance et Mme Charbonneau, s'entendent sur des recommandations pour éviter la vulnérabilité, mais par contre ne voient ni un ni l'autre de lien direct entre le financement et les choix politiques qui ont été faits. Et, dans le cas de M. Lachance, il dit qu'il n'y a rien dans la preuve qui fait même un lien indirect. Ceci étant, aujourd'hui, les règles de financement sont extrêmement transformées. En fait, maintenant, le financement est à majorité étatique.

M. Dutrisac (Robert) : Est-ce que vous saviez, vous, que certains de vos collègues se sentaient vulnérables?

M. Fournier : Je ne le... Non, pour être franc...

M. Dutrisac (Robert) : Il y a des gens qui se sont exprimés... M. Couillard, à un moment donné, au moment de la course à la chefferie, avaient dit : Le 100 000 $ me rendait mal à l'aise, je pensais que c'était... Est-ce que justement... Étiez-vous au courant de l'expression d'une vulnérabilité ou d'être mal à l'aise avec ça de la part de vos collègues?

M. Fournier : Non, et je ne crois pas que M. Couillard faisait un lien entre le financement et les décisions prises. Il n'appréciait pas cette démarche à faire, ce qui est une chose. Revenons au critère de la vulnérabilité. Elle est la lecture faite par deux personnes qui ont passé quatre ans à analyser une situation pour laquelle ils concluent qu'il n'y a... dans le cas de M. Lachance, qu'il n'y a aucun lien direct ou indirect entre le financement et les décisions prises. Mme Charbonneau voit une apparence de lien ou un lien indirect. Dans les deux cas, ils nous suggèrent d'agir. C'est ce que nous voulons faire.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'au Parti libéral il existe toujours des objectifs de financement pour les ministres en ce moment?

M. Fournier : Ils sont autour de 15 000 $ par année maintenant. Donc, vous voyez la transformation, et je vous l'explique pourquoi il y a cette transformation-là. C'est que maintenant ce sont les taxes et impôts des Québécois qui payent pour le financement des partis politiques, parce qu'on a inversé le système maintenant, et donc c'est l'État qui paie l'essentiel de la fonction. Alors, on est dans des... comme vous le voyez, maintenant, un financement étatique plus que personnel.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, il y a encore des quotas de financement?

M. Fournier : Bien, écoutez, vous pouvez écrire que c'est un quota de financement. Mettez-le avec le lien entre le montant qui a été dit tantôt et celui-là, ils se sont... Nous avons des associations de comtés, voici un peu notre réalité, je sais bien qu'elle n'est pas très connue. On a des associations de comtés, par exemple, le Parti libéral dans le comté de Saint-Laurent, mais c'est vrai pour toutes les formations politiques, et nous tenons des activités. Nous avons des conseils généraux, des congrès. Il y a des sommes d'argent qui sont utilisées pour ça. Il y a un des moments qu'on fait aussi, qui passe sous l'angle médiatique, on fait des campagnes électorales, et ça fait partie de la démocratie qu'on chérit au Québec. Alors, forcément, il y a un certain coût pour ces campagnes électorales, et donc la façon dont c'est révisé dans le financement maintenant, il est normal qu'il y ait ces sommes.

M. Lacroix (Louis) : Mais qu'est-ce qui arrive à un ministre, par exemple, qui n'atteint pas ses objectifs de financement?

M. Fournier : Rien. Rien, d'autant que... Dans le passé non plus, soit dit en passant. Mais, ceci étant, vous noterez dans les recommandations que Mme Charbonneau suggère, c'est une des recommandations, que les ministres ne procèdent plus à aucun contact visant à quelconque financement politique. C'est une de ses recommandations.

M. Gentile (Davide) : Mais tout de même, M. Fournier...

M. Fournier : Et je tiens quand même à dire que les ministres comme les députés, au-delà du financement, là, doivent continuer de parler à la population.

M. Gentile (Davide) : On énonce quand même que l'esprit de la loi a été contourné. On a abondamment parlé de financement sectoriel au cours de cette commission-là. Est-ce que vous avez fait un examen de conscience là-dessus? Est-ce qu'il y a encore des gens qui ont ce genre de mandat là au Parti libéral?

