(Neuf heures cinquante-sept minutes)
Mme David (Gouin) : Je
voudrais réagir ce matin à cette très mauvaise nouvelle de coupes de 128 millions...
120 millions, pardon, dans les centres à la petite enfance. Écoutez, ces
coupures-là s'ajoutent à 100 millions en 2014‑2015 puis à 74 millions
cette année. On voudrait détruire le modèle des centres à la petite enfance, on
ne s'y prendrait pas mieux.
À l'instar de l'AQCPE, l'Association
québécoise des CPE, je lance un appel vraiment solennel au premier ministre
Couillard. Là, là, M. Couillard, si vous pensez que le Québec, que les
femmes du Québec, que les familles du Québec ont le droit d'avoir des services
de garde performants, de qualité, avec contrôle des parents, il faut non pas
couper les centres à la petite enfance, il faut les encourager, il faut les
soutenir, il faut les aider. Et tout ce qui se fait, là, depuis votre arrivée
au pouvoir, c'est le contraire.
Vous avez même réussi, M. le premier
ministre, à susciter une alliance incroyable il y a à peine quelques années :
centres à la petite enfance, garderies privées subventionnées ensemble pour
vous dire à quel point toutes ces coupes-là n'ont pas de bon sens.
Et je voudrais aussi souligner quelque
chose : s'il y avait 2 800 emplois menacés dans le secteur
privé, là, ça ferait déjà une semaine que tout le gouvernement aurait déployé
son énergie pour sauver ces emplois-là, qu'il y aurait des promesses de
subventions ou de crédits d'impôt, mais vous seriez tous en train, là, de travailler
à sauver ces emplois-là. Est-ce que 2 800 emplois féminins, c'est
sans importance?
Alors, j'en appelle vraiment au premier
ministre pour ramener un petit peu de bon sens au ministère de la Famille, là.
Il faut arrêter de couper les centres à la petite enfance, il faut revenir au
bon sens, il faut les encourager, les aider, arrêter de dire : Ah! bien,
on va couper, ce n'est pas grave, c'est parce que le tiers qui dépense le moins
d'argent, c'est lui qui va nous servir de modèle. Dans ce tiers-là, il y a, par
exemple, des garderies en milieu de travail, ça coûte moins cher.
Il y a une volonté délibérée, là, de votre
gouvernement, M. Couillard, d'affamer les centres à la petite enfance pour
donner la place aux garderies privées commerciales. C'est irrecevable, c'est à
l'encontre du bon sens, et j'exige, avec l'ensemble des parents du Québec, qu'on
revienne au bon sens et qu'on annule ces coupures. Merci.
M. Laforest (Alain)
:
Bombardier est plus important que les centres à la petite enfance?
Mme David (Gouin) : On dirait.
Et pourtant je ne veux rien dire contre Bombardier. C'est important,
Bombardier, puis c'est important de sauver des emplois chez Bombardier. Mais pourquoi
les emplois chez Bombardier seraient plus importants que des emplois d'éducatrices
en services de garde? Toutes ces femmes remarquables qui s'occupent de qui? De
nos enfants. Nos enfants, c'est ce qu'on a de plus précieux dans la vie.
Alors, je demande au premier ministre de
se mêler personnellement de ce dossier. Merci.
(Fin à 10 heures)