M. Fournier : Alors, merci de le dire. D'ailleurs, le rapport, au-delà qu'il en ait été question durant la commission, le rapport traite de cette question-là. Il y a quelques recommandations qui vont dans ce sens-là, même un peu élargies, hein, soit dit en passant. Dans le rapport, on parle même de s'intéresser à ceux qui font du financement, j'oserais appeler indirect, là, mais du financement par prêt et par cautionnement, qui est un autre mode de financement qui est un peu passé sous toute l'observation, mais dont on parle dans le rapport. Et donc, à cet égard-là, ce qu'il faut noter, et je pense bien que la commission le relate, c'est que toutes les règles de financement qui ont été à ce point transformées font en sorte que la question des milieux de vie ou des sectoriels n'a plus sa place, dans les faits.

M. Gentile (Davide) : Donc, il n'y en a plus chez vous?

M. Fournier : Bien, il n'y en a plus chez nous parce que, voyez-vous, ce qu'on fait maintenant, c'est que c'est l'État qui paie. Alors, c'est ce qu'on fait sur des bases locales, c'est pour le financement de notre association locale. Alors, c'est des envois de lettres puis des choses comme ça ou un spaghetti, là.

M. Salvet (Jean-Marc) : À votre avis, est-ce qu'il faudrait éliminer cet objectif de 15 000 $, en l'occurrence, comme le recommande donc la commissaire Charbonneau?

M. Fournier : Je ne crois pas qu'elle propose d'enlever...

M. Salvet (Jean-Marc) : Non? Vous n'avez pas suggéré vous-même qu'elle voudrait que les ministres...

M. Fournier : Ah, les ministres? Oui, les ministres, en tant que ministres, parce qu'ils font... On revient à la question de la vulnérabilité de tantôt.

M. Salvet (Jean-Marc) : Alors donc, en tant que ministres, cet objectif de 15 000 $...

M. Fournier : En tant que ministres, oui, mais, pour les députés puis pour toutes les instances, elle... Il n'y a pas de changement. Bon, c'est le survol que j'ai fait, sous réserve, là, que j'en ai manqué un bout, mais j'ai bien vu le bout sur les ministres sur la question de la vulnérabilité.

Maintenant, sur le fond des choses, votre question est la suivante : Est-ce que nous devrions passer à un financement totalement étatique de la démocratie? Alors, c'est toute la question de l'arbitrage qu'on a eue à l'époque, du 3 000 $ à 1 000 $, à 500 $, à 100 $, toute cette question-là qui a été abondamment étudiée, et là maintenant le consensus actuel est celui d'une loi, à 100 $ qui, je dois le dire, en satisfait plusieurs.

M. Salvet (Jean-Marc) : Le problème n'est-il pas simplement qu'il est lié à un objectif?

M. Fournier : Bien, écoutez, c'est comme n'importe quoi. Si vous devez rencontrer une dépense, par exemple, électorale dans quatre ans, vous devez donc être en mesure d'établir combien d'argent vous allez devoir avoir. Vous mettez dans votre colonne de votre budget... Je suis sûr que je vous convaincs quand je vous dis ça, je n'ai même pas besoin de compléter, mais vous voyez ce que je veux dire. Vous êtes une association, votre objectif, c'est de faire des activités durant l'année et une campagne électorale. Vous devez engranger des sommes d'argent en vue de cette dépense-là. Pour les engranger, vous faites des collectes de fonds pour vous assurer d'avoir ces montants-là. Alors, ce n'est pas tellement un quota, une cible, c'est simplement d'avoir un équilibre entre : j'aurai besoin de tels moyens pour faire la campagne.

Là où il y a une différence entre aujourd'hui et avant, c'est dans la mesure des moyens à aller chercher, donc des moyens à développer pour aller chercher ces ressources-là. Alors, la vulnérabilité est déjà, je crois, en ce moment, bien moins grande qu'elle ne l'était à l'époque. Ceci étant dit, la commission nous dit : Il y a encore d'autres pistes à mettre de l'avant pour réduire encore plus cette vulnérabilité, et je pense qu'il va falloir les étudier puis toujours en ayant à l'esprit qu'on veut les appliquer.

Je crois qu'en terminant, avant de passer à l'anglais, je crois qu'on peut dire que le rapport... que la commission, dans son travail qu'elle a fait depuis le début, dans la conscience collective qui s'est développée, dans les moyens qui ont déjà été développés, a été extrêmement utile. Les 60 recommandations qu'elle nous fait vont nous permettre d'améliorer l'état des lieux. Ceci étant, la vigilance devra continuer et être permanente. Yes.

Mme Plante (Caroline) : So, are ministers less vulnerable today?

M. Fournier : Well, certainly, what Mme Charbonneau and Mr. Lachance are saying is that, yes, it's less vulnerable. That being said, there are recommendations to reduce more and more, let's hope to a zero degree of vulnerability that question. That being said, on the links alleged or presumed about the funding and decision taking in the political decision, Mr. Lachance said that there is no direct on indirect proof of that link, Mme Charbonneau said there is no direct link, and there exists an indirect link, there's an «apparence»… how do you say that?

Une voix : Appearance

M. Fournier :An appearance of a link, but no direct link, and, because of all the process, the way it's working, they said there's a vulnerability. That has been changed because, since that commission, a little bit before, there were many laws adopted changing that question of vulnerability, one being going from $3,000 of right to fund a political party some years ago to a discussion going to a $1,500, and now the law is a hundred dollars. So, that has changed. That being said, there are other things to do to reduce the vulnerability.

Mme Plante (Caroline) : What is the significance of Mr. Lachance's descent, his refusal to make a link between financing and public contracts?

M. Fournier : I don't want to comment that, it's part of the report. I think it's… you've got report where you've got the light of Mme Charbonneau and the light of Mr. Lachance. You read all of it, and, at the end, what's the important thing is to look at… they are both on the same page for the recommendations. And so, for us, receiving those recommendations, we've got to look at it seriously and having in mind that we want to adopt it to analyze every disposition and recommendation.

Mme Plante (Caroline) : Do you think that the commission, ultimately, went easy on provincial politicians?

M. Fournier : I would say that they did their job professionally and, looking at the report, I found substantial recommendations for the future, a call for permanent vigilance and certainly that work were done on the law was passed, decisions were taken by the government. The existence of the commission creates and gives birth to a collective consciousness of the situation that brings everybody, not just politicians, everybody in our society, alert to what they can do. And the president Mme Charbonneau has sent a message to all citizens : It's up to us to be a player in integrity. And I think that, with all the recommendations, with this collective consciousness that she creates by that commission, I think that we can see that it was useful to have this commission.

M. Hicks (Ryan) : What's your reaction to what you've read so far and how quickly will you act to put the recommendations in place?

M. Fournier : Well, that being said, Mme Charbonneau was on the air an hour ago, and so we are here quickly after that to express the importance for the Government, and I'm pretty sure for all actors in our democratic scene, to look at those recommendations, to study it in the mind of adopting it, applying it. And so that is what we're going to do over the next days and weeks, so that we can give to our democratic system those recommendations that will give us less vulnerability and a society where people will have confidence in their decision makers.

That being said, she's clear, that's the conclusion of her report, she said, it's the start of an approach, «une démarche», a start of a march, and certainly we've got to be permanently vigilant, and I think that's a message very important.

M. Gallagher (Kevin) : The Auditor General report from Montréal, saying that there is collusion in the snow-removal contracts, and that city would appear, as you're saying, that there are needs to be a step moving forward. What oversights would be in the works from these recommendations that you could see for political financing, municipal contracts and things in other industries that involve the public's fear beyond just construction?

M. Fournier : Well, there are many things to say to what you have said. She recognized that many steps have been achieved. We passed a law some months ago, giving to Montréal the capacity to have a big «bureau d'investigateur général», who can look at things like that. Well, it's his report, who went to the media, so that we are now aware that still there are questions, an inquiry must be made. She recognized that UPAC is doing, and she said that explicitly, that UPAC is doing a good job.

So we've got tools, but she made a call to citizens and she said : You can be, individually, player of integrity. And I think that knowing that… and probably the exercise that we made should be an example for their jurisdiction, the fact that we are now collectively and individually conscientious about the situation.

M. Gallagher (Kevin) : Will the QuébecGovernment considerer legislating some incentive as this False Claims Act that was recommended by Mme Charbonneau to have incentive for whistleblowers and to recover the money for…

M. Fournier : It's certainly a recommendation very important that she made, not just in her report but in her declaration, and we will look at this recommendation, as others, seriously, having in mind that what we want to do is implement the recommendations of that commission. Maybe the last question.

Mme Plante (Caroline) : Perhaps last… looking back at this whole four year exercise, what do you think the commission's impact has been on public perceptions and the way the public sees, perceives politicians and political parties?

M. Fournier : Well, I think that the job was important, as I said, because things that were said at that commission were surprising and very important. And we were all surprised by what people were saying. And because of that we made some change, not just the Liberals, PQ's government too, in the way we act as a government. And we have put in place institutions that can help for those events not to repeat. That being said, as Mme Charbonneau is just saying to us, they will, they will repeat. And so that's why we've got to protect ourselves against that. The Government have something to do, citizens have something to do, and so we will do our best to eradicate this kind of situation. Merci beaucoup.

(Fin de la séance à 12 h 25)

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